Intervention de Béatrice Gosselin

Réunion du 3 juin 2021 à 9h30
Questions orales — Fermeture des classes et diminution des heures de cours

Photo de Béatrice GosselinBéatrice Gosselin :

Madame la secrétaire d’État, la diminution constante, depuis plusieurs années, du nombre de classes ou d’heures de cours mettant en péril la qualité de l’enseignement dans de nombreux établissements est inquiétante, notamment en zone rurale.

Certes, le nombre d’enfants scolarisés accuse une diminution, qui coïncide avec la baisse de la natalité, mais il existe une contradiction entre les préconisations de différenciation pédagogique de l’éducation nationale et le nombre croissant des groupes classe de nos établissements scolaires. Dans nos départements ruraux, il existe peu de réseaux d’éducation prioritaire, ou REP, mais la différence des niveaux sociaux et culturels est une réalité.

L’éducation nationale préconise l’école inclusive, dont l’objectif est d’accueillir tous les enfants. Il est demandé aux enseignants de mettre en place une pédagogie permettant aux enfants en difficultés d’être épaulés, soutenus. En même temps, les enseignants doivent faire progresser davantage les enfants ayant des facilités et le besoin d’apprendre.

Cet enseignement à l’écoute des besoins de l’élève nécessite une pédagogie différenciée, individuelle ou en groupes restreints. Dans le même temps, on impose à ces professionnels des effectifs croissants. J’ajoute que la crise sanitaire, ces deux dernières années, a encore accentué l’hétérogénéité de nos élèves.

L’actuel Gouvernement a rendu l’instruction obligatoire à partir de l’âge de 3 ans, et c’est une sage décision. Mais permettons à nos enfants, dès leur jeune âge, d’avoir la possibilité de suivre un enseignement adapté à leurs besoins dans des classes aux effectifs contrôlés. La volonté de diminuer les effectifs des classes de CP-CE1 est un effort important qu’il faut saluer. Il doit être poursuivi dans les autres niveaux.

Certains pays de l’Europe du Nord ont une politique différente de l’enseignement : un nombre d’élèves qui varie en fonction des matières, parfois des enseignants supplémentaires en soutien dans des classes pour les acquis fondamentaux.

Nos professeurs, pour la majorité d’entre eux, ont choisi ce métier et l’exercent passionnément, avec la volonté de mettre en place des projets pédagogiques. Les réformes de l’enseignement, les programmes mis en place ces dernières années ne peuvent être applicables dans des établissements où le nombre d’élèves par classe est constamment en augmentation.

Les enseignants savent se remettre en question pour ce qui concerne leurs pratiques, mais ils ne peuvent travailler sereinement quand les réformes pédagogiques se succèdent et sont conjuguées à des effectifs sans cesse croissants, alors que les moyens financiers sont en régression.

J’aimerais savoir, madame la secrétaire d’État, s’il est prévu de limiter la fermeture des classes ou la réduction du nombre d’heures au collège, afin que les enseignants accompagnent au mieux nos enfants dans leurs apprentissages.

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