Ma question, à laquelle j’associe ma collègue Annick Jacquemet, sénatrice du Doubs, s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.
Dans notre pays, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad, ont payé un lourd tribut à la pandémie de covid-19. Dans son dernier rapport, la Défenseure des droits pointe d’ailleurs la mise à mal des droits et libertés de leurs résidents, l’urgence de la crise sanitaire ayant conduit à mettre les Ehpad sous cloche.
C’est pourquoi la mise en œuvre prioritaire de la vaccination au bénéfice des personnes âgées en Ehpad dès le mois de janvier dernier avait suscité légitimement beaucoup d’espoir. Le Président de la République dans son allocution du 31 mars dernier se félicitait d’ailleurs de ce que les résidents des maisons de retraite, vaccinés à plus de 90 %, aient pu progressivement reprendre une vie normale.
Or, en réalité, rien n’a changé dans de nombreux Ehpad. Les contraintes appliquées aux résidents restent pratiquement les mêmes : confinement et isolement obligatoire en chambre pour une semaine après toute sortie à l’extérieur, maintien d’une seule visite par famille et par semaine, avec une durée limitée à trente minutes. Pourquoi cet excès de précaution ?
La situation, vous en conviendrez, devient kafkaïenne. On punit les personnes vaccinées, qui risquent alors de mourir dans la solitude. Le choix de telles restrictions attentatoires à la liberté d’aller et de venir ne peut être laissé à la seule appréciation des directions d’Ehpad, selon la Défenseure des droits.
Comment rompre avec cette protection accrue ? Dans quelle mesure le Gouvernement compte-t-il prendre en compte, au-delà des seuls risques viraux, les risques psychosociaux et affectifs qui pèsent dangereusement sur nos aînés en Ehpad ? Comment entend-il mettre un terme à l’isolement sans fin dans les Ehpad ?