Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, l’Union européenne a fermé officiellement ses frontières depuis le 17 mars 2020. Depuis lors, chaque État membre a fait comme il a voulu, sans coordination excessive avec ses partenaires, même si aucun pays, sauf la France à la fin du mois de janvier, n’a fermé ses frontières à ses propres ressortissants.
Depuis maintenant plus d’une année, la liberté de circulation dans l’Union européenne et, singulièrement, dans l’espace Schengen n’existe plus. Chaque pays impose contrôles et conditions d’entrée à ses frontières, parfois même avec des quarantaines pour des déplacements intracommunautaires, parfois même entre voisins.
Pour sortir de cette situation, un règlement européen est en cours de négociation. Il créera de fortes discriminations entre ceux qui vivent dans des pays européens où les tests sont gratuits et ceux pour qui les coûts de ces tests dépassent les 120 euros, ou bien entre ceux qui auront des vaccins homologués en Europe et ceux qui recevront Spoutnik ou Sinovac, parfois en Hongrie, mais parfois aussi hors de l’Union européenne. Je pense aux ressortissants européens à l’étranger.
Il y aura également une discrimination entre ceux qui auront pu être vaccinés et les autres.
Le pass sanitaire a vocation à refaire vivre l’espace Schengen. Mais s’il est discriminatoire et qu’il est systématiquement demandé aux frontières intérieures de l’Union européenne, ne sera-t-il pas une négation de la liberté de circulation ?
Monsieur le secrétaire d’État, nous le savons, cela fait des années que l’espace Schengen doit être renforcé, avec une gouvernance plus mutualisée pour être efficace. Au cours de l’année dernière, tout a démontré de nouveau ce besoin. Pourtant, c’est exactement le contraire qui se produit.
Ma question est simple : Schengen et le symbole qu’il représente seront-ils des victimes de la covid-19 ?