Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, les anesthésistes-réanimateurs du Biterrois m’ont récemment saisi de leur inquiétude majeure, que je partage, quant à l’avenir de leur profession, s’agissant notamment de la démographie médicale de ce corps à l’horizon 2020, c'est-à-dire demain.
En effet, il y a trente ans, cette spécialité était très attractive, tout comme celles de chirurgien et de gynécologue-obstétricien, alors que, maintenant, elle compte parmi les dernières spécialités choisies.
Aujourd’hui, les choix de spécialisation des étudiants en médecine semblent se porter davantage sur la dermatologie, la radiologie et la cardiologie. En effet, ces spécialités présentent un plus grand confort de vie, notamment en termes d’horaires de travail, pour des revenus sensiblement identiques à ceux que perçoivent les anesthésistes.
De plus, la profession d’anesthésiste-réanimateur fait partie des professions médicales les plus fréquemment affectées par des procès, ce qui accroît les contraintes pour obtenir des assurances en responsabilité civile professionnelle et augmente les tarifs de ces dernières.
Vous l’aurez compris, l’évolution négative des effectifs s’explique par la baisse des entrées dans la profession. Si entre 1971 et 1987 on comptait 355 nouveaux anesthésistes en moyenne par an, entre 1988 et 2004 ils n’étaient plus que 222.
Aussi, les anesthésistes-réanimateurs constituent une population médicale vieillissante : l’âge moyen d’un praticien étant passé en moyenne de 42, 8 ans en 1989 à 51 ans en 2009. Ce sont donc 5 139 anesthésistes âgés de 50 à 64 ans qui auront quitté la profession d’ici à 2020, soit plus de la moitié du corps professionnel de 2005.
Avec une population qui vieillit notablement et dont les effectifs stagnent, un risque d’inadéquation des effectifs aux besoins médicaux des Français semble se profiler à l’horizon 2020.
Madame la secrétaire d'État, pourriez-vous clarifier devant la représentation nationale les mesures que le Gouvernement entend prendre pour répondre aux besoins futurs en anesthésistes-réanimateurs et pour rendre cette spécialité plus attractive aux étudiants en médecine ?