Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la loi que vous nous présentez a une méthode, qui nous interroge, un contenu, qui ne mérite ni l’excès d’honneur de ses thuriféraires ni surtout l’excès d’indignité des « décibelocrates » de la deep ecology qui protestent le samedi dans des cortèges assez maigrelets, et enfin un contexte, la lutte contre le dérèglement climatique que, je l’espère, personne ici ne conteste.
La méthode est celle de la Convention citoyenne pour le climat. Depuis les « gilets jaunes » se multiplient les suggestions d’objets votants non identifiés, sortes d’hybrides entre une pseudo-démocratie directe et un panel pour institut de sondages, tels que le référendum d’initiative populaire ou les conventions citoyennes, qui posent question à la démocratie représentative.
Le Parlement aura le dernier mot, nous dites-vous. Peut-être, mais sous la pression médiatique d’une convention à la légitimité non définie, aux participants désignés par la providence et dont il a fallu faire « une mise à niveau préalable », si bien que les propositions ont en fait dépendu de quelques animateurs chevronnés, choisis, eux, sans tirage au sort.
Ces garde-fous ont, hélas ! vite cédé, le plus activiste de ces pygmalions ne cessant désormais de mordre la main qui lui a offert sa soudaine notoriété, dans un exercice de dépit amoureux qui a beaucoup moins à voir avec le réchauffement climatique qu’avec son propre échauffement !
Nouvelle forme de la démocratie, nous dites-vous. Je ne suis pas sûr qu’elle soit plus vertueuse que l’ancienne…
J’en viens au contenu de la loi, et sur ce point je serai plus nuancé. Un projet qui met dans la rue les quelques milliers de décroissantistes, collapsologues et zadistes, qui a fait l’objet à l’Assemblée nationale d’une motion de rejet de la France soumise à Bolivar