Intervention de Pascale Gruny

Réunion du 5 mai 2021 à 15h00
Réponse européenne à la pandémie de covid-19 — Débat interactif

Photo de Pascale GrunyPascale Gruny :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, les Européens ont confié il y a quelques mois à la Commission européenne le soin de négocier des contrats d’achats anticipés de vaccins. Cette stratégie a permis d’éviter une concurrence néfaste entre États membres pour l’acquisition de vaccins ; elle a aussi révélé les faiblesses de notre continent.

Alors que les États-Unis investissaient dès le début de la pandémie dix milliards de dollars dans la recherche et le développement de vaccins, l’Union européenne ne mobilisait qu’un tiers de cette somme. L’Europe a aussi été plus lente, en concluant ses contrats d’achats anticipés en juin 2020, alors que les Américains les avaient déjà signés en février.

Par ailleurs, la Commission a fait le choix d’opter en priorité pour des vaccins qui seraient produits sur le territoire de l’Union, comme AstraZeneca ou Sanofi-GSK, au détriment de vaccins plus prometteurs sur le plan scientifique, comme Moderna.

À trop vouloir obtenir les prix les plus bas possible, la Commission n’a sans doute pas suffisamment encadré les délais de livraison, en s’assurant que les entreprises seraient en mesure d’honorer les commandes.

À ce propos, la Commission européenne a annoncé le 26 avril dernier qu’elle allait saisir la justice à la suite des retards de livraison de la société AstraZeneca. Le groupe pharmaceutique promet déjà de se défendre fermement, estimant avoir respecté le contrat noué avec Bruxelles et faisant valoir qu’il avait d’autres contrats à honorer avec le Royaume-Uni, où le vaccin a été autorisé un mois plus tôt que dans l’Union européenne.

Quoi qu’il en soit, cette société ne livrera vraisemblablement pas les 200 millions de doses manquantes pour atteindre les 300 millions de doses promises.

Dans ce contexte, monsieur le secrétaire d’État, comment atteindre l’objectif affiché par la Commission de vacciner d’ici à cet été 70 % des plus de 18 ans, sans compter les contre-indications médicales du vaccin d’AstraZeneca ?

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