Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, la crise du covid a en effet été le révélateur des forces et des faiblesses de l’Union européenne.
La force, c’est celle de la solidarité envers les pays défavorisés et, surtout, entre les pays membres, qui ont négocié unis pour éviter une concurrence mortifère concernant l’approvisionnement en équipements de protection personnelle et en vaccins.
Toutefois, cette crise a surtout souligné la naïveté des gouvernements, qui ont laissé à l’Europe les clés de la gestion de la pandémie, oubliant que l’Union n’était pas seule au monde et que la concurrence internationale s’exercerait sans pitié pour obtenir les vaccins au plus vite.
Bien sûr, il s’agit ici non pas de se perdre en conjectures, mais de regarder les chiffres en face. Comment expliquer que les pays de l’Union, avec un poids de négociation de près de 450 millions d’habitants, n’aient pas fait mieux, ou du moins pas aussi bien, que les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore Israël ?
Négocier à vingt-sept avec les grands laboratoires aurait dû être une force pour se procurer les produits au meilleur prix et dans les meilleurs délais. Or nous sommes définitivement à la traîne, monsieur le secrétaire d’État, avec un pourcentage de personnes vaccinées deux à trois fois plus faible que dans les pays que je viens de citer.
Personne ne peut dire que l’Europe est restée les bras croisés pendant cette période. C’est une réalité, dont nous devons nous réjouir. Mais les gouvernements des pays européens, notamment le gouvernement français, qui devrait pourtant être moteur de l’Union, avec l’Allemagne, n’ont pas su lui donner la souplesse et la réactivité que justifiait pourtant cette pandémie exceptionnelle.
Nous devons donc tirer les enseignements de cette situation, pour nous préparer aux futures crises sanitaires qui se produiront immanquablement et nécessairement.
Si, pour ce qui concerne la santé, l’Union européenne ne dispose que des compétences réduites que les traités lui donnent et que les États membres veulent bien lui laisser exercer, ne pensez-vous pas, monsieur le secrétaire d’État, qu’il est crucial de repenser cette politique, en dotant les organes décisionnels européens d’une capacité de réponse audacieuse, rapide et, au besoin, innovante en cas d’événement sanitaire majeur ?