Pour compléter sur la question du 30 20, dans les accompagnements que nous réalisons, nous intégrons un appel au 30 20 et proposons à la famille d'être présents pour les accompagner dans cette étape très difficile.
Nous trouvons très dure la manière dont sont reçus les familles et les enfants au 30 20. Vous parliez de mille-feuilles administratif : 30 20, 30 18, qui appeler ? S'il n'y a pas de cyberharcèlement, on se limite au 30 20 ? Comment faire pour un enfant ou un parent perdu ?
J'ai transmis une note au cabinet ministériel de Jean-Michel Blanquer sur une situation qui démontre toute la difficulté d'accéder au 30 20. C'était au sujet d'une affaire de harcèlement scolaire qui est allée très loin concernant un jeune de 13 ans, violé dans les toilettes de son établissement scolaire, qui ne peut plus y retourner. Il est depuis déscolarisé depuis quatre ans parce qu'aucune solution n'a été proposée par l'académie. Nous avons recommandé à la famille d'appeler le 30 20. Nous étions trois bénévoles de l'association et moi-même, ainsi que sa famille. L'enfant est ressorti plus que démonté de cet appel. Présentée comme psychologue, professionnelle de santé, la personne au bout du fil a énoncé à l'enfant, après son témoignage : « non tu n'es pas victime de harcèlement car cela a commencé il y a moins de 6 mois ».
Les parents étaient présents. La personne au téléphone a demandé à l'enfant, puis au père, de livrer leur témoignage.
Un cas comme celui-ci n'est pas distinctif. Il y en a des centaines. En outre, les attentes des parents, de l'enfant vis-à-vis du 30 20 sont énormes. Il en est espéré une solution d'aide d'accompagnement de long terme. Or, le 30 20 c'est ce qu'on va appeler un outil de signalement. Il ne faut pas confondre signalement et accompagnement. Aujourd'hui, la France considère que dès lors que le harcèlement est signalé, le travail est terminé.