Je formulerai pour ma part une remarque et une question. Monsieur le président Lambert, vous nous incitez à la rébellion contre l'irrecevabilité. Je partage ce sentiment, sous réserve bien-sûr de l'article 40 de la Constitution. Cette incitation a cependant ses limites, dans la mesure où je pense que nous produisons déjà des lois très bavardes, allant parfois au-delà de ce qu'elles devraient, alors même que nous sommes soumis à des contraintes de temps. Nous sommes également confrontés, dans le cadre d'un parlementarisme rationalisé, à une limite liée au sort réservé à nos travaux lorsque nous allons sur cette voie.
Je souhaiterais par ailleurs un grand soir des finances locales. À cet endroit, il nous faudrait reconsidérer un certain nombre d'indicateurs, s'agissant notamment des indicateurs de charges, qui ne reflètent plus aujourd'hui notre pays. Pour aboutir véritablement à une libre administration, alors que nous ne nous appuierons bientôt plus que sur des partages d'impôts nationaux, il nous faudrait également définir une nouvelle forme de gouvernance systémique, au sein de laquelle le Parlement puisse retrouver sa place. Alors que l'État est de plus en plus appelé à négocier directement avec les collectivités locales, il conviendrait ainsi d'éviter que le Parlement devienne le grand absent des finances locales.