Monsieur le ministre, la loi Santé animale européenne impose désormais une évolution du protocole vaccinal aux éleveurs. Pour les broutards, ils disposent d’un délai de soixante jours, contre dix jours jusqu’à présent, entre la date de la dernière injection de vaccin et la date de la vente pour l’exportation.
Pour les animaux dont la vente est programmée en avril 2021, il fallait donc avoir réalisé tout le protocole vaccinal au plus tard le 30 janvier 2021, une date évidemment impossible à tenir. Or près de 6 200 broutards devraient être exportés en avril et en mai pour le seul département de la Haute-Vienne. En l’absence d’une telle opération réalisée dans les temps, ces ventes ne pourront donc pas être conclues, et on mesure aisément la perte pour des producteurs déjà en grande difficulté. Il semblerait que la situation n’ait pu être anticipée, et la légitime demande des éleveurs pour l’obtention d’un temps d’adaptation à ce nouveau règlement européen n’a pas été entendue. Monsieur le ministre, quelle mesure de compensation avez-vous donc prévue pour les dédommager ?
Cette situation est d’autant plus préjudiciable que la filière bovine limousine fait déjà face à une baisse des cours, en raison de fortes perturbations sur les marchés européens liées au contexte sanitaire. Si les exportations de broutards et de jeunes bovins vers l’Italie restent stables, le prix payé au producteur est en baisse : –3 % sur toute la voie mâle, et un écart d’environ 1 euro au kilogramme entre le prix payé au producteur et l’indicateur interprofessionnel de coûts de production. Cette baisse de prix annule tout le gain de revenu potentiel qu’aurait pu procurer la hausse de 40 centimes du kilogramme obtenue sur la voie femelle, entraînant de fait un revenu historiquement bas pour les producteurs en 2020.
La situation des éleveurs haut-viennois est critique, monsieur le ministre, et de très vives inquiétudes sont en train de s’installer. Quelle réponse entendez-vous leur apporter ?