La difficulté que nous rencontrons au quotidien c'est que les violences répétées sont parfois peu visibles aux yeux des adultes. C'est particulièrement exacerbé sur les réseaux sociaux où elles sont souvent inconnues des familles et de l'école. La situation est portée tardivement à la connaissance des adultes, alors qu'elle est largement enkystée.
La formation est un éternel renouvellement : il faut former aux signaux faibles, au traitement des informations. Monsieur le Sénateur, vous indiquiez que les personnels de direction ont parfois des scrupules de parler de ces phénomènes par peur que cela rejaillisse sur l'image de leurs établissements. Je crois que cela est de moins en moins vrai. L'omerta est de moins en moins courante dans l'académie de Paris. Une relation de confiance s'est installée.
S'agissant de la convention avec les autorités de police et de justice, dans chaque arrondissement, nous avons des réunions avec l'ensemble des directeurs d'école, des chefs d'établissement, l'inspecteur de l'éducation nationale, la police, pour insister sur la nécessité de faire remonter les informations. La réticence existe car souvent le chef d'établissement se sent seul, or, la seule réponse face aux harcèlements est la réponse d'équipe. Le chef d'établissement doit être soutenu pour avancer. La difficulté pour rendre compte et relayé vient de la peur d'être mal vu, mal noté. Il faut agir sur l'ensemble des chaines à savoir les cadres, les professeurs et les élèves en même temps. La formation entre pairs est un grand progrès. Il faut que le harceleur devienne honteux. A Paris, on est soucieux que ce soient les bourreaux qui soient inquiétés et pas la victime. Il y parfois des cas où il faut sécuriser la victime, et parfois, c'est une demande des familles.