Mon collègue Cédric Perrin vous prie de bien vouloir l’excuser de ne pouvoir être présent dans l’hémicycle : il est retenu par l’audition de Mme la ministre des armées par la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
L’Union européenne a les yeux rivés sur le déploiement de la vaccination. Elle met aussi toutes ses forces à réparer ses errements en attendant que les parlements nationaux autorisent la souscription de l’emprunt commun.
L’urgence et la gravité de la situation nous ont peut-être fait oublier une question qui n’est pas si anecdotique : à quoi attribuer l’origine du virus ?
Aucune preuve n’a été apportée qui vienne confirmer l’hypothèse d’une transmission du virus entre l’homme et l’animal, et le pangolin semble avoir été innocenté !
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part lancé un pavé dans la mare en reconnaissant, il y a quelques semaines, qu’une piste n’avait pas été « suffisamment approfondie » : celle d’un incident de laboratoire.
Cette remarque n’est évidemment pas passée inaperçue ; la communauté scientifique mondiale ne cesse de se mobiliser pour en savoir davantage. Une trentaine de scientifiques internationaux demandaient encore vendredi dernier une enquête indépendante afin d’éclaircir les zones d’ombre du rapport produit conjointement par l’OMS et la Chine.
Quatorze gouvernements, dont ceux des États-Unis, du Japon et du Canada, ont déploré, eux aussi, dans une déclaration commune, l’impossibilité pour l’équipe mandatée par l’OMS d’accéder « de manière exhaustive aux données et échantillons originaux ».
Si les experts ont pu accéder au marché de Wuhan et au laboratoire, ils n’ont pas eu accès à ses bases de données, qui contiennent pourtant des milliers de séquences de virus collectées sur la faune sauvage ; surtout, ils n’ont jamais pu mener leurs propres investigations.
L’objectif est non pas de dire qu’un incident de laboratoire s’est produit, mais de démontrer rigoureusement que cela n’a pas été le cas et de balayer scientifiquement, le cas échéant, une thèse appréciée des complotistes.
Alors que l’Assemblée mondiale de la santé doit se réunir prochainement, M. Perrin souhaiterait savoir, monsieur le secrétaire d’État, quel message sera porté par l’Union européenne auprès de l’OMS pour imposer à la Chine des investigations sans entrave.