Intervention de Guillaume Gontard

Réunion du 23 juin 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Articles additionnels après l'article 66 ter A

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

Cet amendement vise à réduire le gaspillage alimentaire.

La durée limite de consommation d’un yaourt est, en moyenne, de trente jours en métropole, contre cinquante outre-mer pour le même produit ; pour le reblochon, cette durée est de trente-cinq jours en métropole contre soixante-dix outre-mer ; pour le fromage râpé, ces durées sont respectivement de quarante jours et de cent quatre-vingts jours, ce qui représente une extension de la date limite de consommation (DLC) de quatre mois et demi outre-mer !

Cela ne peut signifier que deux choses : soit on fait manger aux consommateurs d’outre-mer des aliments totalement impropres à la consommation, soit on fixe des DLC excessivement courtes en métropole, ce qui constitue une véritable apologie du gaspillage alimentaire. J’ose espérer que nous nous trouvons dans la seconde situation, auquel cas vous conviendrez, mes chers collègues, que nous pouvons harmoniser à la hausse ces DLC.

Le présent amendement représente également l’occasion d’inscrire dans la loi une mesure correspondant à la volonté de réduire le gaspillage alimentaire exprimée par nos concitoyens de la Convention citoyenne pour le climat. Selon une enquête de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, dite Agence de la transition écologique), nous jetons chaque année 10 millions de tonnes de nourriture qui aurait pu être consommée. Ce gaspillage a bien évidemment un coût environnemental, mais il a également un coût économique : le gaspillage alimentaire représenterait en moyenne chaque année une perte de 100 euros par habitant.

Le présent amendement tend donc à harmoniser à la hausse les dates limites de consommation, ainsi que les dates de durabilité minimale.

Par ailleurs, l’Ademe a mis en évidence que les consommateurs confondent ces deux dates, pensant qu’il existe un danger sanitaire si un produit est consommé au-delà de la date de durabilité minimale, ce qui n’est bien évidemment pas le cas. Cette petite confusion est responsable de 20 % du gaspillage alimentaire des ménages. Cette incertitude pourrait facilement être évitée en précisant simplement, sur les produits qui ont une date de durabilité minimale, que le produit reste consommable après cette date ; tel est le second objet de cet amendement.

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