Permettez-moi de vous faire part de mon expérience d'enseignante spécialisée. On nous a retiré de nombreux moyens jusqu'en 2008, à tel point qu'il était devenu impossible de faire correctement notre travail, car dans les mêmes temps les demandes augmentaient. Les psychologues de l'éducation nationale n'ont plus le temps de répondre aux sollicitations en cas de suspicion de handicap, en lien avec les maisons départementales des personnes handicapées.
Je suis convaincue qu'il faut mettre davantage de moyens très tôt à l'école. Au début de ma carrière il existait les groupes d'aide psycho-pédagogique. Il n'y a aujourd'hui plus de moyens. À la fin de ma carrière, je m'occupais de 43 communes, avec 230 demandes d'aide par année scolaire, soit 10 % de la population scolaire. Et nous étions deux. Une telle situation est difficile à vivre pour les personnels assistants sociaux et infirmiers de l'éducation nationale : leur travail n'a plus de sens. Quand j'entends parler de manque de temps, ce que cela veut dire de manière très concrète c'est un manque de personnels. Les personnels spécialisés sont constamment sur le terrain, et ne peuvent pas donner plus que ce qu'ils donnent déjà aujourd'hui.