Vous posiez la question des élèves médiateurs. La médiation par les pairs est quelque chose de très intéressant. C'est une formation que l'on dit normalement « en cascade ». Des gens formés à la médiation - par des associations souvent - par les pairs, peuvent eux-mêmes former des élèves mais aussi des adultes, qui pourront à leur tour former des élèves et des adultes.
C'est très intéressant et cela aborde beaucoup d'éléments dont on ne parle pas dans les phénomènes de harcèlement.
Les élèves harceleurs et harcelés ont souvent des difficultés à s'exprimer, à exprimer leurs émotions, leurs difficultés, et deviennent soit violents, soit moqueurs, soit victimes. Avec la médiation par les pairs, est beaucoup travaillée l'expression des émotions, des besoins, de la reconnaissance des émotions, l'estime de soi. Tout un travail est fait sur l'élève. Les adultes enseignants formés découvrent cela car il n'y a pas de formation en psychologie de l'enfant et de l'adolescent. C'est très dommage. Cela devrait être une fondation et pas une décoration dans la formation des enseignants : cela permettrait au professeur d'enseigner sa matière mais aussi de se sentir à l'aise avec les élèves, ce qui n'est pas toujours le cas.
Je trouve la fonction d'élèves médiateurs très intéressante. En revanche, pour l'avoir mis en place dans mon établissement, c'est extrêmement chronophage et cela demande énormément de travail avec toutes les équipes. C'est difficile à faire perdurer dans le temps, mais c'est néanmoins très intéressant.
Concernant les référents, il existe des référents académiques dans le cadre de l'éducation à la sexualité pour laquelle on parle aussi de « discrimination » et de « harcèlement ». Il serait utile d'avoir des référents académiques concernant le harcèlement, les violences scolaires, et le climat scolaire, ce qui permettrait de former les adultes au niveau du temps.