Intervention de Clément Beaune

Réunion du 5 mai 2021 à 15h00
Réponse européenne à la pandémie de covid-19 — Débat interactif

Clément Beaune  :

Monsieur le sénateur, vous avez comparé la situation de la France avec celle des trois grands pays démocratiques qui vont plus vite que nous.

Ces données sont exactes, mais, selon moi, nous rattraperons une large partie de notre retard d’ici à l’été. Les objectifs de vaccination de la population adulte affichés par le gouvernement britannique et ceux qui concernent la population européenne sont aujourd’hui très similaires. Le fait que nous ayons agi ensemble nous a apporté un certain nombre d’avantages ; je ne reviendrai pas sur la question des prix.

Pour ce qui concerne la quantité de doses, y compris au regard de la solidarité internationale, qui est, à terme, dans notre intérêt, nous avons commandé plus de 2, 5 milliards de doses. Alors que l’Union européenne représente environ 5 % de la population mondiale, elle a commandé 25 % des doses du monde. Même si celles-ci ont tardé, elles arrivent désormais le plus vite possible.

Je le redis, je ne crois pas que des commandes nationales auraient permis d’accélérer les choses.

Nous devrons d’ailleurs faire encore mieux pour anticiper les futurs contrats. C’est la raison pour laquelle la Commission négocie un contrat de près de 2 milliards de doses en vue d’éventuels rappels vaccinaux dans les mois qui viennent.

Nous devrons réfléchir collectivement aux questions suivantes, qui relèvent de la culture européenne : pourquoi les Britanniques ont-ils gagné un certain nombre de jours et de semaines sur nous ? Pourquoi les Américains ont-ils également pris de l’avance ? Parce qu’ils ont pris plus de risques au départ pour financer l’innovation, les essais cliniques et les dernières phases de développement des vaccins.

Il s’agit non pas d’une question de compétences européennes, françaises ou allemandes, mais d’un choix collectif que nous avons fait. Peut-être devrons-nous avoir un débat ouvert sur ce sujet et accepter de prendre plus de risques.

Par ailleurs, pour ce qui concerne les autorisations données à certains vaccins en urgence, des pays comme la Grande-Bretagne ont accepté de prendre plus de risques. Pour l’instant, ce pari s’est révélé gagnant. Il ne correspondait pas au consensus français et européen au début de la pandémie.

Nous devrons discuter de cet aspect des choses. Pour le reste, le cadre européen nous a protégés et nous protège encore.

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