Intervention de Paul Vitart

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 10 juin 2021 à 10h35
Audition des associations de parents d'élèves

Paul Vitart, membre du bureau national de l'APEL et président de l'APEL académique de Caen :

Il est extrêmement difficile pour des parents de voir que leur enfant est victime de harcèlement. On a tendance à minimiser. Il est donc essentiel que les enseignants soient sensibles aux moqueries, ou au changement d'un comportement de classe vis-à-vis d'un élève qui est mal à l'aise. Oui, les enseignants d'EPS sont bien placés pour cela. Quand vous accompagnez une classe à la piscine, dans le bus, vous entendez beaucoup de choses. De même, si vous accompagnez une classe à Barcelone ou à Portsmouth. Dans ce genre de contexte, on peut comprendre des choses que le professeur de mathématiques, qui fait cours ex cathedra dans sa classe pendant 50 minutes, ne voit pas.

Le rappel à la loi doit être fait devant les parents. Les jeunes doivent aussi comprendre qu'une bêtise doit être sanctionnée. Le comprennent-ils vraiment ? Je n'en suis pas sûr. Quant aux interdictions du téléphone, elles soulèvent des questions compliquées. Nous devons aussi laisser nos jeunes aller sur les réseaux sociaux, être à l'aise avec l'outil numérique pour s'autonomiser. Mais un portable est-il utile dès la sixième ? Dans le train, j'entends des gens qui appellent pour dire qu'ils sont bien dans le train : à mon avis, le portable devrait être utilisé plutôt si l'on a raté le train ! Comment faisions-nous il y a dix ans ? Puis, il y a des téléphones portables sans accès aux réseaux sociaux. Des sanctions plus fortes des Gafam seraient sans doute bienvenues, aussi. Et il serait bon de faire des cours pour apprendre aux jeunes les bons comportements sur ces réseaux, pour éviter les accidents. Le but est de développer un réseau d'amitié, pas de pousser sans fin la concurrence des « Like » ! On peut être un bon citoyen sans constamment guetter la reconnaissance des autres. Cela commence par nous autres parents : avons-nous besoin, à tout moment, de répondre à des e-mails ? Expliquons à nos enfants ce qu'est une vraie urgence.

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