Mesdames, messieurs les sénateurs, j’ai eu l’occasion, il y a quelques mois, en amont, donc, des débats que nous avons aujourd’hui, de me prononcer à l’Assemblée nationale et au Sénat sur la question du pass sanitaire.
J’avais dit alors combien je comprenais que cette question soit fortement sensible, qu’elle nous interpelle et que la réponse à y donner ne soit pas évidente. J’étais même allé un cran plus loin : avant de connaître le contenu du projet de loi, je m’étais en quelque sorte mouillé en indiquant que, à titre personnel, je ne serais pas favorable à ce que, dans notre pays, on soit amené un jour à exiger la présentation d’un test ou d’une vaccination pour entrer dans un restaurant ou dans un lieu de la vie quotidienne. Bien entendu, tous les Français ne vont pas au restaurant tous les jours, mais j’avais à l’esprit des actes courants, et non exceptionnels.
Je me retrouve donc dans une partie des doutes qui ont été émis ici. Voilà, avec humilité, comment ma conviction s’est forgée, s’agissant de la version qui a été proposée par le Gouvernement.
Nous ne parlons donc pas ici de lieux de la vie courante, mais seulement de situations qui ont un caractère exceptionnel et d’événements qui cumulent un certain nombre de facteurs.
Tout d’abord, une population assez importante. On a évoqué le seuil de 1 000 personnes, au minimum, pour appliquer le pass sanitaire. Nous ne sommes pas tous les jours en contact direct avec plus de 1 000 personnes.
Ensuite, cela concerne des lieux qui vont donner lieu à un brassage de population important en raison du caractère exceptionnel de leur fréquentation. Il peut ainsi s’agir d’un grand salon, un salon de l’automobile ou un salon du vin par exemple, …