Intervention de Julien Denormandie

Réunion du 13 avril 2021 à 14h30
La loi égalim ou comment sortir de l'impasse dans laquelle ce texte a plongé l'agriculture — Débat interactif

Julien Denormandie :

Monsieur le sénateur, vous dites que le rapport de Serge Papin arrive à point nommé. Mais il n’est pas tombé du ciel ! Si je l’ai commandé, c’est précisément parce que je fais le même constat que vous et que je veux aller plus loin. Le Gouvernement est pleinement engagé sur le sujet.

Vous dites également que les nouvelles conditionnalités de la PAC sont encore plus structurantes que la loi Égalim. Mais certains – votre groupe en fait l’écho – oublient toujours de parler de la création de valeur pour l’agriculteur. Le gros défaut des transitions agroécologiques, c’est que l’on a simplifié à l’excès le discours sans jamais se poser la question de la valeur qu’elles devaient aussi créer pour l’agriculteur.

Si votre discours était parfaitement cohérent, vous devriez aller jusqu’au bout de la logique et avoir le courage politique, comme je l’ai fait à cette tribune, d’appeler à une augmentation du prix des aliments, avec bien entendu un accompagnement par des politiques sociales dédiées. Tant que nous ne le ferons pas, nous serons dans une forme de facilité qui nous conduira à une impasse. On ne peut pas faire croire que ces transitions peuvent être financées par nos seuls agriculteurs, sans contribution du consommateur.

Enfin, songez que l’écorégime de la PAC consiste à prendre 25 % du salaire de l’agriculteur et de le lui reverser seulement s’il se lance dans une transition agroécologique. Que diriez-vous si je séquestrais 25 % de votre indemnité en échange d’une modification de votre comportement ? On se permet de telles pratiques seulement dans le monde agricole !

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