Madame la sénatrice Lopez, vous connaissez, je le crois, ma position sur les surtranspositions en général. Je suis pour l’arrêt de cette pratique, dont notre pays a pris l’habitude depuis très longtemps. Le combat que j’ai mené en faveur de la filière betterave a, me semble-t-il, été une preuve concrète de cette vision.
Les transitions seront d’autant plus rapides qu’elles seront le fait de tous les pays membres d’un même marché commun. Il est totalement illusoire de croire que, au sein d’un même marché commun, certains peuvent engager des transitions plus rapides que les autres sans conséquences importantes. Nous l’avons vu sur tant de cultures dans notre pays : certes, la transition a été plus rapide, mais la production a décliné et il a fallu importer ; cela n’a certainement pas amélioré le bilan écologique !
Vous m’interrogez sur le riz. Vous le savez, en début de chaque campagne, mes services font un point avec les professionnels pour déterminer les moyens de lutte contre certaines maladies, avec des utilisations temporaires d’un certain nombre de produits. C’est ce que nous faisons habituellement. Nous allons continuer.
Pour aller plus loin, nous avons également entrepris depuis de longs mois un grand travail avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a ainsi pu délivrer au mois de février dernier une autorisation pour dix ans de l’herbicide dénommé Loyant. Cette décision était, je le crois, attendue. Nous avons agi avec méthode et raison, en procédant par évaluation, pour permettre l’utilisation du produit.
Les producteurs ont également formulé trois autres demandes de dérogations. Deux ont été acceptées. La troisième ne l’a pas été, car le produit n’est pas autorisé à l’échelon européen. On retrouve la position d’équilibre qui est la mienne : le cadre européen est le bon échelon, mais les décisions doivent s’appliquer dans les deux sens, ni plus ni moins.
Voilà pour les flux des nouvelles autorisations que nous devons rendre. Pour le stock, nous subissons, chacun le sait, beaucoup de surtranspositions sur certains types de produits, que cela concerne le riz ou la lentille, chère au sénateur Duplomb. J’ai bien conscience du problème. Nous travaillons tous les jours sur ce dossier.