Monsieur le sénateur, tout d’abord, je vous prie de bien vouloir excuser Xavier Bertrand, qui ne peut être présent ce matin.
Je voudrais vous donner quelques éléments sur la situation des anesthésistes-réanimateurs.
La situation actuelle se caractérise par une croissance des effectifs depuis trente ans – aussi surprenant que cela puisse paraître –, par un vieillissement des professionnels et par une inégale répartition sur le territoire.
La spécialité d’anesthésie-réanimation a connu une croissance de ses effectifs de 20 % en dix ans, contre 15 % pour l’ensemble des médecins.
Le Gouvernement s’est fixé pour objectif d’adapter les ressources humaines en santé aux besoins croissants de prise en charge de la population et aux évolutions de l’offre de soins. À cet effet, il a recours au numerus clausus qui encadre le passage en deuxième année des études de médecine. Celui-ci a été progressivement augmenté, passant de 3 850 en 2000 à 7 400 en 2009.
Il a aussi instauré un dispositif de filiarisation du troisième cycle des études de médecine au travers des quotas par spécialités offerts à l’issue des épreuves classantes nationales.
À ce titre, la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires prévoit de recourir à des prévisions quinquennales concernant le nombre d’internes à former par spécialité et subdivision territoriale.
Ces quotas sont établis en fonction des besoins de soins et à partir des propositions des ARS, examinées par l’Observatoire national de la démographie des professions de santé.
Ainsi, le nombre de postes offerts à l’issue des épreuves classantes nationales en anesthésie-réanimation a été considérablement relevé : il a été porté de 182 en 1999 à 383 en 2011, puis à 387 de 2012 à 2015.
Cette démarche pluriannuelle de prévision des flux de professionnels de santé au niveau national et régional permet de lutter contre les inégalités territoriales d’accès aux soins. Ce dispositif garantit, en outre, la liberté d’installation aux anesthésistes-réanimateurs, principe auquel M. le ministre de la santé est attaché, tout en favorisant une répartition plus équilibrée des professionnels de santé entre les régions.