Nous reprenons notre cycle d'auditions en entendant sous la forme d'une table ronde les représentants des principaux syndicats de personnels médico-sociaux de l'Éducation nationale. Je vous prie de bien vouloir excuser la présidente Sabine Van Heghe qui est retenue par des obligations impératives dans son département et ne pourra donc pas nous rejoindre cet après-midi.
Votre présence traduit concrètement la volonté de notre mission d'information, volonté partagée par l'ensemble des groupes politiques du Sénat, de mieux comprendre ce phénomène et sa démultiplication dans l'espace « cyber ». Votre éclairage est essentiel car nos premières auditions l'ont souligné : ce sont les personnels médico-sociaux, compte tenu de leurs liens de confiance avec les élèves, qui sont souvent les premiers à être informés de ces violences « en meute » par les victimes.
Le harcèlement scolaire est un fléau surtout quand il s'opère presque sans limite dans le monde « cyber » de façon anonyme, hors de l'enceinte physique de l'école, ce qui en décuple les effets dévastateurs. J'insiste sur ce point, car on ne peut pas parler de harcèlement sans évoquer le cyberharcèlement, les deux allant de pair. Nous voulons, à l'issue de nos travaux en septembre, aboutir à des conclusions opérationnelles en s'appuyant sur l'ensemble des parties concernées.
Votre regard est donc très important pour bien cerner et définir la notion, apprécier son ampleur et ses manifestations, mais aussi décrire le rôle des personnels médico-sociaux face au phénomène et évoquer les difficultés auxquelles ils sont confrontés tant dans la mise à jour des situations de harcèlement que dans leur traitement.
Je vous propose donc à tour de rôle de vous présenter et de préciser votre approche du harcèlement scolaire.
Permettez-moi de vous poser deux questions pour lancer le débat et qui peuvent servir de fil conducteur à vos interventions successives.
Estimez-vous que les enseignants, et de manière générale les personnels de l'éducation nationale (directeurs d'école, CPE, chefs d'établissements) soient suffisamment formés et armés pour détecter les harcèlements, y compris les cyberharcèlements qui se déroulent en dehors des salles de cours ? J'insiste sur ces mots : on ne peut pas être armé si l'on n'est pas assez formé. Dans les précédentes auditions, il a été souligné la nécessité de détecter les signaux faibles de harcèlement.
Par ailleurs, quelle est la procédure suivie face à un cas de harcèlement scolaire ?
Après vos interventions, je passerai la parole à Colette Mélot, notre rapporteure, pour qu'elle vous pose les questions qu'elle souhaite, avant de la donner à l'ensemble de nos collègues qui le souhaitent.
Je propose de commencer par les représentants des psychologues du SNES FSU.