Madame la ministre, vous avez souligné que la forêt amazonienne émet plus de gaz à effet de serre qu'elle n'en séquestre. C'est la même chose en Arctique, où cela a été mesuré, et pas seulement à cause de la fonte du pergélisol, mais aussi en raison du changement climatique que subit la toundra.
La méthanisation est effectivement vertueuse quand elle permet d'utiliser ce qui ne l'était pas auparavant, de créer de la valeur et d'économiser notamment de l'énergie fossile.
Comment aider la valorisation thermique ? Certains agriculteurs utilisent le méthane produit pour consommer eux-mêmes la chaleur produite par ces dispositifs. Je trouve que c'est vertueux, car cela permet de réduire le recours à l'énergie fossile.
D'autre part, les coûts d'installation de ces systèmes présentent des risques d'endettement pour les agriculteurs, étant donné toutes les problématiques que l'on a évoquées jusqu'à présent. Étudiez-vous cette question afin d'éviter les drames que nous connaissons actuellement ?
Outre le fait que les coûts des études sont très importants, si l'utilisation des externalités engendre trop de transports routiers, la solution de la méthanisation n'est pas vertueuse. Il faut donc demeurer vigilant.
Par ailleurs, on décèle la présence de plastique dans les digestats. Envisagez-vous de faire entrer ce critère dans la certification verte ? La qualité du digestat relèverait de la responsabilité des agriculteurs lors de l'épandage, alors que les intrants viennent d'ailleurs. Qu'en est-il ?
Enfin, les bâches hermétiques, conçues selon une technologie développée par l'entreprise Nénufar, qui sont placées sur les fosses à lisier et à digestat permettent de récupérer des quantités non négligeables de méthane, dont elles évitent le rejet. Le méthane a un pouvoir de gaz à effet de serre encore plus important que le dioxyde de carbone. Peut-on obliger les méthaniseurs à les utiliser, afin d'empêcher ces gaz d'arriver dans l'atmosphère ? Ce ne sont pas des installations très coûteuses, de l'ordre de 100 000 euros.