Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, le 9 janvier 2020, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies publie sa première note au sujet du covid-19, dans laquelle il relève que trois aéroports européens ont des connexions avec Wuhan.
Le 22 janvier suivant, le Centre alerte sur un risque épidémique élevé. Les conseils de constituer des stocks de tests et de masques FFP2 et FFP3 ne sont pas suivis. Les frontières internes et externes de l’Union européenne sont laissées ouvertes.
Il a fallu implorer la Chine pour avoir des stocks. Un an plus tard, le Gouvernement a enfin entendu Marine Le Pen, en fermant les frontières.
Vous nous vendez l’Union européenne comme l’échelon efficace pour gérer les défis modernes et internationaux, mais ce sont les États – et en France, les collectivités locales –, qui se sont retroussé les manches pour pallier les carences graves de ce Moloch impuissant : une Union de faiblesses européennes qui aura mis en danger des millions de Français.
Dans notre pays, qui reste un acharné enchaîné de l’Union, quelque 14 millions de personnes, soit 27 % de la population, ont reçu une première dose de vaccin contre 34 millions au Royaume-Uni, soit 64 % de sa population, pays qui s’est libéré du carcan européen.
C’est une preuve incontestable de l’échec et du naufrage de l’Union européenne, comparé à la puissance d’un État volontaire. La vérité, c’est que nous avons deux mois de retard sur les États-Unis et le Royaume-Uni. Et chaque jour de retard, ce sont des vies perdues.
Face à la lenteur du processus de certification des vaccins, l’Allemagne a entrepris de passer commande en son nom propre, tandis que la Hongrie s’est tournée vers la Russie et la Chine avec succès et une avance déterminante sur nous.
Josep Borell, haut représentant de l’Union européenne, s’est vu moqué par Moscou et n’a pas réussi à négocier le vaccin russe. L’humiliation est désormais collective.
Enfin, l’opacité sur les négociations – contrats, montants et délais – au niveau européen a entaché durablement la transparence démocratique et la confiance des Français dans le vaccin.
Pour toutes ces raisons, n’est-il pas temps, monsieur le secrétaire d’État, d’impulser une réponse nationale, française en l’occurrence, à cette pandémie, pour enfin s’en sortir efficacement, en commençant par se pencher sur les traitements, plutôt que sur le tout-vaccin ?