Monsieur le sénateur, la question que vous posez est complexe. Pour y répondre, il me faudrait quasiment faire une déclaration de politique générale agricole.
La création de valeur passe aussi par la diversification des revenus, qui dépend elle-même beaucoup des territoires. On sait, en effet, qu’elle est plus impérieuse dans certains territoires que dans d’autres. Elle est également très influencée par un certain nombre de marchés qui sont internationalisés.
À cet égard, la constitution du prix du lait est intéressante. Elle repose pour moitié sur le marché national de la consommation locale, et pour l’autre sur les indicateurs de marché à l’international, notamment ceux qu’on appelle les « indicateurs de la poudre de lait ». Le processus est donc très compliqué.
Le fonds de stabilisation que vous appelez de vos vœux s’inscrit dans le contexte et les débats actuels. Or, parmi tous les chantiers qu’il nous reste à mener, un sujet incroyablement complexe se détache, celui du renforcement ou de l’assurance des revenus en cas de catastrophe naturelle.
Je disais encore ce matin, en répondant aux questions de certains de vos collègues, combien le gel pouvait être un désastre, d’autant plus qu’il est invisible. Si à la place du récent épisode de gel il y avait eu un incendie, nous verrions tourner en boucle les images de centaines de milliers d’hectares en train de brûler. En effet, telle est la réalité, avec pour différence qu’une récolte perdue représente un an de travail, alors que les conséquences d’un incendie portent sur plusieurs années.
Par conséquent, j’ai déjà ouvert le dossier sur la stabilisation des prix grâce à l’assurance récolte, et je compte bien pouvoir aussi le clore, en trouvant des solutions. Nous pourrons en parler dans le détail. Le sujet est très compliqué, mais d’une actualité brûlante.