Intervention de Fabien Gay

Réunion du 3 juin 2021 à 9h30
Questions orales — Accès aux soins en seine-saint-denis et situation de l'hôpital de montreuil

Photo de Fabien GayFabien Gay :

Monsieur le secrétaire d’État : 100 000 ! C’est le nombre de lits d’hôpitaux qui ont été fermés ces vingt dernières années.

On voudrait aujourd’hui appliquer à l’hôpital public les logiques de gestion et de rentabilité qui prennent le pas partout dans notre société.

La qualité des soins, pourtant indispensable, coûte cher ? Il faut donc faire davantage d’actes, plus vite, coûter moins, réduire le temps d’occupation, accélérer le turnover et, bien entendu, fermer des lits.

Ce genre de logique entraîne une hausse des soins ambulatoires, donc un accroissement des risques de mauvaise guérison pour les patients, une prise en charge de moindre qualité, mais aussi un épuisement généralisé et une tension croissante pour les personnels, surchargés de travail et à bout de forces.

La pandémie de la covid-19 a mis au jour les failles de ces logiques, de manière brutale, et aggravé le phénomène.

C’est tout particulièrement le cas en Seine-Saint-Denis, où la population a été en première ligne, y compris pendant les confinements, au travail et dans les transports en commun, et où 20 % des logements sont surpeuplés.

Notre département est le douzième avec le moins de médecins généralistes, le troisième avec le moins de lits de médecine dans les hôpitaux publics et le dixième avec le moins de lits médicalisés pour les plus de 75 ans.

Entre le 1er mars et 19 avril 2020, la surmortalité y a été de 134 %.

En matière de santé, comme dans les secteurs de la justice et de l’éducation, la Seine-Saint-Denis souffre d’une rupture de l’égalité républicaine.

Le centre hospitalier intercommunal André-Grégoire de Montreuil fait face à des difficultés financières, avec 98 millions d’euros de dette et un taux d’endettement de 78 %.

Je rappelle que cet hôpital compte seulement 12 lits de réanimation, alors qu’il couvre 9 villes et 400 000 habitants. Son bon fonctionnement, tout comme les investissements pour le développer afin qu’il ait les capacités pleines et entières de remplir sa fonction de service public, est essentiel.

C’est en ce sens que la ville de Montreuil, sous la houlette de son maire Patrice Bessac, a lancé une campagne de soutien qui a déjà recueilli plus de 10 000 signatures.

Monsieur le secrétaire d’État, à la suite des annonces gouvernementales concernant la reprise de la dette des hôpitaux, pouvez-vous nous dire dans quelles proportions sera reprise celle de l’hôpital de Montreuil ? Comment prévoyez-vous de relancer l’investissement dans les hôpitaux de Seine-Saint-Denis, tout particulièrement dans cet établissement ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion