Cet amendement de repli tend à supprimer l’obligation de présenter un justificatif de statut vaccinal. Selon nous, l’attestation de dépistage virologique ou de rémission suffit et nous ne souhaitons pas créer une nouvelle occasion de discriminer nos concitoyens, en établissant une distinction entre ceux qui ont ou qui auront les moyens d’être vaccinés et ceux qui auront été exclus des campagnes de vaccination.
Je m’explique. Selon les chiffres actualisés du ministère des solidarités et de la santé, seules 5 502 594 personnes avaient reçu les deux doses de vaccin au 24 avril dernier. Ainsi, si l’on regarde les choses dans le détail, les voyages en France, les sorties culturelles et les activités de loisirs pourraient être interdites à environ 97 % des jeunes de moins de 24 ans, à 96 % des personnes âgées de 25 à 29 ans et à 96 % de la catégorie des 30 à 39 ans, car toutes ces personnes ne sont pas forcément vaccinées, alors même que, nous le savons, ce sont les jeunes qui souffrent le plus de l’enfermement auquel ils sont soumis depuis plus d’un an.
En outre, compte tenu du manque de visibilité sur le rythme de vaccination des prochains mois et des disparités de couverture selon les territoires, très largement illégales, on ne peut justifier un accès différent aux voyages et aux activités selon la ville d’origine de nos concitoyens. Ainsi, tandis que certains départements ont complètement vacciné 20 % de leur population, la Seine-et-Marne n’a vacciné que 9, 2 % de la sienne. Et que dire des départements limitrophes ? Que dire de la différence de 10 points entre la couverture vaccinale de Paris et celle de la Seine-Saint-Denis ?
Mes chers collègues, n’ajoutons pas l’injustice à l’incertitude des Français, suffisamment éprouvés comme ça !