Intervention de Diane Cabouat

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 27 mai 2021 à 11h05
Audition de Mme Diane Cabouat vice-présidente de la commission « éducation scolarité enseignement supérieur et coopération entre éducation ordinaire et éducation adaptée » du conseil national consultatif des personnes handicapées

Diane Cabouat, scolarité, enseignement supérieur et coopération entre éducation ordinaire et éducation adaptée » du CNCPH :

La progression de la scolarisation des jeunes en situation de handicap atteint maintenant l'enseignement supérieur, mais on observe toujours une crainte de l'université ; certains jeunes, en situation de handicap ou non, préfèrent s'orienter vers des filières courtes, jugées plus faciles, quitte à aller à l'université à l'issue de ce cursus. Les jeunes en situation de handicap subissent plus encore la tentation de s'arrêter : après une scolarité déjà très difficile, il faut apprendre de nouvelles règles, remplir de multiples dossiers, s'adapter, combattre. Quand un jeune arrive à l'université, on dit à sa famille : « C'est un adulte maintenant, dehors ! » On le prive de ses accompagnants du jour au lendemain, alors qu'il doit accomplir des démarches très compliquées. Il y a là quelque chose à inventer.

Pour accompagner les jeunes, il faut déjà évaluer leurs besoins. C'est la difficulté pour les séjours à l'étranger : qui sait quelles démarches un jeune en situation de handicap doit accomplir dans tel ou tel pays pour y être accompagné ? De même pour les étudiants étrangers en France : tout le monde ne sait pas ce que sont une MDPH ou un formulaire Cerfa ! Ces difficultés rendent inaccessible pour beaucoup de ces jeunes l'idée d'un séjour à l'étranger ; un accompagnement est nécessaire pour leur rendre cet espoir.

Les langues vivantes sont aussi un sujet délicat ; l'anglais est obligatoire dans la majorité des filières ; en l'abandonnant, on se ferme toutes les portes. Le test TOEIC reste inaccessible à ces personnes, ce qui bloque le parcours d'étudiants pourtant brillants. Il faut permettre à chaque jeune d'aller au maximum de ses capacités. On interdit encore à ces jeunes, au nom de l'équité, d'utiliser des outils qui leur permettent de compenser leur handicap et d'être plus autonomes, alors que le monde professionnel leur demandera justement de l'autonomie !

Il faut donc mieux évaluer les besoins, au-delà des questions de santé. Certains handicaps, comme les « dys », ne relèvent pas de la santé, mais d'une adaptation de l'approche pédagogique. Il reste des progrès à accomplir.

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