Intervention de Julien Denormandie

Réunion du 13 avril 2021 à 14h30
La loi égalim ou comment sortir de l'impasse dans laquelle ce texte a plongé l'agriculture — Débat interactif

Julien Denormandie :

Monsieur le sénateur Duplomb, je pense – cela ne date pas de trois ans, mais de dix ou quinze ans – que le débat politique sur l’agriculture a trop souvent abandonné la raison, la science, ce que certains qualifieraient – j’y suis fondamentalement attaché – de bon sens paysan. Remettre un peu de raison dans tout cela fait beaucoup de bien. J’y concours, et j’espère pouvoir faire bouger des lignes. Je ne dis pas cela à l’intention des parlementaires que vous êtes : je dis cela de manière générale à propos du débat politique et sociétal public.

C’est extrêmement important : n’oublions jamais que c’est grâce à nos agriculteurs, ces entrepreneurs du vivant qui nourrissent le peuple, que nous avons réussi à tenir pendant toute la période de la pandémie de covid-19 et que nous y réussissons encore aujourd’hui.

Le combat n’est jamais terminé. Égalim a changé des choses ; l’état d’esprit, notamment, a évolué. Je vous en donne un exemple très pragmatique : toutes les consultations et tous les travaux que nous avons menés avec Serge Papin ont montré qu’aucun acteur, grande distribution, industriels, agriculteurs, ne veut abandonner Égalim. En revanche, on s’accorde pour constater qu’Égalim ne va pas assez loin. Ma responsabilité, aujourd’hui, est de dresser un constat sans concession, très factuel, de ce qui a marché et de ce qui n’a pas marché, des secteurs où l’état d’esprit a changé et de ceux où il est resté le même, et de faire bouger les lignes.

Je partage ce que vous avez dit : beaucoup de lignes doivent encore bouger ! J’en suis convaincu.

« Toujours plus de charges sans que l’on parle jamais des revenus », avez-vous déploré pour finir. Je ne peux pas être plus clair que lorsque je dis que la création de valeur environnementale ne saurait être dissociée de la création de valeur agricole. Toutes celles et tous ceux qui croient dans les transitions agroenvironnementales se retrouvent dans cette idée : plus on créera de la valeur pour le compte de résultat des agriculteurs, plus ces transitions seront rapides.

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