Intervention de Julien Denormandie

Réunion du 13 avril 2021 à 9h30
Questions orales — Évolution du protocole vaccinal des broutards et conséquences sur leur mise en vente et leur exportation

Julien Denormandie :

Monsieur le sénateur Redon-Sarrazy, vous avez abordé le problème du prix. Le prix, c’est un combat ! Nous aurons d’ailleurs tout à l’heure un débat sur l’application de la loi Égalim (loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous). Cette dernière concerne les jeunes bovins, mais pas, par définition, les broutards achetés par l’Italie. C’est en tout cas un élément structurant pour toute la filière bovine. Force est de constater que nous cherchons à faire bouger les lignes sur ce sujet.

S’agissant des cours, y compris du jeune bovin et du broutard, il ne vous aura pas échappé que, depuis maintenant plusieurs semaines, ils commencent à raugmenter de manière continue, même si c’est trop lentement à mes yeux. Je le dis clairement, c’est très largement insuffisant, mais c’est un fait. Il faut dire que nous mettons beaucoup de pression « dans le tube », si vous me passez l’expression. Il faut aller encore plus loin, vraiment, parce que nous restons à des niveaux trop bas pour rémunérer nos éleveurs.

Par ailleurs, vous m’interrogez sur la mise en place de cette loi Santé animale. Vous estimez que les inquiétudes n’auraient pas été entendues et que rien n’aurait été fait. Ce n’est absolument pas le cas. Vous pouvez d’ailleurs interroger les représentants de la filière à cet égard.

Le fait est que la France s’est battue au niveau européen pour que cette réglementation n’entre pas en vigueur au 21 avril, mais soit décalée. J’en ai parlé à de nombreuses reprises ; j’ai fait une coalition avec différents États membres ; je m’en suis entretenu avec la commissaire européenne à la santé. Dans un premier temps, l’Europe a décidé de ne pas décaler, mais nous avons fini par obtenir des mesures dérogatoires en ce qui concerne la mise en œuvre. Nous avons réussi à obtenir des protocoles, notamment avec l’Espagne, l’Italie, pour aborder la date du 21 avril de manière sereine, puisqu’il y aura une autre échéance au mois de septembre, avec des protocoles d’accord sur les vaccinations pour les exportations, en particulier vers ces deux pays.

Je peux vous dire que nous nous sommes pleinement engagés sur ce dossier, parce que, dès lors que ce texte fonctionnerait mal dans un pays européen – je n’ai pas d’inquiétude pour la France –, c’est toute la chaîne des transports qui serait bloquée. Mon combat, au niveau européen, c’était de donner de la visibilité à ce sujet pour qu’il n’y ait de problèmes de flux dans aucun État membre, avec une attention particulière portée à l’Italie et à l’Espagne. Bref, au 21 avril, nous sommes sereins, la question étant renvoyée au mois de septembre, mais nous sommes en train de nous y préparer avec la filière.

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