Je n’ai pas inventé cet ordre, qui place en premier les énergies renouvelables, puis le nucléaire, le charbon, le pétrole et enfin le gaz. C’est ainsi depuis toujours.
Nous avons donc impérativement besoin des énergies renouvelables pour apporter le complément, quels que soient les choix qui seront faits par ailleurs sur la poursuite ou non du nucléaire.
La programmation pluriannuelle de l’énergie, à laquelle les parlementaires seront cette fois associés – je me suis battue pour que vous le soyez, et c’est un grand progrès –, nous permettra de nous projeter dans l’avenir.
Je suis d’accord sur ce point avec le haut commissaire : nous devons sortir des dogmes et regarder les faits.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE), autorité incontestée, reconnue internationalement, estime que les coûts de production du nouveau nucléaire, dont nous aurons besoin si nous voulons continuer à utiliser cette énergie, seront trois à quatre fois supérieurs à ceux des énergies renouvelables à l’horizon 2035. Ce n’est pas Greenpeace ou moi qui le disons, c’est écrit dans le rapport de l’AIE !
Nous – moi, en tant que ministre de l’énergie, et vous, en tant que parlementaires – devons étudier sérieusement cette question, car nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard sur le développement des énergies renouvelables si elles sont effectivement quatre fois moins coûteuses à produire. Il nous faudra rendre des comptes à nos concitoyens qui paieront la facture.
L’article que vous proposez, je le répète, ne répond pas à cette problématique. Il donne le sentiment que l’on peut facilement remplacer une source par une autre, alors que, comme notre débat vient de le montrer, il faut prendre en compte une multitude de facteurs.
Je suis toutefois heureuse que nous ayons eu ce débat intéressant, mesdames, messieurs les sénateurs, car il nous a permis de nous exprimer sur un certain nombre de points. Vous allez à présent voter, et nous rediscuterons de ces questions plus tard.