Nous avons soutenu en commission l’adoption de l’amendement, important, visant à interdire la publicité sur les véhicules les plus polluants, reprenant ainsi une proposition de la Convention citoyenne. Les limites apportées concernant le champ d’application, fixé aux véhicules neufs et ciblant précisément la vente, me semblent justifiées.
Pour autant, le délai retenu nous paraît beaucoup trop long. Cela contribue aux critiques émises sur ce projet de loi : les mesures sont les plus souvent différées dans le temps. Parce qu’il s’agit d’une pollution massive et exponentielle, nous proposons de fixer cette interdiction à l’horizon de 2024.
Les SUV, du fait de leur poids et de la puissance de leur moteur thermique, émettent environ 25 % de plus de CO2 que les voitures de taille moyenne. Ils sont par ailleurs plus accidentogènes.
La tendance est d’ailleurs à la hausse depuis dix ans. Nos voitures prennent un centimètre tous les deux ans et dix kilos par an ; elles sont ainsi passées de 1, 68 mètre de large en moyenne en 1996 à 1, 78 mètre en 2016 et, en cinquante ans, les véhicules ont gagné 500 kilogrammes.
Par ailleurs, les publicités pour des SUV occupent chaque jour l’équivalent de dix-huit pages dans la presse et trois heures cinquante à la télévision, représentant une somme de 1, 8 milliard d’euros. Grâce à ce marketing intensif dans l’hexagone, les ventes de SUV ont été multipliées par sept en dix ans et représentent aujourd’hui près de 40 % des ventes de voitures neuves. Cette pollution doit cesser rapidement, et le message doit être entendu par les industriels.
Nous souhaitons donc aller plus loin, en interdisant ce type de publicités dès 2024.