Intervention de Hugo Martinez

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 3 juin 2021 à 10h40
Audition de Mme Nora Tirane fraisse fondatrice et représentante de l'association marion la main tendue et de M. Hugo Martinez président de l'association hugo !

Hugo Martinez, président de l'association HUGO ! :

J'aimerais terminer mon propos. Aujourd'hui les familles ont besoin d'être aidées, accompagnées. La problématique de l'humain est essentielle. Ces lacunes démontent les familles. Nous proposons aux familles dès le début un accompagnement avec le 30 20 et/ou le 30 18 pour qu'il y ait une remontée des données, même s'il est vrai qu'est parfois révélée une véritable difficulté.

Concernant les référents départementaux, on comprend par l'intitulé même de la fonction le clivage entre ce qui est nécessaire et ce qui est fourni : l'on parle d'un référent départemental, pour un département. Généralement ce n'est pas une fonction en elle-même mais supplémentaire à un titre au sein de l'académie. Comment penser qu'une seule personne puisse traiter l'ensemble des cas de harcèlement scolaire d'un département, sachant qu'en 2015 il était question d'un jeune sur 10 et que depuis les taux n'ont fait, je pense, qu'augmenter ? C'est une vraie réalité de terrain. La politique locale de harcèlement scolaire arrive sur la table car on a besoin de l'humain, du traitement individualisé de ces problématiques-là. C'est du sur-mesure qui est fait, pas du traitement de masse. La question du 30 20 mérite aujourd'hui d'être clarifiée : qui a-t-on au bout du fil ? C'est tout sauf de la psychologie que d'énoncer à un enfant qu'il n'est pas véritablement victime de harcèlement scolaire.

Les référents locaux doivent avoir un rôle de coordination, de pilotage pour pouvoir assurer une politique locale de lutte contre le harcèlement. Mais ce doit être une fonction supplémentaire, ad hoc, et il faut avancer là-dessus pour trouver des solutions plus pérennes. Aujourd'hui en France les parents d'enfants harcelés ne se voient offrir aucune solution par l'État. Les associations remplacent finalement le rôle de l'État dans ce sens-là, et ce n'est pas un rôle facile. Il nous manque des moyens.

Concernant l'accompagnement thérapeutique : le centre médico-psychologique (CMP) c'est 18 à 24 mois d'attente, ce qui, pour un enfant victime de harcèlement, est impensable.

Nous avons monté un fonds d'urgence pour financer un début de parcours d'accompagnement pour 6 mois pour les enfants afin de répondre à l'urgence, et trouver par la suite des accords avec des professionnels de santé pour accompagner ces enfants.

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