Je souscris totalement à ce qui vient d'être dit par Jacqueline Eustache-Brinio. Je pense que la technocratie peut être l'ennemie de l'efficacité qu'on recherche dans un tel domaine et qu'il faut des gens qui aient été confrontés, et au plus près, à ce problème majeur du harcèlement. Vos témoignages et votre l'action sont très importants.
Je voudrais parler du cercle vicieux qu'est le mutisme. Il existe à mes yeux un parallélisme entre le harcèlement scolaire et les violences conjugales et intrafamiliales. Il peut y avoir une espèce de syndrome de Stockholm - vous l'avez évoqué, Monsieur - où l'enfant qui est harcelé peut ne pas se considérer comme étant victime et s'enfermer dans un mutisme en disant que c'est de sa faute. À mon avis, c'est là que peuvent intervenir les professionnels de la médecine et de la psychologie pour déceler le problème, là où c'est le plus difficile. C'est aussi une question de caractère ; des enfants parlent et communiquent, d'autres sont dans le secret. Y a-t-il donc un terreau pour le harcèlement ? Il peut y avoir autant de situations de harcèlement que d'enfants. Quand on considère qu'un enfant est un peu différent - vous parliez des meilleurs de la classe - il peut être plus harcelé qu'un autre ? N'y a-t-il pas de profil type ?
Deuxième question : est-il bien de parler seulement de harcèlement ? C'est un problème majeur, mais ne devrait-on pas plutôt parler de violences, voire de délinquance ? Ce sont des mots aussi forts qui, à mon sens sont complémentaires.
Enfin, existe-t-il un parallélisme de situation entre un enfant qui serait victime de violences intrafamiliales et qui deviendrait harceleur au sein de l'école où à l'extérieur ?