Intervention de Hugo Martinez

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 3 juin 2021 à 10h40
Audition de Mme Nora Tirane fraisse fondatrice et représentante de l'association marion la main tendue et de M. Hugo Martinez président de l'association hugo !

Hugo Martinez, président de l'association HUGO ! :

Sur la question du mille-feuille administratif, nous souhaitons, avec ces référents municipaux, avoir des interlocuteurs au plus près des familles. Des lignes téléphoniques et des sites internet existent, mais, dans ces situations, le vrai enjeu est l'humain. Les familles cherchent de l'humain, lorsqu'elles cherchent des réponses : c'est l'objet des référents municipaux. Encore une fois, ce ne sont pas des médecins, ni des psychologues, mais surtout des informateurs humains.

Pour revenir à la question de la quantification du harcèlement scolaire, je trouve dommage que la France soit l'un des derniers pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) à ne pas produire une enquête annuelle. La dernière enquête en date, faite par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l'éducation nationale, remonte à 2015 et quantifie le harcèlement scolaire à un jeune sur dix, soit 700 000 élèves. Nous ne disposons pas aujourd'hui de chiffres globaux, avec une descente territoriale, de quantification du harcèlement scolaire. Or on ne peut améliorer que ce qu'on mesure ! C'est une véritable lacune, qu'on essaie de combler, avec les sondages qu'on réalise à l'échelle des communes avec qui on travaille. L'idée serait, ensuite, d'agréger ces données.

Sur le rapprochement du harcèlement scolaire avec la délinquance et les violences, je pense que ce sont des sujets différents. Il ne faut pas tout mettre dans le même panier, même si un climat difficile peut aggraver d'autres problématiques.

S'agissant de la question des profils types, certaines particularités des enfants favorisent certes le harcèlement scolaire, mais il n'y a pas de profil type. Cela se saurait, et notre action les ciblerait en priorité. Chaque enfant peut être concerné par le harcèlement scolaire car tout peut porter à différence. Des situations de harcèlement partent de la couleur ou la matière d'un masque ! Le problème se pose plutôt à partir du moment où des tempéraments de leader et des tempéraments plus faibles s'inscrivent dans la dynamique du groupe et d'une classe.

Sur la question des assistants d'éducation : au même titre que les agents territoriaux, ils sont au contact des jeunes. Il ne faut pas forcer un jeune à le faire parler à des interlocuteurs en lesquels il n'est pas en confiance. Cela ne servirait à rien car l'enfant ne parlera jamais. On parle des assistants d'éducation et des agents territoriaux, mais cela peut être les infirmiers ou infirmières scolaires, les documentalistes - les enfants vont se réfugier en CDI (centre de documentation et d'information) car ils s'y sentent en sécurité. Il faut réintégrer ces personnes et les former.

Le traitement du harcèlement, c'est certes du bon sens, mais il faut de la formation pour connaître le mille-feuille administratif, les méthodes à appliquer pour traiter la parole du jeune et l'aider à s'en sortir. On croit à la capacité d'un trio rassemblant collectivités locales, établissements scolaires et associations, car on croit en une politique locale de lutte contre le harcèlement scolaire qu'il faudrait parvenir à impulser et faciliter dans les territoires.

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