Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, la pandémie de covid-19 a contraint la Commission européenne, comme la plupart des États membres, à changer de paradigme, en acceptant d’abandonner pour un temps les politiques libérales et d’austérité et les règles budgétaires de l’Union européenne.
De plus, après l’accord entre la France et l’Allemagne, elle a préparé et présenté un plan de 750 milliards d’euros, dont une partie est financée par la dette. Cette nouvelle approche face à un défi commun ouvre une nouvelle étape d’approfondissement de l’Union. Cette dette européenne est en fait l’affirmation d’une autonomie stratégique européenne.
On ne peut nier les résistances internes face à cette évolution. Dans les États membres, plusieurs parlements tardent à ratifier la décision relative aux ressources de l’Union européenne. À l’échelon européen, la lenteur de la mise en œuvre du plan européen et son caractère très bureaucratique laissent perplexes nombre d’observateurs.
La pandémie contraint de surcroît l’Union européenne à repenser ses priorités et les bases de cette autonomie stratégique. Cela a été souligné pour l’ensemble de l’industrie pharmaceutique et de la santé, mais il ne faut pas oublier des secteurs industriels plus traditionnels, gros employeurs durement affectés par la pandémie, notamment les industries liées au transport.
Comment seront soutenues et accompagnées, dans leur mutation, ces industries, et dans quelle direction ?
Pour nos pays, l’autonomie stratégique de moyen terme, c’est aussi le soutien de la rénovation énergétique. Mais pourquoi la France destine-t-elle si peu de moyens à la rénovation énergétique du logement social ?
Enfin, comment justifier, dans le plan France Relance, des mesures structurelles frappant les plus faibles ? Je pense en particulier à la réforme du calcul de l’assurance chômage et des retraites, dont les bénéficiaires ont pourtant été durement touchés par la pandémie.