Je vais présenter rapidement le Centre d'information sur la prévention des difficultés des entreprises (CIP National), qui est moins connu que les autres institutions représentées ici. J'ai créé le premier CIP il y a vingt-cinq ans, car les entrepreneurs avaient déjà du mal à aller au tribunal de commerce ; telle est la raison fondamentale ayant conduit à la création du CIP. Je préside depuis huit ans le CIP national, qui chapeaute les quelque 60 CIP territoriaux. J'ai également participé à la création des médiations nationales du crédit.
Les mesures du Gouvernement pour faire face à la crise ont été remarquables, non seulement en masse, mais également dans la dentelle des mesures prévues. Pour une fois que l'on rend unanimement hommage à l'action du Gouvernement, il faut le souligner.
En ce qui concerne les entreprises qui conservent, par sécurité, la trésorerie issue du PGE sans en avoir véritablement besoin, peut-être faudrait-il réfléchir aux moyens de les inciter à investir ou à racheter des entreprises ? Il serait dommage que, d'ici quatre ou cinq ans, tout soit remboursé sans que cela ait servi à quoi que ce soit.
J'en viens aux centres d'information et de prévention, qui regroupent toutes les institutions concernées par l'accompagnement des entreprises : AJMJ, greffiers, experts-comptables, avocats ; toutes ces professions sont membres du conseil d'administration du CIP national, que j'ai l'honneur de présider.
Le concept du CIP est le suivant : quand un chef d'entreprise a une difficulté, n'importe laquelle, il est reçu par un expert-comptable, un avocat et un ancien juge consulaire, tous bénévoles. Ces trois personnes sont indépendantes et n'ont pas le droit de garder le bénéficiaire comme client ; ce n'est pas une opération commerciale, ce doit être désintéressé. Le chef d'entreprise vient seul ou accompagné, avec ou sans document et, grâce au dialogue, il est éclairé sur les mesures pouvant être prises ainsi que sur les issues possibles : tribunal de commerce, ce qui ne signifie pas forcément la liquidation ou la faillite, médiation du crédit ou autre.
Il y a plus de 60 CIP sur le territoire, qui reçoivent les entrepreneurs. Nous avons été étonnés, car j'avais mobilisé nos 500 bénévoles, mais le nombre de difficultés enregistrées a été faible ; nous essaierons d'éviter le « mur des faillites ». La mobilisation du 1er juin est très positive, car on échange avec le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), la Confédération des commerces. De manière générale, nos « clients » sont de petites entreprises, qui n'ont parfois même pas d'expert-comptable. Par ailleurs, l'ordre des experts-comptables a créé un autodiagnostic à destination des petites entreprises, qui peuvent même bénéficier de l'accompagnement bénévole d'un expert-comptable.