L'une des difficultés du harcèlement, c'est qu'il s'agit souvent d'un « phénomène de chasse en meute » de sorte que, pour l'institution, la solution de facilité est de déplacer l'élève victime plutôt que de lutter contre le phénomène. Nous essayons d'inverser ce rapport.
Une équipe académique de six personnes accompagne les établissements confrontés aux situations les plus complexes et ils reçoivent les appels au numéro académique « stop harcèlement » ou le courrier.
Les équipes médico-sociales sont fortement mobilisées pour accompagner les élèves victimes. En cas de danger, il n'y a plus d'hésitation pour informer le Parquet, la maison des adolescents et les centres psychologiques qui sont aussi des partenaires de l'académie de Paris. Les établissements savent vers qui orienter les élèves les plus fragiles pour mettre en oeuvre la prise en charge la plus adaptée.
Pour revenir sur la mesure du phénomène reflétée par le sondage de l'IFOP, le chiffre que vous avez mentionné peut traduire deux choses : soit on s'y intéresse davantage, soit il y a une explosion. Je pense que c'est par ce qu'il est davantage connu et reconnu, plus traité ce qui est plutôt encourageant sans bien évidemment minimiser le phénomène.
Ce phénomène qui est ancestral doit nous interroger sur l'ensemble de la formation depuis la maternelle jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. Parmi les savoirs fondamentaux que l'élève doit acquérir - régulièrement mis en avant par le ministre -, il y a lire, écrire, compter, respecter autrui. La notion d'empathie doit être développée dès la maternelle. À Paris, je souhaite qu'avec des équipes de recherche nous soyons à la pointe car cela fait partie de la résolution d'un problème à long terme pour atteindre une composante de la devise de la République : la fraternité.
L'école doit bien être le lieu de la formation de futurs citoyens responsables et capables d'empathie pour leurs prochains. Enfin, le cyberharcèlement est le prolongement du harcèlement.