L'une de vos questions concernait la répartition des forces de recherche académiques dans le domaine de la gestion des matières et déchets radioactifs. Bien entendu, ces forces sont présentes dans les centres du CEA, mais aussi au sein du programme interdisciplinaire NEEDS, qui réunit dans le cadre d'une unité mixte des chercheurs de diverses structures, répartis sur le territoire. Il existe néanmoins des pôles plus spécifiquement dédiés à ces questions, notamment en région parisienne, autour des centres du CEA, et dans l'Est et le Nord de la France, à Nancy et à Lille notamment, autour du laboratoire souterrain. Il est certain que l'organisation du monde académique autour des acteurs que sont le CEA et l'ANDRA est très différente. L'ANDRA travaille avec des groupes de laboratoires et serait donc capable de nous fournir une cartographie complète de ceux qui travaillent avec eux. Tous les projets et objectifs de recherche menés dans ce cadre sont identifiés, dans des laboratoires ayant une vocation relativement pérenne : tout chercheur qui intègre l'un de ces laboratoires y est pour au moins cinq ans. Le CNRS travaille quant à lui dans le cadre d'un programme interdisciplinaire et les équipes sont moins facilement identifiables. Le système fonctionne en effet par appels à projets, si bien que tout chercheur n'ayant jamais travaillé sur le sujet concerné mais ayant des choses intéressantes à dire peut trouver du soutien au travers de ces actions. Les modalités d'intervention sont donc différentes d'un organisme à l'autre.
Un point sur Fessenheim : figure dans le plan de relance un soutien à des projets particuliers sur les « small and modular reactors » (SMR) et sur le technocentre qui devrait être construit sur le site de Fessenheim. Ceci relève moins de la recherche que d'études technico-économiques, ce qui explique que nous ne l'ayons pas mentionné. Une vingtaine de millions d'euros sont ainsi prévus dans le plan de relance pour le technocentre de Fessenheim, dont l'objectif est de développer une installation permettant de recycler les métaux issus du démantèlement à la fois des installations de purification d'uranium et des réacteurs futurs ou en cours de démantèlement. L'idée est de fondre ces aciers, de séparer la matière radioactive de la matière valorisable (ce qui semble relativement simple), afin de disposer de quantités d'acier qu'il serait possible, sous réserve de mesures exceptionnelles prises par les autorités, de recycler dans une filière non nucléaire.
Je laisse la parole à Christophe Fournier au sujet de la rentabilité et des problèmes rencontrés par la filière assainissement-démantèlement.