Intervention de Barbara Pompili

Réunion du 14 juin 2021 à 16h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Barbara Pompili :

« À quoi bon prendre des mesures alors que la France ne représente que 0, 8 % de la population mondiale et que, quand bien même nous fournirions nos meilleurs efforts, nous ne pourrions, à nous seuls, changer le cours du réchauffement climatique ? », me demandent certains d’entre vous. Penser ainsi, c’est ne pas prendre la mesure de notre place aux niveaux européen et international.

Nous avons connu quelques années durant lesquelles les États-Unis se sont complètement retirés du jeu des relations multilatérales ; il a alors fallu prendre la main pour continuer à mener le combat climatique vis-à-vis des autres acteurs.

La France a joué un rôle, j’en suis très fière et nous pouvons l’être collectivement, en maintenant cette question à l’agenda politique internationale. Ainsi, les One Planet Summit s ont été organisés et de nombreuses réunions internationales ont permis de faire avancer cette question.

Dès lors que la France a été présente, qu’elle a une réputation internationale, que les accords de Paris ont été signés sur son sol, chaque fois que nous évoquons le réchauffement climatique, nous sommes regardés à l’international. C’est pourquoi nous devons mener une politique cohérente, afin de ne pas nous trouver confrontés à des incohérences entre nos paroles et les politiques que nous mettons en place. Ce n’est pas si simple.

Enfin, nous jouons également un rôle au niveau européen. Je suis très souvent d’accord avec Stéphane Demilly, mais je ne partage pas ses propos selon lesquels l’Union européenne ne ferait rien en ce moment au sujet du réchauffement climatique. Pardonnez-moi, mais la nouvelle Commission a donné une impulsion très forte en augmentant l’exigence de baisse d’émissions de gaz à effet de serre à 55 %, avec un paquet législatif, avec des lois lourdes, qui vont être présentées le 14 juillet – le jour de notre fête nationale, cela ne s’invente pas.

Ces textes contiendront des mesures très fortes pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre, pour améliorer l’efficacité énergétique, pour augmenter la part des énergies renouvelables, mais aussi pour travailler sur l’économie circulaire, sur les batteries, sur la relance de notre industrie et surtout sur un prix du carbone, et sur ce qu’on appelle une taxe carbone aux frontières européennes. Ces textes sont portés par la volonté que le travail que nous faisons entraîne le reste du monde et devront bien sûr être couplés avec ce que nous faisons au niveau international pour aider les pays qui en ont besoin.

Ce que nous sommes en train de faire s’inscrit donc dans un cadre plus global. J’espère que nous réussirons.

Je remercie les rapporteurs, le travail qui a déjà été fait est très important, et je partage un certain nombre de leurs choix, d’autres me semblent au contraire constituer des reculs ; ce sont les règles du débat démocratique, et cela me va très bien.

Je souhaitais dire cela en réponse à cette riche discussion générale. J’ai hâte d’entendre la suite, en espérant toutefois que nous laisserons les dieux et les religions là où ils sont, c’est-à-dire en dehors de cet hémicycle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion