Monsieur le sénateur Demilly, je vous remercie d’abord de votre soutien constant au monde agricole.
Je vais commencer par la seconde partie de votre question, puis je terminerai en vous répondant sur Égalim.
Vous me dites que la nouvelle PAC va coûter 180 millions d’euros à la région Hauts-de-France. C’est absolument faux ! Ce chiffre est totalement erroné. C’est avec grand plaisir que j’en discuterai avec vous, mais ce n’est ni de près ni de loin la réalité de ce qui va se passer, bien au contraire.
Les deux questions qui viennent de m’être posées sont assez révélatrices des débats en cours : d’un côté, on me dit qu’il faut mettre plus ici ; de l’autre, qu’il faut mettre plus là.
La position que j’ai adoptée, c’est justement de mettre fin à ces transferts massifs. Par exemple, les régions en zones intermédiaires de céréales, qui ont profondément subi ces mouvements lors des différentes PAC passées, ont aujourd’hui des niveaux de rémunération extrêmement faibles. D’aucuns préconisent les transferts inverses, mais on mettrait alors à bas tout le monde de l’élevage. Il faut stabiliser, c’est-à-dire arrêter ces transferts massifs de certaines régions vers d’autres, comme vous l’avez rappelé. Ma position est très claire à cet égard. C’est une politique affirmée et assumée, ce qui n’avait jamais été fait lors des précédentes négociations sur la politique agricole commune.
Le second point de votre question porte sur la loi Égalim.
Oui, mille fois oui, il faut se saisir des recommandations de Serge Papin, que j’ai d’ailleurs réclamées avec ma collègue Agnès Pannier-Runacher.
Pourquoi ?
Dans les négociations qui viennent de se terminer, nous avons vu que la seule solution pour faire bouger des lignes était d’entrer dans un rapport de force. Nous y sommes allés franchement, réalisant l’équivalent de six mois de contrôles en six semaines. Nous avons mis beaucoup de pression dans le tube, mais les relations commerciales ne peuvent constamment se définir ainsi, avec un rapport de force systématique engagé avec l’État. Je le ferai autant que de besoin, mais il nous faudrait trouver un système pérenne en allant plus loin qu’avec la loi Égalim. En gros, celle-ci elle a permis d’effectuer une marche en avant considérable en définissant une méthode, mais elle n’a pas, me semble-t-il, suffisamment sanctuarisé les indicateurs et les prix.
C’est cela qu’il nous faut travailler maintenant, et nous aurons l’occasion d’en débattre cet après-midi au Sénat. En tout cas, monsieur le sénateur, soyez assuré de mon engagement.