Intervention de Nadège Havet

Réunion du 14 juin 2021 à 16h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Nadège HavetNadège Havet :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ce texte, adopté par l’Assemblée nationale, a fait l’objet de l’un des plus longs débats parlementaires de la Ve République. Félicitons, d’entrée, le travail réalisé par nos collègues députés.

Nous nous apprêtons à notre tour à examiner 2 200 amendements, dans une période très particulière : alors que la sortie progressive de la crise sanitaire et la campagne vaccinale se poursuivent, se tient la campagne en vue de l’élection des représentants de nos départements et de nos régions. Ces collectivités jouent et joueront un rôle fondamental dans ces politiques environnementales ; mon groupe et moi-même défendrons plusieurs amendements les concernant, sur des problématiques littorales, maritimes, rurales, urbaines, en attendant l’examen du projet de loi 4D.

L’ère que nous vivons est singulière : le réchauffement climatique ne cessera plus jamais de préoccuper les citoyens et les responsables que nous sommes. Face à cet autre état d’urgence, ce texte entend apporter des réponses très concrètes. Mon groupe tient, en introduction, à saluer l’engagement du Gouvernement – le vôtre en particulier, madame la ministre – et celui des rapporteurs des commissions saisies au fond et pour avis.

L’objectif, sur toutes les travées, est commun : faire de l’écologie notre quotidien, du lever au coucher, à notre domicile, dans la rue, dans les transports, au bureau, dans nos assiettes, dans les salles de classe, lors de nos courses ; bref, dans toutes nos activités. Nous partageons aussi un état d’esprit qui se veut positif et constructif.

Traduction de la Convention citoyenne pour le climat, ce texte fait suite à un exercice démocratique inédit. Certaines mesures sont déjà actées – elles ne relevaient pas toutes de la compétence du législateur –, d’autres vont être abordées dès ce soir, avec pour perspective la recherche aussi nécessaire que difficile d’une écologie non pas punitive, mais incitative.

Il s’agit de rechercher un point d’équilibre pour que la protection de l’environnement ne s’oppose pas au social, à cet autre impératif, celui de relever ensemble ces immenses défis. Qu’ils habitent les monts d’Arrée, l’île de Sein, la Cornouaille ou le centre de Paris, il est nécessaire d’accompagner financièrement celles et ceux qui en ont le plus besoin. Nous devons avancer avec détermination, en échangeant constamment avec tous les acteurs concernés, quitte à trouver des compromis.

J’ai suivi les débats à l’Assemblée nationale. Sur la problématique des lignes aériennes, les différences de position au sein même de certains groupes m’ont marquée. Où mettre le curseur ? Je voudrais rappeler ce qui semble être deux vérités.

J’entends souvent qu’en matière climatique nous n’aurions pas fait assez par le passé ; nous pouvons tous ici le reconnaître. Le Conseil d’État vient d’ailleurs de le rappeler. Il nous faudra toujours aller plus loin, et ce sur chaque texte. J’entends parfois aussi que notre majorité ne serait pas au rendez-vous. Je ne peux être d’accord : l’année dernière, pour la première fois, nous avons adopté un budget vert. La France est le seul pays à l’avoir fait. Elle est désormais une référence incontournable.

Le plan de relance, voté en réponse à cette période économique si compliquée et rendu possible grâce à l’action de la France, réserve 30 milliards d’euros à la transition écologique ! La hausse sensible du budget est vouée à financer des baisses, celles de nos émissions de CO2, du rythme de bétonisation des sols, du nombre de vols intérieurs, de véhicules les plus polluants en ville, de logements très énergivores.

Il faut le dire, nous ne sommes pas seuls, nous devons nous battre à l’échelle internationale. La présidence française de l’Union européenne au premier semestre de l’année 2022 sera l’occasion, avec nos amis européens, de porter haut la voix de la France.

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