Madame la ministre déléguée chargée du logement, alors que notre pays fait face à une crise sanitaire mondiale, c’est à présent une crise sociale majeure que nous devons affronter.
À l’heure où de très nombreuses familles sont confrontées à la précarité, des associations demandent le prolongement de la trêve hivernale jusqu’au 31 octobre.
En effet, les expulsions locatives, déjà en hausse constante depuis des années, pourraient doubler cette année si rien n’est fait. Selon l’Insee, parmi les 10 % de ménages les plus modestes, 35 % ont subi une dégradation de leur situation financière. La Banque de France prévoit, elle, un pic du chômage supérieur à 11, 5 % d’ici à quelques mois.
Comme le souligne la Confédération nationale du logement, qui a lancé une pétition à ce sujet, il convient de ne pas ajouter à la situation économique et psychologique dramatique l’angoisse d’une expulsion pour des milliers de ménages.
Une expulsion locative n’est pas un simple acte administratif ; c’est un drame humain aux multiples répercussions. C’est la raison pour laquelle nous soutenons l’idée d’une « sécurité sociale du logement », via un fonds de solidarité nationale.
Madame la ministre, que comptez-vous faire pour garantir le droit au logement, reconnu comme un objectif à valeur constitutionnelle ?
Allez-vous, enfin, reporter la trêve hivernale, comme nous le demandons systématiquement et comme l’autorise l’article 7 du projet de loi relatif à la gestion de la sortie de crise sanitaire ? Surtout, allez-vous faire de l’année 2021 une année « zéro expulsion locative » ?