Pour répondre à la question concernant la relation entre la recherche et la formation à l'INET, des passerelles existent avec le Groupement de recherche sur l'administration locale en Europe (GRALE) : nous développons ensemble un prix de thèse qui nous permet de soutenir des travaux et de mettre en perspective certains sujets. Nous collaborons également avec l'Université de Montpellier pour le cycle supérieur de management, qui propose une formation diplômante en formation continue. Nous développons aussi des partenariats plus ponctuels avec la Chaire de l'action publique et des territoires. Nous travaillerons notamment sur l'organisation des collectivités locales et son évolution. Ces passerelles seront développées afin qu'elles imprègnent le cours de la formation et qu'elles offrent aux élèves des perspectives et un effet miroir sur l'action en cours. La formation de l'INET est centrée sur la capacité d'action. Mais nous ne devons pas nous départir de la capacité de saisir les lignes de force de la recherche.
Concernant le rapport aux entreprises privées, il est plus modeste que celui évoqué par le directeur de l'ENA. Les stages d'ouverture permettent aux élèves de rejoindre l'administration qu'ils souhaitent : beaucoup choisissent des secteurs associatifs ou des services de l'État, quels qu'ils soient. Certains optent pour des entreprises, mais leur nombre n'est peut-être pas suffisant. Nous pouvons également accueillir des intervenants du secteur privé.
L'INET a pour vocation d'être une école d'application et l'ambition d'être la plus ouverte possible à tout l'écosystème qui fait la réalité de l'action locale. Il n'existe aucune limite à ces engagements. Les élèves doivent pouvoir saisir l'intégralité des acteurs qui font un territoire, leurs contraintes et leurs aspirations.
L'INET participera au tronc commun qui sera intégré en 2022 dans la formation de nos élèves administrateurs. Malheureusement, nos élèves conservateurs de bibliothèque, conservateurs du patrimoine et ingénieurs en chef ne bénéficieront pas de cette évolution.
Enfin, concernant l'état d'esprit « ceinture et bretelles », j'évoquais l'exemple de la commande publique, afin de montrer comment nous sommes passés du carcan de la norme à la qualité de l'achat. Cela représente une véritable ambition. Nous portons une attention très forte, en espérant qu'elle soit fructueuse pour les collectivités, à l'esprit de responsabilité. Lors de leurs visites à l'INET, les élus locaux nous expriment leurs attentes à l'égard des élèves et de la future haute fonction publique territoriale : exemplarité, mais aussi capacité d'agir. Ils demandent notamment qu'on ne recrée pas de la procédure et de la norme là où il en existe déjà. Si nos élèves et nos hauts fonctionnaires n'ont pas vocation à rédiger des normes nationales, ils peuvent avoir une inclinaison à rédiger des normes locales qui s'interposent entre l'usager et la norme nationale. L'état d'esprit que nous tentons de leur inculquer, c'est une volonté d'aller le plus directement vers l'habitant et l'usager, et de ne pas compliquer par des procédures les normes actuelles. C'est le développement d'un esprit de responsabilité.
Les fonctionnaires territoriaux doivent préserver les élus et leur collectivité des risques qu'ils encourent. Il s'agit d'un rôle fondamental dont ils ne peuvent pas se départir. Pour autant, la mesure du risque fait partie des compétences que nous devons développer.