Intervention de Paul Vitart

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 10 juin 2021 à 10h35
Audition des associations de parents d'élèves

Paul Vitart, membre du bureau national de l'APEL et président de l'APEL académique de Caen :

Je suis responsable des questions de harcèlement au sein de l'APEL. J'ai un enfant scolarisé en collège à Caen, en Normandie. Cette problématique est un sujet majeur de préoccupation pour nous.

Nous essayons d'informer les parents au maximum, mais cela n'est pas toujours facile. C'est surtout en direction des parents que l'on voit moins que nous essayons de mener notre action. Nous avons publié, en 2019, un guide intitulé « Agir contre le harcèlement à l'école ». Nous l'avons mis à jour récemment avec un numéro de téléphone, des conseils. La thématique du harcèlement est très régulièrement abordée dans notre magazine bimestriel « Famille & éducation » - qui est diffusé à un million d'adhérents, pour 2,1 millions d'enfants scolarisés. Celui de mai-juin 2019 traitait des écrans-rois, et contenait notamment une interview du psychiatre Serge Tisseron, qui expliquait qu'il fallait un lien de confiance entre parents et jeunes - mais qui dépasse la problématique de l'éducation nationale. Celui de novembre-décembre 2019 se titrait « En finir avec le harcèlement. Le rôle des adultes ? Écoute et responsabilité ».

Nous soutenons les actions entreprises par le ministère depuis 2015. Je pense notamment aux ambassadeurs dans les lycées, qui se développent aussi au collège ; c'est une bonne chose, car les faits de harcèlement concernent majoritairement des collégiens - je crois que seuls 14 % des faits de harcèlement se passent au lycée. Le numéro d'appel fonctionne bien et l'APEL dispose aussi de son propre numéro d'appel, « Information et conseil aux familles », qui permet aussi de traiter des cas de harcèlement. La formation « passeport numérique » proposée en CM1-CM2 par le ministère explique particulièrement bien aux futurs collégiens les dangers du cyberharcèlement et des plateformes. Nous sommes assez sensibles aux réseaux sociaux, notamment de TikTok qui peut abriter des prédateurs sexuels.

Nous avons développé, auprès des chefs d'établissement, des enseignants et des cadres éducatifs, une formation à la méthode de préoccupation partagée du finlandais Anatole Pikas - et que Jean-Pierre Bellon a essayé de reproduire en France - en lien avec l'Association nationale des psychologues de l'enseignement catholique (ANPEC), en évitant tout angélisme. Nous avons également monté, avec l'Union générale sportive de l'enseignement libre (UGSEL), une formation sur la prévention des violences et du harcèlement, afin de donner aux enseignants et aux cadres éducatifs des clés pour désamorcer les conflits et sortir du triangle victime/bourreau/sauveur. Cette année, quatre formations ont été organisées et notre objectif est de dix formations l'an prochain.

L'usage détourné de photos dénudées pose une question plus générale d'éducation. L'Éducation nationale a donc bien évidemment un rôle à jouer pour apprendre aux jeunes à être prudents : l'ami d'un jour peut être l'ennemi de demain.

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