Merci Madame la présidente, pour ces enseignements riches sur ces grandes écoles qui font notre fierté. Nous avons besoin d'une élite et de têtes bien formées pour nous accompagner dans les politiques publiques.
Ma première question concerne la hiérarchie des grands corps, qui s'est transformée en priorité des actions publiques. Nous entendons que certaines grandes administrations, comme l'administration sanitaire, ne seraient pas privilégiées par les meilleurs des promotions. Cette façon de fonctionner n'a-t-elle pas creusé l'écart avec le terrain ? Le ressenti des citoyens et des élus locaux ne sera-t-il pas accentué, dans un pays hypercentralisé où le pouvoir local a du mal à porter sa voix et à faire bouger les choses ? Dans l'application de la norme, nous constatons une prééminence des critères budgétaires et du principe de précaution. Or, sur le terrain, les priorités ne sont pas forcément les priorités budgétaires ni le principe de précaution systématique, mais plutôt une forme de souplesse, d'efficacité, notamment dans l'action sociale et la prise en charge sanitaire. Ce hiatus entre les priorités de l'organisation nationale et celles du terrain a été source de malentendus entre notre haute administration (dont fait partie cette élite pourtant bien formée) et le fonctionnement concret sur le terrain. La difficulté ne vient-elle pas de l'équilibre à trouver entre le pouvoir central et le pouvoir local ?
Ma seconde réflexion porte sur l'universalité de la loi ou de la norme. Ce principe est en difficulté dans notre pays, qui n'est fait que de différences notamment territoriales. Comment envisagez-vous la mission de former à la prise en compte de ces différences territoriales ?