Séance en hémicycle du 23 juin 2021 à 21h00

Résumé de la séance

Les mots clés de cette séance

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  • alimentaire
  • défaut
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  • engrais
  • l’agriculture
  • retrait
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La séance

Source

La séance, suspendue à dix-neuf heures trente, est reprise à vingt et une heures, sous la présidence de Mme Nathalie Delattre.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (projet n° 551, texte de la commission n° 667, rapport n° 666, avis n° 634, 635, 649 et 650).

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

En application de l’article 44, alinéa 6 du règlement du Sénat, le Gouvernement demande la priorité sur les chapitres IV et V du titre IV, ainsi que sur les titres VI et VII, afin qu’ils soient examinés après le titre III.

Quel est l’avis de la commission sur cette demande de priorité formulée par le Gouvernement ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La priorité est ordonnée.

Dans la discussion du texte de la commission, nous en sommes parvenus, au sein du chapitre Ier du titre V, appelé en priorité, à l’examen des amendements tendant à insérer des articles additionnels après l’article 60 quater.

TITRE V §(priorité) (SUITE)

SE NOURRIR

Chapitre Ier §( priorité) ( suite)

soutenir une alimentation saine et durable pour tous peu émettrice de gaz à effet de serre

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 34 rectifié ter, présenté par M. Menonville, Mme Mélot, MM. Lagourgue, Chasseing, Médevielle, Wattebled, Bonnecarrère et Kern, Mme Saint-Pé, MM. J.M. Arnaud, Chauvet, Hingray et Bascher, Mme Guillotin et M. Malhuret, est ainsi libellé :

Après l’article 60 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le 20° du I de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime est ainsi rédigé :

« 20° De veiller à ce que tout produit agricole ou alimentaire importé soit issu d’un système de production respectant les normes de production imposées par la réglementation européenne sur le plan sanitaire, environnemental et du bien-être animal, en vue d’une protection toujours plus forte des consommateurs et d’une préservation des modèles agricoles européens ; ».

La parole est à M. Dany Wattebled.

Debut de section - PermalienPhoto de Dany Wattebled

Je le retire, madame la présidente, car il est satisfait.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 34 rectifié ter est retiré.

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 826 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 60 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le dernier alinéa du I de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime est complété par deux phrases ainsi rédigées : « Pour l’atteinte des finalités de la politique en faveur de l’agriculture et de l’alimentation mentionnées au présent I, la France soutient au niveau international et européen les principes de souveraineté et de sécurité alimentaires des peuples. Elle défend le principe d’un traitement différencié dans le cadre des négociations commerciales internationales du secteur agricole, en l’excluant de tout accord commercial global ou de libre-échange. »

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

On sait que l’intégration de l’agriculture dans l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), puis dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a conduit à sa banalisation.

Cet amendement a pour objet d’introduire la reconnaissance de l’exception agricole dans le code rural et de la pêche maritime.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1542 rectifié, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 60 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le dernier alinéa du I de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime est complété par une phrase ainsi rédigée : « Compte tenu de la nature particulière de l’agriculture au regard des enjeux relatifs à la souveraineté alimentaire, à la sécurité des consommateurs, à la qualité de notre alimentation et à la préservation de l’environnement, la France promeut, dans les relations internationales, un traitement différencié par la reconnaissance d’une exception agri-culturelle dans les échanges commerciaux tant au sein de l’Union européenne que dans le cadre des négociations commerciales internationales. »

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Cet amendement vise également à introduire dans le code rural et de la pêche maritime le principe d’une exception « agriculturelle ».

Les sénateurs de mon groupe avaient déjà défendu cette idée dans le cadre de l’examen de la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi Égalim, et nous avons présenté pas plus tard que la nuit dernière un amendement sur la concurrence déloyale des produits importés.

Une telle idée nous semble toujours d’actualité, singulièrement après les deux années de crise sanitaire que nous venons de vivre, avec une économie mondiale qui tourne au ralenti et des échanges commerciaux paralysés.

La France doit se réapproprier son appareil de production ; c’est une nécessité vitale d’un point de vue alimentaire. Notre souveraineté alimentaire devrait être un objectif stratégique majeur. Vous nous direz, monsieur le ministre, ce qu’en pense le Gouvernement.

Conçue sur le modèle de l’exception culturelle, cette exception agriculturelle permettrait de consacrer le principe suivant : notre modèle agricole et alimentaire ne saurait être appréhendé comme une simple marchandise soumise aux règles d’un marché hyperconcurrentiel détruisant de plus en plus de valeur et ne permettant pas ou plus la création de valeur au plan national.

Nous tenons à rappeler que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a inscrit en 2010 le repas gastronomique des Français au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. C’est une preuve de la spécificité et de la qualité de ce repas, et donc de la nécessité de le préserver.

Il est temps de reconnaître également la singularité culturelle de l’agriculture dans la fonction si noble qui est la sienne de nourrir la population dans son ensemble.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Mes chers collègues, comme vous, je regrette que le secteur agricole soit trop souvent, lors des négociations commerciales, une option défensive ou, pourrait-on dire, une variable d’ajustement. Comme vous également, je m’inquiète du manque de réciprocité des normes de production et j’estime que l’Union européenne doit faire évoluer ses pratiques afin de garantir, dans le cadre de ces négociations, le respect des normes sanitaires minimales requises en Europe pour les denrées importées.

Pour autant, pratiquer l’exception agriculturelle, pour reprendre votre formule, mettrait en difficulté une grande partie de nos agriculteurs européens et français qui exportent. Je pense bien sûr aux viticulteurs, aux producteurs fromagers, aux céréaliers et aux planteurs de betteraves.

Il faut évidemment que l’Europe muscle ses dispositifs pour ne pas avoir de déconvenues dans les négociations commerciales ; elle doit remettre la question de la souveraineté au cœur de ces problématiques. Mais qu’elle abandonne toute vocation exportatrice serait préjudiciable à nos agriculteurs – je rappelle que 25 % de leurs revenus dépendent des exportations.

Vous l’aurez compris, autant la commission est favorable à établir des échanges dans des conditions de concurrence loyale, autant elle ne pense pas qu’une exception agricole globale, telle que vous la proposez, soit opportune.

Avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je partage en tout point le propos de Mme la rapporteure pour avis ; mon avis sera donc également défavorable.

Je développerai rapidement deux points.

Premièrement, lors de la prochaine présidence française de l’Union européenne, comme je l’ai indiqué hier, j’aurai trois priorités : les clauses miroirs, les clauses miroirs et les clauses miroirs !

Deuxièmement, à choisir entre ces deux amendements, je préfère celui de M. Montaugé. Accord de libre-échange ou non, la question n’est pas là ; il faut simplement, quel que soit le tarif douanier, refuser de se faire imposer les normes des autres. C’est à nous d’exporter nos normes ; c’est pourquoi il nous faut absolument avancer sur cette question des clauses miroirs.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1104 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 60 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les objectifs à tenir en matière de diminution de la part des importations de produits agricoles et alimentaires nécessaires, filière par filière, et tenant compte des évolutions constatées ces vingt dernières années, pour réduire l’empreinte carbone des Français présentée par la stratégie nationale bas-carbone pour le poste de consommation « alimentation », et, le cas échéant, en présentant les mesures de consolidation des normes environnementales et en termes d’émissions de gaz à effet sur l’ensemble du cycle de production exigibles à l’entrée sur le marché français.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Avec cet amendement, nous souhaitons suggérer qu’il faudrait aller vers une diminution de la part des importations de produits agricoles et alimentaires afin de réduire l’impact carbone de l’alimentation.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Cet amendement me semble satisfait par l’article 61 que nous allons examiner : celui-ci inclut un programme national pour la sauvegarde et la reconquête de la souveraineté alimentaire dans la stratégie alimentaire nationale.

Demande de retrait ou, à défaut, avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Je retire mon amendement, madame la présidente !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1104 rectifié est retiré.

L’amendement n° 906 rectifié, présenté par MM. Duplomb, J.M. Boyer et Cuypers, Mme Chauvin, MM. Burgoa et Laménie, Mme Puissat, M. Bas, Mmes Gruny et Pluchet, MM. D. Laurent, Daubresse, Genet, Karoutchi, Bascher et Savin, Mme Lopez, M. Decool, Mme Belrhiti, MM. Lefèvre, Bouchet, Chatillon, Panunzi et Cadec, Mme Lassarade, MM. B. Fournier et Courtial, Mmes Deromedi et Richer, MM. Segouin, Longuet et Savary, Mme Bonfanti-Dossat, MM. Vogel et Mizzon, Mme Bourrat, MM. Anglars et Chauvet, Mmes Garriaud-Maylam et Imbert, MM. Favreau, Piednoir et Houpert, Mme Joseph, MM. H. Leroy, Chasseing et Allizard, Mme Férat, M. Sido, Mme Drexler, MM. Brisson, J.M. Arnaud et Saury et Mme Dumont, est ainsi libellé :

Après l’article 60 quater

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans le cadre de la stratégie nationale mentionnée au III de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime, et conformément à l’objectif de souveraineté alimentaire visé au 1° A du I du même article, l’État veille à ce que toute disposition nationale prise au motif de la protection de l’environnement et des paysages et contribuant à l’atténuation et à l’adaptation aux effets du changement climatique ne puisse avoir pour conséquence une dégradation de la compétitivité des exploitations agricoles françaises avant l’entrée en vigueur d’une disposition adoptée par l’Union européenne poursuivant le même objectif.

La parole est à M. Daniel Chasseing.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Il s’agit de la prise en compte des effets économiques sur l’agriculture des surtranspositions environnementales. Cette question importante mérite d’être débattue avec M. le ministre.

Nous le savons, certains cas justifient des surtranspositions, notamment les urgences sanitaires qui nécessitent d’agir vite – je pense, par exemple, aux problématiques phytosanitaires. Il convient néanmoins de prévoir une étude d’impact pour analyser les effets économiques de ces mesures.

Je m’en remets à la sagesse du Sénat.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Ce sujet est effectivement très important. Avec cet amendement, M. le sénateur Duplomb interpelle le Gouvernement : lorsque la mise en œuvre d’une transition exige des interdictions, estime-t-il, ces dernières doivent être décidées au niveau européen ; à défaut, des différentiels de compétitivité apparaissent au sein du marché commun.

Je partage vraiment en tout point ce constat, et je crois que je vous l’ai suffisamment démontré. Je n’ai cessé de porter tous ces débats au niveau européen, parce que c’est à cet échelon, me semble-t-il, qu’ils doivent être traités.

Mon avis sera toutefois défavorable, car cet amendement tend à aller un cran plus loin : toute décision ayant un impact sur la « compétitivité », qui est le terme employé, ne pourrait être prise qu’au niveau européen. Mais la compétitivité englobe beaucoup de choses : la compétitivité-coût, mais aussi la compétitivité hors-coûts – je pense par exemple à la qualité.

Le champ de l’amendement me semble donc trop large. J’ai eu l’occasion d’avoir des échanges avec M. Duplomb sur ce sujet ; encore une fois, si je partage à 200 % la finalité de l’amendement, je ne peux accepter la rédaction proposée.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

I. – Le III de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié :

1° Le deuxième alinéa est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :

« La stratégie nationale pour l’alimentation, la souveraineté alimentaire, la nutrition et le climat détermine les orientations de la politique de l’alimentation durable, moins émettrice de gaz à effet de serre, respectueuse de la santé humaine davantage protectrice de la biodiversité favorisant la résilience des systèmes agricoles et des systèmes alimentaires territoriaux, et garante de la souveraineté alimentaire, mentionnée au 1° du I du présent article, ainsi que les orientations de la politique de la nutrition, en s’appuyant sur le programme national pour l’alimentation, sur le programme national relatif à la nutrition et à la santé défini à l’article L. 3231-1 du code de la santé publique et sur le programme national pour la sauvegarde et la reconquête de la souveraineté alimentaire. Elle est actualisée au moins tous les cinq ans. Des feuilles de route, élaborées avec l’ensemble des parties prenantes, peuvent contribuer à l’atteinte des objectifs qu’elle fixe pour les filières agricoles.

« Le programme national pour la sauvegarde et la reconquête de la souveraineté alimentaire détermine les objectifs de la politique agricole pour répondre à l’objectif déterminé au 1° A du I du présent article, en permettant de relever à la fois le défi de la compétitivité et de la transition écologique, dans un contexte de compétition internationale. Il propose des catégories d’action afin de développer des capacités de production répondant en grande partie à la demande des consommateurs et de renforcer les approvisionnements plus locaux en denrées alimentaires. Des indicateurs publics de suivi sont définis pour suivre l’exécution de ce programme. Des plans de filières, remis par les organisations interprofessionnelles au ministre chargé de l’agriculture, peuvent contribuer à l’élaboration de ce programme.

« Le programme national pour l’alimentation prend en compte notamment la souveraineté alimentaire, la justice sociale, l’éducation alimentaire de la jeunesse, notamment la promotion des savoir-faire liés à l’alimentation, la maîtrise de l’empreinte carbone de l’alimentation et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour assurer l’ancrage territorial de cette politique, il précise les modalités permettant d’associer les collectivités territoriales à la réalisation de ces objectifs. Il propose des catégories d’actions dans les domaines de l’éducation et de l’information pour promouvoir l’équilibre et la diversité alimentaires, l’achat de produits locaux et de saison ainsi que la qualité nutritionnelle et organoleptique de l’offre alimentaire, dans le respect des orientations du programme national relatif à la nutrition et à la santé défini à l’article L. 3231-1 du code de la santé publique. » ;

1° bis

Supprimé

II. – L’article L. 3231-1 du code de la santé publique est ainsi modifié :

1° Le premier alinéa est complété par les mots : «, dans le respect des orientations déterminées par la stratégie nationale pour l’alimentation, la souveraineté alimentaire, la nutrition et le climat définie au III de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime » ;

2° Le dernier alinéa est complété par les mots : «, dans le respect des orientations déterminées par la stratégie nationale pour l’alimentation, la souveraineté alimentaire, la nutrition et le climat ».

III. –

Non modifié

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2034 rectifié bis, présenté par Mme Rossignol, MM. Jomier et Tissot, Mme Jasmin, M. Bourgi, Mme M. Filleul, M. Pla, Mme Van Heghe, M. Marie, Mmes Le Houerou, Poumirol et Meunier, M. Kerrouche, Mmes Bonnefoy et Préville et M. Cozic, est ainsi libellé :

I. – Au début

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

I A. – Le 11° du I de l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime est complété par deux phrases ainsi rédigées : « À ce titre, il convient de diminuer progressivement l’usage des produits phytopharmaceutiques de 50 % d’ici le 31 décembre 2025 et d’interdire les produits phytopharmaceutiques les plus dommageables pour la santé humaine et l’environnement à compter du 1er janvier 2035. Les produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques sont interdits à compter du 1er janvier 2022. »

II. – Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

.… – Un décret en conseil des ministres précise les modalités d’application du I A.

La parole est à Mme Angèle Préville.

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Cet amendement vise à réduire et à interdire progressivement l’usage des pesticides dans le secteur agricole. La contamination des aliments et de l’environnement par des résidus de pesticides pose un véritable problème en matière de santé publique et de protection de la biodiversité, s’agissant notamment de la capacité des écosystèmes à stocker du carbone.

L’exposition chronique peut entraîner l’apparition de cancers, une perturbation du développement des fœtus et des enfants et une perturbation des systèmes reproducteur, endocrinien et immunitaire. Malgré la prise de conscience accrue de la nocivité des produits phytosanitaires pour la santé humaine et le vivant, l’évolution des comportements reste beaucoup trop lente. Il convient de poursuivre les efforts dans ce domaine, en accélérant la diminution de l’usage des produits phytosanitaires dans le secteur agricole.

Cet amendement s’inscrit dans une dynamique de réduction de l’usage de ces produits engagée par le Grenelle de l’environnement et le plan Écophyto. La loi qui porte le nom de notre cher collègue Joël Labbé interdit depuis le 1er janvier 2017 l’utilisation des produits phytosanitaires par les personnes publiques dans les espaces verts, forêts et promenades ouverts au public et par les personnes privées dans leur jardin. Il convient désormais de s’attaquer à l’usage de ces produits dans le secteur agricole.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Nous partageons tous, ma chère collègue, l’objectif de maîtriser les conséquences sur la santé et l’environnement de l’utilisation d’intrants dans l’agriculture. Sur le sujet précis des produits phytosanitaires, je souhaiterais, si vous me le permettez, rappeler très rapidement trois éléments.

D’abord, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) assure un contrôle rigoureux des produits phytopharmaceutiques utilisés sur notre territoire national ; son expertise est reconnue.

Ensuite, depuis 2008, deux plans Écophyto ont été mis en place afin de réduire progressivement l’utilisation de ces produits dans les zones agricoles et non agricoles. Je pense, pour ma part, qu’il faut privilégier cette logique d’accompagnement.

Enfin, dernier point et non des moindres, quelle serait la conséquence d’une interdiction générale de l’usage de produits phytopharmaceutiques ? Concrètement, nous interdirions à nos agriculteurs de les utiliser alors que la plupart des denrées alimentaires que nous importons continueraient d’être élaborées avec ces produits. Résultat : une dégradation non seulement de la compétitivité et de la production de nos exploitations nationales, mais également du bilan environnemental de notre alimentation, avec l’augmentation de la consommation de produits importés.

Je demande donc le retrait ; à défaut, l’avis serait défavorable.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Avis défavorable également, exactement pour les mêmes raisons que sur l’amendement de M. Duplomb.

Ces sujets doivent être portés au niveau européen. Par ailleurs, s’agissant de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, il faut aller au-delà des caricatures et adopter, comme l’a dit M. le rapporteur, une approche raisonnée.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Angèle Préville, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Je me permets d’insister, car cet amendement ne vise qu’à accélérer un peu la mise en œuvre d’un objectif de réduction ; quant aux interdictions, elles n’interviendront que plus tard – ce n’est pas pour demain !

S’agissant d’un problème sanitaire à venir, sur lequel nous en découvrirons peut-être davantage dans les prochaines années, nous devrions faire prévaloir le principe de précaution.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1804, présenté par Mme Loisier, au nom de la commission des affaires économiques, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Dans le cadre de cette stratégie, l’État encourage le déploiement de méthodes et de projets pouvant donner lieu à l’attribution de crédits carbone au titre du label “Bas-Carbone” en faveur des exploitations agricoles.

La parole est à Mme la rapporteure pour avis.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Cet amendement vise à favoriser et à encourager le stockage de carbone. Nous savons que notre agriculture vertueuse permet de stocker un maximum de carbone ; elle est donc un élément essentiel pour permettre à la France d’atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’amendement tend donc à ancrer le dispositif de certification de projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et de séquestration de carbone dans le secteur agricole afin de pouvoir valoriser économiquement de tels projets.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Comme vous venez de le rappeler, ma chère collègue, les dispositifs de certification de projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et de séquestration de carbone dans le secteur agricole permettent de valoriser économiquement nos productions.

Les exploitations pourront être accompagnées financièrement dans leur projet certifié label Bas-carbone grâce à des crédits carbone.

Je suis donc favorable à cette précision que vous proposez.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je suis très gêné par cet amendement. Pourquoi ? Parce que je suis un fervent – vraiment fervent – défenseur de cette approche carbone par le sol. Vous m’avez déjà entendu le dire, mais il faut le répéter : le lieu qui sur le globe, après la mer, capte le plus le carbone, c’est le sol et non la forêt.

Voilà quinze ans, la forêt a fait en quelque sorte une OPA sur l’agriculture. Aujourd’hui, si vous demandez à n’importe lequel de nos concitoyens quel est, abstraction faite de la mer, l’endroit qui capte le plus de carbone sur terre, il répondra que c’est la forêt. Non ! C’est le sol, ce qui signifie que notre monde agricole, c’est-à-dire ceux qui chérissent le sol, peut également être l’acteur majeur de la diminution de l’effet de serre par la captation du carbone.

Cela fait des mois maintenant que nous essayons de structurer l’offre et la demande de crédits carbone grâce à la méthodologie du label Bas-carbone. Comme l’indiquait M. le rapporteur, si nous y parvenons, nous concilierons création de valeur environnementale et création de valeur économique et pourrons ainsi engager une dynamique très pertinente.

Je le redis, je suis un immense défenseur de cette approche carbone. J’ai été formé en ce sens depuis vingt-cinq ans, et je la défendrai mordicus. Ce qui me gêne, c’est que la place de cette approche n’est pas dans la stratégie nationale ici visée.

Je demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, j’émettrai un avis de sagesse, car je ne saurais être défavorable à une approche carbone – cela me ferait trop mal !

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Mme Anne-Catherine Loisier, rapporteure pour avis de la commission d es affaires économiques. Je remercie M. le ministre. Je précise que ce sont les sols en général, y compris les sols forestiers – je ne laisse pas passer l’occasion de le redire –, qui captent le carbone.

M. le ministre en convient.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Je maintiens mon amendement, puisque tel est le mandat que j’ai reçu de la commission des affaires économiques.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1452, présenté par MM. Gillé, J. Bigot et Montaugé, Mme Blatrix Contat, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mmes Préville et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Les orientations fixées par les plans régionaux de l’agriculture durable définis à l’article L. 111-2-1 du présent code sont compatibles avec celles fixées par la stratégie nationale pour l’alimentation, la souveraineté alimentaire, la nutrition et le climat.

La parole est à M. Joël Bigot.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

L’alinéa 3 de l’article 60 fixe les orientations de la stratégie nationale pour l’alimentation, la souveraineté alimentaire, la nutrition et le climat. Parmi ses nombreux objectifs – réduction des émissions de gaz à effet de serre, protection de la biodiversité, résilience des systèmes agricoles et alimentaires territoriaux –, il y a place pour une politique de l’alimentation durable.

Dans le même esprit, notre amendement vise à créer un lien de compatibilité entre les orientations fixées par cette stratégie nationale et celles qui sont définies dans les plans régionaux de l’agriculture durable.

Notre objectif est d’assurer une cohérence entre la politique nationale et les politiques régionales en matière d’alimentation durable. Au niveau local, les projets alimentaires territoriaux (PAT) doivent d’ores et déjà répondre aux objectifs définis dans le plan régional de l’agriculture durable. Il semblerait donc curieux que les échelons régional et national ne soient pas directement mis en lien dans la loi.

En créant ce lien, nous aurions une chaîne d’opposabilité liant le national au régional, et le régional au local.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Mon cher collègue, vous le savez, votre amendement a déjà été examiné en commission. J’avais émis un avis défavorable, même si je partage votre préoccupation, qui est de mettre en cohérence nos politiques, programmes et schémas dans le domaine agricole.

La rédaction de l’amendement n’a pas évolué, malgré la proposition qui vous avait été faite de prévoir, plutôt qu’un rapport contraignant de « compatibilité », pour reprendre les termes mêmes de votre amendement, un rapport plus souple de « prise en compte ».

Je ne peux donc pas modifier l’avis donné en commission.

Demande de retrait ; à défaut, avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1911, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 3

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Elle est élaborée en collaboration avec les ministres chargés de l’environnement et de la santé.

II. – Alinéa 4

1° Première phrase

Remplacer les mots :

à l’objectif déterminé au 1° A

par les mots :

aux objectifs déterminés aux 1° A, 1°, et 2°

2° Deuxième phrase

Après le mot :

locaux

insérer les mots :

et durables

III. – Alinéa 5

1° Première phrase

Après les mots :

de l’alimentation

insérer les mots :

, sa contribution à la qualité de l’air, de l’eau et à la protection de la biodiversité

2° Dernière phrase

a) Après le mot :

produits

insérer les mots :

contribuant à la préservation de l’environnement,

b) Après le mot :

saison

insérer les mots :

, l’équilibre de la consommation de protéines végétales et animales, notamment dans un objectif de développement de la consommation de viande locale et de qualité,

3° Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Il est élaboré en collaboration avec les ministres chargés de l’environnement et de la santé.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Si la relocalisation de l’alimentation et la souveraineté alimentaire, très présentes dans la rédaction de l’article issu des travaux de la commission, sont des enjeux essentiels que nous soutenons, elles doivent aller de pair avec des objectifs forts sur le plan environnemental.

Il nous est possible – c’est même nécessaire au vu de l’urgence écologique – de développer et de relocaliser notre production alimentaire tout en renforçant la performance écologique de notre agriculture et sa transition vers des modèles résilients et soutenables.

Cet amendement tend donc à prévoir une mention plus claire dans le présent article des objectifs de réduction des impacts environnementaux de l’alimentation.

Il est par ailleurs précisé que la stratégie et les programmes visés à l’article 61 sont élaborés en collaboration avec les ministères chargés de la santé et de l’environnement. Encore une fois, il s’agit de promouvoir un objectif de transversalité et de cohérence des politiques publiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1912, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 5

Après les mots :

locaux et de saison

insérer les mots :

, l’équilibre de la consommation de protéines végétales et animales, notamment dans un objectif de développement de la consommation de viande locale et de qualité,

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement de repli vise à prévoir une nouvelle catégorie d’action dans le programme national pour l’alimentation : le rééquilibrage de la consommation de protéines végétales et animales.

Afin de rendre la transition des élevages français et l’amélioration du bien-être animal économiquement viables, il convient notamment de consommer « mieux et moins » de viande, condition nécessaire pour limiter les importations de protéines animales de basse qualité et soutenir un élevage durable lié au sol dans notre pays.

L’objet de cet amendement est donc – je l’ai dit – d’inclure un objectif de rééquilibrage de la consommation de protéines animales et végétales dans les objectifs du programme national pour l’alimentation. Cet objectif est en cohérence avec ceux qui sont fixés à l’article 59 en matière de restauration collective et avec les attentes de la population, qui réduit de plus en plus sa consommation de viande tout en privilégiant le local et la qualité. Nous n’allons pas nous en plaindre !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 1911 pose plusieurs difficultés à mes yeux, mon cher collègue.

Tout d’abord, les précisions que vous apportez sur les ministres compétents pour élaborer la stratégie prévue à l’article 61 et le programme national pour l’alimentation relèvent du niveau réglementaire.

Ensuite, les ajouts que vous proposez d’insérer à l’alinéa 5 sont satisfaits par la mention de « l’empreinte carbone de l’alimentation », qui a été ajoutée en commission via l’adoption d’un amendement que je défendais. Il n’est donc pas nécessaire d’adjoindre encore de nouveaux éléments à cette énumération.

Enfin, l’objectif que vous mentionnez d’un équilibre entre la consommation de protéines végétales et la consommation de protéines animales me semble en décalage avec la réalité de notre modèle agricole. À ce jour, nous ne sommes tout simplement pas en mesure d’assurer cet équilibre.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Gouvernement a mis en place une stratégie nationale en faveur du développement des protéines végétales alors que, dans le même temps, en commission du développement durable, nous renforcions nos outils de lutte contre la déforestation importée afin de maîtriser l’empreinte carbone de notre alimentation.

Pour toutes ces raisons de forme et de fond, je demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis de la commission serait défavorable. Même avis et même argumentaire pour l’amendement n° 1912.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Monsieur le sénateur, j’émettrai un avis de sagesse sur votre premier amendement.

Quant au second, je considère qu’il est satisfait : vous le savez, un arrêté datant de 2011, que nous devons revoir dans les prochains mois, fixe déjà les recommandations en termes de consommation de protéines, qu’elles soient végétales ou animales. Cette précision étant donc déjà apportée par un texte réglementaire, je demande le retrait de l’amendement n° 1912.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Mon second amendement était un amendement de repli.

Puisque M. le ministre a émis un avis de sagesse sur l’amendement n° 1911, je vais le maintenir, d’autant qu’il traite d’une question importante, celle de la transversalité entre l’agriculture, la santé et l’environnement, vers laquelle il est essentiel d’avancer.

À bien réfléchir, je maintiens mes deux amendements !

Rires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Merci de vos précisions, mon cher collègue !

Je mets aux voix l’amendement n° 1911.

En conséquence, l’amendement n° 1912 n’a plus d’objet.

L’amendement n° 1353 rectifié, présenté par MM. Jacquin et Pla, Mme Lepage, M. Devinaz, Mmes Meunier et Conway-Mouret, MM. Michau, Antiste, P. Joly, Bourgi et Todeschini, Mmes Rossignol, Bonnefoy et Briquet, MM. Kerrouche et Tissot et Mme Monier, est ainsi libellé :

Alinéa 5, première phrase

Après le mot :

sociale

insérer les mots :

et en premier lieu la lutte contre la pauvreté

La parole est à M. Jean-Claude Tissot.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Cet amendement vise à lier l’enjeu climatique du programme national relatif à la nutrition et à la santé, mis en avant dans ce texte, avec celui de la lutte contre la pauvreté. Une nourriture de qualité pour tous est un prérequis indispensable pour engager une véritable transition écologique.

Cet amendement contribue à l’atteinte de l’objectif « moins de carbone, plus de justice ».

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement est satisfait par la mention de la « justice sociale », après laquelle vous proposez d’insérer « la lutte contre la pauvreté ». Cette précision n’est donc pas nécessaire ; elle pourrait même introduire une hiérarchie dans les objectifs, ce qui n’est pas souhaitable compte tenu de la rédaction actuelle de l’article.

Demande de retrait ; à défaut, avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2301, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 11

Rédiger ainsi cet alinéa :

III. – Le présent article entre en vigueur le 1er juillet 2023.

La parole est à M. le rapporteur.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 61 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 874 rectifié, présenté par M. Folliot, est ainsi libellé :

Après l’article 61

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article L. 214-18-1 du code de l’environnement, il est inséré un article L. 214-18-… ainsi rédigé :

« Art. L. 214 -18 -…. – Les installations, ouvrages, travaux et activités visant à mettre en place des retenues collinaires de moins de 10 000 mètres cubes d’eau sont soumis à simple déclaration à l’autorité administrative.

« Dans un délai de deux mois, l’autorité administrative émet un avis motivé interdisant la mise en place d’une telle retenue. Les travaux ne peuvent commencer avant l’expiration de ce délai. »

La parole est à M. Philippe Folliot.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Folliot

L’eau c’est la vie, et sans eau c’est l’au-delà !

Pouvoir stocker l’eau est un enjeu essentiel, d’autant que nous sommes confrontés à une évolution climatique qui va conduire à des périodes de sécheresse de plus en plus longues.

Vous le savez, monsieur le ministre, nous avons connu durant la fin de cet hiver et au printemps plusieurs semaines de sécheresse comme nous n’en avions pas eues depuis bien longtemps. Dans le bassin Adour-Garonne, plus d’un milliard de mètres cubes de capacité de stockage d’eau font défaut.

Face à cette situation, nous avons deux options : soit de grands barrages, mais qui sont toujours difficiles à mettre en œuvre, soit de tout petits barrages. Nous avons vu, dans notre département du Tarn, les difficultés rencontrées par le projet de Sivens et les conséquences de son abandon dans une vallée sinistrée par le manque d’eau.

Cet amendement vise à favoriser l’installation de retenues collinaires.

Aujourd’hui, l’agriculteur qui veut une retenue collinaire doit accomplir des démarches administratives très longues et complexes, comportant une étude d’impact.

Cet amendement vise à substituer une simple déclaration à tous ces éléments, qui constituent des freins à la mise en place d’une retenue collinaire au niveau d’un talweg par exemple. Il ne s’agit pas de créer des retenues qui seraient, d’une manière ou d’une autre, en contradiction avec la loi sur l’eau, c’est-à-dire sur des ruisseaux ou des cours d’eau. Il s’agit simplement de permettre aux agriculteurs de mettre en œuvre assez facilement de telles retenues.

Je propose 10 000 mètres cubes, soit la contenance de quatre piscines olympiques. Ce n’est pas grand-chose ! Mais il est essentiel de pouvoir stocker l’eau, en période de fortes pluies, pour les besoins futurs de l’exploitation.

Cet amendement tend donc à substituer au régime très complexe qui prévaut aujourd’hui une simple déclaration. L’autorité administrative disposera d’un délai de deux mois pour délivrer l’autorisation de la construction d’une retenue collinaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Le sous-amendement n° 2306, présenté par MM. Duffourg, J.M. Arnaud et Levi, est ainsi libellé :

Amendement n° 874 rectifié, alinéa 4

Remplacer le nombre :

par le nombre :

La parole est à M. Alain Duffourg.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Duffourg

Je ne reviendrai pas sur les explications données par mon collègue Philippe Folliot sur les retenues collinaires. En Midi-Pyrénées, le problème de l’eau est crucial pour l’agriculture et son développement. Mon collègue a expliqué ce que représentaient 10 000 mètres cubes de retenue collinaire. Ce volume me paraissant un peu insuffisant, j’ai déposé ce sous-amendement. En effet, eu égard au caractère néfaste des autorisations administratives pour les demandeurs, il y a lieu de procéder par simple déclaration et de porter le seuil proposé à 20 000 mètres cubes.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement et ce sous-amendement sont intéressants par leur approche territorialisée et par la volonté de simplification qui anime leurs auteurs. Toutefois, vous le savez, des dérogations sont déjà possibles jusqu’à 20 000 mètres cubes d’eau – M. le ministre nous le précisera sans doute dans quelques instants.

Par ailleurs, un travail sera engagé spécifiquement dans le cadre du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, qui a été annoncé par le Gouvernement et par le ministre de l’agriculture. Je pense qu’il faut attendre l’avancée de la concertation sur ce sujet. J’émettrai le même avis, motivé par les mêmes arguments, sur le sous-amendement n° 2306.

La commission demande donc le retrait de cet amendement et de ce sous-amendement. À défaut, elle émettrait un avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Messieurs les sénateurs, je comprends totalement le sens de vos amendements. Vous connaissez notre engagement pour faciliter, dans un cadre de concertation, ces projets d’eau, pour repenser l’approche territoriale, pour prendre appui sur les PTGE, les fameux projets de territoire pour la gestion de l’eau, et aussi, plus généralement, pour investir massivement, comme nous le faisons dans le cadre du plan de relance.

Nous avons d’ores et déjà délégué plus de 30 millions d’euros aux territoires pour combler, ici ou là, les besoins de financement, ainsi que 70 millions d’euros destinés à financer du matériel de protection ou d’irrigation. Bref, notre détermination à avancer sur ce sujet est totale.

Nous avons créé un cadre pour ce faire, à savoir le Varenne de l’eau, que M. le rapporteur évoquait à l’instant. Il a été ouvert à la fin du mois de mai, pour les mois à venir. Trois grandes thématiques seront étudiées : la gestion des risques, l’adaptation de nos cultures et l’aménagement hydraulique. C’est donc dans ce cadre que nous porterons l’ensemble des propositions et des recommandations qui sont émises, avant de définir les points d’atterrissage.

Ce matin, et j’en suis très fier, avec ma collègue Bérangère Abba, nous avons présenté en conseil des ministres un décret que nombre d’entre vous attendaient depuis plus de quinze ans. Malgré son nom technique, ce décret sur le débit d’usage de la ressource en eau est incroyablement important.

Jusqu’à présent, neuf fois sur dix, pour ne pas dire dix fois sur dix, quand vous aviez une retenue d’eau, l’arrêté de prélèvement, signé par le préfet, était attaqué, puis cassé. En effet, le cadre régissant ce type d’arrêtés n’avait jamais été défini. Cela fait quinze ans que l’on parle d’y pourvoir.

Après de longs mois de consultation et de concertation, nous nous sommes mis d’accord sur un texte. Une fois finalisé, celui-ci a été présenté en conseil des ministres. Il est donc adopté. J’avais pris cet engagement ; je l’ai tenu.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Nadia Sollogoub, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nadia Sollogoub

Je vous remercie, monsieur le ministre, pour ce qui est effectivement une très bonne nouvelle. Je souhaite simplement vous rappeler que votre prédécesseur, voilà plusieurs années, nous avait dit à de multiples reprises qu’on ne pouvait plus passer tout l’hiver à regarder tomber l’eau et la chercher pendant tout l’été.

Je suis élue de la Nièvre, terre d’élevage. Cela fait deux étés que les paysans passent leurs journées à rouler de l’eau et qu’on voit les vaches, au milieu de la route, chercher l’eau, quand elles ne crèvent pas de soif ; et on continue à leur dire : « Chers amis, il faut attendre ! »

Nous vous demandons simplement des autorisations simples pour de petites réserves d’eau, mon collègue l’a dit. On ne peut plus dire aux agriculteurs d’attendre ! Ils sont vraiment très en colère et ne comprennent pas la situation. Cela dépasse l’entendement de regarder toute cette eau qui coule en hiver sans pouvoir la retenir pour l’été.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. le président de la commission de l’aménagement du territoire.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Longeot

Je souhaite appuyer la demande de retrait ou l’avis défavorable de M. le rapporteur.

En effet, M. le ministre l’a expliqué, le Varenne de l’eau vient d’être ouvert et nous aurons l’occasion de reparler de ce sujet. En outre, des dérogations sont d’ores et déjà possibles jusqu’à 20 000 mètres cubes d’eau.

Selon moi, sur ce dossier, il convient donc de suivre l’avis de M. le rapporteur.

Par ailleurs, je souhaite le rappeler brièvement, il reste plus de 800 amendements à examiner. Il convient donc que de temps en temps nous accélérions dans la présentation de nos arguments.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Franck Montaugé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Je voudrais remercier nos collègues Philippe Folliot et Alain Duffourg d’avoir évoqué la problématique de l’eau dans le cadre de ce texte relatif au réchauffement climatique.

Je veux saluer aussi – ce n’est pas dans mes habitudes ! – l’initiative du Varenne de l’eau, conduite par M. le ministre de l’agriculture, qui représente une démarche extrêmement importante. Je le redis, nous sommes disponibles pour travailler avec vous, à la place qui est la nôtre, et avec les partenaires professionnels concernés.

Monsieur le ministre, je vous l’ai déjà dit en aparté, ne négligeons pas la question de la restauration des capacités des retenues existantes. Vous le savez, des rapports ont été produits sur ce sujet. On peut récupérer jusqu’à 30 % en moyenne de capacité de stockage d’eau, ce qui est absolument considérable. Ne nous focalisons donc pas uniquement sur les constructions de retenues nouvelles et travaillons cet aspect.

In fine, nous devrons faire respecter la loi. C’est un sujet qui, comme c’est le cas pour vous, très certainement, monsieur le ministre, me préoccupe beaucoup. Le moment venu, il faudra que l’État soit fort. Dans bien des situations, il n’a pas été en mesure d’aller au bout de ses décisions alors que toutes les conditions, notamment administratives, étaient réunies. C’est un problème majeur, et c’est un problème de démocratie.

On manifeste son approbation sur des travées du groupe UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Pour conclure, j’attire votre attention sur la dimension démocratique et pédagogique de cette affaire. Il est nécessaire d’impliquer, dans la démarche du Varenne de l’eau, l’ensemble des acteurs concernés par l’eau. Les agriculteurs ne sont pas les seuls ; une multitude d’acteurs sont concernés. Il faudra vraiment beaucoup de pédagogie et de participation si l’on veut que l’État ait la puissance nécessaire pour réaliser ce qui doit l’être.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Philippe Folliot, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Folliot

Je serai bref. Monsieur le ministre, en la matière, il ne s’agit pas de problématiques financières. Grâce aux économies réalisées sur les études qui ne leur seront plus demandées, les agriculteurs pourront financer les petites retenues collinaires que nous sommes en train d’évoquer.

Par ailleurs, à quarante-huit heures de la finale du Top 14, essayons de marquer l’essai ! Nous le transformerons lors du Varenne de l’eau.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Jean-Claude Tissot, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Selon moi, le problème de l’irrigation et des retenues collinaires ou grandes bassines – on les appellera comme on voudra – n’est pas exclusivement une question de volume.

Veillons à ne pas entraîner l’agriculture vers des leurres en ne jurant que par l’irrigation. À ce titre, je ne suis pas du tout d’accord avec les propos de votre prédécesseur, monsieur le ministre.

Selon moi, il est impensable de concevoir un système d’irrigation si c’est pour vendre du lait à 350 euros la tonne ! Un système d’irrigation n’a de sens que s’il apporte une plus-value au produit final, comme pour l’arboriculture ou le maraîchage. Mais il paraît inimaginable de créer un dispositif pour arroser de l’herbe ou du maïs si, au bout de la chaîne de production, on n’obtient pas une plus-value importante pour le producteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Philippe Mouiller, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Mouiller

Mon sentiment est plutôt favorable sur cet amendement. En effet, dans mon département, les choses sont un peu compliquées, voire assez strictes, et le régime dérogatoire ne fonctionne pas. En revanche, les départements voisins, qui appartiennent à une autre région, ne rencontrent pas de difficultés pour se voir appliquer ce régime.

Ainsi, dans le nord de mon département, des éleveurs voient leurs voisins, parfois en face de chez eux, mettre en place des systèmes d’irrigation à partir de retenues, alors qu’eux-mêmes, éleveurs, sont complètement bloqués. Cette situation est intenable.

J’entends les enjeux du Varenne et ne peux que me féliciter d’une telle initiative. Mais cet amendement pourrait être adopté dès maintenant, alors que le Varenne a son propre calendrier. Par conséquent, monsieur le ministre, comment envisagez-vous que ces enjeux soient traités ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Daniel Chasseing, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Je soutiendrai ces amendements, car, comme l’a dit M. Philippe Folliot, les agriculteurs rencontrent beaucoup de difficultés pour obtenir des autorisations de retenues collinaires.

Or, comme mon collègue l’a rappelé, une retenue collinaire, c’est de l’eau de pluie dans un talweg – on ne pompe pas d’eau dans un ruisseau. En la matière, il est donc très important de simplifier.

Je voudrais également remercier M. le ministre. J’avais en effet compris – mais peut-être ai-je mal interprété – que Mme Pompili, qui s’est exprimée sur l’article 19 de ce projet de loi, n’était pas forcément favorable à l’autorisation visée dans le décret que vous avez évoqué. Je suis donc vraiment très heureux pour les agriculteurs que cette question ait pu être tranchée au niveau du conseil des ministres.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Henri Cabanel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Bien que, sur le fond, je sois d’accord avec cet amendement, je suivrai l’avis de la commission et de M. le ministre, afin d’attendre le résultat du Varenne de l’eau.

Pour ce qui concerne les trois points qui seront étudiés dans le cadre du Varenne, et notamment la gestion de l’eau, je veux quand même insister sur le fait qu’on ne luttera pas contre la sécheresse en se contentant d’apporter de l’eau où il n’y en a pas. Un autre sujet est en effet aussi important que celui de l’irrigation : celui de la restructuration des sols, de la matière organique, en vue d’éviter l’évapotranspiration.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

J’irai dans le même sens. La question de l’eau et du manque d’eau, qu’on ne saurait éluder s’agissant d’un texte sur le climat, est directement liée au réchauffement climatique ; elle va se poser de plus en plus.

Pour ma part, je suis élu d’un secteur de montagne. Dans le cadre du pastoralisme, les troupeaux descendent beaucoup plus tôt qu’auparavant, parce qu’il n’y a plus d’eau en montagne. C’est la réalité ! Et ceux qui croient qu’on réglera le problème en simplifiant les procédures permettant de créer des retenues collinaires se trompent totalement.

Il convient, tout d’abord, d’adapter les cultures pour consommer moins d’eau. Bien sûr, nous pouvons créer des retenues collinaires et réfléchir aux façons de capter l’eau. Toutefois, ne l’oublions pas, l’eau est un bien commun ; elle appartient à tous. Où arrive l’eau ? Où coule l’eau ? Comment cela se passe-t-il ? Toutes ces questions ont de nombreuses implications en matière de biodiversité.

Dire qu’on réglera le problème en simplifiant la création des retenues de 10 000 ou de 20 000 mètres cubes, soit quatre piscines olympiques ou huit piscines olympiques – ce n’est pas rien ! –, …

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

… en deux mois et sans concertation ni études – l’idée est justement de faire des économies en les supprimant –, me paraît totalement irréaliste.

D’ailleurs, l’eau étant un bien commun, les citoyens n’accepteront pas une telle situation. Nous avons donc intérêt, au contraire, à expliquer pourquoi on fait les choses. Si vous passez en force, vos projets mettront non pas deux mois mais six ans à se faire, s’ils se font. Lorsqu’on lance une démarche de ce genre, on a intérêt à tout expliquer. C’est ainsi seulement qu’on y arrivera.

Commençons par ne pas nous tromper de problématique en réfléchissant aux moyens de consommer moins d’eau. Ensuite, lorsqu’un projet est engagé, la pédagogie, l’explication, la concertation et les études sont évidemment particulièrement importantes. Avec ce type d’amendement, on est à côté de la plaque.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Sur ce sujet, on entend tout un tas de choses. J’entends que ce n’est pas rien, 20 000 mètres cubes. Or ce n’est rien du tout, absolument rien !

Cent hectares, cela fait un million de mètres carrés. S’il pleut à hauteur de 20 litres au mètre carré, cela représente 20 000 mètres cubes : on parle donc de capter 20 litres au mètre carré. Or, dans toutes les régions de France, il tombe entre 700 et 800 litres au mètre carré !

Il convient par conséquent de ramener les choses à leur juste mesure : une retenue collinaire de 20 000 mètres cubes, quand on la prend sur une surface de 100 ou 150 hectares – c’est à peu près la superficie moyenne des retenues où l’on capte de l’eau –, c’est infime.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Je pense en réalité que le sujet n’est pas là. Il n’est même pas dans l’obtention ou non d’une dérogation : en la matière, il n’y a pas spécialement de problème.

La question qui se pose est celle de l’adéquation entre les différents organismes qui traitent ces sujets via les SAGE, les schémas d’aménagement et de gestion des eaux, et les Sdage, les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux. En effet, d’une région à une autre, les choses se passent différemment : il est plus facile de faire des retenues collinaires et de traiter l’eau sur les territoires relevant de l’agence de l’eau Rhin-Meuse que, par exemple, sur ceux de l’agence de l’eau Loire-Bretagne, qui est téléguidée par des apparatchiks écolos. Cette dernière agence se refuse totalement à apporter la moindre aide en matière d’organisation du positionnement des retenues.

Cette situation conduit d’ailleurs la région Auvergne-Rhône-Alpes à subventionner seule les retenues collinaires sur les territoires qui relèvent de l’agence Loire-Bretagne, alors qu’elle les finance en partenariat avec les agences de l’eau pour ce qui est des bassins Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée.

La problématique des retenues collinaires n’est donc pas celle des dérogations. La solution que nous avons à trouver, c’est celle qui permettra de mettre en adéquation les différents documents émanant de tous ceux qui voudraient essayer de réglementer la situation. Arrêtons la course effrénée aux contraintes supplémentaires, parfois téléguidée par des idées politiques dominantes au sein d’agences qui ne devraient pas pouvoir, par le biais de nouvelles normes, empêcher la mise en place de telles retenues.

J’ai entendu Jean-Claude Tissot parler de « plus-value » à propos des retenues collinaires. Mais, Jean-Claude, une retenue collinaire apporte de la plus-value ! Si l’on veut traiter la problématique des aléas climatiques, il faut prendre en compte plusieurs éléments.

On peut traiter les aléas climatiques liés au gel ou à la grêle en essayant de protéger les cultures. Je pense notamment, dans les vergers, aux filets paragrêle.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Si l’on veut protéger les éleveurs, il faut leur garantir la possibilité de constituer un stock fourrager. Et l’irrigation fait partie de l’équation !

Le sous-amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1453, présenté par MM. Gillé, J. Bigot et Montaugé, Mme Blatrix Contat, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mmes Préville et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 61

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le I de l’article L. 1434-3 du code de la santé publique est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Comporte un volet consacré à l’alimentation, notamment en termes de sensibilisation de la population et d’éducation aux bonnes conduites alimentaires auprès des plus jeunes et conformément aux recommandations du programme national relatif à la nutrition et à la santé prévu à l’article L. 3231-1. »

La parole est à M. Joël Bigot.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

J’ai bien entendu ce qu’a dit M. le président de la commission, et j’essaierai d’être bref.

Cet amendement vise à prévoir un volet consacré à l’alimentation dans chaque schéma régional de santé, conformément aux recommandations de l’atelier 9 des États généraux de l’alimentation organisés en 2017.

Actuellement, le schéma régional de santé comporte des volets consacrés à l’offre de soins et à l’accès aux soins, à la sensibilisation de la population et des professionnels aux maladies vectorielles ou encore à des besoins spécifiques liés à la situation géographique.

Or le lien entre santé et alimentation est extrêmement fort, et il est unanimement reconnu qu’une mauvaise alimentation ou une alimentation déséquilibrée est un élément déterminant dans l’émergence des principales pathologies chroniques.

Aucune obligation de s’emparer de ce sujet ne pèse aujourd’hui sur les agences régionales de santé (ARS) ; le choix de le faire ou non appartient donc à chacune d’elles. Il nous semble indispensable de rendre ce lien obligatoire, car déconnecter ces deux aspects ne nous semble pas en phase avec les études médicales, qui font de l’alimentation, au même titre que le manque d’activité physique, un élément déterminant dans l’apparition de certaines maladies.

Cet amendement vise ainsi à ce que chaque schéma régional de santé intègre un volet consacré à l’alimentation.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1454, présenté par MM. Gillé, J. Bigot et Montaugé, Mme Blatrix Contat, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mmes Préville et Artigalas, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 61

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Au plus tard douze mois après la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les actions à mettre en œuvre en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat, et du programme national pour l’alimentation, notamment en ce qui concerne la possibilité d’une généralisation, pour les opérateurs de la chaîne alimentaire, de l’obligation de fournir des bilans chiffrés sur les quantités de denrées gaspillées.

La parole est à M. Joël Bigot.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

Cet amendement vise à reprendre l’esprit de la proposition de loi pour une nouvelle étape contre le gaspillage alimentaire, portée par le député socialiste Guillaume Garot et adoptée le 10 février 2021 en commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, le gaspillage alimentaire dans le monde représente 1, 3 milliard de tonnes de pertes de produits consommables par an, alors même que 800 millions de personnes sont sous-alimentées sur la planète et que 8 millions de Français recourent à l’aide alimentaire. C’est l’équivalent de 3, 3 milliards de tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère, soit un peu moins de 10 % de notre empreinte carbone totale. Il s’agit d’un gaspillage de ressources naturelles autant qu’une cause notable de dérèglement du climat.

La lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie des axes structurants du programme national de l’alimentation et de la nutrition (PNAN) pour la période 2019-2023, réponse à la directive européenne n° 2018/851 engageant les États membres à réaliser un suivi du niveau de gaspillage alimentaire et à faire état des progrès réalisés.

Cet amendement vise donc à attirer l’attention du Gouvernement sur la nécessité de généraliser l’obligation de fournir des bilans chiffrés sur le gaspillage alimentaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 1453 a déjà été examiné en commission ; j’avais émis un avis défavorable, car l’article visé du code de la santé publique, qui est relatif au schéma régional de santé élaboré par l’ARS, comporte des objectifs de sécurité sanitaire et d’organisation des soins, mais ne mentionne pas d’objectif thématique de politique publique.

Cet article du code n’est donc pas le bon véhicule pour insérer les dispositions que vous proposez, quoique je comprenne et partage votre préoccupation.

L’article 61 du texte prévoit déjà que le programme national de l’alimentation et de la nutrition comportera des actions en matière d’éducation. Par ailleurs, nous avons ajouté des mentions à l’article 2 sur les savoir-faire liés à la transition écologique. Cet amendement est donc satisfait dans l’esprit.

Enfin, l’article 59 bis A, traité au fond par la commission des affaires économiques, prévoit que les formations continues et initiales relatives à la cuisine intègrent dans leurs référentiels des modules sur la diversification des sources de protéines en alimentation humaine, ce qui rejoint, certes partiellement, votre préoccupation.

Je demande donc le retrait de l’amendement n° 1453 ; à défaut, l’avis de la commission serait défavorable.

Quant à l’amendement n° 1454, qui a également recueilli un avis défavorable en commission, il a pour objet une demande de rapport du Gouvernement au Parlement alors que le projet de loi que nous examinons comporte déjà beaucoup de demandes de ce type.

Si nous voulons que le présent texte s’applique bien et vite, il faut aussi laisser du temps aux services des ministères, tant centraux que locaux, pour qu’ils travaillent sur sa mise en œuvre au lieu de nous remettre des rapports.

Il est vrai que le projet de loi contient peu de choses sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Toutefois, dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC), dont Marta de Cidrac était rapporteure, nous avons travaillé sur ce sujet.

Par ailleurs, nous pourrions examiner dans les prochains mois – vous y avez fait allusion – la proposition de loi du député Guillaume Garot, qui complétera la loi de 2016 adoptée sur son initiative. Je préfère que nous travaillions directement sur des dispositions législatives plutôt que de demander encore un rapport au Gouvernement.

La commission demande donc aux auteurs de l’amendement n° 1454 de bien vouloir le retirer ; à défaut, avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

I. – Le chapitre Ier du titre Ier du livre Ier du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié :

3° L’article L. 111-2-2 est ainsi modifié :

a)

b) Le deuxième alinéa est ainsi rédigé :

« À l’initiative de l’État et de ses établissements publics, des collectivités territoriales, des associations, des groupements d’intérêt économique et environnemental définis à l’article L. 315-1, des agriculteurs et d’autres acteurs du territoire, ils sont formalisés sous la forme d’un contrat entre les partenaires engagés. » ;

c)

« Les projets alimentaires territoriaux sont compatibles avec les objectifs définis dans le plan régional de l’agriculture durable et prennent en compte la stratégie mentionnée à l’article L.1.

« Dans les espaces densément peuplés, ils participent prioritairement au renforcement de l’autonomie alimentaire locale et favorisent le développement de l’agriculture urbaine.

« Lorsqu’ils s’engagent dans la formalisation d’un projet alimentaire territorial, les gestionnaires des services de restauration collective favorisent la mise en œuvre de projets communs sur un périmètre géographique, agricole et économique cohérent dans l’objectif de mutualiser leurs volumes, afin d’atteindre l’objectif fixé au II de l’article L. 230-5-1. Le porteur du projet peut, le cas échéant, engager une démarche collective de certification environnementale prévue à l’article L. 611-6 pour l’ensemble des exploitations agricoles contractantes.

« Un réseau national des projets alimentaires territoriaux suit le déploiement de ces projets alimentaires territoriaux, met en avant les bonnes pratiques et construit des outils méthodologiques au service des collectivités territoriales. » ;

II

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1914, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 5

Supprimer les mots :

, ou dans le cadre de la démarche collective de certification environnementale prévue à l’article L. 611-6

II. – Alinéa 9

Compléter cet alinéa par les mots :

et l’objectif de conversion et le développement de l’agriculture et des filières biologiques, au sens de l’article L. 641-13, mentionné au 11° du I de l’article précité

III. – Alinéa 11, seconde phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

L’article 61 bis vise à faire de la certification environnementale, ou HVE (haute valeur environnementale), un outil des projets alimentaires territoriaux.

Comme l’a démontré une récente note de l’Office français de la biodiversité (OFB), la certification environnementale est aujourd’hui un outil inopérant pour assurer la transition agroécologique et garantir la durabilité des produits agricoles, du fait des lacunes de son cahier des charges. L’OFB estime que « les seuils retenus ne permettent pas de sélectionner des exploitations particulièrement vertueuses ». Il critique ainsi la voie B d’accès à la certification : alors que le seuil maximal d’achat d’intrants y est fixé à 30 % du chiffre d’affaires, ce ratio est, dans plusieurs filières, largement inférieur à cette référence, avec 26 % en moyenne en maraîchage et 14 % en viticulture.

De même, concernant la voie A, il est pointé dans le rapport, à titre d’exemple, que les exigences en matière de linéaires de haies sont cinq fois inférieures à celles du verdissement de la PAC, la politique agricole commune, tel qu’il existe depuis 2015.

Une réforme en profondeur de ce cahier des charges est d’ailleurs en cours, du fait de son caractère inopérant.

Il apparaît ainsi paradoxal de reconnaître que cet outil n’est pas opérationnel pour l’instant tout en orientant un volume croissant de politiques publiques vers cette certification.

A contrario, la performance de l’agriculture biologique est avérée, tant en matière d’environnement que d’emploi et d’économie. Aussi cet amendement tend-il à prévoir la suppression de la référence au développement de la HVE dans les objectifs et la définition des PAT, ainsi que le renforcement du rôle de ces derniers dans la promotion de l’agriculture biologique.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement a principalement deux objets. L’un doit être traité dans un autre cadre ; pour ce qui est de l’autre, la disposition proposée est satisfaite.

Tout d’abord, concernant la certification environnementale, si je peux comprendre vos critiques, je pense qu’il faut travailler au niveau réglementaire plutôt que de supprimer cet outil, qui doit permettre de valoriser économiquement nos producteurs.

Ensuite, les objectifs de développement de l’agriculture biologique sont déjà pris en compte dans l’élaboration des PRAD, les plans régionaux de l’agriculture durable.

Or, ainsi que nous l’avons prévu en commission avec plusieurs de mes collègues, également membres du groupe de travail « Alimentation durable et locale » commun à notre commission et à celle des affaires économiques, les projets alimentaires territoriaux seront compatibles avec les orientations fixées par les PRAD. Votre amendement est donc satisfait, mon cher collègue.

Enfin, le III de cet amendement est contraire à la position des deux commissions, qui souhaitent que les PAT soutiennent la territorialisation des approvisionnements de la restauration collective.

Pour l’ensemble de ces raisons, la commission demande le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2070 rectifié, présenté par Mmes Schillinger et Havet et M. Patriat, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 10

Supprimer le mot :

prioritairement

II. – Alinéa 11, première phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à Mme Patricia Schillinger.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

L’article 61 bis introduit à l’Assemblée nationale vise à permettre aux porteurs d’un projet alimentaire territorial d’engager une démarche collective de certification environnementale pour l’ensemble des exploitations agricoles contractantes.

Cet article prévoit, en son alinéa 10, que, dans les espaces densément peuplés, ces projets participent prioritairement au renforcement de l’autonomie alimentaire locale et favorisent le développement de l’agriculture urbaine.

Toutefois, la notion de priorité est inopportune en ce qu’elle limite la flexibilité offerte aux porteurs de projet dans l’élaboration des objectifs ; c’est la raison pour laquelle cet amendement vise à supprimer toute référence à une priorisation des objectifs visés.

En outre, l’alinéa 11 indique que, lorsqu’ils s’engagent dans la formalisation d’un projet alimentaire territorial, les gestionnaires des services de restauration collective favorisent la mise en œuvre de projets communs sur un périmètre géographique, agricole et économique cohérent.

Cette rédaction impose une obligation qui semble trop contraignante pour les PAT ; l’amendement a donc également pour objet de supprimer cette contrainte supplémentaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Il s’agit de revenir sur la position de la commission, laquelle a été établie à partir du rapport du groupe de travail « Alimentation durable et locale » commun à notre commission et à la commission des affaires économiques.

La modification proposée recoupe partiellement l’amendement que nous venons d’examiner ; je ne saurais donc émettre un avis favorable, car les dispositions qu’il s’agit de supprimer étaient portées par de nombreux collègues et permettront de dynamiser le déploiement des PAT.

Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis serait défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1913, présenté par MM. Labbé, Gontard, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 10

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« Ils favorisent également, pour les produits alimentaires, le développement de contenants consignables et leur réemploi sur le territoire. »

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Les projets alimentaires territoriaux, parce qu’ils sont le vecteur d’une dynamique territoriale partagée et démocratique autour de l’alimentation durable et locale, sont des outils pertinents pour travailler sur le réemploi des contenants alimentaires.

Il est ainsi proposé d’intégrer cette dimension complémentaire à la définition des projets alimentaires territoriaux.

L’adoption de cet amendement contribuerait également à instaurer une transversalité et une cohérence entre les différents outils de développement local durable, garantes de l’efficacité de l’action publique.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement me semble aller un peu loin dans le détail des objectifs assignables aux projets alimentaires territoriaux, même si je partage bien sûr votre préoccupation, mon cher collègue.

Je rappelle que les PAT visent prioritairement à la structuration des filières agricoles locales ; en outre, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire ainsi que plusieurs dispositions introduites dans le présent projet de loi sur l’initiative de ma collègue rapporteure Marta de Cidrac s’inscrivent dans la même logique et ont permis des avancées.

En commission, nous avons ajouté d’autres objectifs, mais plutôt au niveau « macro », si vous me permettez l’expression.

Je ne vois pas bien comment cette disposition s’appliquerait concrètement. Je pourrais le comprendre s’il s’agissait de flécher la restauration collective, mais, en l’état, l’objectif ainsi défini ne me semble pas avoir sa place dans cet article.

Demande de retrait, donc ; à défaut, l’avis serait défavorable.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je crois énormément aux PAT et, vous en êtes témoins tous les jours, ce dispositif fonctionne très bien sur les territoires. On déplore souvent la prolifération de plans territoriaux, de sigles dans tous les sens, parfois au détriment de l’efficacité. Les PAT, eux, marchent très bien : nous n’avons que des retours positifs.

C’est pourquoi, dans le cadre du plan de relance, le Gouvernement a souhaité renforcer très significativement l’appui financier de l’État à ces PAT. Un tel appui, jusqu’à présent, brillait par son absence : ces quatre dernières années, avant le plan de relance, le financement par l’État des 120 PAT qui existaient alors a atteint 6 millions d’euros sur l’ensemble de la période ; au titre des deux prochaines années, nous leur consacrons 80 millions d’euros. Nous démultiplions donc considérablement la portée de ces projets.

Cela étant dit, à mon sens, il faut préserver la liberté territoriale : il y a autant de PAT qu’il existe de territoires. Ici c’est l’intercommunalité qui est aux commandes, là c’est la commune, ailleurs encore le département ; il arrive aussi que le regroupement ne s’appuie sur aucun échelon institutionnel. Il en va de même pour ce qui est du contenu des projets.

C’est la raison pour laquelle, monsieur le sénateur, j’émettrai un avis défavorable tant sur cet amendement que sur le suivant.

Je considère qu’il faut laisser aux territoires la liberté de construire eux-mêmes les PAT de leur choix ; notre responsabilité, en tant qu’exécutif, est de les accompagner, de leur donner les moyens de le faire. C’est ainsi que nous procédons via le plan de relance, à hauteur de 80 millions d’euros.

Les appels à projets que nous lançons en ce moment fonctionnent très bien, l’objectif à très court terme étant la création d’au moins un – il est fréquent qu’on en compte plusieurs – PAT par département, parce que c’est cela qui permet de développer les circuits courts autant que faire se peut.

Avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

C’est un sujet important. Je suis d’accord avec M. le ministre sur un point : les PAT fonctionnent très bien ; c’est un outil assez formidable pour travailler sur la question alimentaire à l’échelle du territoire. Avec cet amendement, justement, il n’est pas question de périmètre.

Dans nos débats sur les contenants réemployables, il est intéressant de noter que nous nous sommes posé beaucoup de questions sur la manière dont il faut procéder pour mettre en place ces filières sur les territoires, pour organiser par exemple la gestion des bocaux ou autres contenants en verre.

La disposition que nous proposons est loin d’être contraignante : « Ils favorisent », écrivons-nous. Il me semble intéressant que les PAT accordent une place à cette réflexion en complément des problématiques qui y sont déjà incluses – je pense aux conserveries et, de manière générale, à la transformation des aliments.

Il y a donc du sens, selon moi, à y intégrer la question des contenants, sans pour autant imposer de mesures contraignantes à ce sujet, en disant simplement : « pensons-y ! ». Ainsi participerions-nous aux efforts de structuration de cette filière ; je trouverais donc plutôt pertinent que l’on retrouve cette thématique au sein des PAT.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1915, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 14

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Au plus tard au 1er janvier 2025, il veille à ce que l’ensemble du territoire national soit couvert par des projets alimentaires territoriaux.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

J’avais imaginé que cet amendement ferait plaisir au ministre, mais il a pris les devants en annonçant qu’il allait émettre un avis défavorable ; j’en suis désolé avant même de commencer !

Cet amendement vise à généraliser le recours aux projets alimentaires territoriaux.

La commission des affaires économiques du Sénat a prévu un objectif d’au moins un PAT par département d’ici au 1er janvier 2023, ce qui constitue une avancée. Néanmoins, il convient d’aller plus loin, en prévoyant une couverture de l’ensemble du territoire en 2025.

Les projets alimentaires territoriaux permettent de fédérer les différents acteurs d’un territoire autour de la question de l’alimentation, l’objectif étant de construire des circuits alimentaires de proximité prenant en compte les dimensions sociale, environnementale, économique et de santé de ce territoire. En outre, ils rapprochent les citoyens consommateurs des producteurs.

Ces outils sont donc essentiels en vue de la relocalisation de l’alimentation, et il conviendrait que chaque territoire en bénéficie – à l’échelle pertinente, ajouterai-je, sans uniformisation, sans standardisation.

Il s’agit aussi, par cet amendement, de permettre aux collectivités territoriales d’anticiper et de mieux se préparer à cet enjeu majeur, sans préjuger de l’échelle à laquelle les PAT sont définis, afin de conserver la flexibilité propre au dispositif.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

En commission, conformément aux préconisations du rapport de nos collègues du groupe de travail « Alimentation durable et locale », nous avons prévu – vous l’avez rappelé – un objectif d’un PAT par département d’ici au 1er janvier 2023. Cela me semble raisonnable et réaliste au regard des objectifs fixés sous la précédente mandature et qui n’ont pas été tenus.

Votre amendement pose en outre un problème de précision, car je ne saisis pas vraiment ce à quoi renvoie l’expression « l’ensemble du territoire national ». S’agit-il des EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), des communes ? Combien faudrait-il de PAT pour satisfaire cet objectif qui serait posé par la loi ?

Enfin, je tiens, comme M. le ministre, qu’il faut laisser la main aux élus locaux pour développer les PAT et donc se garder de fixer des objectifs trop contraignants, une telle contrainte risquant de décourager lesdits élus de s’engager dans cette démarche avec enthousiasme.

Demande de retrait ou, à défaut, avis défavorable.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je serai encore plus ambitieux que le sont tant la commission que vous-même, monsieur le sénateur. La commission préconise au moins un PAT par département en 2023 ; mon objectif, c’est au moins un PAT par département en 2022 !

En 2017, 26 % des départements étaient couverts par au moins un PAT. Avec le nouvel appel à projets que nous avons lancé, au moment où je vous parle, 80 % des départements sont couverts. Avec le prochain appel qui s’ouvre, nous devrions arriver à au moins un PAT par département à la fin de la mandature, peut-être à cinq exceptions près, qui seront couvertes dès que possible.

Je suis totalement mobilisé pour que l’on en fasse au moins un par département, et plusieurs quand cela est possible.

De surcroît, M. le rapporteur a totalement raison sur un point : selon les termes de votre amendement, « l’ensemble du territoire national » doit être « couvert par des projets alimentaires territoriaux. » D’un point de vue légistique, cela ne marche pas.

Mon avis est donc défavorable sur cet amendement, quoique mon ambition en matière de PAT dépasse encore la vôtre, monsieur le sénateur.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

M. le rapporteur évoque un flou à propos du périmètre. En réalité, comme M. le ministre l’a indiqué, un PAT peut se faire à l’échelle d’une commune, d’une intercommunalité, d’un bassin de vie. Tout est possible, et c’est drôlement intéressant !

Ce dispositif a aussi l’intérêt de mettre tout le monde autour de la table pour bâtir une gouvernance alimentaire partagée, ce qui est extrêmement apaisant et réconciliateur.

Vous affirmez que vous êtes plus ambitieux que moi, monsieur le ministre, mais nous vous demandons qu’il y ait des PAT partout sur le territoire national en 2025 ! Le département du Morbihan, par exemple, est pratiquement couvert de PAT aujourd’hui.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

S’il vous plaît, mes chers collègues, l’urgence climatique et la destruction de la biodiversité exigent que nous relocalisions notre alimentation, mais aussi que nous valorisions la rémunération de nos producteurs et de nos éleveurs. Une partie importante des réponses est dans cet outil.

C’est pourquoi, mes chers collègues, malgré l’excitation de ma collègue bretonne

Exclamations.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

On parle d’équité entre les territoires, mais certains d’entre eux auraient la chance d’être couverts de PAT et d’autres non ? Par la loi, une loi souple et incitative, nous devons permettre et demander une telle couverture.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Françoise Gatel, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Ici, ce ne sont pas les Bretons qui parlent aux Bretons ! Mon cher Joël, j’apprécie beaucoup ton esprit, mais nous ne sommes pas des professeurs de vertu !

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Mme Françoise Gatel. Tu me dis – pardon, vous me dites –, mon cher collègue, que, dans le Morbihan, les élus sont tous vertueux parce que chacun s’est engagé dans ce processus. C’est formidable ! À mon sens, pourtant, il en va de ce dossier comme de l’éducation des enfants : on peut choisir d’encourager, de stimuler, de donner envie ou y aller « à la schlague », à grand renfort de punitions.

M. Joël Labbé proteste.

Debut de section - PermalienPhoto de Françoise Gatel

Joël, la vertu habite aussi les élus locaux ; laissons-les prendre les choses en main, ils sont souvent très en avance sur nous. Soyons encourageants, soyons légers, faisons-leur confiance et arrêtons les oukases !

Applaudissements sur les travées des groupes UC et Les Républicains.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 61 bis est adopté.

Après le premier alinéa de l’article L. 230-2 du code rural et de la pêche maritime, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Pour la mise en œuvre de leurs actions dans le domaine de l’alimentation et sous réserve du respect du secret des affaires, les collectivités territoriales peuvent se faire communiquer par les producteurs, transformateurs et distributeurs de produits alimentaires, quelle que soit leur forme juridique, les données de nature technique, économique ou socio-économique relatives à la production, à l’importation, à la transformation, à la commercialisation et à la consommation de ces produits. »

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2302, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

I. – Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :

Le code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié :

1° Après le premier alinéa de l’article L. 230-2, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

II. – Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

….° Après le mot : « dispositions », la fin de l’article L. 230-5-8 est ainsi rédigée : « du sixième alinéa du III de l’article L. 541-15-10 du code de l’environnement. »

La parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement vise à corriger une erreur de référence, madame la présidente.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 61 ter est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Chapitre II

Développer l’agroécologie

Section 1

Dispositions de programmation

Photo de Nathalie Delattre

Développer l’agroécologie

Section 1

Dispositions de programmation

Photo de Nathalie Delattre

La parole est à M. Daniel Chasseing, sur l’article.

Article 62

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Alors que nous nous apprêtons à examiner cet article 62, je tiens à féliciter la commission, son président et ses rapporteurs, pour avoir modifié la rédaction issue de l’Assemblée nationale de trois articles très importants : le présent article 62, l’article 19, qui permet le stockage de l’eau par l’action humaine et donc les réserves collinaires, ainsi que l’article 30, par lequel le projet de loi initial supprimait progressivement l’avantage fiscal sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).

La modification de cette dernière disposition par le Sénat me semble judicieuse car, en 2030, il n’existera peut-être encore que des moteurs thermiques pour les poids lourds, malheureusement, alors que la rentabilité des entreprises de transport est très faible et tient souvent à la récupération d’une partie de la TICPE. Ce dispositif est donc très important pour les petites entreprises.

Quant à l’article 62, qui nous occupe à présent, sa rédaction initiale préparait la mise en place d’une taxe sur les engrais azotés minéraux. Je félicite le rapporteur d’avoir fait adopter une rédaction plus juste : la redevance ne sera mise en place en France que si et seulement si une telle décision est prise au niveau européen.

Les agriculteurs subissent déjà une forte concurrence de la part de leurs homologues installés dans les autres pays européens, sur lesquels nombre de normes et de taxes que nous avons mises en place ne pèsent pas. Il serait donc injuste de les pénaliser derechef, alors même que l’ambition d’une réduction des émissions de peroxyde d’azote et d’ammoniac n’a de sens qu’à l’échelle européenne, au minimum.

À notre seul niveau, la réduction serait minime et la seule conséquence serait de pénaliser nos agriculteurs qui – il faut le souligner ! – font déjà beaucoup d’efforts pour limiter l’impact de leur activité sur l’environnement.

I. – Après la section 1 du chapitre V du titre V du livre II du code rural et de la pêche maritime, est insérée une section 1 bis ainsi rédigée :

« Section 1 bis

« Plan daction national en vue de la réduction des usages dengrais azotés

« Art. L. 255 -1 -1. – Le plan d’action national visant à la réduction des usages d’engrais azotés est mis en œuvre afin d’atteindre l’objectif de réduction de 13 % des émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005 et l’objectif de réduction de 15 % des émissions de protoxyde d’azote en 2030 par rapport à 2015, selon la trajectoire pluriannuelle prévue par le décret mentionné à l’article 63 de la loi n° … du … portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets. Il comprend des indicateurs de suivi des objectifs fixés.

« Le plan d’action national est arrêté après avis d’une instance de concertation et de suivi. Cette instance comprend notamment des représentants des organisations professionnelles concernées, des organismes publics intéressés, des associations nationales de protection de l’environnement agréées, des organisations syndicales représentatives, des organismes de recherche compétents et des associations nationales de défense des consommateurs agréées. Sa composition est fixée par décret. Elle est présidée par les ministres chargés de l’agriculture, de l’environnement, de la santé et de la recherche. Le plan d’action national est mis à la disposition du public.

« Le plan d’action national prévu au premier alinéa du présent article présente l’ensemble des démarches contribuant à une meilleure identification des impacts associés et des moyens de réduire les quantités utilisées d’engrais azotés minéraux, à la promotion de leur utilisation raisonnée et à l’accompagnement de l’évolution des pratiques culturales et agronomiques, en prenant en compte les enjeux sanitaires, environnementaux et économiques. Il établit la liste des financements publics et des mesures destinés à la recherche, à la formation et au soutien des exploitants agricoles en vue de développer des solutions et pratiques plus raisonnées ou alternatives et de promouvoir le recours aux engrais azotés organiques et à des équipements permettant une meilleure performance sur le plan environnemental.

« Une notice présente l’inventaire des pratiques à promouvoir et des outils d’aide à la décision. »

II. – Au regard des objectifs de la politique publique en faveur du climat, en cas d’échec des autres mesures visant à la réduction de la consommation d’engrais minéraux azotés mentionnées dans le plan d’action national prévu à l’article L. 255-1-1 du code rural et de la pêche maritime et si les objectifs annuels de réduction de ces émissions fixés en application de l’article 63 de la présente loi ne sont pas atteints pendant trois années consécutives, il est envisagé de mettre en place une redevance sur l’usage des engrais azotés minéraux, sous réserve de l’adoption de dispositions équivalentes dans le droit de l’Union européenne.

À cette fin, dans une démarche prospective et d’anticipation, le Gouvernement présente au Parlement, dans un délai d’un an, un rapport analysant les conditions, notamment de taux, d’assiette et d’affectation des recettes à la transition agroécologique, dans lesquelles cette éventuelle redevance pourrait être instaurée dans le droit de l’Union européenne afin de permettre une mise en conformité rapide avec la trajectoire de réduction de ces émissions. Le rapport étudie l’impact économique, social et environnemental de la création de cette redevance. Ce rapport examine notamment l’opportunité de fixer des taux différenciés en fonction des facteurs d’émission d’ammoniac et de protoxyde d’azote des différents types d’engrais.

Debut de section - PermalienPhoto de Nadège Havet

En France, 80 % des émissions d’ammoniac proviennent de l’agriculture. Cette substance est principalement libérée dans les bâtiments d’élevage et de stockage de fumier ou de lisier, ainsi que dans les champs ou les prairies peu après l’épandage.

Dans le cadre de la directive européenne de 2016 concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques, la France s’est engagée à réduire ses émissions, par rapport à 2005, de 8 % d’ici à 2025 et de 13 % d’ici à 2030.

Or, entre 2005 et 2016, ces émissions ont augmenté d’environ 6, 7 % en raison du déplacement de la demande vers les engrais uréiques, dont le potentiel émissif en ammoniac est plus élevé que celui d’autres produits. C’est pourquoi un arrêté du 10 mai 2017 précisait qu’à partir de la campagne 2019-2020 l’autorisation de ce type d’engrais se ferait sous certaines conditions afin de limiter leur volatilisation.

L’arrêté, signé par la ministre de l’environnement d’alors, prévoyait aussi qu’une étude serait mise en place en vue d’une taxation ou de la modulation de la fiscalité des engrais azotés.

De fait, ce qui était proposé à l’article 62 issu de l’Assemblée nationale n’était autre qu’une traduction bien plus souple, concertée et échelonnée d’un dispositif conforme à nos engagements européens et, surtout, en phase avec l’urgence environnementale.

Certes, le plan « Éco’Azot » adopté en commission va dans le bon sens, mais il est nettement moins ambitieux que l’article voté par une majorité de députés, et en retrait au regard de nos engagements européens et de nos priorités pour le climat.

Debut de section - PermalienPhoto de Daniel Chasseing

Alors que nous nous apprêtons à examiner cet article 62, je tiens à féliciter la commission, son président et ses rapporteurs, pour avoir modifié la rédaction issue de l’Assemblée nationale de trois articles très importants : le présent article 62, l’article 19, qui permet le stockage de l’eau par l’action humaine et donc les réserves collinaires, ainsi que l’article 30, par lequel le projet de loi initial supprimait progressivement l’avantage fiscal sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).

La modification de cette dernière disposition par le Sénat me semble judicieuse car, en 2030, il n’existera peut-être encore que des moteurs thermiques pour les poids lourds, malheureusement, alors que la rentabilité des entreprises de transport est très faible et tient souvent à la récupération d’une partie de la TICPE. Ce dispositif est donc très important pour les petites entreprises.

Quant à l’article 62, qui nous occupe à présent, sa rédaction initiale préparait la mise en place d’une taxe sur les engrais azotés minéraux. Je félicite le rapporteur d’avoir fait adopter une rédaction plus juste : la redevance ne sera mise en place en France que si et seulement si une telle décision est prise au niveau européen.

Les agriculteurs subissent déjà une forte concurrence de la part de leurs homologues installés dans les autres pays européens, sur lesquels nombre de normes et de taxes que nous avons mises en place ne pèsent pas. Il serait donc injuste de les pénaliser derechef, alors même que l’ambition d’une réduction des émissions de peroxyde d’azote et d’ammoniac n’a de sens qu’à l’échelle européenne, au minimum.

À notre seul niveau, la réduction serait minime et la seule conséquence serait de pénaliser nos agriculteurs qui – il faut le souligner ! – font déjà beaucoup d’efforts pour limiter l’impact de leur activité sur l’environnement.

Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.

Debut de section - PermalienPhoto de Nadège Havet

En France, 80 % des émissions d’ammoniac proviennent de l’agriculture. Cette substance est principalement libérée dans les bâtiments d’élevage et de stockage de fumier ou de lisier, ainsi que dans les champs ou les prairies peu après l’épandage.

Dans le cadre de la directive européenne de 2016 concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques, la France s’est engagée à réduire ses émissions, par rapport à 2005, de 8 % d’ici à 2025 et de 13 % d’ici à 2030.

Or, entre 2005 et 2016, ces émissions ont augmenté d’environ 6, 7 % en raison du déplacement de la demande vers les engrais uréiques, dont le potentiel émissif en ammoniac est plus élevé que celui d’autres produits. C’est pourquoi un arrêté du 10 mai 2017 précisait qu’à partir de la campagne 2019-2020 l’autorisation de ce type d’engrais se ferait sous certaines conditions afin de limiter leur volatilisation.

L’arrêté, signé par la ministre de l’environnement d’alors, prévoyait aussi qu’une étude serait mise en place en vue d’une taxation ou de la modulation de la fiscalité des engrais azotés.

De fait, ce qui était proposé à l’article 62 issu de l’Assemblée nationale n’était autre qu’une traduction bien plus souple, concertée et échelonnée d’un dispositif conforme à nos engagements européens et, surtout, en phase avec l’urgence environnementale.

Certes, le plan « Éco’Azot » adopté en commission va dans le bon sens, mais il est nettement moins ambitieux que l’article voté par une majorité de députés, et en retrait au regard de nos engagements européens et de nos priorités pour le climat.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Je tenais à intervenir à ce moment précis, monsieur le ministre. Edgard Pisani a été un très grand ministre de l’agriculture et il a eu, d’une certaine manière, la vie plus facile que vous aujourd’hui. L’objectif, alors, était simple : il fallait aboutir à l’autosuffisance alimentaire.

Il existe aujourd’hui – nous l’admettons tous – différentes agricultures pour différents marchés, différents modes de production répondant à différents besoins. Il ne s’agit pas d’opposer ces différents modes – tout le monde en est d’accord –, mais de les mettre chacun à sa place.

En ce sens, je salue l’amendement adopté hier sur l’initiative de Franck Montaugé, qui dit beaucoup de l’esprit de notre groupe et qui visait à valoriser les externalités positives.

Je me permets cependant, alors que nous abordons un nouveau chapitre, de faire référence à l’agriculture biologique, en fort développement.

Quand bien même le budget total de la nouvelle PAC va augmenter en valeur absolue, les subventions risquent fort de diminuer pour l’agriculteur bio et à l’hectare. En cas d’inversion de la tendance du marché, nous ne sommes pas à l’abri de nous retrouver dans la situation de l’agriculture bio autrichienne, qui vend ses produits quasiment au prix de l’agriculture conventionnelle. Cela occasionnerait des dégâts importants.

Déjà, en 2017, vous avez supprimé l’aide au maintien, profitant du cours extrêmement élevé de certains produits agricoles bio. Je m’interroge : le consommateur qui achète des produits bio paie deux fois. Il paie très cher des produits alimentaires – mais il y a des raisons objectives à cela : les coûts de production sont bien souvent plus élevés – et, par ses impôts, …

Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

… il paie les externalités négatives de certains autres types d’agriculture dont il ne consomme pas les produits.

J’en appelle à plus de cohérence, à l’application du principe pollueur-payeur et à la prise en compte de toutes les externalités dans l’accompagnement des différentes agricultures.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Je tenais à intervenir à ce moment précis, monsieur le ministre. Edgard Pisani a été un très grand ministre de l’agriculture et il a eu, d’une certaine manière, la vie plus facile que vous aujourd’hui. L’objectif, alors, était simple : il fallait aboutir à l’autosuffisance alimentaire.

Il existe aujourd’hui – nous l’admettons tous – différentes agricultures pour différents marchés, différents modes de production répondant à différents besoins. Il ne s’agit pas d’opposer ces différents modes – tout le monde en est d’accord –, mais de les mettre chacun à sa place.

En ce sens, je salue l’amendement adopté hier sur l’initiative de Franck Montaugé, qui dit beaucoup de l’esprit de notre groupe et qui visait à valoriser les externalités positives.

Je me permets cependant, alors que nous abordons un nouveau chapitre, de faire référence à l’agriculture biologique, en fort développement.

Quand bien même le budget total de la nouvelle PAC va augmenter en valeur absolue, les subventions risquent fort de diminuer pour l’agriculteur bio et à l’hectare. En cas d’inversion de la tendance du marché, nous ne sommes pas à l’abri de nous retrouver dans la situation de l’agriculture bio autrichienne, qui vend ses produits quasiment au prix de l’agriculture conventionnelle. Cela occasionnerait des dégâts importants.

Déjà, en 2017, vous avez supprimé l’aide au maintien, profitant du cours extrêmement élevé de certains produits agricoles bio. Je m’interroge : le consommateur qui achète des produits bio paie deux fois. Il paie très cher des produits alimentaires – mais il y a des raisons objectives à cela : les coûts de production sont bien souvent plus élevés – et, par ses impôts, …

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Je souhaite pointer du doigt une dérive concernant les engrais azotés, qui sont de plus en plus utilisés.

Les émissions de protoxyde d’azote, notamment, sont à 87 % dues à l’agriculture, contre 59 % en 1990. La France est le premier consommateur d’engrais azotés dans l’Union européenne et le quatrième au niveau mondial.

Or ces engrais chimiques sont fabriqués dans des usines polluantes émettrices d’ammoniac. Quand celles-ci se trouvent en France – tel n’est pas le cas pour tous les engrais que nous consommons –, elles ne sont pas réglementées, parce que la présence d’ammoniac dans l’air ne l’est pas. La plupart de ces usines ne sont pas classées Seveso.

Quand ces engrais sont importés, par définition, ils nous placent dans une situation de forte dépendance économique aux importations ; le prix est fluctuant et l’empreinte carbone importante – vous vous en doutez – en raison du transport. Cela pose donc un problème de sécurité alimentaire.

Complétons le panorama : on constate que certaines plantes sont désormais suralimentées en azote et donc rendues plus sensibles aux ravageurs. Quand l’azote n’est pas absorbé par les plantes, il va dans les nappes phréatiques ou dans les cours d’eau et libère des nitrates, qui se retrouvent dans les aliments et favorisent la formation d’algues vertes, comme on le voit sur les côtes bretonnes. Je vous rappelle que la concentration en nitrates est limitée réglementairement à 50 milligrammes par litre pour les eaux superficielles.

Les émissions de protoxyde d’azote se combinent et produisent des particules fines. L’agriculture est responsable de 55 % des émissions de particules fines, qui provoquent – vous le savez – des milliers de morts chaque année. L’effet de serre du protoxyde d’azote est de surcroît 300 fois plus important que celui du dioxyde de carbone.

Quant aux émissions d’ammoniac, dont 94 % proviennent de l’agriculture, l’apport d’engrais représentant 29 % des émissions du secteur, elles provoquent, quant à elles, des pics de pollution.

Le panorama resterait incomplet si je n’ajoutais pas que les rendements, qui ont augmenté grâce au recours à ces engrais azotés, se mettent désormais à plafonner, voire à baisser, alors même que les apports, eux, ne connaissent aucun reflux et que les sols ainsi traités subissent des risques d’érosion, de ruissellement et d’inondation.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

… il paie les externalités négatives de certains autres types d’agriculture dont il ne consomme pas les produits.

J’en appelle à plus de cohérence, à l’application du principe pollueur-payeur et à la prise en compte de toutes les externalités dans l’accompagnement des différentes agricultures.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Ma chère collègue, il faut conclure cet inventaire à la Prévert…

La parole est à M. Laurent Duplomb, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

M. Laurent Duplomb . On assiste aujourd’hui à la litanie de toutes les critiques ! Il est temps de redonner un peu de sens à tout cela ; je vais m’y risquer, en essayant de le faire avec objectivité.

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Je souhaite pointer du doigt une dérive concernant les engrais azotés, qui sont de plus en plus utilisés.

Les émissions de protoxyde d’azote, notamment, sont à 87 % dues à l’agriculture, contre 59 % en 1990. La France est le premier consommateur d’engrais azotés dans l’Union européenne et le quatrième au niveau mondial.

Or ces engrais chimiques sont fabriqués dans des usines polluantes émettrices d’ammoniac. Quand celles-ci se trouvent en France – tel n’est pas le cas pour tous les engrais que nous consommons –, elles ne sont pas réglementées, parce que la présence d’ammoniac dans l’air ne l’est pas. La plupart de ces usines ne sont pas classées Seveso.

Quand ces engrais sont importés, par définition, ils nous placent dans une situation de forte dépendance économique aux importations ; le prix est fluctuant et l’empreinte carbone importante – vous vous en doutez – en raison du transport. Cela pose donc un problème de sécurité alimentaire.

Complétons le panorama : on constate que certaines plantes sont désormais suralimentées en azote et donc rendues plus sensibles aux ravageurs. Quand l’azote n’est pas absorbé par les plantes, il va dans les nappes phréatiques ou dans les cours d’eau et libère des nitrates, qui se retrouvent dans les aliments et favorisent la formation d’algues vertes, comme on le voit sur les côtes bretonnes. Je vous rappelle que la concentration en nitrates est limitée réglementairement à 50 milligrammes par litre pour les eaux superficielles.

Les émissions de protoxyde d’azote se combinent et produisent des particules fines. L’agriculture est responsable de 55 % des émissions de particules fines, qui provoquent – vous le savez – des milliers de morts chaque année. L’effet de serre du protoxyde d’azote est de surcroît 300 fois plus important que celui du dioxyde de carbone.

Quant aux émissions d’ammoniac, dont 94 % proviennent de l’agriculture, l’apport d’engrais représentant 29 % des émissions du secteur, elles provoquent, quant à elles, des pics de pollution.

Le panorama resterait incomplet si je n’ajoutais pas que les rendements, qui ont augmenté grâce au recours à ces engrais azotés, se mettent désormais à plafonner, voire à baisser, alors même que les apports, eux, ne connaissent aucun reflux et que les sols ainsi traités subissent des risques d’érosion, de ruissellement et d’inondation.

M. Jean-Claude Tissot ironise.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Ma chère collègue, il faut conclure cet inventaire à la Prévert…

La parole est à M. Laurent Duplomb, sur l’article.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Parlons de l’azote en connaissance de cause : quand je me suis installé comme agriculteur, voilà vingt-cinq ans, l’azote coûtait un franc le kilo. Aujourd’hui, il est à 350 euros la tonne, soit deux fois et demie plus cher. Prétendre que les agriculteurs utilisent beaucoup plus d’azote aujourd’hui et le font n’importe comment, c’est encore une fois faire une critique sans aucun fondement objectif.

Depuis vingt-cinq ans, d’énormes progrès ont été accomplis en matière d’utilisation de l’azote, précisément pour éviter tout ce que vous venez de décrire – le lessivage des sols, en particulier – et l’appliquer au plus près de la plante. On fait aujourd’hui des analyses de reliquats en sortie d’hiver, ce qui signifie qu’on recherche les réserves d’azote qui demeurent dans le sol afin de positionner l’épandage au plus près des besoins de la plante.

Par ailleurs, les émissions se produisent lorsque l’épandage d’azote se fait en contact avec l’atmosphère – c’est vrai surtout pour l’urée. Que fait-on pour y remédier ? On bine en même temps que l’on applique le produit : un appareil pioche la terre et la graine y est incorporée ou est déposée sur le sol ; ainsi évite-t-on au maximum la propulsion dans l’air, donc les émissions.

Toutes les émissions d’azote issues d’autres activités que l’élevage ont, en outre, donné lieu depuis vingt-cinq ans à des subventions et à des investissements colossaux de la part des agriculteurs dans le cadre des programmes de maîtrise des pollutions d’origine agricole (PMPOA) et, en l’espèce, de gestion des effluents d’élevage. Toutes les exploitations de France, ou presque, se sont mises aux normes. Les exceptions concernent certaines petites exploitations que je ne qualifierai pas, car ce serait encore une fois les stigmatiser. Mais, de manière générale, les règles concernant le stockage de ces effluents ont été suivies partout. Je ne comprends donc pas ce débat sur l’azote.

Enfin, je m’étonne, monsieur le ministre, que vous tentiez d’imposer votre texte au Sénat, alors que nous défendons la bonne position : on ne peut pas accepter une taxe franco-française, qui nous garantirait une perte encore accrue de compétitivité. Il faut, au contraire, pousser cette idée au niveau européen afin que tout le monde soit soumis à la même règle et que la France évite de se tirer une balle dans le pied en se pénalisant toute seule.

Telle est la proposition du Sénat.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

M. Laurent Duplomb . On assiste aujourd’hui à la litanie de toutes les critiques ! Il est temps de redonner un peu de sens à tout cela ; je vais m’y risquer, en essayant de le faire avec objectivité.

Mme Sophie Primas et M. René-Paul Savary applaudissent.

M. Jean-Claude Tissot ironise.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Parlons de l’azote en connaissance de cause : quand je me suis installé comme agriculteur, voilà vingt-cinq ans, l’azote coûtait un franc le kilo. Aujourd’hui, il est à 350 euros la tonne, soit deux fois et demie plus cher. Prétendre que les agriculteurs utilisent beaucoup plus d’azote aujourd’hui et le font n’importe comment, c’est encore une fois faire une critique sans aucun fondement objectif.

Depuis vingt-cinq ans, d’énormes progrès ont été accomplis en matière d’utilisation de l’azote, précisément pour éviter tout ce que vous venez de décrire – le lessivage des sols, en particulier – et l’appliquer au plus près de la plante. On fait aujourd’hui des analyses de reliquats en sortie d’hiver, ce qui signifie qu’on recherche les réserves d’azote qui demeurent dans le sol afin de positionner l’épandage au plus près des besoins de la plante.

Par ailleurs, les émissions se produisent lorsque l’épandage d’azote se fait en contact avec l’atmosphère – c’est vrai surtout pour l’urée. Que fait-on pour y remédier ? On bine en même temps que l’on applique le produit : un appareil pioche la terre et la graine y est incorporée ou est déposée sur le sol ; ainsi évite-t-on au maximum la propulsion dans l’air, donc les émissions.

Toutes les émissions d’azote issues d’autres activités que l’élevage ont, en outre, donné lieu depuis vingt-cinq ans à des subventions et à des investissements colossaux de la part des agriculteurs dans le cadre des programmes de maîtrise des pollutions d’origine agricole (PMPOA) et, en l’espèce, de gestion des effluents d’élevage. Toutes les exploitations de France, ou presque, se sont mises aux normes. Les exceptions concernent certaines petites exploitations que je ne qualifierai pas, car ce serait encore une fois les stigmatiser. Mais, de manière générale, les règles concernant le stockage de ces effluents ont été suivies partout. Je ne comprends donc pas ce débat sur l’azote.

Enfin, je m’étonne, monsieur le ministre, que vous tentiez d’imposer votre texte au Sénat, alors que nous défendons la bonne position : on ne peut pas accepter une taxe franco-française, qui nous garantirait une perte encore accrue de compétitivité. Il faut, au contraire, pousser cette idée au niveau européen afin que tout le monde soit soumis à la même règle et que la France évite de se tirer une balle dans le pied en se pénalisant toute seule.

Telle est la proposition du Sénat.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Puisque mes collègues ont largement développé le fond, je vais revenir sur la forme.

Avec mes collègues rapporteurs Pascal Martin et Christine Lavarde, nous avons croisé les analyses de nos trois commissions et nous sommes parvenus à une conclusion : la méthode proposée pour la réduction des engrais azotés n’est pas optimale.

Si, dans deux ans, la trajectoire des émissions n’était pas tenue, dit en substance le Gouvernement aux agriculteurs, il envisagerait de mettre en place une redevance sur les engrais azotés.

Juridiquement – vous nous l’avez dit –, les effets normatifs induits sont limités ; politiquement, en revanche, le message est négatif : il s’agit d’un ultimatum qui traduit une nouvelle fois une méthode punitive plutôt qu’une méthode d’avenir, incitative et responsabilisante.

Au Sénat, nous œuvrons pour une écologie positive, partagée et fondée sur l’adhésion ; ainsi seulement pourrons-nous atteindre dans la durée les objectifs fixés.

Rappelons que les agriculteurs n’utilisent pas des engrais par plaisir : c’est un poste de charges important, et du travail supplémentaire. Ils sont les premiers à vouloir en réduire l’utilisation.

Privilégiant l’innovation sur l’injonction, l’engagement collectif sur la stigmatisation, nos commissions vous proposent, monsieur le ministre, la mise en place d’un plan d’accompagnement qui permettra d’atteindre les objectifs que vous avez établis en valorisant des solutions techniques qui existent, comme l’enfouissement ou la modification de certaines pratiques culturales.

Tout cela nécessite du conseil, de l’accompagnement et de la recherche ; les agriculteurs n’atteindront pas seuls les objectifs fixés ou, s’ils y arrivent, ce sera au prix de leur compétitivité. Une nouvelle taxe franco-française favoriserait forcément un afflux d’importations ; il faut absolument l’éviter.

Monsieur le ministre, plutôt qu’une nouvelle taxe, que dites-vous d’un plan Éco’Azot partenarial prévoyant des solutions opérationnelles et efficaces pour atteindre nos objectifs climatiques ?

N’envisageons la taxe qu’au niveau européen, afin de ne pas accabler encore les agriculteurs français. Cette position – vous le savez – est juste, pratique, opérationnelle ; elle permettra à la France de tenir ses engagements.

Les agriculteurs comptent sur le réalisme dont vous avez su faire montre par le passé ; ce réalisme saura faire prévaloir une option plus opérationnelle, et donc plus efficace.

Mme Sophie Primas et M. René-Paul Savary applaudissent.

Applaudissements sur des travées des groupes UC et Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Puisque mes collègues ont largement développé le fond, je vais revenir sur la forme.

Avec mes collègues rapporteurs Pascal Martin et Christine Lavarde, nous avons croisé les analyses de nos trois commissions et nous sommes parvenus à une conclusion : la méthode proposée pour la réduction des engrais azotés n’est pas optimale.

Si, dans deux ans, la trajectoire des émissions n’était pas tenue, dit en substance le Gouvernement aux agriculteurs, il envisagerait de mettre en place une redevance sur les engrais azotés.

Juridiquement – vous nous l’avez dit –, les effets normatifs induits sont limités ; politiquement, en revanche, le message est négatif : il s’agit d’un ultimatum qui traduit une nouvelle fois une méthode punitive plutôt qu’une méthode d’avenir, incitative et responsabilisante.

Au Sénat, nous œuvrons pour une écologie positive, partagée et fondée sur l’adhésion ; ainsi seulement pourrons-nous atteindre dans la durée les objectifs fixés.

Rappelons que les agriculteurs n’utilisent pas des engrais par plaisir : c’est un poste de charges important, et du travail supplémentaire. Ils sont les premiers à vouloir en réduire l’utilisation.

Privilégiant l’innovation sur l’injonction, l’engagement collectif sur la stigmatisation, nos commissions vous proposent, monsieur le ministre, la mise en place d’un plan d’accompagnement qui permettra d’atteindre les objectifs que vous avez établis en valorisant des solutions techniques qui existent, comme l’enfouissement ou la modification de certaines pratiques culturales.

Tout cela nécessite du conseil, de l’accompagnement et de la recherche ; les agriculteurs n’atteindront pas seuls les objectifs fixés ou, s’ils y arrivent, ce sera au prix de leur compétitivité. Une nouvelle taxe franco-française favoriserait forcément un afflux d’importations ; il faut absolument l’éviter.

Monsieur le ministre, plutôt qu’une nouvelle taxe, que dites-vous d’un plan Éco’Azot partenarial prévoyant des solutions opérationnelles et efficaces pour atteindre nos objectifs climatiques ?

N’envisageons la taxe qu’au niveau européen, afin de ne pas accabler encore les agriculteurs français. Cette position – vous le savez – est juste, pratique, opérationnelle ; elle permettra à la France de tenir ses engagements.

Les agriculteurs comptent sur le réalisme dont vous avez su faire montre par le passé ; ce réalisme saura faire prévaloir une option plus opérationnelle, et donc plus efficace.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

En intervenant maintenant, je considère que j’aurai défendu l’amendement du Gouvernement.

Sur ce sujet, il nous faut un débat apaisé. Nous devons tous avoir en tête que l’azote est la nourriture de la plante. Si l’on en met dans un champ, c’est parce qu’à défaut la plante n’aurait tout simplement pas de quoi se développer. Un agriculteur cherche à obtenir un résultat très précis : donner à la plante la bonne quantité d’azote – rares sont les plantes obèses, en effet.

Applaudissements sur des travées des groupes UC et Les Républicains.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

L’objectif n’est donc jamais d’en mettre trop : il est et a toujours été d’en mettre exactement la bonne quantité. À entendre les premières interventions sur l’article, on peut avoir le sentiment que l’azote est assimilé à d’autres produits et que son épandage ne serait dicté que par une recherche de la compétitivité à tout prix.

Tel n’est pas du tout le cas ! Si vous ne mettez pas d’azote, organique ou chimique, dans votre champ, la plante ne poussera pas. C’est ainsi qu’il arrive à certains amateurs, en connaissance de cause, de mettre des engrais dans leurs jardinières.

Ce dont il est question, deuxièmement, ce sont les engagements pris par la France, comme par tous les États membres, à l’échelle européenne. Dans cette affaire, nulle surtransposition au regard des objectifs que nous voulons atteindre n’est en cause : il s’agit bien des objectifs européens.

Le Gouvernement et le Sénat divergent sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs européens, mais je suis en tout cas particulièrement attentif à éviter toute forme de surtransposition. Les objectifs de réduction des émissions d’ammoniac ou de protoxyde d’azote sont des engagements européens auxquels tous les pays européens sont soumis.

J’en viens au troisième élément que je souhaite évoquer : l’amendement du Gouvernement visant à rétablir la disposition votée par l’Assemblée nationale n’a pas pour objet – j’y insiste – de mettre en place une redevance azote.

La rédaction proposée se borne à préciser que la mise en place d’une telle redevance ne pourra être « envisagée » que si, pendant deux années consécutives, on aura constaté que la trajectoire de baisse des émissions n’a pas été respectée et si aucune disposition n’a été prise à l’échelon européen. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, le Parlement pourra mettre en place une telle redevance.

Autrement dit, la rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale, avant modification par la commission du Sénat, ne dit pas du tout que le Gouvernement a la possibilité de créer une redevance ni qu’il le fera effectivement. Elle indique seulement que, si la trajectoire de baisse n’est pas respectée pendant deux années consécutives, le Parlement pourra se poser la question de mettre en place une telle redevance et, le cas échéant, voter cette disposition. En aucune manière – je le répète – le texte ne prévoit donc la mise en place d’une redevance.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

En intervenant maintenant, je considère que j’aurai défendu l’amendement du Gouvernement.

Sur ce sujet, il nous faut un débat apaisé. Nous devons tous avoir en tête que l’azote est la nourriture de la plante. Si l’on en met dans un champ, c’est parce qu’à défaut la plante n’aurait tout simplement pas de quoi se développer. Un agriculteur cherche à obtenir un résultat très précis : donner à la plante la bonne quantité d’azote – rares sont les plantes obèses, en effet.

Mme Anne-Catherine Loisier, rapporteure pour avis, le conteste.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Enfin, monsieur Jacquin, je souhaite vous répondre, car vous avez tenu des propos que je ne peux pas laisser passer. Vous avez dans la même phrase opposé le bio et le principe pollueur-payeur. Sous-entendu : d’un côté les producteurs bio, de l’autre côté les pollueurs. Arrêtons un peu !

Je crois profondément à la pertinence du bio. Mais que direz-vous à un éleveur de brebis du Quercy, dont l’élevage n’est certes pas bio, mais dont les troupeaux – je le dis au passage – sont les meilleurs amis des pompiers ? Que direz-vous à l’agriculteur qui pratique l’agriculture de conservation, dont les sols captent du CO2, mais qui est obligé de recourir à un désherbant pour ne pas retourner le sol ? Leur direz-vous qu’ils sont des pollueurs ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

L’objectif n’est donc jamais d’en mettre trop : il est et a toujours été d’en mettre exactement la bonne quantité. À entendre les premières interventions sur l’article, on peut avoir le sentiment que l’azote est assimilé à d’autres produits et que son épandage ne serait dicté que par une recherche de la compétitivité à tout prix.

Tel n’est pas du tout le cas ! Si vous ne mettez pas d’azote, organique ou chimique, dans votre champ, la plante ne poussera pas. C’est ainsi qu’il arrive à certains amateurs, en connaissance de cause, de mettre des engrais dans leurs jardinières.

Ce dont il est question, deuxièmement, ce sont les engagements pris par la France, comme par tous les États membres, à l’échelle européenne. Dans cette affaire, nulle surtransposition au regard des objectifs que nous voulons atteindre n’est en cause : il s’agit bien des objectifs européens.

Le Gouvernement et le Sénat divergent sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs européens, mais je suis en tout cas particulièrement attentif à éviter toute forme de surtransposition. Les objectifs de réduction des émissions d’ammoniac ou de protoxyde d’azote sont des engagements européens auxquels tous les pays européens sont soumis.

J’en viens au troisième élément que je souhaite évoquer : l’amendement du Gouvernement visant à rétablir la disposition votée par l’Assemblée nationale n’a pas pour objet – j’y insiste – de mettre en place une redevance azote.

La rédaction proposée se borne à préciser que la mise en place d’une telle redevance ne pourra être « envisagée » que si, pendant deux années consécutives, on aura constaté que la trajectoire de baisse des émissions n’a pas été respectée et si aucune disposition n’a été prise à l’échelon européen. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, le Parlement pourra mettre en place une telle redevance.

Autrement dit, la rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale, avant modification par la commission du Sénat, ne dit pas du tout que le Gouvernement a la possibilité de créer une redevance ni qu’il le fera effectivement. Elle indique seulement que, si la trajectoire de baisse n’est pas respectée pendant deux années consécutives, le Parlement pourra se poser la question de mettre en place une telle redevance et, le cas échéant, voter cette disposition. En aucune manière – je le répète – le texte ne prévoit donc la mise en place d’une redevance.

Mme Anne-Catherine Loisier, rapporteure pour avis, le conteste.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Les bras m’en tombent…

Opposer les agricultures de la sorte – d’un côté, c’est blanc ; de l’autre, c’est noir –, c’est être complètement déconnecté de la réalité, et c’est se priver d’immenses opportunités. Comment comptez-vous capter le CO2 dans le sol si vous renoncez à l’agriculture de conservation ? Comment convaincrez-vous les agriculteurs de planter des haies pour faire du biocontrôle si vous leur répétez que leur action est insuffisante parce qu’elle ne colle pas en tout point à l’alpha et à l’oméga de la doctrine à laquelle vous croyez ? Vous n’y arriverez jamais !

Si nous voulons que notre pays recouvre l’autonomie protéique et arrête d’importer la déforestation sud-américaine, dont l’impact environnemental est encore bien supérieur à celui des activités que vous déplorez, il faut convaincre nos producteurs de grandes cultures de se tourner vers les protéines.

Et vous iriez dire à un producteur de protéines végétales ou à un agriculteur qui plante des haies qu’ils sont des pollueurs au motif qu’ils ne sont pas bio ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Enfin, monsieur Jacquin, je souhaite vous répondre, car vous avez tenu des propos que je ne peux pas laisser passer. Vous avez dans la même phrase opposé le bio et le principe pollueur-payeur. Sous-entendu : d’un côté les producteurs bio, de l’autre côté les pollueurs. Arrêtons un peu !

Je crois profondément à la pertinence du bio. Mais que direz-vous à un éleveur de brebis du Quercy, dont l’élevage n’est certes pas bio, mais dont les troupeaux – je le dis au passage – sont les meilleurs amis des pompiers ? Que direz-vous à l’agriculteur qui pratique l’agriculture de conservation, dont les sols captent du CO2, mais qui est obligé de recourir à un désherbant pour ne pas retourner le sol ? Leur direz-vous qu’ils sont des pollueurs ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Mes amis, on marche sur la tête !

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Les bras m’en tombent…

Opposer les agricultures de la sorte – d’un côté, c’est blanc ; de l’autre, c’est noir –, c’est être complètement déconnecté de la réalité, et c’est se priver d’immenses opportunités. Comment comptez-vous capter le CO2 dans le sol si vous renoncez à l’agriculture de conservation ? Comment convaincrez-vous les agriculteurs de planter des haies pour faire du biocontrôle si vous leur répétez que leur action est insuffisante parce qu’elle ne colle pas en tout point à l’alpha et à l’oméga de la doctrine à laquelle vous croyez ? Vous n’y arriverez jamais !

Si nous voulons que notre pays recouvre l’autonomie protéique et arrête d’importer la déforestation sud-américaine, dont l’impact environnemental est encore bien supérieur à celui des activités que vous déplorez, il faut convaincre nos producteurs de grandes cultures de se tourner vers les protéines.

Et vous iriez dire à un producteur de protéines végétales ou à un agriculteur qui plante des haies qu’ils sont des pollueurs au motif qu’ils ne sont pas bio ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Non, je ne caricature pas ; c’est strictement ce que vous avez dit.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Mes amis, on marche sur la tête !

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – M. Daniel Chasseing applaudit également.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je vous le dis très sereinement : je suis un fervent défenseur du bio, mais je suis aussi un fervent défenseur de l’agriculteur qui plante des haies, cultive des protéines ou se lance dans l’agriculture de conservation – même s’il utilise un désherbant, il capte du CO2 et, à ce titre, son apport environnemental est absolument considérable.

Arrêtez de les opposer !

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Non, je ne caricature pas ; c’est strictement ce que vous avez dit.

Mêmes mouvements.

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – M. Daniel Chasseing applaudit également.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je vous le dis très sereinement : je suis un fervent défenseur du bio, mais je suis aussi un fervent défenseur de l’agriculteur qui plante des haies, cultive des protéines ou se lance dans l’agriculture de conservation – même s’il utilise un désherbant, il capte du CO2 et, à ce titre, son apport environnemental est absolument considérable.

Arrêtez de les opposer !

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je vous remercie, monsieur le ministre, pour ce plaidoyer en faveur de la diversité de nos agricultures. Nous avons l’habitude de plaider cette cause, sans opposer les uns aux autres.

Je ferai trois remarques sur votre intervention, monsieur le ministre.

Tout d’abord, commentant la rédaction proposée par le Gouvernement, vous nous indiquez que la taxe pourra être mise en place par le Parlement au cas où les agriculteurs ne tiendraient pas leurs engagements pendant deux années consécutives.

Une telle disposition n’a rien de normatif, puisque sa mise en œuvre suppose qu’une nouvelle loi soit votée. Pardonnez-moi, mais c’est du bavardage…

Mêmes mouvements.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

En revanche, la solution que nous vous proposons – la mise en place d’un plan Éco’Azot concourant à la réduction des émissions par la formation et par l’investissement – est bel et bien normative. Elle me semble préférable : pour le coup, nous sommes, non pas dans le bavardage, mais dans l’action.

Ensuite, la disposition que vous proposez – le Parlement pourra, le cas échéant, mettre en place cette taxe si la trajectoire n’est pas tenue pendant deux années consécutives – s’appliquera y compris aux bons élèves qui réussiront à diminuer leur utilisation d’azote de manière draconienne. Autrement dit, les bons et les mauvais élèves seront indistinctement punis par la taxation. Or, contrairement à vous, nous ne sommes pas des adeptes de la punition collective.

Toute l’Europe, enfin, s’est engagée dans la lutte pour la diminution du recours aux engrais azotés et pour une meilleure utilisation de ces derniers. Si notre contribution à cet effort n’est en rien une surtransposition, il est clair et net que la taxe en est une.

Pour l’ensemble des raisons que je viens d’exposer, nous sommes donc défavorables à la rédaction proposée par le Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

Je vous remercie, monsieur le ministre, pour ce plaidoyer en faveur de la diversité de nos agricultures. Nous avons l’habitude de plaider cette cause, sans opposer les uns aux autres.

Je ferai trois remarques sur votre intervention, monsieur le ministre.

Tout d’abord, commentant la rédaction proposée par le Gouvernement, vous nous indiquez que la taxe pourra être mise en place par le Parlement au cas où les agriculteurs ne tiendraient pas leurs engagements pendant deux années consécutives.

Une telle disposition n’a rien de normatif, puisque sa mise en œuvre suppose qu’une nouvelle loi soit votée. Pardonnez-moi, mais c’est du bavardage…

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1321 rectifié, présenté par MM. Tissot et Bourgi, Mme Préville, MM. Antiste, Pla et Vaugrenard, Mmes G. Jourda et Bonnefoy, M. Michau, Mme de La Gontrie, M. Jomier, Mme Rossignol, M. Féraud et Mmes Meunier et Briquet, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Le paragraphe 4 de la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement est complété par un article L. 213-10-8–… ainsi rédigé :

« Art. L. 213 -10 -8 -…. – I. – Les personnes qui acquièrent des engrais minéraux azotés au sens du 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime sont assujetties à une redevance pour pollutions diffuses.

« II. – L’assiette de la redevance est la quantité d’azote contenue dans les produits mentionnés au I.

« III. – Le taux de la redevance est fixé à 0, 27 euro par kilogramme d’azote.

« IV. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. »

La parole est à M. Jean-Claude Tissot.

Debut de section - PermalienPhoto de Sophie Primas

En revanche, la solution que nous vous proposons – la mise en place d’un plan Éco’Azot concourant à la réduction des émissions par la formation et par l’investissement – est bel et bien normative. Elle me semble préférable : pour le coup, nous sommes, non pas dans le bavardage, mais dans l’action.

Ensuite, la disposition que vous proposez – le Parlement pourra, le cas échéant, mettre en place cette taxe si la trajectoire n’est pas tenue pendant deux années consécutives – s’appliquera y compris aux bons élèves qui réussiront à diminuer leur utilisation d’azote de manière draconienne. Autrement dit, les bons et les mauvais élèves seront indistinctement punis par la taxation. Or, contrairement à vous, nous ne sommes pas des adeptes de la punition collective.

Toute l’Europe, enfin, s’est engagée dans la lutte pour la diminution du recours aux engrais azotés et pour une meilleure utilisation de ces derniers. Si notre contribution à cet effort n’est en rien une surtransposition, il est clair et net que la taxe en est une.

Pour l’ensemble des raisons que je viens d’exposer, nous sommes donc défavorables à la rédaction proposée par le Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Avant de défendre cet amendement, je souhaite répondre à M. le ministre, ainsi qu’à nos collègues de droite. Ce n’est pas parce que nos visions de l’agriculture diffèrent que nous devons nous déchirer et nous stigmatiser les uns les autres.

Ces deux visions sont respectables ; il nous appartient d’en débattre calmement et sereinement. S’il est normal que la majorité s’exprime, permettez-nous, à tout le moins, de dire ce que nous avons à dire au sujet de l’agriculture.

Alors que la Convention citoyenne pour le climat a pointé le poids important des engrais de synthèse dans les émissions de gaz à effet de serre, alors que l’étude d’impact du présent projet de loi reconnaît la taxation des engrais azotés comme une des mesures les plus nécessaires et les plus structurantes en la matière, le texte que nous examinons aujourd’hui est loin d’être à la hauteur des enjeux.

En effet, malgré les recommandations de plusieurs institutions telles que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou, à l’échelon français, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), il n’existe pas de taxe spécifique sur l’utilisation d’engrais azotés de synthèse.

Nous sommes pourtant le premier pays consommateur d’engrais de synthèse, dont notre collègue Angèle Préville a brillamment démontré l’impact environnemental majeur : émissions de protoxyde d’azote, dégradation de la qualité de l’air, pollution aux nitrates de l’eau, tristement connue sous le nom de pollution aux algues vertes – ce n’est pas un jugement, mais un simple constat –, sans parler des risques et des accidents industriels, dont la fréquence et la dangerosité ont été rappelées dans un récent rapport commandé par votre gouvernement, monsieur le ministre, sur la gestion des risques liés à la présence d’ammonitrates dans les ports maritimes et fluviaux – c’est, là encore, un simple constat.

Dans ce contexte, nous ne nous laissons pas influencer par votre amendement n° 2177, monsieur le ministre, par lequel vous essayez de recentrer le débat sur les émissions d’ammoniac, qui sont – vous le savez – principalement dues à l’élevage – je suis moi-même éleveur – et non aux engrais.

Ainsi le présent amendement tend-il à créer une redevance sur l’azote de synthèse. Je tiens à indiquer clairement, dès la présentation de cet amendement, qu’il ne s’agit pas d’une mesure visant à pénaliser les agriculteurs, mais plutôt d’une incitation à la transition agroécologique.

En effet, les recettes d’une telle redevance devront être entièrement réaffectées aux agriculteurs et agricultrices afin d’accompagner financièrement le développement des substituts aux engrais azotés de synthèse – vous aussi souhaitez un tel développement, monsieur le ministre –, telles que les cultures de légumineuses diversifiées ou la déspécialisation des zones agricoles par le redéploiement des systèmes d’élevage herbagers.

Cette ressource financière pourra en outre faire office de compensation au titre des dépenses importantes engagées par les collectivités dans le traitement des eaux polluées par les engrais azotés – ne disposant que d’un chiffre européen, et non d’un chiffre français, je ne me risquerai pas à donner une estimation du coût de ce traitement.

Les répercussions de l’usage des engrais azotés sur notre environnement, sur notre biodiversité, sur la santé de nos agriculteurs exigent une réponse forte telle que l’instauration de la présente redevance incitative.

La réduction de l’utilisation des engrais azotés s’inscrit pleinement dans la transformation de notre agriculture vers un modèle raisonné et vertueux.

Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2035 rectifié bis, présenté par Mme Rossignol, M. Bourgi, Mme M. Filleul, MM. Pla et Tissot, Mme Jasmin, M. Féraud, Mme Van Heghe, M. Marie, Mmes Le Houerou, Poumirol et Meunier, M. Kerrouche, Mme Bonnefoy et M. Cozic, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Le paragraphe 4 de la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement est complété par un article L. 213-10-8-… ainsi rédigé :

« Art. L. 213 -10 -8 -…. – I. – Les personnes, à l’exception de celles qui exercent une activité professionnelle relevant du 1° du II de l’article L. 254-1 ou du II de l’article L. 254-6 du code rural et de la pêche maritime, qui acquièrent une matière fertilisante mentionnée au sens du 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime contenant de l’azote sous forme minérale de synthèse sont assujetties à une redevance pour pollutions diffuses.

« II. – L’assiette de la redevance est la masse d’azote sous forme minérale de synthèse contenue dans les produits mentionnés au I.

« III. – Le taux de la redevance est fixé à 27 centimes d’euros par kilogramme d’azote.

« IV. – La redevance sur une matière fertilisante contenant de l’azote sous forme minérale de synthèse mentionnée au 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime est exigible à compter du 1er janvier 2022.

« V. Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. »

La parole est à Mme Martine Filleul.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1321 rectifié, présenté par MM. Tissot et Bourgi, Mme Préville, MM. Antiste, Pla et Vaugrenard, Mmes G. Jourda et Bonnefoy, M. Michau, Mme de La Gontrie, M. Jomier, Mme Rossignol, M. Féraud et Mmes Meunier et Briquet, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Le paragraphe 4 de la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement est complété par un article L. 213-10-8–… ainsi rédigé :

« Art. L. 213 -10 -8 -…. – I. – Les personnes qui acquièrent des engrais minéraux azotés au sens du 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime sont assujetties à une redevance pour pollutions diffuses.

« II. – L’assiette de la redevance est la quantité d’azote contenue dans les produits mentionnés au I.

« III. – Le taux de la redevance est fixé à 0, 27 euro par kilogramme d’azote.

« IV. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. »

La parole est à M. Jean-Claude Tissot.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Filleul

Cet amendement déposé par Mme Rossignol vise à créer une redevance pour pollutions diffuses sur les engrais azotés très émetteurs de gaz à effet de serre.

Déjà déposé en première lecture à l’Assemblée nationale, il tend à reprendre une disposition issue de la proposition de loi pour une vraie loi climat.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Avant de défendre cet amendement, je souhaite répondre à M. le ministre, ainsi qu’à nos collègues de droite. Ce n’est pas parce que nos visions de l’agriculture diffèrent que nous devons nous déchirer et nous stigmatiser les uns les autres.

Ces deux visions sont respectables ; il nous appartient d’en débattre calmement et sereinement. S’il est normal que la majorité s’exprime, permettez-nous, à tout le moins, de dire ce que nous avons à dire au sujet de l’agriculture.

Alors que la Convention citoyenne pour le climat a pointé le poids important des engrais de synthèse dans les émissions de gaz à effet de serre, alors que l’étude d’impact du présent projet de loi reconnaît la taxation des engrais azotés comme une des mesures les plus nécessaires et les plus structurantes en la matière, le texte que nous examinons aujourd’hui est loin d’être à la hauteur des enjeux.

En effet, malgré les recommandations de plusieurs institutions telles que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou, à l’échelon français, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), il n’existe pas de taxe spécifique sur l’utilisation d’engrais azotés de synthèse.

Nous sommes pourtant le premier pays consommateur d’engrais de synthèse, dont notre collègue Angèle Préville a brillamment démontré l’impact environnemental majeur : émissions de protoxyde d’azote, dégradation de la qualité de l’air, pollution aux nitrates de l’eau, tristement connue sous le nom de pollution aux algues vertes – ce n’est pas un jugement, mais un simple constat –, sans parler des risques et des accidents industriels, dont la fréquence et la dangerosité ont été rappelées dans un récent rapport commandé par votre gouvernement, monsieur le ministre, sur la gestion des risques liés à la présence d’ammonitrates dans les ports maritimes et fluviaux – c’est, là encore, un simple constat.

Dans ce contexte, nous ne nous laissons pas influencer par votre amendement n° 2177, monsieur le ministre, par lequel vous essayez de recentrer le débat sur les émissions d’ammoniac, qui sont – vous le savez – principalement dues à l’élevage – je suis moi-même éleveur – et non aux engrais.

Ainsi le présent amendement tend-il à créer une redevance sur l’azote de synthèse. Je tiens à indiquer clairement, dès la présentation de cet amendement, qu’il ne s’agit pas d’une mesure visant à pénaliser les agriculteurs, mais plutôt d’une incitation à la transition agroécologique.

En effet, les recettes d’une telle redevance devront être entièrement réaffectées aux agriculteurs et agricultrices afin d’accompagner financièrement le développement des substituts aux engrais azotés de synthèse – vous aussi souhaitez un tel développement, monsieur le ministre –, telles que les cultures de légumineuses diversifiées ou la déspécialisation des zones agricoles par le redéploiement des systèmes d’élevage herbagers.

Cette ressource financière pourra en outre faire office de compensation au titre des dépenses importantes engagées par les collectivités dans le traitement des eaux polluées par les engrais azotés – ne disposant que d’un chiffre européen, et non d’un chiffre français, je ne me risquerai pas à donner une estimation du coût de ce traitement.

Les répercussions de l’usage des engrais azotés sur notre environnement, sur notre biodiversité, sur la santé de nos agriculteurs exigent une réponse forte telle que l’instauration de la présente redevance incitative.

La réduction de l’utilisation des engrais azotés s’inscrit pleinement dans la transformation de notre agriculture vers un modèle raisonné et vertueux.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2177, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Afin d’atteindre l’objectif de réduction de 13 % des émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005 et l’objectif de réduction de 15 % des émissions de protoxyde d’azote en 2030 par rapport à 2015, il est envisagé de mettre en place une redevance sur les engrais azotés minéraux si les objectifs annuels de réduction de ces émissions fixés en application de l’article 63 ne sont pas atteints pendant deux années consécutives et sous réserve de l’absence de dispositions équivalentes dans le droit de l’Union européenne.

Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement présente au Parlement un rapport analysant les conditions, notamment de taux, d’assiette et d’affectation des recettes à la transition agroécologique, dans lesquelles cette redevance pourrait être instaurée afin de permettre une mise en conformité rapide à la trajectoire de réduction de ces émissions. Ce rapport étudie notamment l’opportunité de fixer des taux différenciés en fonction des facteurs d’émission d’ammoniac des différents types d’engrais. Il établit un inventaire des technologies et des outils d’aide à la décision et à l’exploitation, ainsi que la liste des financements publics destinés à la recherche, à l’acquisition de matériel, à la formation, à l’accompagnement et, plus largement, à toute démarche permettant la réduction des quantités d’engrais azotés minéraux utilisées, tant pour la promotion de leur utilisation raisonnée que pour le changement des pratiques culturales. Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et de la mise en œuvre de certificats d’économies d’engrais azotés, en conformité avec la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote.

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2035 rectifié bis, présenté par Mme Rossignol, M. Bourgi, Mme M. Filleul, MM. Pla et Tissot, Mme Jasmin, M. Féraud, Mme Van Heghe, M. Marie, Mmes Le Houerou, Poumirol et Meunier, M. Kerrouche, Mme Bonnefoy et M. Cozic, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Le paragraphe 4 de la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement est complété par un article L. 213-10-8-… ainsi rédigé :

« Art. L. 213 -10 -8 -…. – I. – Les personnes, à l’exception de celles qui exercent une activité professionnelle relevant du 1° du II de l’article L. 254-1 ou du II de l’article L. 254-6 du code rural et de la pêche maritime, qui acquièrent une matière fertilisante mentionnée au sens du 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime contenant de l’azote sous forme minérale de synthèse sont assujetties à une redevance pour pollutions diffuses.

« II. – L’assiette de la redevance est la masse d’azote sous forme minérale de synthèse contenue dans les produits mentionnés au I.

« III. – Le taux de la redevance est fixé à 27 centimes d’euros par kilogramme d’azote.

« IV. – La redevance sur une matière fertilisante contenant de l’azote sous forme minérale de synthèse mentionnée au 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime est exigible à compter du 1er janvier 2022.

« V. Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. »

La parole est à Mme Martine Filleul.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Il est défendu, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Martine Filleul

Cet amendement déposé par Mme Rossignol vise à créer une redevance pour pollutions diffuses sur les engrais azotés très émetteurs de gaz à effet de serre.

Déjà déposé en première lecture à l’Assemblée nationale, il tend à reprendre une disposition issue de la proposition de loi pour une vraie loi climat.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2177, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Rédiger ainsi cet article :

Afin d’atteindre l’objectif de réduction de 13 % des émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005 et l’objectif de réduction de 15 % des émissions de protoxyde d’azote en 2030 par rapport à 2015, il est envisagé de mettre en place une redevance sur les engrais azotés minéraux si les objectifs annuels de réduction de ces émissions fixés en application de l’article 63 ne sont pas atteints pendant deux années consécutives et sous réserve de l’absence de dispositions équivalentes dans le droit de l’Union européenne.

Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement présente au Parlement un rapport analysant les conditions, notamment de taux, d’assiette et d’affectation des recettes à la transition agroécologique, dans lesquelles cette redevance pourrait être instaurée afin de permettre une mise en conformité rapide à la trajectoire de réduction de ces émissions. Ce rapport étudie notamment l’opportunité de fixer des taux différenciés en fonction des facteurs d’émission d’ammoniac des différents types d’engrais. Il établit un inventaire des technologies et des outils d’aide à la décision et à l’exploitation, ainsi que la liste des financements publics destinés à la recherche, à l’acquisition de matériel, à la formation, à l’accompagnement et, plus largement, à toute démarche permettant la réduction des quantités d’engrais azotés minéraux utilisées, tant pour la promotion de leur utilisation raisonnée que pour le changement des pratiques culturales. Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et de la mise en œuvre de certificats d’économies d’engrais azotés, en conformité avec la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote.

La parole est à M. le ministre.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Nous abordons l’épineux sujet – c’est le moins que l’on puisse dire – des engrais azotés, sur lequel la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a pris une position claire, en concertation étroite avec la commission des affaires économiques et en lien avec la commission des finances.

Les amendements n° 1321 rectifié et 2035 rectifié bis sont contraires à la position de la commission. En effet, celle-ci a préféré une logique d’accompagnement à une logique de taxation, cette dernière logique ne présentant que des inconvénients sur le plan de la compétitivité comme sur celui de l’empreinte carbone de notre agriculture.

L’article 62, dans sa rédaction initiale, et les dispositions que les amendements précités tendent à introduire dans le texte ne tiennent pas suffisamment compte de l’absence d’élasticité-prix de la demande d’engrais. À défaut d’alternative, les agriculteurs continueront à utiliser ces engrais azotés pour maintenir leurs rendements. Leur compétitivité-prix s’en trouvera donc dégradée, ce qu’ils ne pourront compenser par des hausses de prix, sauf à perdre les consommateurs français, en particulier les plus modestes.

En contrepartie, les Français se tourneront vers des produits moins chers, donc souvent issus d’importations, ce qui ne participe pas à la maîtrise de l’empreinte carbone de notre alimentation.

En outre, en l’absence d’alternative, les agriculteurs continueront à utiliser ces engrais. L’impact environnemental d’une telle mesure sera donc faible à court et à moyen terme.

Compte tenu de ces contradictions, la commission a prévu la mise en place d’un plan d’accompagnement de la réduction de l’usage des engrais azotés, le plan Éco’Azot, sur le modèle de ce qui a été fait pour les produits phytopharmaceutiques. C’est une garantie pour la compétitivité de notre agriculture et pour sa capacité à opérer la transition.

En conséquence, j’émets un avis défavorable sur les amendements n° 1321 rectifié et 2035 rectifié bis. Ils ont en effet pour objet la création à court terme d’une redevance pour pollutions diffuses, mais le lien n’est pas fait avec le respect des objectifs de réduction des émissions de protoxyde d’azote et d’ammoniac, ce qui me paraît brutal.

J’en viens à l’amendement n° 2177 du Gouvernement. Monsieur le ministre, je m’interroge. Le Sénat vous propose une voie de sortie par le haut pour cet article qui, en l’état, ne contente personne : ni les associations de protection de l’environnement, ni certaines forces politiques – les dispositions que nos collègues souhaitent introduire par voie d’amendement en témoignent –, ni les professionnels de l’agriculture. Dans ces conditions, je ne comprends pas pourquoi le Gouvernement ne saisit pas la main que nous lui tendons.

Je ne peux qu’émettre un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Il est défendu, madame la présidente.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Avis défavorable sur ces deux amendements, au bénéfice de l’amendement du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Nous abordons l’épineux sujet – c’est le moins que l’on puisse dire – des engrais azotés, sur lequel la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a pris une position claire, en concertation étroite avec la commission des affaires économiques et en lien avec la commission des finances.

Les amendements n° 1321 rectifié et 2035 rectifié bis sont contraires à la position de la commission. En effet, celle-ci a préféré une logique d’accompagnement à une logique de taxation, cette dernière logique ne présentant que des inconvénients sur le plan de la compétitivité comme sur celui de l’empreinte carbone de notre agriculture.

L’article 62, dans sa rédaction initiale, et les dispositions que les amendements précités tendent à introduire dans le texte ne tiennent pas suffisamment compte de l’absence d’élasticité-prix de la demande d’engrais. À défaut d’alternative, les agriculteurs continueront à utiliser ces engrais azotés pour maintenir leurs rendements. Leur compétitivité-prix s’en trouvera donc dégradée, ce qu’ils ne pourront compenser par des hausses de prix, sauf à perdre les consommateurs français, en particulier les plus modestes.

En contrepartie, les Français se tourneront vers des produits moins chers, donc souvent issus d’importations, ce qui ne participe pas à la maîtrise de l’empreinte carbone de notre alimentation.

En outre, en l’absence d’alternative, les agriculteurs continueront à utiliser ces engrais. L’impact environnemental d’une telle mesure sera donc faible à court et à moyen terme.

Compte tenu de ces contradictions, la commission a prévu la mise en place d’un plan d’accompagnement de la réduction de l’usage des engrais azotés, le plan Éco’Azot, sur le modèle de ce qui a été fait pour les produits phytopharmaceutiques. C’est une garantie pour la compétitivité de notre agriculture et pour sa capacité à opérer la transition.

En conséquence, j’émets un avis défavorable sur les amendements n° 1321 rectifié et 2035 rectifié bis. Ils ont en effet pour objet la création à court terme d’une redevance pour pollutions diffuses, mais le lien n’est pas fait avec le respect des objectifs de réduction des émissions de protoxyde d’azote et d’ammoniac, ce qui me paraît brutal.

J’en viens à l’amendement n° 2177 du Gouvernement. Monsieur le ministre, je m’interroge. Le Sénat vous propose une voie de sortie par le haut pour cet article qui, en l’état, ne contente personne : ni les associations de protection de l’environnement, ni certaines forces politiques – les dispositions que nos collègues souhaitent introduire par voie d’amendement en témoignent –, ni les professionnels de l’agriculture. Dans ces conditions, je ne comprends pas pourquoi le Gouvernement ne saisit pas la main que nous lui tendons.

Je ne peux qu’émettre un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Olivier Jacquin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

M. Olivier Jacquin. Monsieur le ministre, j’ai remarqué que, de temps en temps, vous choisissiez une cible dans nos rangs – Joël Labbé, qui en a l’habitude, pourrait presque porter une cible de tir sur le torse.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Avis défavorable sur ces deux amendements, au bénéfice de l’amendement du Gouvernement.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Olivier Jacquin, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Merci, donc, de m’honorer à mon tour de la sorte. Votre capacité à extraire un mot d’un propos pour le caricaturer est connue, comme votre amour de la politique, et je sais que vous êtes joueur ; vous me permettrez donc de corriger certaines des remarques que vous m’avez adressées.

Tout mon propos – le compte rendu intégral de séance l’attestera – tendait à dire qu’il ne faut pas opposer entre elles les différentes agricultures.

Intervenant plus volontiers, d’ordinaire, sur les sujets du titre III, « Se déplacer », je trouve que le débat relatif aux transporteurs, notamment aux camionneurs et aux exonérations de taxe sur le gazole non routier (GNR), ressemble assez à celui qui porte sur l’agriculture conventionnelle et les autres types d’agriculture, dont l’agriculture biologique.

Mon propos, donc, visait à rappeler l’importance du principe pollueur-payeur, qui devrait figurer partout dans ce projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique. Or l’application de ce principe – j’ai fait référence à notre débat d’hier sur les externalités positives et négatives de l’agriculture – doit prendre en compte toutes les pollutions. Défendant une position nuancée, je n’ai pas ciblé directement l’agriculture conventionnelle.

Je présenterai d’ailleurs ultérieurement un amendement tendant à assurer un équilibre entre les différentes agricultures. Si votre amendement n° 2177 était adopté, il faudrait notamment veiller à ce que les éventuelles redevances ne soient pas versées au budget général, mais reviennent spécifiquement à l’agriculture.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

M. Olivier Jacquin. Monsieur le ministre, j’ai remarqué que, de temps en temps, vous choisissiez une cible dans nos rangs – Joël Labbé, qui en a l’habitude, pourrait presque porter une cible de tir sur le torse.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

L’amendement du Gouvernement, qui tend à supprimer le plan Éco’Azot, ne nous convainc pas nous non plus.

Monsieur le ministre, vous faites référence au plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prépa). Cela fait maintenant cinq ans – je pourrais le démontrer, chiffres à l’appui – que l’inefficacité de ce plan dans la lutte pour la baisse des émissions de polluants est avérée.

Le plan d’action sur les matériels d’épandage de 2021 ne concerne que l’épandage des effluents d’élevage, et non celui des engrais de synthèse.

Le plan Éco’Azot proposé est donc plus ambitieux que l’article, relativement vide, que le Gouvernement entend rétablir.

Si ce plan est certes moins ambitieux que la création d’une redevance, celle-ci est seulement « envisagée » dans la rédaction proposée par le Gouvernement.

Idéalement, il faudrait à la fois créer une telle redevance et assortir ce plan Éco’Azot de mesures d’accompagnement plus fortes.

Nous devons aujourd’hui réduire notre consommation à la source, car le coût climatique du recours aux engrais azotés est considérable, y compris à l’étape de leur production : il faut l’équivalent en gaz d’un kilogramme de pétrole pour produire un kilogramme d’azote. Quant à l’épandage d’engrais azotés proprement dit, il est responsable d’environ 42 % des émissions de protoxyde d’azote du secteur agricole. Or la rédaction proposée par le Gouvernement ne permet pas une telle réduction.

Le plan Éco’Azot ne garantit rien, certes, mais, s’il est doté d’une gouvernance adéquate, ce dispositif permettra du moins de faire un pas en avant. Bien qu’il demeure insuffisant à nos yeux, nous estimons préférable d’en voter le maintien ; c’est ce que nous allons faire.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Merci, donc, de m’honorer à mon tour de la sorte. Votre capacité à extraire un mot d’un propos pour le caricaturer est connue, comme votre amour de la politique, et je sais que vous êtes joueur ; vous me permettrez donc de corriger certaines des remarques que vous m’avez adressées.

Tout mon propos – le compte rendu intégral de séance l’attestera – tendait à dire qu’il ne faut pas opposer entre elles les différentes agricultures.

Intervenant plus volontiers, d’ordinaire, sur les sujets du titre III, « Se déplacer », je trouve que le débat relatif aux transporteurs, notamment aux camionneurs et aux exonérations de taxe sur le gazole non routier (GNR), ressemble assez à celui qui porte sur l’agriculture conventionnelle et les autres types d’agriculture, dont l’agriculture biologique.

Mon propos, donc, visait à rappeler l’importance du principe pollueur-payeur, qui devrait figurer partout dans ce projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique. Or l’application de ce principe – j’ai fait référence à notre débat d’hier sur les externalités positives et négatives de l’agriculture – doit prendre en compte toutes les pollutions. Défendant une position nuancée, je n’ai pas ciblé directement l’agriculture conventionnelle.

Je présenterai d’ailleurs ultérieurement un amendement tendant à assurer un équilibre entre les différentes agricultures. Si votre amendement n° 2177 était adopté, il faudrait notamment veiller à ce que les éventuelles redevances ne soient pas versées au budget général, mais reviennent spécifiquement à l’agriculture.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

L’amendement du Gouvernement, qui tend à supprimer le plan Éco’Azot, ne nous convainc pas nous non plus.

Monsieur le ministre, vous faites référence au plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (Prépa). Cela fait maintenant cinq ans – je pourrais le démontrer, chiffres à l’appui – que l’inefficacité de ce plan dans la lutte pour la baisse des émissions de polluants est avérée.

Le plan d’action sur les matériels d’épandage de 2021 ne concerne que l’épandage des effluents d’élevage, et non celui des engrais de synthèse.

Le plan Éco’Azot proposé est donc plus ambitieux que l’article, relativement vide, que le Gouvernement entend rétablir.

Si ce plan est certes moins ambitieux que la création d’une redevance, celle-ci est seulement « envisagée » dans la rédaction proposée par le Gouvernement.

Idéalement, il faudrait à la fois créer une telle redevance et assortir ce plan Éco’Azot de mesures d’accompagnement plus fortes.

Nous devons aujourd’hui réduire notre consommation à la source, car le coût climatique du recours aux engrais azotés est considérable, y compris à l’étape de leur production : il faut l’équivalent en gaz d’un kilogramme de pétrole pour produire un kilogramme d’azote. Quant à l’épandage d’engrais azotés proprement dit, il est responsable d’environ 42 % des émissions de protoxyde d’azote du secteur agricole. Or la rédaction proposée par le Gouvernement ne permet pas une telle réduction.

Le plan Éco’Azot ne garantit rien, certes, mais, s’il est doté d’une gouvernance adéquate, ce dispositif permettra du moins de faire un pas en avant. Bien qu’il demeure insuffisant à nos yeux, nous estimons préférable d’en voter le maintien ; c’est ce que nous allons faire.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2303, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 6, seconde phrase

Après le mot :

établit

insérer les mots :

un inventaire des technologies ainsi que

La parole est à M. le rapporteur.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2303, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 6, seconde phrase

Après le mot :

établit

insérer les mots :

un inventaire des technologies ainsi que

La parole est à M. le rapporteur.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de six amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1917 rectifié, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 8

Remplacer cet alinéa par six alinéas ainsi rédigés :

II. – Le paragraphe 4 de la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement est complété par un article L. 213-10-8-… ainsi rédigé :

« Art. L. 213 -10 -8 -…. – I. – Les personnes qui acquièrent des engrais minéraux azotés au sens du 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime sont assujetties à une redevance pour pollutions diffuses.

« II. – L’assiette de la redevance est la quantité d’azote contenue dans les produits mentionnés au I.

« III. – Le taux de la redevance est fixé à 0, 09 euro par kilogramme d’azote.

« IV. – La redevance sur l’acquisition d’engrais minéraux azotés mentionnée au 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime est exigible à compter du 1er janvier 2023.

« V. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. »

II. – Alinéa 9

Remplacer cet alinéa par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Le Gouvernement présente au Parlement, dans un délai d’un an, un rapport analysant les conditions de mise en œuvre de la redevance sur l’acquisition d’engrais minéraux azotés, de la progressivité de sa trajectoire, et de l’affectation des recettes à la transition agroécologique. Il étudie également la possibilité de son instauration dans le droit de l’Union européenne. Le rapport étudie l’impact économique, social et environnemental de la création de cette redevance. Il étudie son articulation avec la stratégie nationale sur les protéines végétales, et le programme Ambition bio 2022. Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et de la mise en œuvre de certificats d’économies d’engrais azotés, ainsi que de la mise en place, en lien, notamment, avec les agences de l’eau, de mesures d’accompagnement et de paiements pour services environnementaux, permettant de rémunérer les pratiques agronomiques vertueuses sur le plan de la réduction de la fertilisation azotée minérale. Il étudie enfin le renforcement de l’accompagnement aux changements de pratiques systémiques des agriculteurs via la formation.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

La fertilisation azotée est à l’origine de 42 % des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture. Et pour cause ! Le surplus d’azote non consommé par la plante retourne dans l’atmosphère, principalement sous forme de protoxyde d’azote, dont le pouvoir de réchauffement est 298 fois – pas 300 fois, certes – supérieur à celui du CO2.

Afin de respecter l’engagement de la France à parvenir à la neutralité carbone sur son territoire en 2050, les émissions de protoxyde d’azote devront être réduites de manière draconienne.

La taxation constitue un levier pour réduire l’utilisation de ces engrais azotés – la Convention citoyenne pour le climat l’avait d’ailleurs identifiée comme telle. Il importe toutefois de manier cet outil avec précaution en l’assortissant de très fortes mesures d’accompagnement.

Cet amendement vise donc à instaurer une redevance sur l’azote de synthèse. Pour limiter l’impact de cette taxation sur le revenu des agriculteurs, nous proposons qu’elle s’applique tout d’abord à un taux relativement faible, de 0, 09 euro par kilogramme d’azote, et n’entre en vigueur qu’en 2023. Cette échéance tient compte de l’urgence de la situation climatique tout en accordant un temps d’anticipation aux agriculteurs.

Par cet amendement, nous proposons également que le principe de cette taxe soit fortement porté par la France à l’échelon européen, et ce afin d’éviter les distorsions de concurrence. Pour autant, nous ne devons pas attendre que l’Europe agisse pour créer cette taxe, comme l’a proposé la commission. Les néonicotinoïdes l’ont montré : une décision prise en France peut entraîner toute l’Europe. Ne nous privons pas de ce rôle de précurseur.

Pour ce qui est par ailleurs des mesures d’accompagnement, nous estimons qu’elles doivent être fortement soutenues d’un point de vue financier. Ainsi, comme l’a indiqué notre collègue Olivier Jacquin, l’intégralité des ressources issues de cette redevance devrait-elle être affectée à l’accompagnement des agriculteurs.

Cet accompagnement doit passer par l’animation territoriale et par la formation. S’il est bien mené, le plan Éco’Azot introduit dans le projet de loi par la commission peut, à cet égard, présenter un intérêt. Cela suppose toutefois qu’il ne soit pas galvaudé comme l’est aujourd’hui le plan Écophyto.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1354 rectifié, présenté par MM. Jacquin, Pla et Devinaz, Mme Conway-Mouret, MM. Michau, Antiste, P. Joly et Todeschini, Mmes Rossignol et Bonnefoy, MM. Tissot, Kerrouche et Raynal et Mmes Briquet et Monier, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

En parallèle, l’accompagnement des filières agricoles en faveur de la transition agroécologique est renforcé.

La parole est à M. Olivier Jacquin.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de six amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1917 rectifié, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 8

Remplacer cet alinéa par six alinéas ainsi rédigés :

II. – Le paragraphe 4 de la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement est complété par un article L. 213-10-8-… ainsi rédigé :

« Art. L. 213 -10 -8 -…. – I. – Les personnes qui acquièrent des engrais minéraux azotés au sens du 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime sont assujetties à une redevance pour pollutions diffuses.

« II. – L’assiette de la redevance est la quantité d’azote contenue dans les produits mentionnés au I.

« III. – Le taux de la redevance est fixé à 0, 09 euro par kilogramme d’azote.

« IV. – La redevance sur l’acquisition d’engrais minéraux azotés mentionnée au 1° de l’article L. 255-1 du code rural et de la pêche maritime est exigible à compter du 1er janvier 2023.

« V. – Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article. »

II. – Alinéa 9

Remplacer cet alinéa par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Le Gouvernement présente au Parlement, dans un délai d’un an, un rapport analysant les conditions de mise en œuvre de la redevance sur l’acquisition d’engrais minéraux azotés, de la progressivité de sa trajectoire, et de l’affectation des recettes à la transition agroécologique. Il étudie également la possibilité de son instauration dans le droit de l’Union européenne. Le rapport étudie l’impact économique, social et environnemental de la création de cette redevance. Il étudie son articulation avec la stratégie nationale sur les protéines végétales, et le programme Ambition bio 2022. Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et de la mise en œuvre de certificats d’économies d’engrais azotés, ainsi que de la mise en place, en lien, notamment, avec les agences de l’eau, de mesures d’accompagnement et de paiements pour services environnementaux, permettant de rémunérer les pratiques agronomiques vertueuses sur le plan de la réduction de la fertilisation azotée minérale. Il étudie enfin le renforcement de l’accompagnement aux changements de pratiques systémiques des agriculteurs via la formation.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Cet amendement tend à garantir que toute éventuelle redevance mise en place par le Gouvernement serait affectée au soutien des filières agricoles, notamment pour accompagner les investissements en faveur de la transition agroécologique.

Monsieur le ministre, vous connaissez cet amendement : il vous a été présenté dans les mêmes termes à l’Assemblée nationale, par Dominique Potier.

Je suis très curieux d’entendre l’avis de M. le rapporteur sur cet amendement de bon sens, qui vise à garantir l’usage vertueux des recettes de la redevance, dont on évitera ainsi qu’elle soit une taxe punitive pour les agriculteurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

La fertilisation azotée est à l’origine de 42 % des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture. Et pour cause ! Le surplus d’azote non consommé par la plante retourne dans l’atmosphère, principalement sous forme de protoxyde d’azote, dont le pouvoir de réchauffement est 298 fois – pas 300 fois, certes – supérieur à celui du CO2.

Afin de respecter l’engagement de la France à parvenir à la neutralité carbone sur son territoire en 2050, les émissions de protoxyde d’azote devront être réduites de manière draconienne.

La taxation constitue un levier pour réduire l’utilisation de ces engrais azotés – la Convention citoyenne pour le climat l’avait d’ailleurs identifiée comme telle. Il importe toutefois de manier cet outil avec précaution en l’assortissant de très fortes mesures d’accompagnement.

Cet amendement vise donc à instaurer une redevance sur l’azote de synthèse. Pour limiter l’impact de cette taxation sur le revenu des agriculteurs, nous proposons qu’elle s’applique tout d’abord à un taux relativement faible, de 0, 09 euro par kilogramme d’azote, et n’entre en vigueur qu’en 2023. Cette échéance tient compte de l’urgence de la situation climatique tout en accordant un temps d’anticipation aux agriculteurs.

Par cet amendement, nous proposons également que le principe de cette taxe soit fortement porté par la France à l’échelon européen, et ce afin d’éviter les distorsions de concurrence. Pour autant, nous ne devons pas attendre que l’Europe agisse pour créer cette taxe, comme l’a proposé la commission. Les néonicotinoïdes l’ont montré : une décision prise en France peut entraîner toute l’Europe. Ne nous privons pas de ce rôle de précurseur.

Pour ce qui est par ailleurs des mesures d’accompagnement, nous estimons qu’elles doivent être fortement soutenues d’un point de vue financier. Ainsi, comme l’a indiqué notre collègue Olivier Jacquin, l’intégralité des ressources issues de cette redevance devrait-elle être affectée à l’accompagnement des agriculteurs.

Cet accompagnement doit passer par l’animation territoriale et par la formation. S’il est bien mené, le plan Éco’Azot introduit dans le projet de loi par la commission peut, à cet égard, présenter un intérêt. Cela suppose toutefois qu’il ne soit pas galvaudé comme l’est aujourd’hui le plan Écophyto.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1103 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 8

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Parallèlement, le soutien à la recherche, à la diffusion et à la mise en pratique par les agriculteurs de méthodes et de techniques permettant de limiter le recours aux engrais azotés minéraux est renforcé.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1354 rectifié, présenté par MM. Jacquin, Pla et Devinaz, Mme Conway-Mouret, MM. Michau, Antiste, P. Joly et Todeschini, Mmes Rossignol et Bonnefoy, MM. Tissot, Kerrouche et Raynal et Mmes Briquet et Monier, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

En parallèle, l’accompagnement des filières agricoles en faveur de la transition agroécologique est renforcé.

La parole est à M. Olivier Jacquin.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

M. Gérard Lahellec. Il est toujours rassurant de constater que subsistent encore, au sein de notre Haute Assemblée, des jardiniers de l’espace, autrement dit des paysans.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Cet amendement tend à garantir que toute éventuelle redevance mise en place par le Gouvernement serait affectée au soutien des filières agricoles, notamment pour accompagner les investissements en faveur de la transition agroécologique.

Monsieur le ministre, vous connaissez cet amendement : il vous a été présenté dans les mêmes termes à l’Assemblée nationale, par Dominique Potier.

Je suis très curieux d’entendre l’avis de M. le rapporteur sur cet amendement de bon sens, qui vise à garantir l’usage vertueux des recettes de la redevance, dont on évitera ainsi qu’elle soit une taxe punitive pour les agriculteurs.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1103 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 8

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

Parallèlement, le soutien à la recherche, à la diffusion et à la mise en pratique par les agriculteurs de méthodes et de techniques permettant de limiter le recours aux engrais azotés minéraux est renforcé.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Un débat comme celui-ci est toujours complexe. Les plus anciens d’entre nous se souviendront qu’après avoir débattu, voilà quelques années, d’un seuil de mise aux normes des bâtiments d’élevage, nous avions fixé celui-ci à 70 unités gros bovin (UGB) – choisissant cette référence, nous avions probablement considéré, à l’époque, que les exploitations qui se situaient en deçà de ce seuil étaient vouées à disparaître.

Dans le cadre du présent débat, l’approche est un peu plus universelle, car nous découvrons que les produits miraculeux d’hier peuvent être les poisons d’aujourd’hui. Il est bon, quoi qu’il en soit, que nous nous penchions sur cette grande question.

Ce n’est pas parce que notre objectif est de réduire, ou de tendre à réduire, l’utilisation des engrais de synthèse que nous devons nous opposer à la généralisation de pratiques nouvelles.

De manière générale, de telles pratiques doivent être agroécologiques et s’inscrire résolument dans une perspective de développement durable de toutes les productions agricoles. Cette exigence appelle en particulier, à mes yeux, la rotation des cultures, notamment des cultures légumières, et l’étude de l’absorption de l’azote et de l’ammoniac par les plantes – nous aurons peut-être un débat sur la méthanisation. Nous avons de toute façon besoin de développer l’agroécologie.

Par cet amendement, nous entendons souligner que l’effort de réduction de l’utilisation des engrais de synthèse suppose aussi l’instauration de mesures incitatives au développement d’une autre pratique, c’est-à-dire, précisément, de l’agroécologie. Se pose également, en filigrane, la question de la rémunération du travail paysan : faute de traiter cette question, rien de tout cela n’aurait de sens.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

M. Gérard Lahellec. Il est toujours rassurant de constater que subsistent encore, au sein de notre Haute Assemblée, des jardiniers de l’espace, autrement dit des paysans.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1918, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 9, dernière phrase

Remplacer cette phrase par trois phrases ainsi rédigées :

Il étudie son articulation avec la stratégie nationale sur les protéines végétales, et le programme Ambition bio 2022. Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et de la mise en œuvre de certificats d’économies d’engrais azotés, ainsi que de la mise en place, en lien notamment avec les agences de l’eau, de mesures d’accompagnement et de paiements pour services environnementaux, permettant de rémunérer les pratiques agronomiques vertueuses sur le plan de la réduction de la fertilisation azotée minérale. Il étudie enfin le renforcement de l’accompagnement aux changements de pratiques systémiques des agriculteurs via la formation.

La parole est à M. Joël Labbé.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement de repli a pour objet de préciser le contenu du rapport afin de rendre celui-ci plus opérationnel, s’agissant de contribuer à l’objectif de réduction de la fertilisation azotée minérale.

Ainsi est-il proposé de supprimer la mention de « l’opportunité de fixer des taux différenciés en fonction des facteurs d’émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote des différents types d’engrais ». En effet, les émissions de protoxyde d’azote des engrais azotés étant très difficiles à différencier en fonction des produits et dépendant fortement de leurs conditions d’utilisation, cette solution n’est pas pertinente.

Par ailleurs, nous proposons que le rapport étudie l’opportunité de créer des certificats d’économies d’engrais azotés, afin de ne pas faire peser sur les seuls agriculteurs les efforts de réduction de la fertilisation azotée minérale, mais aussi la possibilité d’établir une rémunération des pratiques vertueuses, en particulier par la mise en place de paiements pour services environnementaux, ainsi que les modalités d’un renforcement de la formation, outil essentiel du changement des pratiques agricoles.

Ces solutions semblent davantage susceptibles de garantir un véritable changement de pratique au sein des exploitations, et ainsi de contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de réduction de la fertilisation azotée minérale.

Des alternatives existent. Elles supposent des changements de systèmes et le recours à l’agroécologie : allongement des rotations, avec l’introduction de légumineuses, travail sur les couverts végétaux, réorientation des exploitations en privilégiant l’optimisation des marges et de la valeur ajoutée sur le rendement des cultures, etc.

En revanche, les solutions permettant des ajustements à la marge, en lien avec l’utilisation d’outils technologiques tels que les satellites ou de matériels agricoles extrêmement sophistiqués, ne suffiront pas.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Un débat comme celui-ci est toujours complexe. Les plus anciens d’entre nous se souviendront qu’après avoir débattu, voilà quelques années, d’un seuil de mise aux normes des bâtiments d’élevage, nous avions fixé celui-ci à 70 unités gros bovin (UGB) – choisissant cette référence, nous avions probablement considéré, à l’époque, que les exploitations qui se situaient en deçà de ce seuil étaient vouées à disparaître.

Dans le cadre du présent débat, l’approche est un peu plus universelle, car nous découvrons que les produits miraculeux d’hier peuvent être les poisons d’aujourd’hui. Il est bon, quoi qu’il en soit, que nous nous penchions sur cette grande question.

Ce n’est pas parce que notre objectif est de réduire, ou de tendre à réduire, l’utilisation des engrais de synthèse que nous devons nous opposer à la généralisation de pratiques nouvelles.

De manière générale, de telles pratiques doivent être agroécologiques et s’inscrire résolument dans une perspective de développement durable de toutes les productions agricoles. Cette exigence appelle en particulier, à mes yeux, la rotation des cultures, notamment des cultures légumières, et l’étude de l’absorption de l’azote et de l’ammoniac par les plantes – nous aurons peut-être un débat sur la méthanisation. Nous avons de toute façon besoin de développer l’agroécologie.

Par cet amendement, nous entendons souligner que l’effort de réduction de l’utilisation des engrais de synthèse suppose aussi l’instauration de mesures incitatives au développement d’une autre pratique, c’est-à-dire, précisément, de l’agroécologie. Se pose également, en filigrane, la question de la rémunération du travail paysan : faute de traiter cette question, rien de tout cela n’aurait de sens.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1355 rectifié, présenté par MM. Jacquin et Pla, Mme Conway-Mouret, MM. Antiste, P. Joly et Todeschini, Mme Rossignol et M. Kerrouche, est ainsi libellé :

Alinéa 9

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et la mise en œuvre de certificats d’économies d’azote en conformité avec la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote.

La parole est à M. Olivier Jacquin.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1918, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 9, dernière phrase

Remplacer cette phrase par trois phrases ainsi rédigées :

Il étudie son articulation avec la stratégie nationale sur les protéines végétales, et le programme Ambition bio 2022. Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et de la mise en œuvre de certificats d’économies d’engrais azotés, ainsi que de la mise en place, en lien notamment avec les agences de l’eau, de mesures d’accompagnement et de paiements pour services environnementaux, permettant de rémunérer les pratiques agronomiques vertueuses sur le plan de la réduction de la fertilisation azotée minérale. Il étudie enfin le renforcement de l’accompagnement aux changements de pratiques systémiques des agriculteurs via la formation.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Madame la présidente, si vous le permettez, je défendrai en même temps l’amendement n° 1356 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement de repli a pour objet de préciser le contenu du rapport afin de rendre celui-ci plus opérationnel, s’agissant de contribuer à l’objectif de réduction de la fertilisation azotée minérale.

Ainsi est-il proposé de supprimer la mention de « l’opportunité de fixer des taux différenciés en fonction des facteurs d’émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote des différents types d’engrais ». En effet, les émissions de protoxyde d’azote des engrais azotés étant très difficiles à différencier en fonction des produits et dépendant fortement de leurs conditions d’utilisation, cette solution n’est pas pertinente.

Par ailleurs, nous proposons que le rapport étudie l’opportunité de créer des certificats d’économies d’engrais azotés, afin de ne pas faire peser sur les seuls agriculteurs les efforts de réduction de la fertilisation azotée minérale, mais aussi la possibilité d’établir une rémunération des pratiques vertueuses, en particulier par la mise en place de paiements pour services environnementaux, ainsi que les modalités d’un renforcement de la formation, outil essentiel du changement des pratiques agricoles.

Ces solutions semblent davantage susceptibles de garantir un véritable changement de pratique au sein des exploitations, et ainsi de contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de réduction de la fertilisation azotée minérale.

Des alternatives existent. Elles supposent des changements de systèmes et le recours à l’agroécologie : allongement des rotations, avec l’introduction de légumineuses, travail sur les couverts végétaux, réorientation des exploitations en privilégiant l’optimisation des marges et de la valeur ajoutée sur le rendement des cultures, etc.

En revanche, les solutions permettant des ajustements à la marge, en lien avec l’utilisation d’outils technologiques tels que les satellites ou de matériels agricoles extrêmement sophistiqués, ne suffiront pas.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1355 rectifié, présenté par MM. Jacquin et Pla, Mme Conway-Mouret, MM. Antiste, P. Joly et Todeschini, Mme Rossignol et M. Kerrouche, est ainsi libellé :

Alinéa 9

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et la mise en œuvre de certificats d’économies d’azote en conformité avec la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote.

La parole est à M. Olivier Jacquin.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Par ces amendements visant à créer des certificats d’économies d’azote sur le modèle des certificats d’économies d’énergie, nous proposons un substitut à la taxation.

Les certificats d’économies d’énergie sont désormais bien connus. Ils existent dans de nombreux domaines relatifs à la protection de l’environnement et à la lutte contre le réchauffement climatique, tels que l’isolation. Ils demeurent toutefois très peu utilisés dans des secteurs entiers, dont l’agriculture.

On connaît les certificats d’économies de produits phytosanitaires ; nous nous en inspirons pour proposer, par ces amendements, deux déclinaisons, qui me semblent assez souples, d’un même dispositif de certificats d’économies d’azote.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Madame la présidente, si vous le permettez, je défendrai en même temps l’amendement n° 1356 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission sur ces six amendements ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1356 rectifié, présenté par MM. Jacquin et Pla, Mme Conway-Mouret, MM. Michau, Antiste, P. Joly et Todeschini, Mme Rossignol et M. Kerrouche, et ainsi libellé :

Alinéa 9

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Il étudie également l’impact écologique et économique de la création et la mise en œuvre de certificats d’économies d’engrais azotés en conformité avec la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote.

Veuillez poursuivre, mon cher collègue.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 1917 rectifié vise à instaurer une redevance sur les engrais minéraux azotés assortie d’un taux plus faible que celui qui a été précédemment proposé.

Encore une fois, la commission a fait le choix d’une logique d’accompagnement, écartant l’hypothèse d’une taxation dont les effets économiques et environnementaux seraient très négatifs à court et à moyen terme.

Je rappelle d’ailleurs que la plupart des pays qui ont fait le choix de mettre en place une telle redevance y ont finalement renoncé.

L’avis de la commission est donc défavorable sur cet amendement.

L’amendement n° 1354 rectifié est satisfait : la logique du plan qui a été introduit en commission à l’article 62 consiste précisément à accompagner les agriculteurs dans la transition écologique.

Je demande donc le retrait de cet amendement, ainsi que, pour les mêmes raisons, de l’amendement n° 1103 rectifié. À défaut, l’avis serait défavorable sur ces deux amendements.

L’amendement n° 1918 tend à revenir sur la position de la commission, qui a souhaité que le rapport prévu au second alinéa du II de l’article 62 étudie l’opportunité de fixer des taux de redevance différenciés en fonction des facteurs d’émission d’ammoniac et de protoxyde d’azote des différents types d’engrais.

Par ailleurs, la rédaction proposée fait mention d’une stratégie et d’un programme qui n’ont pas d’existence législative.

Enfin, cet amendement tend à réintroduire, à l’article 62, la possibilité de créer des certificats d’économies d’engrais azotés, sur le modèle du dispositif prévu pour les produits phytopharmaceutiques aux articles L. 254-10 et suivants du code rural et de la pêche maritime.

Or la commission a supprimé cette mention, considérant qu’il s’agit d’un dispositif lourd sur le plan administratif, complexe à mettre en œuvre et qui constituerait, là encore, une spécificité française, alors que la commission privilégie une approche européenne du sujet.

Je demande donc le retrait de cet amendement, ainsi que, pour les mêmes raisons, des amendements n° 1355 rectifié et 1356 rectifié. À défaut, j’émettrai un avis défavorable sur ces trois amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Par ces amendements visant à créer des certificats d’économies d’azote sur le modèle des certificats d’économies d’énergie, nous proposons un substitut à la taxation.

Les certificats d’économies d’énergie sont désormais bien connus. Ils existent dans de nombreux domaines relatifs à la protection de l’environnement et à la lutte contre le réchauffement climatique, tels que l’isolation. Ils demeurent toutefois très peu utilisés dans des secteurs entiers, dont l’agriculture.

On connaît les certificats d’économies de produits phytosanitaires ; nous nous en inspirons pour proposer, par ces amendements, deux déclinaisons, qui me semblent assez souples, d’un même dispositif de certificats d’économies d’azote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission sur ces six amendements ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 1917 rectifié vise à instaurer une redevance sur les engrais minéraux azotés assortie d’un taux plus faible que celui qui a été précédemment proposé.

Encore une fois, la commission a fait le choix d’une logique d’accompagnement, écartant l’hypothèse d’une taxation dont les effets économiques et environnementaux seraient très négatifs à court et à moyen terme.

Je rappelle d’ailleurs que la plupart des pays qui ont fait le choix de mettre en place une telle redevance y ont finalement renoncé.

L’avis de la commission est donc défavorable sur cet amendement.

L’amendement n° 1354 rectifié est satisfait : la logique du plan qui a été introduit en commission à l’article 62 consiste précisément à accompagner les agriculteurs dans la transition écologique.

Je demande donc le retrait de cet amendement, ainsi que, pour les mêmes raisons, de l’amendement n° 1103 rectifié. À défaut, l’avis serait défavorable sur ces deux amendements.

L’amendement n° 1918 tend à revenir sur la position de la commission, qui a souhaité que le rapport prévu au second alinéa du II de l’article 62 étudie l’opportunité de fixer des taux de redevance différenciés en fonction des facteurs d’émission d’ammoniac et de protoxyde d’azote des différents types d’engrais.

Par ailleurs, la rédaction proposée fait mention d’une stratégie et d’un programme qui n’ont pas d’existence législative.

Enfin, cet amendement tend à réintroduire, à l’article 62, la possibilité de créer des certificats d’économies d’engrais azotés, sur le modèle du dispositif prévu pour les produits phytopharmaceutiques aux articles L. 254-10 et suivants du code rural et de la pêche maritime.

Or la commission a supprimé cette mention, considérant qu’il s’agit d’un dispositif lourd sur le plan administratif, complexe à mettre en œuvre et qui constituerait, là encore, une spécificité française, alors que la commission privilégie une approche européenne du sujet.

Je demande donc le retrait de cet amendement, ainsi que, pour les mêmes raisons, des amendements n° 1355 rectifié et 1356 rectifié. À défaut, j’émettrai un avis défavorable sur ces trois amendements.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1309, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Afin d’atteindre l’objectif de réduction de 13 % des émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005 et l’objectif de réduction de 15 % des émissions de protoxyde d’azote en 2030 par rapport à 2015, les exploitations agricoles ne dépassent pas en moyenne par an une dose plafond d’azote total par hectare fixé à 140 kilogrammes. Ce plafond comprend l’azote organique et l’azote de synthèse.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote, nous proposons par cet amendement la mise en place d’un plafonnement de l’azote total, organique et de synthèse. Ainsi, on évitera les phénomènes de surfertilisation, c’est-à-dire l’utilisation massive d’engrais qui se pratique dans certaines exploitations et sur certaines cultures.

Ce plafonnement pourrait être fixé à 140 unités d’azote par hectare et par an, en moyenne sur la ferme, en coordination avec l’objectif inscrit dans le Pacte vert européen d’une réduction de 20 % de l’emploi d’engrais de synthèse, réduction appliquée au plafond de 170 unités d’azote organique par hectare et par an prévu dans la directive Nitrates.

Ce plafond de 140 unités reste raisonnable et permet malgré tout aux agriculteurs, s’ils travaillent sur leur système de production, d’obtenir des rendements qui garantiront la performance économique de l’exploitation. En effet, ce sont les surfertilisations qui ont le plus d’impact environnemental.

Cette solution pourrait également constituer une alternative à la redevance, puisqu’elle ne crée pas de charge économique pour les agriculteurs, mais met en œuvre une mesure garante d’une véritable réduction de la fertilisation.

Elle devra être accompagnée de mesures fortes permettant aux agriculteurs d’assurer la transition de leur système de production.

Il s’agit d’un amendement d’appel, car cette solution demande à être affinée pour en prévoir les modalités de calcul et de contrôle, ainsi que son articulation avec la directive Nitrates.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1952, présenté par M. Cuypers, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Aux fins de développer l’agroécologie, l’État encourage la diminution de l’utilisation des engrais phosphatés dont la teneur en cadmium est supérieure à 20 mg/kg P2O5.

La parole est à M. Pierre Cuypers.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1309, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Afin d’atteindre l’objectif de réduction de 13 % des émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005 et l’objectif de réduction de 15 % des émissions de protoxyde d’azote en 2030 par rapport à 2015, les exploitations agricoles ne dépassent pas en moyenne par an une dose plafond d’azote total par hectare fixé à 140 kilogrammes. Ce plafond comprend l’azote organique et l’azote de synthèse.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Cuypers

Madame la présidente, je le retire. Cela va nous permettre de gagner du temps !

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote, nous proposons par cet amendement la mise en place d’un plafonnement de l’azote total, organique et de synthèse. Ainsi, on évitera les phénomènes de surfertilisation, c’est-à-dire l’utilisation massive d’engrais qui se pratique dans certaines exploitations et sur certaines cultures.

Ce plafonnement pourrait être fixé à 140 unités d’azote par hectare et par an, en moyenne sur la ferme, en coordination avec l’objectif inscrit dans le Pacte vert européen d’une réduction de 20 % de l’emploi d’engrais de synthèse, réduction appliquée au plafond de 170 unités d’azote organique par hectare et par an prévu dans la directive Nitrates.

Ce plafond de 140 unités reste raisonnable et permet malgré tout aux agriculteurs, s’ils travaillent sur leur système de production, d’obtenir des rendements qui garantiront la performance économique de l’exploitation. En effet, ce sont les surfertilisations qui ont le plus d’impact environnemental.

Cette solution pourrait également constituer une alternative à la redevance, puisqu’elle ne crée pas de charge économique pour les agriculteurs, mais met en œuvre une mesure garante d’une véritable réduction de la fertilisation.

Elle devra être accompagnée de mesures fortes permettant aux agriculteurs d’assurer la transition de leur système de production.

Il s’agit d’un amendement d’appel, car cette solution demande à être affinée pour en prévoir les modalités de calcul et de contrôle, ainsi que son articulation avec la directive Nitrates.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1952 est retiré.

Quel est l’avis de la commission sur l’amendement n° 1309 ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1952, présenté par M. Cuypers, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Aux fins de développer l’agroécologie, l’État encourage la diminution de l’utilisation des engrais phosphatés dont la teneur en cadmium est supérieure à 20 mg/kg P2O5.

La parole est à M. Pierre Cuypers.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement me semble inadapté, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, les prescriptions relatives aux doses d’azote à épandre relèvent à la fois de l’échelon européen et du domaine réglementaire.

Ensuite, fixer un objectif général pour l’ensemble du territoire national ne permet pas de prendre en compte les différences de fertilité des sols d’un territoire à l’autre. Dans certains cas, ce que vous proposez serait excessif ; dans d’autres, ce ne serait pas suffisant.

Enfin, le plan Éco’Azot, évoqué à plusieurs reprises dans notre débat de ce soir et adopté par la commission à l’article 62, satisfait votre objectif.

Je vous demande donc le retrait de cet amendement, mon cher collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pierre Cuypers

Madame la présidente, je le retire. Cela va nous permettre de gagner du temps !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1952 est retiré.

Quel est l’avis de la commission sur l’amendement n° 1309 ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Monsieur le sénateur Labbé, il est vraiment important de distinguer ce que la loi peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire. Si l’on commence à légiférer sur la quantité d’azote autorisée par hectare, en fonction des territoires, très sincèrement, je pense que l’on n’est pas rendu !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement me semble inadapté, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, les prescriptions relatives aux doses d’azote à épandre relèvent à la fois de l’échelon européen et du domaine réglementaire.

Ensuite, fixer un objectif général pour l’ensemble du territoire national ne permet pas de prendre en compte les différences de fertilité des sols d’un territoire à l’autre. Dans certains cas, ce que vous proposez serait excessif ; dans d’autres, ce ne serait pas suffisant.

Enfin, le plan Éco’Azot, évoqué à plusieurs reprises dans notre débat de ce soir et adopté par la commission à l’article 62, satisfait votre objectif.

Je vous demande donc le retrait de cet amendement, mon cher collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

En revanche, je le redis, quand l’agriculteur épand de l’azote, c’est bien pour nourrir une plante ; il a donc tout intérêt à le doser précisément en fonction de ce dont la plante a besoin. En effet, s’il met trop d’azote, la plante ne prendra pas l’engrais.

Le premier défi consiste à mettre de l’azote dit « assimilable » ; c’est là qu’il convient de différencier l’engrais chimique et l’engrais organique. Nous pouvons accompagner les filières pour les inciter à produire l’azote le plus assimilable possible.

Le second défi est de parvenir à mettre la bonne dose d’azote, au bon endroit et au bon moment. C’est également l’un des objectifs des accompagnements que nous prévoyons dans le cadre du plan de relance.

L’avis du Gouvernement sur cet amendement est donc défavorable.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Monsieur le sénateur Labbé, il est vraiment important de distinguer ce que la loi peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire. Si l’on commence à légiférer sur la quantité d’azote autorisée par hectare, en fonction des territoires, très sincèrement, je pense que l’on n’est pas rendu !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour explication de vote.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Je souhaite intervenir de nouveau au sujet des amendements que nous examinons sur cet article et, en particulier, de celui-ci. M. le ministre nous dit qu’il faut de l’azote pour nourrir la plante ; nous l’avons bien compris.

Cependant, il reste à déterminer quelle quantité d’azote il faut utiliser, de quelle manière, et quel type d’azote on peut épandre.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

En revanche, je le redis, quand l’agriculteur épand de l’azote, c’est bien pour nourrir une plante ; il a donc tout intérêt à le doser précisément en fonction de ce dont la plante a besoin. En effet, s’il met trop d’azote, la plante ne prendra pas l’engrais.

Le premier défi consiste à mettre de l’azote dit « assimilable » ; c’est là qu’il convient de différencier l’engrais chimique et l’engrais organique. Nous pouvons accompagner les filières pour les inciter à produire l’azote le plus assimilable possible.

Le second défi est de parvenir à mettre la bonne dose d’azote, au bon endroit et au bon moment. C’est également l’un des objectifs des accompagnements que nous prévoyons dans le cadre du plan de relance.

L’avis du Gouvernement sur cet amendement est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Actuellement, seule la moitié de l’azote épandu est absorbée par les plantes. Notre discussion donne l’impression qu’il n’y a pas de problème et que tout va bien dans le meilleur des mondes. Or il y a un problème lié à l’azote ! On a parlé des algues vertes, de la pollution des eaux, ou encore des risques d’explosion : à Beyrouth, il n’y a pas très longtemps, il est clairement apparu que le stockage des engrais azotés pose un réel problème de sécurité ! Les enjeux sont donc lourds.

De même, la discussion laisse à penser que les agriculteurs ont toujours utilisé de l’azote. Or, à l’origine, l’ammonitrate était un explosif ; on y a eu recours pendant la Première Guerre mondiale. On a ensuite découvert qu’il pouvait servir d’engrais et l’on a développé l’utilisation de ces produits dans un nouveau type d’agriculture, qui avait certainement un sens à l’époque.

Monsieur le ministre, vous répétez comme un slogan permanent qu’il ne faut pas opposer tel type d’agriculture à tel autre. Or je n’ai jamais entendu personne le faire. En revanche, il faut être réaliste et accepter que certaines pratiques mises en place à une autre époque posent désormais quelques problèmes en matière de pollution. Il faut donc les changer et réfléchir à la manière dont nous pouvons réorienter les modes de production et aborder cette transition.

Certains amendements tendaient d’ailleurs à prévoir un accompagnement très ciblé à cette fin. En effet, la France est le plus gros consommateur d’azote en Europe. Cette consommation a encore augmenté entre 2007 et 2018, de sorte que la trajectoire n’est pas du tout la bonne. Il est donc réellement nécessaire d’agir.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Je souhaite intervenir de nouveau au sujet des amendements que nous examinons sur cet article et, en particulier, de celui-ci. M. le ministre nous dit qu’il faut de l’azote pour nourrir la plante ; nous l’avons bien compris.

Cependant, il reste à déterminer quelle quantité d’azote il faut utiliser, de quelle manière, et quel type d’azote on peut épandre.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Sans allonger les débats, je veux quand même donner une petite explication sur cet amendement de Joël Labbé, que j’apprécie par ailleurs, mais non son amendement !

Monsieur Labbé, franchement, je n’arrive pas à comprendre que vous fassiez une telle proposition ! Avec cet amendement, vous laissez la possibilité de mettre 140 unités d’azote par hectare, quelle que soit la façon dont on l’épand.

Or, sur une prairie naturelle où l’on sait pertinemment qu’il ne peut pas y avoir beaucoup de rendement, l’agriculteur n’utilisera naturellement que très peu d’azote, voire n’en mettra pas du tout, parce qu’il sait que la récolte ne suffira pas à équilibrer le prix payé pour l’engrais. Pourtant, aux termes de votre amendement, vous le laisseriez épandre 140 unités d’azote, sans même vous poser la question de la manière dont il l’appliquerait.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Actuellement, seule la moitié de l’azote épandu est absorbée par les plantes. Notre discussion donne l’impression qu’il n’y a pas de problème et que tout va bien dans le meilleur des mondes. Or il y a un problème lié à l’azote ! On a parlé des algues vertes, de la pollution des eaux, ou encore des risques d’explosion : à Beyrouth, il n’y a pas très longtemps, il est clairement apparu que le stockage des engrais azotés pose un réel problème de sécurité ! Les enjeux sont donc lourds.

De même, la discussion laisse à penser que les agriculteurs ont toujours utilisé de l’azote. Or, à l’origine, l’ammonitrate était un explosif ; on y a eu recours pendant la Première Guerre mondiale. On a ensuite découvert qu’il pouvait servir d’engrais et l’on a développé l’utilisation de ces produits dans un nouveau type d’agriculture, qui avait certainement un sens à l’époque.

Monsieur le ministre, vous répétez comme un slogan permanent qu’il ne faut pas opposer tel type d’agriculture à tel autre. Or je n’ai jamais entendu personne le faire. En revanche, il faut être réaliste et accepter que certaines pratiques mises en place à une autre époque posent désormais quelques problèmes en matière de pollution. Il faut donc les changer et réfléchir à la manière dont nous pouvons réorienter les modes de production et aborder cette transition.

Certains amendements tendaient d’ailleurs à prévoir un accompagnement très ciblé à cette fin. En effet, la France est le plus gros consommateur d’azote en Europe. Cette consommation a encore augmenté entre 2007 et 2018, de sorte que la trajectoire n’est pas du tout la bonne. Il est donc réellement nécessaire d’agir.

M. Joël Labbé proteste.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

La proposition du rapporteur et l’écriture actuelle du texte vont clairement à l’inverse des dispositions de cet amendement. En effet, le plan Écophyto vise à expliquer à tous ceux qui ne le pratiquent pas encore que l’azote se fractionne, qu’il s’applique à une période précise, comme l’a dit M. le ministre, quand la plante est prête à l’utiliser au mieux, pour éviter qu’il y ait du lessivage, non pas uniquement pour protéger l’environnement, mais aussi pour préserver le porte-monnaie de l’agriculteur. En effet, quel est l’intérêt de mettre de l’azote sur une plante, si c’est pour le voir partir dans le ruisseau ou dans l’atmosphère ?

Monsieur Labbé, le dispositif de cet amendement est à l’inverse de tout ce que vous pouvez défendre. Il est collector ! Je vais le garder, car il vaut son pesant d’or !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Sans allonger les débats, je veux quand même donner une petite explication sur cet amendement de Joël Labbé, que j’apprécie par ailleurs, mais non son amendement !

Monsieur Labbé, franchement, je n’arrive pas à comprendre que vous fassiez une telle proposition ! Avec cet amendement, vous laissez la possibilité de mettre 140 unités d’azote par hectare, quelle que soit la façon dont on l’épand.

Or, sur une prairie naturelle où l’on sait pertinemment qu’il ne peut pas y avoir beaucoup de rendement, l’agriculteur n’utilisera naturellement que très peu d’azote, voire n’en mettra pas du tout, parce qu’il sait que la récolte ne suffira pas à équilibrer le prix payé pour l’engrais. Pourtant, aux termes de votre amendement, vous le laisseriez épandre 140 unités d’azote, sans même vous poser la question de la manière dont il l’appliquerait.

Rires sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.

M. Joël Labbé proteste.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

La proposition du rapporteur et l’écriture actuelle du texte vont clairement à l’inverse des dispositions de cet amendement. En effet, le plan Écophyto vise à expliquer à tous ceux qui ne le pratiquent pas encore que l’azote se fractionne, qu’il s’applique à une période précise, comme l’a dit M. le ministre, quand la plante est prête à l’utiliser au mieux, pour éviter qu’il y ait du lessivage, non pas uniquement pour protéger l’environnement, mais aussi pour préserver le porte-monnaie de l’agriculteur. En effet, quel est l’intérêt de mettre de l’azote sur une plante, si c’est pour le voir partir dans le ruisseau ou dans l’atmosphère ?

Monsieur Labbé, le dispositif de cet amendement est à l’inverse de tout ce que vous pouvez défendre. Il est collector ! Je vais le garder, car il vaut son pesant d’or !

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Je n’avais pas l’intention d’intervenir à nouveau dans ce débat, mais je m’y vois obligé, pour préciser que les 140 unités d’azote sont un plafond. Actuellement, la Bretagne souffre énormément de ces excédents d’azote, n’est-ce pas, madame Gatel ? Elle est également atteinte par les nitrates et les algues vertes. La directive Nitrates fixe un plafond de 170 unités d’azote organique par hectare et par an. Nous cherchons à abaisser ce plafond à 140 unités, que l’azote soit minéral ou organique.

En revanche, j’ai bien précisé qu’il s’agissait d’un amendement d’appel qui mériterait d’être affiné. Il est cependant loin d’être ridicule, contrairement à ce que vous semblez dire, cher Laurent Duplomb.

Rires sur les travées des groupes Les Républicains et UC. – Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

M. Joël Labbé. Vous le qualifiez de « collector » : il l’est effectivement, car on en reparlera !

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Je n’avais pas l’intention d’intervenir à nouveau dans ce débat, mais je m’y vois obligé, pour préciser que les 140 unités d’azote sont un plafond. Actuellement, la Bretagne souffre énormément de ces excédents d’azote, n’est-ce pas, madame Gatel ? Elle est également atteinte par les nitrates et les algues vertes. La directive Nitrates fixe un plafond de 170 unités d’azote organique par hectare et par an. Nous cherchons à abaisser ce plafond à 140 unités, que l’azote soit minéral ou organique.

En revanche, j’ai bien précisé qu’il s’agissait d’un amendement d’appel qui mériterait d’être affiné. Il est cependant loin d’être ridicule, contrairement à ce que vous semblez dire, cher Laurent Duplomb.

Applaudissements sur les travées des groupes GEST et SER.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

M. Joël Labbé. Vous le qualifiez de « collector » : il l’est effectivement, car on en reparlera !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Applaudissements sur les travées des groupes GEST et SER.

L ’ article 62 est adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1296 rectifié bis, présenté par MM. de Nicolaÿ, Vogel, Pointereau et H. Leroy, Mme Dumont, MM. Courtial, Bouchet et Brisson, Mme Deromedi, MM. Duplomb, Piednoir et B. Fournier, Mme Garriaud-Maylam et MM. Rojouan et Gremillet, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 1

Au début, insérer la mention :

I. –

II. – Alinéa 2

Supprimer les mots :

, au plus tard le 1er janvier 2024

III. – Alinéa 3

Supprimer les mots :

au plus tard le 1er janvier 2025

IV. – Alinéa 4

Supprimer les mots :

au plus tard le 1er janvier 2027

V. – Compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés :

…. – Dans un délai de vingt-quatre mois à compter de la publication de la loi n° … du … portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant les conditions de mise en œuvre d’une interdiction des engrais de synthèse dans les conditions prévues à l’article L. 255-14 du code rural et de la pêche maritime, hors terrains à vocation agricole et équipements sportifs.

…. – Le I du présent article entre en vigueur à la date prévue par le décret mentionné au dernier alinéa de l’article L. 255-14 du code rural et de la pêche maritime et au plus tard le 1er janvier 2027.

La parole est à M. Louis-Jean de Nicolaÿ.

Article 62 bis (nouveau) (priorité)

Debut de section - PermalienPhoto de Louis-Jean de Nicolay

Cet article interdit le recours aux engrais de synthèse pour les usages non agricoles à compter de 2024, à l’exception de certains terrains utilisés pour le sport d’élite, selon des modalités qui seraient définies par arrêté interministériel.

Cette mesure n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact ni procédure de concertation avec les différents secteurs concernés, qu’il s’agisse des jardins amateurs, des collectivités locales, des jardineries, ou encore du monde du sport.

Les articles 62 et 63 prévoient l’instauration d’un plan d’action national en vue de la réduction des usages d’engrais azotés, ainsi que la définition d’une trajectoire pluriannuelle de réduction des émissions de protoxyde d’azote et d’ammoniac du secteur agricole. Outre que le secteur non agricole ne faisait pas partie du champ initial du texte, la logique d’interdiction s’inscrit de manière frontale à rebours de la logique d’accompagnement adoptée par le Sénat lors de l’examen du texte en commission.

C’est pourquoi, tout en conservant le principe d’une interdiction des engrais de synthèse à usage non agricole, le présent amendement vise à subordonner celle-ci à une évaluation préalable et à prévoir un délai d’adaptation suffisant pour permettre aux acteurs de s’y conformer.

La section 2 du chapitre V du titre V du livre II du code rural et de la pêche maritime est complétée par un article L. 255-14 ainsi rédigée :

« Art. L. 255 -14. – I. – Il est interdit aux personnes publiques mentionnées à l’article L. 1 du code général de la propriété des personnes publiques d’utiliser ou de faire utiliser des engrais de synthèse pour l’entretien des espaces relevant de leur domaine public ou privé, hors terrains à vocation agricole, au plus tard le 1er janvier 2024.

« II. – La mise sur le marché, la délivrance, l’utilisation et la détention d’engrais de synthèse pour un usage non professionnel sont interdites au plus tard le 1er janvier 2025.

« III. – L’utilisation non agricole des engrais de synthèse est interdite dans les propriétés privées, hors terrains à vocation agricole tels que définis au premier alinéa de l’article L. 143-1 au plus tard le 1er janvier 2027.

« IV. – L’interdiction prévue aux I et III ne s’applique pas, pour les équipements sportifs, aux usages des engrais de synthèse pour lesquels aucune solution technique alternative ne permet d’obtenir la qualité requise dans le cadre des compétitions officielles, figurants sur une liste établie pour une durée limitée par les ministres chargés des sports et de l’environnement, pour lesquels aucune solution technique alternative ne permet d’obtenir la qualité requise dans le cadre des compétitions officielles, et sous conditions de la mise en place de dispositifs d’atténuation de l’impact environnemental de l’usage de ces produits, notamment de noues et bassins de rétention.

« Un décret définit les modalités d’application du présent article. »

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1296 rectifié bis, présenté par MM. de Nicolaÿ, Vogel, Pointereau et H. Leroy, Mme Dumont, MM. Courtial, Bouchet et Brisson, Mme Deromedi, MM. Duplomb, Piednoir et B. Fournier, Mme Garriaud-Maylam et MM. Rojouan et Gremillet, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 1

Au début, insérer la mention :

I. –

II. – Alinéa 2

Supprimer les mots :

, au plus tard le 1er janvier 2024

III. – Alinéa 3

Supprimer les mots :

au plus tard le 1er janvier 2025

IV. – Alinéa 4

Supprimer les mots :

au plus tard le 1er janvier 2027

V. – Compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés :

…. – Dans un délai de vingt-quatre mois à compter de la publication de la loi n° … du … portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, le Gouvernement remet au Parlement un rapport évaluant les conditions de mise en œuvre d’une interdiction des engrais de synthèse dans les conditions prévues à l’article L. 255-14 du code rural et de la pêche maritime, hors terrains à vocation agricole et équipements sportifs.

…. – Le I du présent article entre en vigueur à la date prévue par le décret mentionné au dernier alinéa de l’article L. 255-14 du code rural et de la pêche maritime et au plus tard le 1er janvier 2027.

La parole est à M. Louis-Jean de Nicolaÿ.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement vise à apporter des précisions offrant une meilleure sécurité juridique aux dispositions de l’article 62 bis introduites en commission sur l’initiative de Joël Labbé. La commission a donc émis un avis favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Louis-Jean de Nicolay

Cet article interdit le recours aux engrais de synthèse pour les usages non agricoles à compter de 2024, à l’exception de certains terrains utilisés pour le sport d’élite, selon des modalités qui seraient définies par arrêté interministériel.

Cette mesure n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact ni procédure de concertation avec les différents secteurs concernés, qu’il s’agisse des jardins amateurs, des collectivités locales, des jardineries, ou encore du monde du sport.

Les articles 62 et 63 prévoient l’instauration d’un plan d’action national en vue de la réduction des usages d’engrais azotés, ainsi que la définition d’une trajectoire pluriannuelle de réduction des émissions de protoxyde d’azote et d’ammoniac du secteur agricole. Outre que le secteur non agricole ne faisait pas partie du champ initial du texte, la logique d’interdiction s’inscrit de manière frontale à rebours de la logique d’accompagnement adoptée par le Sénat lors de l’examen du texte en commission.

C’est pourquoi, tout en conservant le principe d’une interdiction des engrais de synthèse à usage non agricole, le présent amendement vise à subordonner celle-ci à une évaluation préalable et à prévoir un délai d’adaptation suffisant pour permettre aux acteurs de s’y conformer.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Même avis favorable !

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement vise à apporter des précisions offrant une meilleure sécurité juridique aux dispositions de l’article 62 bis introduites en commission sur l’initiative de Joël Labbé. La commission a donc émis un avis favorable.

Exclamations de satisfaction amusée sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Même avis favorable !

L ’ amendement est adopté.

Exclamations de satisfaction amusée sur des travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1297 rectifié, présenté par MM. de Nicolaÿ, Vogel, Pointereau et H. Leroy, Mme Dumont, MM. Courtial, Bouchet et Brisson, Mme Deromedi, MM. Duplomb, Piednoir et B. Fournier, Mme Garriaud-Maylam et MM. Rojouan et Gremillet, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 2

Remplacer les mots :

des engrais de synthèse

par les mots :

les engrais de synthèse azotés les plus émissifs

II. – Alinéa 3

Remplacer les mots :

d’engrais de synthèse

par les mots :

des engrais de synthèse azotés les plus émissifs

III. – Alinéa 4

Remplacer le mot :

synthèse

par les mots :

azotés les plus émissifs

IV. – Alinéa 6

Compléter cet alinéa par les mots :

en fonction des facteurs d’émission d’ammoniac et de protoxyde d’azote des différents types d’engrais de synthèse azotés

La parole est à M. Louis-Jean de Nicolaÿ.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1297 rectifié est retiré.

Je suis saisie de quatre amendements identiques.

L’amendement n° 566 rectifié ter est présenté par MM. Savin, Hugonet, Piednoir, Kern et D. Laurent, Mme Joseph, M. Burgoa, Mme Canayer, MM. Pellevat et Laugier, Mme Garriaud-Maylam, MM. de Nicolaÿ et Saury, Mme Belrhiti, MM. Bouchet et Chatillon, Mme Puissat, MM. Courtial et Genet, Mmes Raimond-Pavero et Malet, MM. Bascher, Chauvet, Lefèvre et Decool, Mme Deroche, M. Wattebled, Mmes Deromedi, Dumas et Gosselin, MM. Cuypers et L. Hervé, Mmes M. Mercier, Demas et Bonfanti-Dossat, MM. B. Fournier, Chevrollier, Gremillet et Charon, Mmes N. Delattre et Pluchet, MM. Babary, Bouloux et Rojouan, Mmes Schalck, Imbert, Di Folco et Dumont et M. Rapin.

L’amendement n° 1008 rectifié quater est présenté par M. Patriat, Mme Duranton, MM. Hassani, Rambaud et Yung, Mme Evrard, MM. Théophile et Haye, Mme Schillinger et MM. Buis, Patient et Iacovelli.

L’amendement n° 1871 rectifié quinquies est présenté par Mme Boulay-Espéronnier.

L’amendement n° 1941 rectifié est présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 5

Rédiger ainsi cet alinéa :

« IV. – L’interdiction prévue aux I et III ne s’applique pas pour les équipements sportifs, y compris les hippodromes et terrains d’entraînement de chevaux de courses, pour lesquels l’utilisation d’engrais de synthèse est nécessaire afin d’obtenir la qualité permettant la pratique sportive. Au plus tard le 1er janvier 2025, sous l’égide des ministres chargés des sports et de l’environnement, en concertation avec les acteurs concernés, est élaborée une feuille de route, basée sur un bilan de l’utilisation d’engrais de synthèse pour l’entretien des équipements sportifs et de ses impacts, et définissant une trajectoire, avec des échéances et des objectifs chiffrés, permettant une généralisation de bonnes pratiques environnementales en matière de gestion de la fertilisation des équipements sportifs.

La parole est à Mme Catherine Belrhiti, pour présenter l’amendement n° 566 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1297 rectifié, présenté par MM. de Nicolaÿ, Vogel, Pointereau et H. Leroy, Mme Dumont, MM. Courtial, Bouchet et Brisson, Mme Deromedi, MM. Duplomb, Piednoir et B. Fournier, Mme Garriaud-Maylam et MM. Rojouan et Gremillet, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 2

Remplacer les mots :

des engrais de synthèse

par les mots :

les engrais de synthèse azotés les plus émissifs

II. – Alinéa 3

Remplacer les mots :

d’engrais de synthèse

par les mots :

des engrais de synthèse azotés les plus émissifs

III. – Alinéa 4

Remplacer le mot :

synthèse

par les mots :

azotés les plus émissifs

IV. – Alinéa 6

Compléter cet alinéa par les mots :

en fonction des facteurs d’émission d’ammoniac et de protoxyde d’azote des différents types d’engrais de synthèse azotés

La parole est à M. Louis-Jean de Nicolaÿ.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Belrhiti

Cet amendement, issu d’un travail mené avec les fédérations sportives, vise à prendre en compte la situation des terrains de sport qui, quoiqu’ils ne relèvent pas de la compétition officielle, exigent néanmoins des standards de qualité nécessitant l’utilisation d’engrais de synthèse, par exemple les terrains d’entraînement.

Ces terrains bénéficieraient ainsi d’une dérogation à l’interdiction prévue au présent article. L’amendement tend cependant à accompagner, pour ces espaces, la mise en place de bonnes pratiques environnementales de fertilisation, via l’élaboration concertée d’une feuille de route.

Enfin, cet amendement vise à clarifier la situation des hippodromes et des terrains d’entraînement de chevaux de course, pour s’assurer qu’ils entrent bien dans le périmètre de la dérogation.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Patricia Schillinger, pour présenter l’amendement n° 1008 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1297 rectifié est retiré.

Je suis saisie de quatre amendements identiques.

L’amendement n° 566 rectifié ter est présenté par MM. Savin, Hugonet, Piednoir, Kern et D. Laurent, Mme Joseph, M. Burgoa, Mme Canayer, MM. Pellevat et Laugier, Mme Garriaud-Maylam, MM. de Nicolaÿ et Saury, Mme Belrhiti, MM. Bouchet et Chatillon, Mme Puissat, MM. Courtial et Genet, Mmes Raimond-Pavero et Malet, MM. Bascher, Chauvet, Lefèvre et Decool, Mme Deroche, M. Wattebled, Mmes Deromedi, Dumas et Gosselin, MM. Cuypers et L. Hervé, Mmes M. Mercier, Demas et Bonfanti-Dossat, MM. B. Fournier, Chevrollier, Gremillet et Charon, Mmes N. Delattre et Pluchet, MM. Babary, Bouloux et Rojouan, Mmes Schalck, Imbert, Di Folco et Dumont et M. Rapin.

L’amendement n° 1008 rectifié quater est présenté par M. Patriat, Mme Duranton, MM. Hassani, Rambaud et Yung, Mme Evrard, MM. Théophile et Haye, Mme Schillinger et MM. Buis, Patient et Iacovelli.

L’amendement n° 1871 rectifié quinquies est présenté par Mme Boulay-Espéronnier.

L’amendement n° 1941 rectifié est présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Ces quatre amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 5

Rédiger ainsi cet alinéa :

« IV. – L’interdiction prévue aux I et III ne s’applique pas pour les équipements sportifs, y compris les hippodromes et terrains d’entraînement de chevaux de courses, pour lesquels l’utilisation d’engrais de synthèse est nécessaire afin d’obtenir la qualité permettant la pratique sportive. Au plus tard le 1er janvier 2025, sous l’égide des ministres chargés des sports et de l’environnement, en concertation avec les acteurs concernés, est élaborée une feuille de route, basée sur un bilan de l’utilisation d’engrais de synthèse pour l’entretien des équipements sportifs et de ses impacts, et définissant une trajectoire, avec des échéances et des objectifs chiffrés, permettant une généralisation de bonnes pratiques environnementales en matière de gestion de la fertilisation des équipements sportifs.

La parole est à Mme Catherine Belrhiti, pour présenter l’amendement n° 566 rectifié ter.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

L’article 62 bis interdit la commercialisation et l’utilisation des engrais de synthèse pour l’entretien des espaces verts, hors vocation agricole. Certes, une dérogation est prévue pour les équipements sportifs, mais elle reste mal définie, car elle ne prend pas en compte les efforts que font les fédérations concernées, qu’il s’agisse du golf, des courses hippiques ou du football, pour réduire l’usage de produits phytosanitaires d’ici à 2025.

La filière gazon s’est en effet adaptée à ces nouvelles exigences réglementaires et s’oriente vers des engrais à libération lente ou progressive, comprenant parfois des biostimulants.

Alors que nous sommes tout juste sortis d’une année noire en matière de fréquentation des terrains de sport, n’imposons pas de difficultés ni de contraintes supplémentaires à nos fédérations, qui n’en ont pas besoin !

Cet amendement vise ainsi à veiller à ce que la dérogation exonère les équipes sportives de l’interdiction d’utilisation d’engrais de synthèse.

Debut de section - PermalienPhoto de Catherine Belrhiti

Cet amendement, issu d’un travail mené avec les fédérations sportives, vise à prendre en compte la situation des terrains de sport qui, quoiqu’ils ne relèvent pas de la compétition officielle, exigent néanmoins des standards de qualité nécessitant l’utilisation d’engrais de synthèse, par exemple les terrains d’entraînement.

Ces terrains bénéficieraient ainsi d’une dérogation à l’interdiction prévue au présent article. L’amendement tend cependant à accompagner, pour ces espaces, la mise en place de bonnes pratiques environnementales de fertilisation, via l’élaboration concertée d’une feuille de route.

Enfin, cet amendement vise à clarifier la situation des hippodromes et des terrains d’entraînement de chevaux de course, pour s’assurer qu’ils entrent bien dans le périmètre de la dérogation.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1871 rectifié quinquies n’est pas soutenu.

La parole est à M. Joël Labbé, pour présenter l’amendement n° 1941 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Patricia Schillinger, pour présenter l’amendement n° 1008 rectifié quater.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Contrairement à ce que vient d’affirmer notre collègue, nous nous sommes concertés avec les fédérations, nous avons discuté avec elles. Michel Savin l’a également fait. Nous avons travaillé en relation avec M. le rapporteur pour véritablement affiner l’écriture de cet amendement.

Au fil des discussions que nous avons eues avec la Fédération française de football, qui représentait aussi la Fédération française de rugby, ainsi que la Fédération française de golf, il est apparu que leurs démarches commençaient à se développer. Il a été plaisant d’entendre que la loi Labbé, qui s’appliquera aux terrains de football en 2025, favorisait ce changement. En même temps qu’elles travaillent sur les produits phytosanitaires, les fédérations s’engagent aussi sur les engrais azotés de synthèse.

C’est la raison pour laquelle nous avons voulu prendre en compte la situation des terrains de sport qui ne relèvent pas de la compétition officielle, mais dont les standards de qualité nécessitent l’utilisation d’engrais de synthèse, par exemple les terrains d’entraînement.

En effet, pour ces terrains, l’utilisation de ces engrais est aujourd’hui nécessaire. Ils bénéficieront, grâce à cet amendement, d’une dérogation à l’interdiction de recourir à ces engrais pour des usages non agricoles.

L’amendement vise néanmoins à accompagner, pour ces espaces, la mise en place de bonnes pratiques environnementales de fertilisation, via l’élaboration d’une feuille de route concertée avec les fédérations. Celle-ci permettra d’identifier et de généraliser les bonnes pratiques sur la nature des produits à utiliser, l’ajustement des doses de fertilisation, le cas échéant la gestion des eaux de drainage, ainsi que le travail du sol ou l’utilisation de substrat pour permettre la pousse du gazon et sa qualité optimale, tout en limitant l’impact environnemental.

Je veux vous dire, mes chers collègues, que j’ai beaucoup apprécié cette occasion de creuser ce sujet en lien avec les fédérations. Alors qu’elles nous imaginaient arriver avec des bulldozers pour les empêcher de travailler, c’est finalement tout l’inverse qui s’est produit. Elles demandent désormais à ce que nous travaillions ensemble et à ce que nous soyons présents avec eux lors de l’écriture des décrets d’application. En effet, bien souvent, ceux-ci ne correspondent pas à l’intention du législateur.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

L’article 62 bis interdit la commercialisation et l’utilisation des engrais de synthèse pour l’entretien des espaces verts, hors vocation agricole. Certes, une dérogation est prévue pour les équipements sportifs, mais elle reste mal définie, car elle ne prend pas en compte les efforts que font les fédérations concernées, qu’il s’agisse du golf, des courses hippiques ou du football, pour réduire l’usage de produits phytosanitaires d’ici à 2025.

La filière gazon s’est en effet adaptée à ces nouvelles exigences réglementaires et s’oriente vers des engrais à libération lente ou progressive, comprenant parfois des biostimulants.

Alors que nous sommes tout juste sortis d’une année noire en matière de fréquentation des terrains de sport, n’imposons pas de difficultés ni de contraintes supplémentaires à nos fédérations, qui n’en ont pas besoin !

Cet amendement vise ainsi à veiller à ce que la dérogation exonère les équipes sportives de l’interdiction d’utilisation d’engrais de synthèse.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1871 rectifié quinquies n’est pas soutenu.

La parole est à M. Joël Labbé, pour présenter l’amendement n° 1941 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Ces amendements ont fait l’objet d’intenses discussions ces derniers jours ; je me réjouis que les positions aient pu s’accorder. Préciser la dérogation applicable aux équipements sportifs comme vous le proposez, mes chers collègues, me paraît tout à fait pertinent. La commission a donc émis un avis favorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Contrairement à ce que vient d’affirmer notre collègue, nous nous sommes concertés avec les fédérations, nous avons discuté avec elles. Michel Savin l’a également fait. Nous avons travaillé en relation avec M. le rapporteur pour véritablement affiner l’écriture de cet amendement.

Au fil des discussions que nous avons eues avec la Fédération française de football, qui représentait aussi la Fédération française de rugby, ainsi que la Fédération française de golf, il est apparu que leurs démarches commençaient à se développer. Il a été plaisant d’entendre que la loi Labbé, qui s’appliquera aux terrains de football en 2025, favorisait ce changement. En même temps qu’elles travaillent sur les produits phytosanitaires, les fédérations s’engagent aussi sur les engrais azotés de synthèse.

C’est la raison pour laquelle nous avons voulu prendre en compte la situation des terrains de sport qui ne relèvent pas de la compétition officielle, mais dont les standards de qualité nécessitent l’utilisation d’engrais de synthèse, par exemple les terrains d’entraînement.

En effet, pour ces terrains, l’utilisation de ces engrais est aujourd’hui nécessaire. Ils bénéficieront, grâce à cet amendement, d’une dérogation à l’interdiction de recourir à ces engrais pour des usages non agricoles.

L’amendement vise néanmoins à accompagner, pour ces espaces, la mise en place de bonnes pratiques environnementales de fertilisation, via l’élaboration d’une feuille de route concertée avec les fédérations. Celle-ci permettra d’identifier et de généraliser les bonnes pratiques sur la nature des produits à utiliser, l’ajustement des doses de fertilisation, le cas échéant la gestion des eaux de drainage, ainsi que le travail du sol ou l’utilisation de substrat pour permettre la pousse du gazon et sa qualité optimale, tout en limitant l’impact environnemental.

Je veux vous dire, mes chers collègues, que j’ai beaucoup apprécié cette occasion de creuser ce sujet en lien avec les fédérations. Alors qu’elles nous imaginaient arriver avec des bulldozers pour les empêcher de travailler, c’est finalement tout l’inverse qui s’est produit. Elles demandent désormais à ce que nous travaillions ensemble et à ce que nous soyons présents avec eux lors de l’écriture des décrets d’application. En effet, bien souvent, ceux-ci ne correspondent pas à l’intention du législateur.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Il est exactement le même ; je me réjouis de la dynamique que M. Labbé a su créer avec ces associations.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Ces amendements ont fait l’objet d’intenses discussions ces derniers jours ; je me réjouis que les positions aient pu s’accorder. Préciser la dérogation applicable aux équipements sportifs comme vous le proposez, mes chers collègues, me paraît tout à fait pertinent. La commission a donc émis un avis favorable sur ces amendements identiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je mets aux voix les amendements identiques n° 566 rectifié ter, 1008 rectifié quater et 1941 rectifié.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Il est exactement le même ; je me réjouis de la dynamique que M. Labbé a su créer avec ces associations.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1919, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 5

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« … – Les interdictions mentionnées aux I à III du présent article ne s’appliquent pas aux engrais utilisables en agriculture biologique.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je mets aux voix les amendements identiques n° 566 rectifié ter, 1008 rectifié quater et 1941 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à préciser la notion d’« engrais de synthèse » mentionnée à cet article, en s’appuyant sur la catégorie « utilisable en agriculture biologique », qui a été déjà retenue à deux reprises dans la réglementation, dans le code général des impôts et dans celui de l’environnement. C’est une catégorie de référence pour le secteur des engrais non agricoles.

La rédaction de cet amendement est issue des retours des professionnels du secteur. Il ne vise pas à changer le fond de l’article, mais à en clarifier la rédaction.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Le sous-amendement n° 2307 rectifié, présenté par M. de Nicolaÿ, est ainsi libellé :

Amendement n° 1919, alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

, aux propriétés privées accueillant du public et présentant un intérêt patrimonial, culturel ou historique

La parole est à M. Louis-Jean de Nicolaÿ.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1919, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’alinéa 5

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

« … – Les interdictions mentionnées aux I à III du présent article ne s’appliquent pas aux engrais utilisables en agriculture biologique.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Louis-Jean de Nicolay

Ce sous-amendement vise à éviter de fragiliser davantage encore une filière déjà confrontée à de profonds bouleversements, alors même qu’on ne saurait exclure un impact négatif des dispositions de cet article sur les dimensions culturelles, patrimoniales et touristiques de ce secteur. Tous les monuments ouverts au public comportant des jardins pourraient bénéficier de l’adoption de ce sous-amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à préciser la notion d’« engrais de synthèse » mentionnée à cet article, en s’appuyant sur la catégorie « utilisable en agriculture biologique », qui a été déjà retenue à deux reprises dans la réglementation, dans le code général des impôts et dans celui de l’environnement. C’est une catégorie de référence pour le secteur des engrais non agricoles.

La rédaction de cet amendement est issue des retours des professionnels du secteur. Il ne vise pas à changer le fond de l’article, mais à en clarifier la rédaction.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Le sous-amendement n° 2307 rectifié, présenté par M. de Nicolaÿ, est ainsi libellé :

Amendement n° 1919, alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

, aux propriétés privées accueillant du public et présentant un intérêt patrimonial, culturel ou historique

La parole est à M. Louis-Jean de Nicolaÿ.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

La commission est favorable à l’amendement n° 1919 et au sous-amendement n° 2307 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Louis-Jean de Nicolay

Ce sous-amendement vise à éviter de fragiliser davantage encore une filière déjà confrontée à de profonds bouleversements, alors même qu’on ne saurait exclure un impact négatif des dispositions de cet article sur les dimensions culturelles, patrimoniales et touristiques de ce secteur. Tous les monuments ouverts au public comportant des jardins pourraient bénéficier de l’adoption de ce sous-amendement.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Notre avis sur l’amendement n° 1919 est favorable. En revanche, le champ visé par le sous-amendement n° 2307 rectifié est trop large. J’émets donc un avis défavorable sur ce sous-amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

La commission est favorable à l’amendement n° 1919 et au sous-amendement n° 2307 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

M. de Nicolaÿ et moi-même en avons discuté, mais j’ai encore un petit souci concernant son sous-amendement. Concernant le patrimoine historique, nous convenons que les espaces de gazon exposés à la vue lors de la visite d’un château doivent être irréprochables. La notion de « patrimoine historique » est bien circonscrite. En revanche, la notion de « patrimoine culturel » n’est pas assez bien définie pour éviter d’ouvrir trop largement le champ de cette dérogation. Il faut protéger les châteaux, mais veillons à ne pas aller trop loin !

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Notre avis sur l’amendement n° 1919 est favorable. En revanche, le champ visé par le sous-amendement n° 2307 rectifié est trop large. J’émets donc un avis défavorable sur ce sous-amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Louis-Jean de Nicolay

Je veux bien rectifier mon sous-amendement, en supprimant le mot « culturel », si l’on conserve la notion de « patrimoine historique ».

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

M. de Nicolaÿ et moi-même en avons discuté, mais j’ai encore un petit souci concernant son sous-amendement. Concernant le patrimoine historique, nous convenons que les espaces de gazon exposés à la vue lors de la visite d’un château doivent être irréprochables. La notion de « patrimoine historique » est bien circonscrite. En revanche, la notion de « patrimoine culturel » n’est pas assez bien définie pour éviter d’ouvrir trop largement le champ de cette dérogation. Il faut protéger les châteaux, mais veillons à ne pas aller trop loin !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis donc saisie d’un sous-amendement n° 2307 rectifié bis, présenté par M. de Nicolaÿ, et ainsi libellé :

Amendement n° 1919, alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

, aux propriétés privées accueillant du public et présentant un intérêt patrimonial ou historique

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Louis-Jean de Nicolay

Je veux bien rectifier mon sous-amendement, en supprimant le mot « culturel », si l’on conserve la notion de « patrimoine historique ».

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis donc saisie d’un sous-amendement n° 2307 rectifié bis, présenté par M. de Nicolaÿ, et ainsi libellé :

Amendement n° 1919, alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

, aux propriétés privées accueillant du public et présentant un intérêt patrimonial ou historique

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

M. Laurent Duplomb. C’est l’harmonie totale !

Sourires.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Il est désormais favorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

M. Laurent Duplomb. C’est l’harmonie totale !

Le sous-amendement est adopté.

Sourires.

Le sous-amendement est adopté.

L ’ article 62 bis est adopté.

L ’ amendement est adopté.

Article 63

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1932, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Rétablir le II dans la rédaction suivante :

II. – Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, puis annuellement, le Gouvernement présente au Parlement un rapport consacré au suivi de la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote du secteur agricole et des moyens mis en œuvre pour la respecter.

La parole est à M. Joël Labbé.

I. – Un décret définit une trajectoire pluriannuelle, précisée par des objectifs annuels, de réduction des émissions de protoxyde d’azote et d’ammoniac du secteur agricole permettant d’atteindre progressivement l’objectif d’une réduction de 13 % des émissions d’ammoniac en 2030 par rapport à 2005 et l’objectif d’une réduction de 15 % des émissions de protoxyde d’azote en 2030 par rapport à 2015.

II. –

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

La mise en place d’une redevance sur les engrais azotés, accompagnée d’un surcroît de moyens et d’aides à la transition pour les agriculteurs, est essentielle. Afin de permettre au Parlement de se prononcer sur les moyens d’accompagnement et les modalités de mise en place de cette redevance sur les engrais azotés minéraux, cet amendement vise à demander au Gouvernement un rapport de suivi de la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote et des moyens mis en place pour la respecter.

Supprimé

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1932, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Rétablir le II dans la rédaction suivante :

II. – Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, puis annuellement, le Gouvernement présente au Parlement un rapport consacré au suivi de la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote du secteur agricole et des moyens mis en œuvre pour la respecter.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement tend à revenir sur la position de la commission, qui a supprimé cette énième demande de rapport du Gouvernement au Parlement. Nous disposons d’autres moyens pour suivre le respect de cette trajectoire, en lien avec l’article 62, tel qu’il a été réécrit par le Sénat : auditions de ministres ou de représentants des services d’administration, questionnaires… La remise d’un tel rapport me paraîtrait un peu formelle. Nous aurons l’occasion de suivre la trajectoire mentionnée.

Monsieur Labbé, il ne faut pas trop vous habituer à ce que vos amendements reçoivent un avis favorable

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

La mise en place d’une redevance sur les engrais azotés, accompagnée d’un surcroît de moyens et d’aides à la transition pour les agriculteurs, est essentielle. Afin de permettre au Parlement de se prononcer sur les moyens d’accompagnement et les modalités de mise en place de cette redevance sur les engrais azotés minéraux, cet amendement vise à demander au Gouvernement un rapport de suivi de la trajectoire de réduction des émissions d’ammoniac et de protoxyde d’azote et des moyens mis en place pour la respecter.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement tend à revenir sur la position de la commission, qui a supprimé cette énième demande de rapport du Gouvernement au Parlement. Nous disposons d’autres moyens pour suivre le respect de cette trajectoire, en lien avec l’article 62, tel qu’il a été réécrit par le Sénat : auditions de ministres ou de représentants des services d’administration, questionnaires… La remise d’un tel rapport me paraîtrait un peu formelle. Nous aurons l’occasion de suivre la trajectoire mentionnée.

Monsieur Labbé, il ne faut pas trop vous habituer à ce que vos amendements reçoivent un avis favorable

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Pour ma part, monsieur Labbé, j’émets un avis favorable sur votre amendement !

Sourires.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Pour ma part, monsieur Labbé, j’émets un avis favorable sur votre amendement !

L ’ article 63 est adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Photo de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2047, présenté par Mmes Schillinger et Havet et MM. Lévrier, Marchand et Rambaud, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 3

Remplacer les mots :

actualisée au moins tous les cinq ans

par les mots :

en concertation avec l’ensemble des parties prenantes

II. – Alinéas 4 à 6

Supprimer ces alinéas.

La parole est à M. Frédéric Marchand.

Article 63 bis (priorité)

Debut de section - PermalienPhoto de Frédéric Marchand

L’article 63 bis complète le code de l’environnement pour y inscrire la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Ces dernières sont précisées dans les alinéas 4 à 6 de cet article. Or il est mentionné dans les cinq orientations de la SNDI que l’implication de l’État, couplée à l’action du secteur privé et des organisations de la société civile, est essentielle.

La SNDI établit par ailleurs un dispositif de concertation, d’orientation et de suivi au sein du groupe national sur les forêts tropicales, afin de faciliter la mise en œuvre de cette stratégie, son évaluation annuelle et ses révisions à venir.

Par conséquent, il est inutile de mentionner dans la loi la composition des parties prenantes, ainsi que la plateforme déjà prévue dans la SNDI. L’objet de cet amendement est donc de supprimer ces mentions superflues.

Le code de l’environnement est ainsi modifié :

1° Le titre Ier du livre Ier est complété par un article L. 110-5 ainsi rédigé :

« Art. L. 110 -5. – En vue de mettre fin à l’importation de matières premières et de produits transformés dont la production a contribué, directement ou indirectement, à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la dégradation d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national, l’État élabore et met en œuvre une stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée actualisée au moins tous les cinq ans.

« Cette stratégie est élaborée en concertation avec des représentants des collectivités territoriales et de leurs groupements, d’acteurs socio-économiques, en particulier les grandes entreprises mentionnées à l’article 51 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie, d’organisations de protection de l’environnement ainsi que de membres de la communauté scientifique.

« La plateforme nationale de lutte contre la déforestation importée mise en place dans le cadre de la stratégie mentionnée au premier alinéa du présent article vise à assister les entreprises et les acheteurs publics dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement vers des matières plus durables, traçables et plus respectueuses des forêts tropicales et des écosystèmes naturels, ainsi que des communautés locales et des populations autochtones qui en vivent. Elle met à leur disposition des données économiques et cartographiques sous forme électronique dans un format ouvert librement utilisable et exploitable par un système de traitement automatisé. » ;

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1463, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 5

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Dans le respect des règles applicables au secret industriel et commercial, les données présentes sur cette plateforme sont également accessibles au public.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2047, présenté par Mmes Schillinger et Havet et MM. Lévrier, Marchand et Rambaud, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 3

Remplacer les mots :

actualisée au moins tous les cinq ans

par les mots :

en concertation avec l’ensemble des parties prenantes

II. – Alinéas 4 à 6

Supprimer ces alinéas.

La parole est à M. Frédéric Marchand.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Les informations figurant sur la plateforme de soutien aux acheteurs qui peuvent avoir un impact sur les importations et la déforestation doivent pouvoir être portées à la connaissance des consommateurs qui le souhaiteraient, dans un souci de transparence et de bonne information des citoyens, pourvu que cela se fasse dans le respect des obligations liées au secret des affaires et du commerce : tel est l’objet de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Frédéric Marchand

L’article 63 bis complète le code de l’environnement pour y inscrire la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Ces dernières sont précisées dans les alinéas 4 à 6 de cet article. Or il est mentionné dans les cinq orientations de la SNDI que l’implication de l’État, couplée à l’action du secteur privé et des organisations de la société civile, est essentielle.

La SNDI établit par ailleurs un dispositif de concertation, d’orientation et de suivi au sein du groupe national sur les forêts tropicales, afin de faciliter la mise en œuvre de cette stratégie, son évaluation annuelle et ses révisions à venir.

Par conséquent, il est inutile de mentionner dans la loi la composition des parties prenantes, ainsi que la plateforme déjà prévue dans la SNDI. L’objet de cet amendement est donc de supprimer ces mentions superflues.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1463, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 5

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Dans le respect des règles applicables au secret industriel et commercial, les données présentes sur cette plateforme sont également accessibles au public.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 2047 vise à supprimer de nombreux éléments ajoutés en commission grâce à l’adoption de cinq amendements identiques présentés par des membres de plusieurs groupes politiques. Rappelons que ces modifications constituaient la traduction de propositions inscrites dans le rapport du groupe de travail Alimentation durable et locale, commun à notre commission et à celle des affaires économiques.

Cet amendement vise en particulier à supprimer, au sein de la stratégie nationale bas-carbone, l’indicateur spécifique au suivi des émissions associées à la déforestation importée, indicateur qui constitue pourtant une avancée notable pour le pilotage de notre empreinte carbone nationale.

Vous comprendrez donc, mes chers collègues, que je ne peux pas être favorable à votre amendement : la commission en demande le retrait, faute de quoi son avis sera défavorable.

Quant à l’amendement n° 1463, il me semble quelque peu prématuré. La plateforme de lutte contre la déforestation importée doit dans un premier temps permettre aux entreprises d’adapter leur chaîne logistique. Rendre ces données accessibles au public exigerait un nouveau traitement extrêmement laborieux.

Votre préoccupation, monsieur Montaugé, est en outre partiellement satisfaite par les éléments qui ont été introduits en commission à l’article 64 ter et qui seront adaptés, à la marge, si notre assemblée veut bien adopter l’amendement n° 2304, que je lui présenterai lors de l’examen de cet article.

Je vous demande donc, mon cher collègue, de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Les informations figurant sur la plateforme de soutien aux acheteurs qui peuvent avoir un impact sur les importations et la déforestation doivent pouvoir être portées à la connaissance des consommateurs qui le souhaiteraient, dans un souci de transparence et de bonne information des citoyens, pourvu que cela se fasse dans le respect des obligations liées au secret des affaires et du commerce : tel est l’objet de cet amendement.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Mesdames, messieurs les sénateurs, je suis ravie de vous retrouver à l’occasion de l’examen de cet article, qui introduit dans le projet de loi la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Cet article est donc extrêmement important et nous y sommes très attachés.

L’amendement n° 2047 vise à simplifier sa rédaction en la resserrant autour d’éléments purement législatifs, sans exclure aucune partie prenante. La rédaction est ramenée à sa version la plus large possible, de manière à prendre en compte tous les acteurs, notamment le comité de suivi de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, que je reverrai dans quelques jours pour m’assurer du suivi des engagements que nous avons pris il y a quelques mois.

La mention de la plateforme n’est pas non plus nécessaire, dans la mesure où celle-ci existe déjà. Nous travaillons actuellement à la rendre plus riche et opérationnelle. Je vous confirme que l’échange de données entre douanes et agents du ministère de la transition écologique prévu à l’article 64 y contribuera, en offrant aux entreprises une information croisée entre les données douanières et les données satellitaires d’importation. La recherche des émissions de gaz à effet de serre sera facilitée, alors qu’elle reste à ce jour difficile à évaluer.

La rédaction que vous proposez dans cet amendement me semble donc de nature à simplifier le propos, en le rendant opérationnel et en le ramenant à ce qui relève du domaine législatif. L’avis du Gouvernement sur l’amendement n° 2047 est donc favorable.

L’amendement n° 1463 vise pour sa part à rendre les données présentes sur la plateforme accessibles au public. Je vous confirme qu’il est satisfait, puisque nous avons déjà mis en ligne cette plateforme, que nous enrichirons au fur et à mesure. Un groupe de travail s’applique à améliorer la lisibilité des données pour que tous les acteurs, citoyens et entreprises, puissent se les approprier. Il nous appartient cependant de préserver des règles de confidentialité ; nous y reviendrons.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 2047 vise à supprimer de nombreux éléments ajoutés en commission grâce à l’adoption de cinq amendements identiques présentés par des membres de plusieurs groupes politiques. Rappelons que ces modifications constituaient la traduction de propositions inscrites dans le rapport du groupe de travail Alimentation durable et locale, commun à notre commission et à celle des affaires économiques.

Cet amendement vise en particulier à supprimer, au sein de la stratégie nationale bas-carbone, l’indicateur spécifique au suivi des émissions associées à la déforestation importée, indicateur qui constitue pourtant une avancée notable pour le pilotage de notre empreinte carbone nationale.

Vous comprendrez donc, mes chers collègues, que je ne peux pas être favorable à votre amendement : la commission en demande le retrait, faute de quoi son avis sera défavorable.

Quant à l’amendement n° 1463, il me semble quelque peu prématuré. La plateforme de lutte contre la déforestation importée doit dans un premier temps permettre aux entreprises d’adapter leur chaîne logistique. Rendre ces données accessibles au public exigerait un nouveau traitement extrêmement laborieux.

Votre préoccupation, monsieur Montaugé, est en outre partiellement satisfaite par les éléments qui ont été introduits en commission à l’article 64 ter et qui seront adaptés, à la marge, si notre assemblée veut bien adopter l’amendement n° 2304, que je lui présenterai lors de l’examen de cet article.

Je vous demande donc, mon cher collègue, de bien vouloir retirer votre amendement ; à défaut, l’avis de la commission sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Mesdames, messieurs les sénateurs, je suis ravie de vous retrouver à l’occasion de l’examen de cet article, qui introduit dans le projet de loi la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Cet article est donc extrêmement important et nous y sommes très attachés.

L’amendement n° 2047 vise à simplifier sa rédaction en la resserrant autour d’éléments purement législatifs, sans exclure aucune partie prenante. La rédaction est ramenée à sa version la plus large possible, de manière à prendre en compte tous les acteurs, notamment le comité de suivi de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, que je reverrai dans quelques jours pour m’assurer du suivi des engagements que nous avons pris il y a quelques mois.

La mention de la plateforme n’est pas non plus nécessaire, dans la mesure où celle-ci existe déjà. Nous travaillons actuellement à la rendre plus riche et opérationnelle. Je vous confirme que l’échange de données entre douanes et agents du ministère de la transition écologique prévu à l’article 64 y contribuera, en offrant aux entreprises une information croisée entre les données douanières et les données satellitaires d’importation. La recherche des émissions de gaz à effet de serre sera facilitée, alors qu’elle reste à ce jour difficile à évaluer.

La rédaction que vous proposez dans cet amendement me semble donc de nature à simplifier le propos, en le rendant opérationnel et en le ramenant à ce qui relève du domaine législatif. L’avis du Gouvernement sur l’amendement n° 2047 est donc favorable.

L’amendement n° 1463 vise pour sa part à rendre les données présentes sur la plateforme accessibles au public. Je vous confirme qu’il est satisfait, puisque nous avons déjà mis en ligne cette plateforme, que nous enrichirons au fur et à mesure. Un groupe de travail s’applique à améliorer la lisibilité des données pour que tous les acteurs, citoyens et entreprises, puissent se les approprier. Il nous appartient cependant de préserver des règles de confidentialité ; nous y reviendrons.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 424, présenté par Mme Poncet Monge, MM. Dantec, Fernique, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

incluant l’exclusion ou le retrait de la France de tout accord commercial ou de libre-échange avec les pays ou groupes de pays concernés

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

L’article 63 bis prévoit la mise en place, tous les cinq ans, d’une stratégie de lutte contre la déforestation importée. Le Fonds mondial pour la nature, mieux connu sous son sigle anglais WWF, estime en effet que la France contribue par ses importations au déboisement de 5 millions d’hectares de forêt chaque année dans le monde.

Rappelons que cette stratégie de lutte contre la déforestation importée ne date pas du dépôt de ce projet de loi : elle a été décidée en 2018, mais est restée sans effet, faute de mesures concrètes.

Or il est déjà tard, puisque près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre sont dues à la destruction des forêts vierges. La seule forêt amazonienne stocke environ 120 milliards de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles des États-Unis, qu’elle risque de libérer à cause de l’agriculture et de l’élevage intensifs mis en œuvre pour nos importations. Selon la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 65 % de la déforestation constatée chaque année au Brésil est due à l’élevage intensif. Selon le gouvernement brésilien lui-même, depuis les années 1950, l’élevage est responsable à lui seul de 80 % de la déforestation dans ce pays.

On pourrait encore évoquer le soja, l’huile de palme, ou les biocarburants, dont l’importation sera facilitée par la ratification du traité de libre-échange avec le Mercosur. Cet accord accélérera la déforestation de près de 5 % chaque année, selon le rapport remis au Gouvernement par M. Stefan Ambec, à la demande de M. Édouard Philippe. Ce rapport conclut que les risques environnementaux de ce traité outrepassent les bénéfices économiques à en attendre.

Nous proposons donc, par cet amendement, une mesure concrète pour lutter contre la déforestation : nous y demandons la suspension des traités de libre-échange avec les pays pratiquant l’exportation de produits qui accélèrent la déforestation, afin de préserver, pour eux comme pour nous, leurs forêts et leurs milieux naturels.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 424, présenté par Mme Poncet Monge, MM. Dantec, Fernique, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Compléter cet alinéa par les mots :

incluant l’exclusion ou le retrait de la France de tout accord commercial ou de libre-échange avec les pays ou groupes de pays concernés

La parole est à Mme Raymonde Poncet Monge.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Nous devons, me semble-t-il, trouver un équilibre entre le renforcement de la lutte contre la déforestation importée à l’échelon national, d’une part, et la continuité des relations diplomatiques avec les pays concernés, d’autre part. Interdire par principe la conclusion de tout accord commercial ou de libre-échange me paraît excessif : je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, ma chère collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Raymonde Poncet Monge

L’article 63 bis prévoit la mise en place, tous les cinq ans, d’une stratégie de lutte contre la déforestation importée. Le Fonds mondial pour la nature, mieux connu sous son sigle anglais WWF, estime en effet que la France contribue par ses importations au déboisement de 5 millions d’hectares de forêt chaque année dans le monde.

Rappelons que cette stratégie de lutte contre la déforestation importée ne date pas du dépôt de ce projet de loi : elle a été décidée en 2018, mais est restée sans effet, faute de mesures concrètes.

Or il est déjà tard, puisque près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre sont dues à la destruction des forêts vierges. La seule forêt amazonienne stocke environ 120 milliards de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles des États-Unis, qu’elle risque de libérer à cause de l’agriculture et de l’élevage intensifs mis en œuvre pour nos importations. Selon la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 65 % de la déforestation constatée chaque année au Brésil est due à l’élevage intensif. Selon le gouvernement brésilien lui-même, depuis les années 1950, l’élevage est responsable à lui seul de 80 % de la déforestation dans ce pays.

On pourrait encore évoquer le soja, l’huile de palme, ou les biocarburants, dont l’importation sera facilitée par la ratification du traité de libre-échange avec le Mercosur. Cet accord accélérera la déforestation de près de 5 % chaque année, selon le rapport remis au Gouvernement par M. Stefan Ambec, à la demande de M. Édouard Philippe. Ce rapport conclut que les risques environnementaux de ce traité outrepassent les bénéfices économiques à en attendre.

Nous proposons donc, par cet amendement, une mesure concrète pour lutter contre la déforestation : nous y demandons la suspension des traités de libre-échange avec les pays pratiquant l’exportation de produits qui accélèrent la déforestation, afin de préserver, pour eux comme pour nous, leurs forêts et leurs milieux naturels.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

À la suite de la publication du rapport Ambec, que vous avez évoqué, madame la sénatrice, nous nous sommes engagés à ne plus accepter d’accords commerciaux ou de libre-échange qui contreviendraient à nos engagements, que ce soit ceux qui ont été pris dans le cadre de l’accord de Paris ou ceux qui sont destinés à lutter contre la déforestation et ses conséquences.

Il n’est évidemment pas question de revenir sur cet engagement. La preuve en est que la France est très impliquée dans ce dossier, à la fois dans ses négociations internationales et dans son travail avec la Commission européenne. La déforestation sera d’ailleurs l’un des sujets clés de la présidence française de l’Union européenne, au premier semestre 2022.

À compter de juillet prochain, nous prendrons également la présidence du partenariat des déclarations d’Amsterdam. Nous jouerons donc un rôle moteur dans ces discussions.

En tout état de cause, la France pèsera de tout son poids pour que les propositions faites soient des plus ambitieuses. Dans la mesure où notre pays se propose de peser à l’échelon européen, qui est le plus adapté, il me semble que votre amendement est satisfait ; l’avis du Gouvernement est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Nous devons, me semble-t-il, trouver un équilibre entre le renforcement de la lutte contre la déforestation importée à l’échelon national, d’une part, et la continuité des relations diplomatiques avec les pays concernés, d’autre part. Interdire par principe la conclusion de tout accord commercial ou de libre-échange me paraît excessif : je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, ma chère collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

À la suite de la publication du rapport Ambec, que vous avez évoqué, madame la sénatrice, nous nous sommes engagés à ne plus accepter d’accords commerciaux ou de libre-échange qui contreviendraient à nos engagements, que ce soit ceux qui ont été pris dans le cadre de l’accord de Paris ou ceux qui sont destinés à lutter contre la déforestation et ses conséquences.

Il n’est évidemment pas question de revenir sur cet engagement. La preuve en est que la France est très impliquée dans ce dossier, à la fois dans ses négociations internationales et dans son travail avec la Commission européenne. La déforestation sera d’ailleurs l’un des sujets clés de la présidence française de l’Union européenne, au premier semestre 2022.

À compter de juillet prochain, nous prendrons également la présidence du partenariat des déclarations d’Amsterdam. Nous jouerons donc un rôle moteur dans ces discussions.

En tout état de cause, la France pèsera de tout son poids pour que les propositions faites soient des plus ambitieuses. Dans la mesure où notre pays se propose de peser à l’échelon européen, qui est le plus adapté, il me semble que votre amendement est satisfait ; l’avis du Gouvernement est donc défavorable.

L ’ article 63 bis est adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1457, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Ils doivent informer les autorités compétentes s’ils constatent des atteintes à l’environnement contrevenantes au respect de la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Article 64

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

L’article 64 a pour objet d’encourager l’échange d’informations entre les agents de la direction générale des douanes et droits indirects et ceux qui, au ministère chargé de l’environnement, auront été désignés pour mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée.

Notre amendement vise à rendre plus efficient l’objectif 11 de cette stratégie, qui consiste à améliorer l’analyse de risque et le rapportage des entreprises en matière de lutte contre la déforestation. Nous proposons ainsi d’imposer un devoir d’alerte aux agents chargés de la mise en œuvre de cette politique.

Les agents des douanes devraient également effectuer un signalement lorsque des atteintes graves à l’environnement, telles qu’elles sont définies à l’article 1er de la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, sont portées à leur connaissance.

(Non modifié)

Le chapitre III du titre II du code des douanes est complété par un article 59 quindecies ainsi rédigé :

« Art. 59 quindecies. – Les agents du ministère chargé de l’environnement désignés pour mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, prévue à l’article L. 110-5 du code de l’environnement, et les agents de la direction générale des douanes et droits indirects peuvent se communiquer, spontanément ou sur demande, tous renseignements, données et documents utiles à l’amélioration de la transparence et de la traçabilité des chaînes d’approvisionnement en matières premières agricoles. »

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1457, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Ils doivent informer les autorités compétentes s’ils constatent des atteintes à l’environnement contrevenantes au respect de la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Le dispositif proposé dans cet amendement a une portée plus large que la seule lutte contre la déforestation importée.

Par ailleurs, l’amendement est déjà satisfait, car c’est justement le rôle et le devoir des agents d’informer leur hiérarchie dans les cas de figure que vous évoquez, mon cher collègue.

Enfin, l’article 40 du code de procédure pénale trouve à s’appliquer dès lors qu’un agent acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit. À défaut, la responsabilité civile de l’organisme concerné pourrait également être engagée sur le fondement des dispositions de l’article 64 ter du présent texte.

La commission vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

L’article 64 a pour objet d’encourager l’échange d’informations entre les agents de la direction générale des douanes et droits indirects et ceux qui, au ministère chargé de l’environnement, auront été désignés pour mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée.

Notre amendement vise à rendre plus efficient l’objectif 11 de cette stratégie, qui consiste à améliorer l’analyse de risque et le rapportage des entreprises en matière de lutte contre la déforestation. Nous proposons ainsi d’imposer un devoir d’alerte aux agents chargés de la mise en œuvre de cette politique.

Les agents des douanes devraient également effectuer un signalement lorsque des atteintes graves à l’environnement, telles qu’elles sont définies à l’article 1er de la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, sont portées à leur connaissance.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je rejoins l’avis de M. le rapporteur : il existe déjà un cadre favorisant l’engagement volontaire ou incitant les entreprises à supprimer toute importation de biens qui pourraient amplifier la déforestation. J’ajoute qu’une évolution de la législation est en cours de préparation à l’échelon européen.

C’est pourquoi le Gouvernement vous demande également le retrait de cet amendement, monsieur le sénateur ; à défaut, il y sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Le dispositif proposé dans cet amendement a une portée plus large que la seule lutte contre la déforestation importée.

Par ailleurs, l’amendement est déjà satisfait, car c’est justement le rôle et le devoir des agents d’informer leur hiérarchie dans les cas de figure que vous évoquez, mon cher collègue.

Enfin, l’article 40 du code de procédure pénale trouve à s’appliquer dès lors qu’un agent acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit. À défaut, la responsabilité civile de l’organisme concerné pourrait également être engagée sur le fondement des dispositions de l’article 64 ter du présent texte.

La commission vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue ; à défaut, son avis sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je rejoins l’avis de M. le rapporteur : il existe déjà un cadre favorisant l’engagement volontaire ou incitant les entreprises à supprimer toute importation de biens qui pourraient amplifier la déforestation. J’ajoute qu’une évolution de la législation est en cours de préparation à l’échelon européen.

C’est pourquoi le Gouvernement vous demande également le retrait de cet amendement, monsieur le sénateur ; à défaut, il y sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1889, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Les agents de la direction générale des douanes et droits indirects communiquent, avant le 1er janvier 2022, aux agents du ministère chargé de l’environnement désignés pour mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, prévue à l’article L. 110-5 du code de l’environnement, les données dont ils disposent sur les importations de matières premières présentant un risque lié à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la dégradation d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national, ou pour les droits humains des personnes qui y habitent. Ces données sont utilisées pour la mise en place d’un mécanisme d’alerte et d’un système d’analyse du risque à l’échelle nationale dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée prévue au même article L. 110-5. Un décret définit les modalités d’application du présent article. »

La parole est à M. Ronan Dantec.

Debut de section - PermalienPhoto de Ronan Dantec

Cet amendement a pour objet de limiter le fonctionnement en silo qui caractérise les relations entre les douanes et les services du ministère de la transition écologique. Les douanes disposent pourtant de beaucoup de données, dont certaines – on ne le dit pas assez – proviennent du réseau extrêmement dense de nos ambassades.

Aujourd’hui, la collaboration entre le ministère de la transition écologique, qui est chargé de la lutte contre la déforestation importée et mène les négociations à l’échelon international, et Bercy qui, au travers des douanes, dispose des données, est mauvaise : les ponts ne fonctionnent pas. J’ai pu constater à plusieurs reprises sur le terrain à quel point les informations circulaient mal d’un ministère à l’autre.

Le présent amendement vise donc à garantir l’efficacité de l’action de l’État. Le dispositif que nous proposons constituerait un véritable atout stratégique.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 833, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Les agents de la direction générale des douanes communiquent avant le 1er janvier 2022 aux agents du ministère chargé de l’environnement désignés les données dont ils disposent sur les importations de matières premières présentant un risque pour les forêts tropicales et les écosystèmes naturels, ainsi que pour les communautés locales et les populations autochtones qui y vivent, afin de permettre la mise en place d’un mécanisme d’alerte et d’un système d’analyse du risque à l’échelle nationale dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Un décret fixe la liste des matières premières concernées ainsi que les modalités d’application du présent article. »

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1889, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Les agents de la direction générale des douanes et droits indirects communiquent, avant le 1er janvier 2022, aux agents du ministère chargé de l’environnement désignés pour mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, prévue à l’article L. 110-5 du code de l’environnement, les données dont ils disposent sur les importations de matières premières présentant un risque lié à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la dégradation d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national, ou pour les droits humains des personnes qui y habitent. Ces données sont utilisées pour la mise en place d’un mécanisme d’alerte et d’un système d’analyse du risque à l’échelle nationale dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée prévue au même article L. 110-5. Un décret définit les modalités d’application du présent article. »

La parole est à M. Ronan Dantec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Cet amendement vise à limiter les importations d’oléoprotéagineux ou, en tout cas, à mieux les maîtriser. Notre objectif, cohérent avec ceux que notre collègue Ronan Dantec a exposés à l’instant, est de rendre les opérations de contrôle plus efficaces et d’obtenir une parfaite connaissance et une parfaite maîtrise de ces importations.

Debut de section - PermalienPhoto de Ronan Dantec

Cet amendement a pour objet de limiter le fonctionnement en silo qui caractérise les relations entre les douanes et les services du ministère de la transition écologique. Les douanes disposent pourtant de beaucoup de données, dont certaines – on ne le dit pas assez – proviennent du réseau extrêmement dense de nos ambassades.

Aujourd’hui, la collaboration entre le ministère de la transition écologique, qui est chargé de la lutte contre la déforestation importée et mène les négociations à l’échelon international, et Bercy qui, au travers des douanes, dispose des données, est mauvaise : les ponts ne fonctionnent pas. J’ai pu constater à plusieurs reprises sur le terrain à quel point les informations circulaient mal d’un ministère à l’autre.

Le présent amendement vise donc à garantir l’efficacité de l’action de l’État. Le dispositif que nous proposons constituerait un véritable atout stratégique.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 833, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Les agents de la direction générale des douanes communiquent avant le 1er janvier 2022 aux agents du ministère chargé de l’environnement désignés les données dont ils disposent sur les importations de matières premières présentant un risque pour les forêts tropicales et les écosystèmes naturels, ainsi que pour les communautés locales et les populations autochtones qui y vivent, afin de permettre la mise en place d’un mécanisme d’alerte et d’un système d’analyse du risque à l’échelle nationale dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Un décret fixe la liste des matières premières concernées ainsi que les modalités d’application du présent article. »

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 1889 est satisfait : l’article 64 a précisément pour objet de régulariser et de sécuriser les procédures d’échange de données. Il était nécessaire de modifier le code des douanes, compte tenu des exigences applicables à ces agents. Je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Pour les mêmes raisons, je demande le retrait de l’amendement n° 833 ; à défaut, j’y serai défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Cet amendement vise à limiter les importations d’oléoprotéagineux ou, en tout cas, à mieux les maîtriser. Notre objectif, cohérent avec ceux que notre collègue Ronan Dantec a exposés à l’instant, est de rendre les opérations de contrôle plus efficaces et d’obtenir une parfaite connaissance et une parfaite maîtrise de ces importations.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis du même avis que M. le rapporteur. Je partage évidemment l’intention des auteurs de ces amendements, mais je les considère comme des amendements d’appel.

Les données douanières ne nous permettent pas aujourd’hui d’évaluer la gravité des atteintes aux droits humains. Nous pouvons déjà croiser ces données avec les images satellitaires, mais elles ne sont sans doute pas suffisantes pour caractériser les risques encourus. Nous trouverons sans doute d’autres moyens de le faire ; du moins, je le souhaite.

Nous serons de nouveau amenés à évoquer ce sujet, notamment demain, quand nous aborderons la question des peuples autochtones et de la stratégie nationale pour les aires protégées.

En tout état de cause, ce projet de loi n’est sans doute pas le meilleur véhicule législatif pour débattre de l’objet de l’amendement n° 1889, non plus que du problème des communautés locales et des populations autochtones soulevé dans l’amendement n° 833. C’est pourquoi le Gouvernement est défavorable à ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 1889 est satisfait : l’article 64 a précisément pour objet de régulariser et de sécuriser les procédures d’échange de données. Il était nécessaire de modifier le code des douanes, compte tenu des exigences applicables à ces agents. Je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Pour les mêmes raisons, je demande le retrait de l’amendement n° 833 ; à défaut, j’y serai défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Ronan Dantec, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Ronan Dantec

Il est extrêmement important que Bercy et les services des douanes deviennent un acteur clé de notre stratégie de lutte contre la déforestation, mais aussi contre l’ensemble des trafics d’espèces.

On sait à quel point les pouvoirs publics sont mobilisés face à certains types de criminalité, comme le terrorisme ou le trafic de drogue. Or on ne constate pas du tout le même niveau de mobilisation pour les enjeux liés aux risques environnementaux.

En créant des ponts, en favorisant l’échange de données, on pourrait mobiliser et sensibiliser une administration absolument cruciale dans la lutte contre les atteintes à l’environnement et, partant, les atteintes aux droits humains, puisque les deux enjeux sont liés.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis du même avis que M. le rapporteur. Je partage évidemment l’intention des auteurs de ces amendements, mais je les considère comme des amendements d’appel.

Les données douanières ne nous permettent pas aujourd’hui d’évaluer la gravité des atteintes aux droits humains. Nous pouvons déjà croiser ces données avec les images satellitaires, mais elles ne sont sans doute pas suffisantes pour caractériser les risques encourus. Nous trouverons sans doute d’autres moyens de le faire ; du moins, je le souhaite.

Nous serons de nouveau amenés à évoquer ce sujet, notamment demain, quand nous aborderons la question des peuples autochtones et de la stratégie nationale pour les aires protégées.

En tout état de cause, ce projet de loi n’est sans doute pas le meilleur véhicule législatif pour débattre de l’objet de l’amendement n° 1889, non plus que du problème des communautés locales et des populations autochtones soulevé dans l’amendement n° 833. C’est pourquoi le Gouvernement est défavorable à ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Ronan Dantec, pour explication de vote.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Ronan Dantec

Il est extrêmement important que Bercy et les services des douanes deviennent un acteur clé de notre stratégie de lutte contre la déforestation, mais aussi contre l’ensemble des trafics d’espèces.

On sait à quel point les pouvoirs publics sont mobilisés face à certains types de criminalité, comme le terrorisme ou le trafic de drogue. Or on ne constate pas du tout le même niveau de mobilisation pour les enjeux liés aux risques environnementaux.

En créant des ponts, en favorisant l’échange de données, on pourrait mobiliser et sensibiliser une administration absolument cruciale dans la lutte contre les atteintes à l’environnement et, partant, les atteintes aux droits humains, puisque les deux enjeux sont liés.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ article 64 est adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Photo de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 1458 est présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

L’amendement n° 1890 est présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 2

Remplacer les mots :

se donne

par les mots :

et les collectivités territoriales se donnent

La parole est à M. Franck Montaugé, pour présenter l’amendement n° 1458.

Article 64 bis (priorité)

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

L’article 64 bis prévoit que l’État se donne pour objectif de ne plus acheter de biens ayant contribué directement à la déforestation, à la dégradation des forêts, ou à la dégradation d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national.

Le présent amendement tend à assigner un même objectif aux collectivités territoriales.

Celles-ci ont un rôle spécifique à jouer dans le cadre de la lutte contre la déforestation : elles peuvent et doivent avoir une action exemplaire dans ce domaine. En effet, une bonne partie de la déforestation importée est due au développement de la culture du soja pour l’alimentation animale. Or 85 % des services de restauration collective servent de la viande importée.

Compte tenu du rôle qu’elles jouent dans ce secteur de la restauration collective et de l’impact direct de celle-ci sur la déforestation importée, inciter les collectivités territoriales à atteindre les objectifs fixés en matière de lutte contre la déforestation importée est essentiel.

L’enjeu est aussi d’identifier les collectivités territoriales comme des acteurs soutenant et encourageant les entreprises et les exploitations françaises qui, dans les territoires, adoptent des démarches responsables et de qualité.

À terme, il est évident que le retour sur investissement sera satisfaisant pour les collectivités territoriales. Le rôle de ces dernières dans la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée doit donc être clairement identifié.

Le titre Ier du livre Ier du code de l’environnement est complété par un article L. 110-6 ainsi rédigé :

« Art. L. 110 -6. – Dans le cadre de la stratégie nationale mentionnée à l’article L. 110-5, l’État se donne pour objectif de ne plus acheter de biens ayant contribué directement à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la dégradation d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national.

« Cet objectif est décliné par décret pour la période 2022-2026, puis pour chaque période de quatre ans. »

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour présenter l’amendement n° 1890.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 1458 est présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

L’amendement n° 1890 est présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 2

Remplacer les mots :

se donne

par les mots :

et les collectivités territoriales se donnent

La parole est à M. Franck Montaugé, pour présenter l’amendement n° 1458.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Mon amendement est absolument identique à celui qui vient d’être brillamment défendu par notre collègue Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

L’article 64 bis prévoit que l’État se donne pour objectif de ne plus acheter de biens ayant contribué directement à la déforestation, à la dégradation des forêts, ou à la dégradation d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national.

Le présent amendement tend à assigner un même objectif aux collectivités territoriales.

Celles-ci ont un rôle spécifique à jouer dans le cadre de la lutte contre la déforestation : elles peuvent et doivent avoir une action exemplaire dans ce domaine. En effet, une bonne partie de la déforestation importée est due au développement de la culture du soja pour l’alimentation animale. Or 85 % des services de restauration collective servent de la viande importée.

Compte tenu du rôle qu’elles jouent dans ce secteur de la restauration collective et de l’impact direct de celle-ci sur la déforestation importée, inciter les collectivités territoriales à atteindre les objectifs fixés en matière de lutte contre la déforestation importée est essentiel.

L’enjeu est aussi d’identifier les collectivités territoriales comme des acteurs soutenant et encourageant les entreprises et les exploitations françaises qui, dans les territoires, adoptent des démarches responsables et de qualité.

À terme, il est évident que le retour sur investissement sera satisfaisant pour les collectivités territoriales. Le rôle de ces dernières dans la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée doit donc être clairement identifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour présenter l’amendement n° 1890.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Les amendements n° 1458 et 1890 vont au-delà de la position de la commission. Du reste, il me semble que certaines de nos collectivités territoriales pourraient rencontrer des difficultés pour atteindre cet objectif. Il est préférable de procéder par étapes : d’abord l’État, puis les collectivités dans quelque temps, quand nous disposerons d’outils efficaces.

Je demande donc aux auteurs de ces deux amendements de bien vouloir les retirer, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Mon amendement est absolument identique à celui qui vient d’être brillamment défendu par notre collègue Franck Montaugé.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis du même avis que M. le rapporteur, sachant que nous partageons évidemment l’objectif d’achats « zéro déforestation » visé par les auteurs des amendements n° 1458 et 1890.

La part de l’achat public peut représenter 10 % du PIB en volume : il s’agit donc d’un levier extrêmement important. Nous invitons toutes les collectivités, tous les acheteurs, à se saisir des différents outils disponibles, tels que le guide d’achat public « zéro déforestation », que nous avons publié récemment et qui sera très prochainement remplacé par une version comportant des clauses types. Il s’agit des tout premiers instruments : la réflexion va sans doute évoluer, se préciser et s’affiner.

Dès lors, même si je partage les souhaits des auteurs de ces amendements et que j’invite toutes les collectivités à se saisir de ces outils, je trouve prématuré de l’imposer : l’avis du Gouvernement sur ces amendements est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Les amendements n° 1458 et 1890 vont au-delà de la position de la commission. Du reste, il me semble que certaines de nos collectivités territoriales pourraient rencontrer des difficultés pour atteindre cet objectif. Il est préférable de procéder par étapes : d’abord l’État, puis les collectivités dans quelque temps, quand nous disposerons d’outils efficaces.

Je demande donc aux auteurs de ces deux amendements de bien vouloir les retirer, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis du même avis que M. le rapporteur, sachant que nous partageons évidemment l’objectif d’achats « zéro déforestation » visé par les auteurs des amendements n° 1458 et 1890.

La part de l’achat public peut représenter 10 % du PIB en volume : il s’agit donc d’un levier extrêmement important. Nous invitons toutes les collectivités, tous les acheteurs, à se saisir des différents outils disponibles, tels que le guide d’achat public « zéro déforestation », que nous avons publié récemment et qui sera très prochainement remplacé par une version comportant des clauses types. Il s’agit des tout premiers instruments : la réflexion va sans doute évoluer, se préciser et s’affiner.

Dès lors, même si je partage les souhaits des auteurs de ces amendements et que j’invite toutes les collectivités à se saisir de ces outils, je trouve prématuré de l’imposer : l’avis du Gouvernement sur ces amendements est donc défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1892, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Supprimer le mot :

directement

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

La stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée concerne également les produits ayant contribué indirectement à la déforestation, comme les biocarburants. En effet, elle couvre l’importation de matières premières ou de produits transformés dont la production a contribué, directement ou indirectement, à la déforestation, à la dégradation des forêts, ou à la conversion d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national.

Il semble donc cohérent que l’État vise également les produits ayant indirectement contribué à la déforestation.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1892, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Supprimer le mot :

directement

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

La commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

La stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée concerne également les produits ayant contribué indirectement à la déforestation, comme les biocarburants. En effet, elle couvre l’importation de matières premières ou de produits transformés dont la production a contribué, directement ou indirectement, à la déforestation, à la dégradation des forêts, ou à la conversion d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national.

Il semble donc cohérent que l’État vise également les produits ayant indirectement contribué à la déforestation.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je comprends tout à fait votre intention, monsieur le sénateur. Cela étant, au vu du manque d’outils permettant d’identifier et de caractériser les produits ayant contribué indirectement à la déforestation, je ne vous cache pas que la mesure que vous proposez me semble prématurée. Le spectre de ces produits est très large : nous manquons aujourd’hui des ressources nécessaires pour prévoir un tel dispositif dans la loi.

Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

La commission s’en remet à la sagesse du Sénat sur cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je comprends tout à fait votre intention, monsieur le sénateur. Cela étant, au vu du manque d’outils permettant d’identifier et de caractériser les produits ayant contribué indirectement à la déforestation, je ne vous cache pas que la mesure que vous proposez me semble prématurée. Le spectre de ces produits est très large : nous manquons aujourd’hui des ressources nécessaires pour prévoir un tel dispositif dans la loi.

Le Gouvernement est donc défavorable à cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 1460 est présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

L’amendement n° 1891 rectifié est présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 3

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Ce décret détermine notamment les modalités visant à améliorer la traçabilité des produits afin de garantir que les approvisionnements des opérateurs n’ont pas contribué à la déforestation.

La parole est à M. Franck Montaugé, pour présenter l’amendement n° 1460.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

L’article 64 bis laisse au Gouvernement le soin de décliner par décret, sur la période 2022-2026, l’objectif pour l’État de ne plus acheter de biens ayant contribué directement à la déforestation ou à la dégradation des écosystèmes.

Pour l’heure, le champ de ce futur décret est très vague. Par notre amendement, nous proposons de le préciser davantage, car nous pensons qu’il est indispensable que ce décret traite de la traçabilité des produits : cela permettrait de garantir aux acheteurs, en l’occurrence à l’État, que les approvisionnements n’ont pas contribué à la déforestation.

Il faut en effet traiter le problème à la source. Améliorer la traçabilité des produits est une priorité si l’on veut s’assurer des conditions dans lesquelles un bien a été produit. Sans traçabilité fiable, les opérateurs économiques ne pourront jamais savoir si leurs achats ne contribuent pas, d’une manière ou d’une autre, à la déforestation importée.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 1460 est présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

L’amendement n° 1891 rectifié est présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 3

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

Ce décret détermine notamment les modalités visant à améliorer la traçabilité des produits afin de garantir que les approvisionnements des opérateurs n’ont pas contribué à la déforestation.

La parole est à M. Franck Montaugé, pour présenter l’amendement n° 1460.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

L’article 64 bis laisse au Gouvernement le soin de décliner par décret, sur la période 2022-2026, l’objectif pour l’État de ne plus acheter de biens ayant contribué directement à la déforestation ou à la dégradation des écosystèmes.

Pour l’heure, le champ de ce futur décret est très vague. Par notre amendement, nous proposons de le préciser davantage, car nous pensons qu’il est indispensable que ce décret traite de la traçabilité des produits : cela permettrait de garantir aux acheteurs, en l’occurrence à l’État, que les approvisionnements n’ont pas contribué à la déforestation.

Il faut en effet traiter le problème à la source. Améliorer la traçabilité des produits est une priorité si l’on veut s’assurer des conditions dans lesquelles un bien a été produit. Sans traçabilité fiable, les opérateurs économiques ne pourront jamais savoir si leurs achats ne contribuent pas, d’une manière ou d’une autre, à la déforestation importée.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 754 rectifié, présenté par Mmes Préville, Rossignol, Jasmin et Conway-Mouret, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Ce décret fixe les conditions d’application du présent article et notamment les modalités visant à garantir, par une amélioration de la traçabilité des produits, que les approvisionnements des opérateurs n’ont pas contribué à la déforestation. »

La parole est à Mme Angèle Préville.

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Le présent amendement, qui est quasiment identique aux précédents, vise à s’assurer que le décret prévu permettra aux opérateurs de s’appuyer sur des critères de traçabilité des produits pour déterminer si leurs approvisionnements n’ont pas contribué à la déforestation.

Le sujet est d’importance : il nous faut le documenter et disposer d’outils pour l’évaluer. Rappelons que 39 % des bois tropicaux importés en France le seraient de façon illégale, ce qui place notre pays au sixième rang mondial en la matière – ce pourcentage n’est que de 25 % en moyenne dans l’Union européenne. Nous devons non seulement être plus vigilants, mais aussi disposer des outils nécessaires pour traquer ces bois illégaux.

Cela étant, nous avons aussi affaire à des produits déjà transformés, comme le papier ou les meubles, dont l’origine n’est pas toujours précisée. Quant au bois, les stocks sont souvent mélangés. L’impact de ces produits est tellement fort sur la biodiversité que nous avons devant nous une rude tâche. Nous devons néanmoins nous y atteler et être plus volontaristes si nous voulons vraiment enrayer ce phénomène détestable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 754 rectifié, présenté par Mmes Préville, Rossignol, Jasmin et Conway-Mouret, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Ce décret fixe les conditions d’application du présent article et notamment les modalités visant à garantir, par une amélioration de la traçabilité des produits, que les approvisionnements des opérateurs n’ont pas contribué à la déforestation. »

La parole est à Mme Angèle Préville.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Les amendements identiques n° 1460 et 1891 rectifié visent à préciser le contenu du décret d’application prévu à l’article 64 bis. Je m’en remets à la sagesse du Sénat sur ces amendements, tout en précisant que j’y suisplutôt favorable a priori.

En revanche, je vous demanderai, madame Préville, de bien vouloir retirer votre amendement n° 754 rectifié au profit des deux précédents, faute de quoi j’y serai défavorable. Quitte à choisir, je les préfère en effet à celui-ci.

Debut de section - PermalienPhoto de Angèle Préville

Le présent amendement, qui est quasiment identique aux précédents, vise à s’assurer que le décret prévu permettra aux opérateurs de s’appuyer sur des critères de traçabilité des produits pour déterminer si leurs approvisionnements n’ont pas contribué à la déforestation.

Le sujet est d’importance : il nous faut le documenter et disposer d’outils pour l’évaluer. Rappelons que 39 % des bois tropicaux importés en France le seraient de façon illégale, ce qui place notre pays au sixième rang mondial en la matière – ce pourcentage n’est que de 25 % en moyenne dans l’Union européenne. Nous devons non seulement être plus vigilants, mais aussi disposer des outils nécessaires pour traquer ces bois illégaux.

Cela étant, nous avons aussi affaire à des produits déjà transformés, comme le papier ou les meubles, dont l’origine n’est pas toujours précisée. Quant au bois, les stocks sont souvent mélangés. L’impact de ces produits est tellement fort sur la biodiversité que nous avons devant nous une rude tâche. Nous devons néanmoins nous y atteler et être plus volontaristes si nous voulons vraiment enrayer ce phénomène détestable.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Nous devons effectivement affiner les outils dont nous disposons pour garantir une meilleure traçabilité des produits. Pour autant, je pense qu’il serait inopportun de trop préciser le dispositif du décret, car il sera nécessaire, malheureusement, de considérer tous les produits un à un : les modalités de traçabilité ne sont pas les mêmes selon les produits et les filières.

Si nous élaborions un décret fixant des critères trop précis et faisant des modalités de traçabilité un élément essentiel du dispositif, nous risquerions de ne plus tirer avantage des mécanismes d’alerte que nous mettons en œuvre, comme celui qui va être mis en place pour le soja. Il ne faut pas non plus oublier que nous avons amélioré la plateforme que vous connaissez maintenant très bien ; d’autres outils, comme la labellisation, peuvent également être mobilisés.

Il ne me semble donc pas souhaitable de restreindre le champ du décret à la seule question de la traçabilité, dans la mesure où celle-ci doit être évaluée de manière fine au niveau de chaque produit.

Le Gouvernement est donc défavorable à ces trois amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Les amendements identiques n° 1460 et 1891 rectifié visent à préciser le contenu du décret d’application prévu à l’article 64 bis. Je m’en remets à la sagesse du Sénat sur ces amendements, tout en précisant que j’y suisplutôt favorable a priori.

En revanche, je vous demanderai, madame Préville, de bien vouloir retirer votre amendement n° 754 rectifié au profit des deux précédents, faute de quoi j’y serai défavorable. Quitte à choisir, je les préfère en effet à celui-ci.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Nous devons effectivement affiner les outils dont nous disposons pour garantir une meilleure traçabilité des produits. Pour autant, je pense qu’il serait inopportun de trop préciser le dispositif du décret, car il sera nécessaire, malheureusement, de considérer tous les produits un à un : les modalités de traçabilité ne sont pas les mêmes selon les produits et les filières.

Si nous élaborions un décret fixant des critères trop précis et faisant des modalités de traçabilité un élément essentiel du dispositif, nous risquerions de ne plus tirer avantage des mécanismes d’alerte que nous mettons en œuvre, comme celui qui va être mis en place pour le soja. Il ne faut pas non plus oublier que nous avons amélioré la plateforme que vous connaissez maintenant très bien ; d’autres outils, comme la labellisation, peuvent également être mobilisés.

Il ne me semble donc pas souhaitable de restreindre le champ du décret à la seule question de la traçabilité, dans la mesure où celle-ci doit être évaluée de manière fine au niveau de chaque produit.

Le Gouvernement est donc défavorable à ces trois amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

En conséquence, l’amendement n° 754 rectifié n’a plus d’objet.

Je mets aux voix l’article 64 bis, modifié.

L ’ article 64 bis est adopté.

Les amendements sont adoptés.

Photo de Nathalie Delattre

En conséquence, l’amendement n° 754 rectifié n’a plus d’objet.

Je mets aux voix l’article 64 bis, modifié.

Photo de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2304, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :

« Pour les sociétés produisant ou commercialisant des produits issus de l’exploitation agricole ou forestière, ce plan comporte en particulier des mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir la déforestation associée à la production et au transport vers la France de biens et de services importés.

« Un arrêté fixe la liste des entreprises mentionnées au quatrième alinéa du présent I. »

La parole est à M. le rapporteur.

Article 64 ter (priorité)

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Il s’agit d’un amendement de précision rédactionnelle.

I. – Après le troisième alinéa du I de l’article L. 225-102-4 du code de commerce, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Ce plan comporte en particulier des mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir la déforestation associée à la production et au transport vers la France de biens et de services importés. »

II. – Le présent article en vigueur au 1er janvier 2024.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2048, présenté par Mmes Schillinger et Havet et MM. Lévrier, Marchand et Rambaud, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Rédiger ainsi cet alinéa :

« Pour les sociétés produisant ou commercialisant des produits issus de l’exploitation agricole ou forestière, ce plan comporte en particulier des mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir la déforestation associée à la production et au transport vers la France de biens et de services importés. »

La parole est à M. Frédéric Marchand.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2304, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :

« Pour les sociétés produisant ou commercialisant des produits issus de l’exploitation agricole ou forestière, ce plan comporte en particulier des mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir la déforestation associée à la production et au transport vers la France de biens et de services importés.

« Un arrêté fixe la liste des entreprises mentionnées au quatrième alinéa du présent I. »

La parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Il s’agit d’un amendement de précision rédactionnelle.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 947, présenté par MM. S. Demilly, Moga et les membres du groupe Union Centriste, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

La liste des entreprises soumises au devoir de vigilance ainsi que les plans de vigilance engagés tels que définis par la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre est publiée.

La parole est à M. Jean-Pierre Moga.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2048, présenté par Mmes Schillinger et Havet et MM. Lévrier, Marchand et Rambaud, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Rédiger ainsi cet alinéa :

« Pour les sociétés produisant ou commercialisant des produits issus de l’exploitation agricole ou forestière, ce plan comporte en particulier des mesures de vigilance raisonnable propres à identifier les risques et à prévenir la déforestation associée à la production et au transport vers la France de biens et de services importés. »

La parole est à M. Frédéric Marchand.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Moga

Cet amendement a pour objet de rendre publique la liste des entreprises soumises à la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre, ainsi que les plans de vigilance qu’elles adoptent pour lutter contre la déforestation importée.

Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, la France s’est engagée à soutenir et à renforcer ce dispositif. Or la liste des entreprises soumises au devoir de vigilance n’a toujours pas été établie. Dans un objectif de transparence et pour une bonne application de la loi, cette liste devrait être publiée.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 947, présenté par MM. S. Demilly, Moga et les membres du groupe Union Centriste, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

La liste des entreprises soumises au devoir de vigilance ainsi que les plans de vigilance engagés tels que définis par la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre est publiée.

La parole est à M. Jean-Pierre Moga.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 2048 tend à revenir sur le dispositif retenu en commission, qui résulte pourtant de l’adoption de cinq amendements identiques, émanant de plusieurs groupes politiques, qui visaient à traduire l’une des propositions du rapport du groupe de travail Alimentation durable et locale, que nous avons déjà évoqué.

Contrairement à ce qu’écrivent les auteurs de l’amendement, le champ d’application de la loi sur le devoir de vigilance a été précisé par la rapporteure Marta de Cidrac à l’article 71 ter : il reprend désormais les préconisations d’un rapport d’inspection. La loi va donc gagner en effectivité, puisqu’elle s’appliquera aux grandes entreprises, au sens de la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008. La suppression des seuils figurant dans le code de commerce constitue une vraie amélioration.

En outre, les auteurs de l’amendement n° 2048 oublient d’évoquer la liste des entreprises concernées, à laquelle je fais en revanche référence dans mon amendement n° 2304. Il est essentiel que nous puissions connaître ces entreprises pour piloter au mieux, au plus près des réalités économiques, la lutte contre la déforestation importée et accompagner les entreprises dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement. C’est aussi une exigence d’exemplarité qui est en jeu.

La mise à jour de la liste ne me paraît pas, tant s’en faut, être une épreuve insurmontable : elle pourrait se faire tous les deux à trois ans. En tout cas, cette publication est une contrepartie à la précision du champ d’application de l’article 64 ter, qui s’appliquera uniquement, parmi les entreprises soumises à la loi sur le devoir de vigilance, à celles qui produisent ou commercialisent des produits issus de l’exploitation agricole ou forestière.

Dès lors que cet amendement n’a pas été rectifié, mon cher collègue, je ne peux pas y être favorable : je vous demande donc de bien vouloir le retirer au profit de mon amendement n° 2304.

Quant à l’amendement n° 947, il est satisfait.

Tout d’abord, le dispositif élaboré en commission à l’article 71 ter, sur l’initiative de la rapporteure Marta de Cidrac, permet de mieux cerner les entreprises concernées, qui sont les grandes entreprises au sens de la loi du 4 août 2008.

Ensuite, l’article L. 225-102-4 du code de commerce prévoit déjà que le plan de vigilance et le compte rendu de sa mise en œuvre effective sont rendus publics et inclus dans le rapport de gestion de l’entreprise.

Pour ces raisons, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue, faute de quoi j’y serai défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Moga

Cet amendement a pour objet de rendre publique la liste des entreprises soumises à la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre, ainsi que les plans de vigilance qu’elles adoptent pour lutter contre la déforestation importée.

Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, la France s’est engagée à soutenir et à renforcer ce dispositif. Or la liste des entreprises soumises au devoir de vigilance n’a toujours pas été établie. Dans un objectif de transparence et pour une bonne application de la loi, cette liste devrait être publiée.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 947 est retiré.

Quel est l’avis du Gouvernement ?

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 2048 tend à revenir sur le dispositif retenu en commission, qui résulte pourtant de l’adoption de cinq amendements identiques, émanant de plusieurs groupes politiques, qui visaient à traduire l’une des propositions du rapport du groupe de travail Alimentation durable et locale, que nous avons déjà évoqué.

Contrairement à ce qu’écrivent les auteurs de l’amendement, le champ d’application de la loi sur le devoir de vigilance a été précisé par la rapporteure Marta de Cidrac à l’article 71 ter : il reprend désormais les préconisations d’un rapport d’inspection. La loi va donc gagner en effectivité, puisqu’elle s’appliquera aux grandes entreprises, au sens de la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008. La suppression des seuils figurant dans le code de commerce constitue une vraie amélioration.

En outre, les auteurs de l’amendement n° 2048 oublient d’évoquer la liste des entreprises concernées, à laquelle je fais en revanche référence dans mon amendement n° 2304. Il est essentiel que nous puissions connaître ces entreprises pour piloter au mieux, au plus près des réalités économiques, la lutte contre la déforestation importée et accompagner les entreprises dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement. C’est aussi une exigence d’exemplarité qui est en jeu.

La mise à jour de la liste ne me paraît pas, tant s’en faut, être une épreuve insurmontable : elle pourrait se faire tous les deux à trois ans. En tout cas, cette publication est une contrepartie à la précision du champ d’application de l’article 64 ter, qui s’appliquera uniquement, parmi les entreprises soumises à la loi sur le devoir de vigilance, à celles qui produisent ou commercialisent des produits issus de l’exploitation agricole ou forestière.

Dès lors que cet amendement n’a pas été rectifié, mon cher collègue, je ne peux pas y être favorable : je vous demande donc de bien vouloir le retirer au profit de mon amendement n° 2304.

Quant à l’amendement n° 947, il est satisfait.

Tout d’abord, le dispositif élaboré en commission à l’article 71 ter, sur l’initiative de la rapporteure Marta de Cidrac, permet de mieux cerner les entreprises concernées, qui sont les grandes entreprises au sens de la loi du 4 août 2008.

Ensuite, l’article L. 225-102-4 du code de commerce prévoit déjà que le plan de vigilance et le compte rendu de sa mise en œuvre effective sont rendus publics et inclus dans le rapport de gestion de l’entreprise.

Pour ces raisons, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue, faute de quoi j’y serai défavorable.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis défavorable à l’amendement n° 2304, dans la mesure où il me semble absolument impossible de tenir à jour la liste des entreprises. Ces dernières évoluent ; leurs besoins, leurs achats et leurs pratiques évoluent aussi. Par conséquent, cette liste risque d’être obsolète à chaque instant.

Je suis en revanche favorable à l’amendement n° 2048, car il tend à préciser que les mesures de vigilance raisonnable s’appliquent aux sociétés produisant ou commercialisant des produits agricoles ou forestiers, qui sont les principaux produits que nous visons dans le cadre de la lutte contre la déforestation importée, alors que le devoir de vigilance, en tant que tel, est une notion très large.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Frédéric Marchand, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 947 est retiré.

Quel est l’avis du Gouvernement ?

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis défavorable à l’amendement n° 2304, dans la mesure où il me semble absolument impossible de tenir à jour la liste des entreprises. Ces dernières évoluent ; leurs besoins, leurs achats et leurs pratiques évoluent aussi. Par conséquent, cette liste risque d’être obsolète à chaque instant.

Je suis en revanche favorable à l’amendement n° 2048, car il tend à préciser que les mesures de vigilance raisonnable s’appliquent aux sociétés produisant ou commercialisant des produits agricoles ou forestiers, qui sont les principaux produits que nous visons dans le cadre de la lutte contre la déforestation importée, alors que le devoir de vigilance, en tant que tel, est une notion très large.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2048 est retiré.

La parole est à M. Ronan Dantec, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Frédéric Marchand, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Ronan Dantec

Madame la secrétaire d’État, vous nous avez dit tout à l’heure, lorsque nous avons abordé la question des relations entre les douanes et le ministère de la transition écologique, que tout allait pour le mieux et que notre amendement était déjà satisfait.

À présent, après vous avoir entendu affirmer que nous ne pouvions pas tenir à jour la liste des entreprises, j’ai un peu le sentiment que vous ne devez pas discuter tous les jours avec les services des douanes ! En effet, je suis à peu près certain qu’ils tiennent en permanence cette liste à peu près à jour.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2048 est retiré.

La parole est à M. Ronan Dantec, pour explication de vote.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Ronan Dantec

Madame la secrétaire d’État, vous nous avez dit tout à l’heure, lorsque nous avons abordé la question des relations entre les douanes et le ministère de la transition écologique, que tout allait pour le mieux et que notre amendement était déjà satisfait.

À présent, après vous avoir entendu affirmer que nous ne pouvions pas tenir à jour la liste des entreprises, j’ai un peu le sentiment que vous ne devez pas discuter tous les jours avec les services des douanes ! En effet, je suis à peu près certain qu’ils tiennent en permanence cette liste à peu près à jour.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1893, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

.… – Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la mise en œuvre d’une plateforme nationale de lutte contre la déforestation importée à destination des entreprises et des acheteurs publics, pour les assister dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement vers des matières premières durables, traçables et plus respectueuses des forêts tropicales et des écosystèmes naturels, ainsi que des communautés locales et des populations autochtones qui en vivent, en application de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Dans le cadre de cette plateforme, le Gouvernement s’engage à publier la liste des entreprises soumises au devoir de vigilance ainsi que les plans de vigilance des entreprises engagées tels que définis par la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à conserver le rapport sur la mise en œuvre d’une plateforme nationale de lutte contre la déforestation importée, destinée à assister les entreprises et les acheteurs publics dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement. Ce rapport figurait dans le texte qui nous a été transmis par l’Assemblée nationale.

Le présent amendement tend aussi à préciser que le Gouvernement s’engage, dans le cadre de cette plateforme, à publier la liste des entreprises soumises à la loi sur le devoir de vigilance, ainsi que les plans de vigilance de ces entreprises.

En effet, si la France s’est engagée, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, à soutenir et à renforcer ce dispositif, la liste des entreprises soumises au devoir de vigilance n’est toujours pas accessible. Dans un objectif de transparence et pour une bonne application de la loi, il est nécessaire que le Gouvernement s’engage à publier cette liste.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1893, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

.… – Dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la mise en œuvre d’une plateforme nationale de lutte contre la déforestation importée à destination des entreprises et des acheteurs publics, pour les assister dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement vers des matières premières durables, traçables et plus respectueuses des forêts tropicales et des écosystèmes naturels, ainsi que des communautés locales et des populations autochtones qui en vivent, en application de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée. Dans le cadre de cette plateforme, le Gouvernement s’engage à publier la liste des entreprises soumises au devoir de vigilance ainsi que les plans de vigilance des entreprises engagées tels que définis par la loi n° 2017-399 du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement a pour objet de rétablir une énième demande de rapport du Gouvernement au Parlement dans un projet de loi qui en comporte déjà beaucoup : nous en avons supprimé un certain nombre et je ne souhaite pas en ajouter.

Par ailleurs, comme je l’indiquais à l’instant au sujet de l’amendement n° 947, la seconde partie du dispositif de votre amendement est satisfaite.

Je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à conserver le rapport sur la mise en œuvre d’une plateforme nationale de lutte contre la déforestation importée, destinée à assister les entreprises et les acheteurs publics dans la transformation de leurs chaînes d’approvisionnement. Ce rapport figurait dans le texte qui nous a été transmis par l’Assemblée nationale.

Le présent amendement tend aussi à préciser que le Gouvernement s’engage, dans le cadre de cette plateforme, à publier la liste des entreprises soumises à la loi sur le devoir de vigilance, ainsi que les plans de vigilance de ces entreprises.

En effet, si la France s’est engagée, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, à soutenir et à renforcer ce dispositif, la liste des entreprises soumises au devoir de vigilance n’est toujours pas accessible. Dans un objectif de transparence et pour une bonne application de la loi, il est nécessaire que le Gouvernement s’engage à publier cette liste.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis du même avis que M. le rapporteur. Je rappelle que nous travaillons actuellement avec la Commission européenne pour élaborer en la matière le texte le plus ambitieux possible à l’échelon européen, qui nous paraît être le mieux adapté.

Quant à la plateforme, elle est en accès libre : chacun peut prendre connaissance des données et des informations qui y sont rendues publiques et de les vérifier.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Cet amendement a pour objet de rétablir une énième demande de rapport du Gouvernement au Parlement dans un projet de loi qui en comporte déjà beaucoup : nous en avons supprimé un certain nombre et je ne souhaite pas en ajouter.

Par ailleurs, comme je l’indiquais à l’instant au sujet de l’amendement n° 947, la seconde partie du dispositif de votre amendement est satisfaite.

Je vous demande donc de bien vouloir retirer votre amendement, mon cher collègue, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Bérangère Abba

Je suis du même avis que M. le rapporteur. Je rappelle que nous travaillons actuellement avec la Commission européenne pour élaborer en la matière le texte le plus ambitieux possible à l’échelon européen, qui nous paraît être le mieux adapté.

Quant à la plateforme, elle est en accès libre : chacun peut prendre connaissance des données et des informations qui y sont rendues publiques et de les vérifier.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1893 est retiré.

Je mets aux voix l’article 64 ter, modifié.

L ’ article 64 ter est adopté.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1893 est retiré.

Je mets aux voix l’article 64 ter, modifié.

Photo de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1466, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, première phrase

Après les mots :

L. 1311-6 du code de la santé publique

insérer les mots :

, avec le programme Ambition Bio 2022, avec le plan Écophyto II

La parole est à M. Franck Montaugé.

Article 65

Le livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime est complété par un article L. 4 ainsi rédigé :

« Art. L. 4. – Les objectifs figurant dans les documents de programmation stratégique nationale prévus par le droit de l’Union européenne et élaborés en vue de la mise en œuvre de la politique agricole commune sont compatibles, dans le respect des dispositions applicables à ce document, avec la stratégie bas-carbone prévue à l’article L. 222-1 B du code de l’environnement, avec la stratégie nationale pour la biodiversité prévue à l’article L. 110-3 du même code, avec le plan national de prévention des risques pour la santé liés à l’environnement prévu à l’article L. 1311-6 du code de la santé publique, ainsi qu’avec la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée mentionnée à l’article L. 110-5 du code de l’environnement. Ils visent à renforcer la résilience des exploitations en encourageant le développement d’une véritable politique de gestion des risques en agriculture et en accompagnant la mise en place d’une réelle couverture assurantielle agricole en France. Ils visent à assurer un maillage agricole du territoire, en soutenant spécifiquement les territoires à handicaps naturels et les zones intermédiaires. Le dispositif de suivi des actions prévues pour atteindre ces objectifs intègre des indicateurs de performance en matière de climat et de biodiversité et l’atteinte de ces objectifs fait l’objet d’évaluations régulières.

« Le rapport de performance, y compris les indicateurs prévus dans le cadre du dispositif de suivi mentionné au premier alinéa du présent article, fait l’objet d’une transmission annuelle au Parlement et au Conseil économique, social et environnemental et est rendu public. Le document de programmation, les modifications qui y sont éventuellement apportées, les plans d’action mis en œuvre pour atteindre les objectifs mentionnés au même premier alinéa, ainsi que les évaluations prévues par le droit de l’Union européenne sont également transmis au Parlement et au Conseil économique, social et environnemental et rendus publics. »

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1920, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

, le plan d’action national pour une utilisation durable des produits phytopharmaceutiques prévu à l’article L. 253-6 du code rural et de la pêche maritime, l’objectif de conversion et de développement de l’agriculture et des filières biologiques, au sens de l’article L. 641-13 du même code, et d’affectation, au 31 décembre 2022, de 15 % de la surface agricole utile à l’agriculture biologique, au sens du même article L. 641-13, prévu à l’article L. 1 dudit code, et l’objectif d’autonomie de la France et de l’Union européenne en protéines, prévu à l’article L1 du même code

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1466, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, première phrase

Après les mots :

L. 1311-6 du code de la santé publique

insérer les mots :

, avec le programme Ambition Bio 2022, avec le plan Écophyto II

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à compléter la liste des stratégies et des objectifs avec lesquels le plan stratégique national (PSN) prévu dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune doit être compatible, afin d’assurer sa cohérence avec le droit existant.

La rédaction actuelle de l’article 65 oublie le plan Écophyto, ainsi que les objectifs de surface en bio et d’autonomie en protéines inscrits à l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime. Comme la politique agricole commune a un rôle structurant pour l’agriculture française, il paraît peu cohérent d’exiger que le PSN soit compatible avec certains objectifs et stratégies de l’État, mais non avec d’autres, qui ne sont pourtant pas des moindres. Dans le but d’assurer une PAC cohérente et ambitieuse, cet amendement vise à rectifier ces oublis.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1920, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, première phrase

Compléter cette phrase par les mots :

, le plan d’action national pour une utilisation durable des produits phytopharmaceutiques prévu à l’article L. 253-6 du code rural et de la pêche maritime, l’objectif de conversion et de développement de l’agriculture et des filières biologiques, au sens de l’article L. 641-13 du même code, et d’affectation, au 31 décembre 2022, de 15 % de la surface agricole utile à l’agriculture biologique, au sens du même article L. 641-13, prévu à l’article L. 1 dudit code, et l’objectif d’autonomie de la France et de l’Union européenne en protéines, prévu à l’article L1 du même code

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les dispositifs proposés dans ces amendements posent des difficultés opérationnelles, car ils se réfèrent à des plans qui n’ont pas d’existence législative ou qui sont en cours de renouvellement.

L’adoption de ces amendements impliquerait une révision intégrale du PSN au moindre changement et rallongerait les procédures d’adaptation requises à chaque remise en cause, y compris pour des mesures très limitées et techniques.

La clé retenue par le Gouvernement en la matière, à savoir les quatre stratégies exigées par le droit européen, nous semble plus opportune : c’est le maximum que nous pouvons prendre en compte, sauf à créer une usine à gaz.

Par conséquent, notre commission demande le retrait de ces amendements, faute de quoi son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à compléter la liste des stratégies et des objectifs avec lesquels le plan stratégique national (PSN) prévu dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune doit être compatible, afin d’assurer sa cohérence avec le droit existant.

La rédaction actuelle de l’article 65 oublie le plan Écophyto, ainsi que les objectifs de surface en bio et d’autonomie en protéines inscrits à l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime. Comme la politique agricole commune a un rôle structurant pour l’agriculture française, il paraît peu cohérent d’exiger que le PSN soit compatible avec certains objectifs et stratégies de l’État, mais non avec d’autres, qui ne sont pourtant pas des moindres. Dans le but d’assurer une PAC cohérente et ambitieuse, cet amendement vise à rectifier ces oublis.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

D’un point de vue légistique, le Gouvernement ne peut émettre un avis favorable sur ces amendements, dans la mesure où, par exemple, le plan Ambition Bio n’est pas défini juridiquement. En outre, il faut garder à l’esprit que ce plan et le plan Écophyto sont des instruments qui doivent nous permettre de mettre en œuvre le PSN, et non l’inverse.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les dispositifs proposés dans ces amendements posent des difficultés opérationnelles, car ils se réfèrent à des plans qui n’ont pas d’existence législative ou qui sont en cours de renouvellement.

L’adoption de ces amendements impliquerait une révision intégrale du PSN au moindre changement et rallongerait les procédures d’adaptation requises à chaque remise en cause, y compris pour des mesures très limitées et techniques.

La clé retenue par le Gouvernement en la matière, à savoir les quatre stratégies exigées par le droit européen, nous semble plus opportune : c’est le maximum que nous pouvons prendre en compte, sauf à créer une usine à gaz.

Par conséquent, notre commission demande le retrait de ces amendements, faute de quoi son avis sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Aux termes de ces amendements, on ferait dépendre notre stratégie de simples outils, alors qu’il faudrait s’y prendre dans l’autre sens : d’abord établir la stratégie, ensuite adapter nos outils.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

D’un point de vue légistique, le Gouvernement ne peut émettre un avis favorable sur ces amendements, dans la mesure où, par exemple, le plan Ambition Bio n’est pas défini juridiquement. En outre, il faut garder à l’esprit que ce plan et le plan Écophyto sont des instruments qui doivent nous permettre de mettre en œuvre le PSN, et non l’inverse.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Je retire mon amendement, madame la présidente !

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Aux termes de ces amendements, on ferait dépendre notre stratégie de simples outils, alors qu’il faudrait s’y prendre dans l’autre sens : d’abord établir la stratégie, ensuite adapter nos outils.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur ces deux amendements.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Je retire mon amendement, madame la présidente !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements et un sous-amendement faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1465, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la première phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Ils sont conformes aux objectifs du Pacte vert européen présenté par la Commission européenne en 2020 qui vise à la neutralité carbone de l’Union européenne en 2050, et plus particulièrement avec la stratégie « de la ferme à la table ».

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Dans le même esprit que mon amendement précédent, celui-ci vise à préciser que le PSN devra être conforme aux objectifs du Pacte vert européen et de la stratégie « de la ferme à la table ».

En commission, Mme la rapporteure pour avis a indiqué que cet amendement était satisfait par les engagements pris par la France à l’échelon européen. Néanmoins, nous estimons nécessaire d’inscrire son dispositif dans la loi afin, justement, que personne n’oublie ces engagements à l’avenir.

Pour rappel, le Pacte vert européen, ou Green Deal, présenté en mai 2020 par la Commission européenne, vise à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050 par la réalisation d’objectifs en matière de biodiversité et de préservation des ressources naturelles et des paysages. Il s’inscrit donc totalement dans les objectifs affichés du présent projet de loi.

La stratégie « de la ferme à la table » est partie intégrante du Pacte vert. Elle comprend notamment parmi ses objectifs une réduction de 50 % de l’utilisation et des risques des pesticides chimiques d’ici à 2030, une diminution d’au moins 50 % des pertes de nutriments sans détérioration de la fertilité des sols, une diminution d’au moins 20 % du recours aux engrais d’ici à 2030, ou encore une réduction de 50 % des ventes d’antimicrobiens destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture d’ici à 2030.

Même si cela peut sembler redondant, nous estimons indispensable de rappeler dans la loi les engagements pris par la France à l’échelon européen : cela va quand même mieux en le disant dans la législation nationale !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Le sous-amendement n° 2295, présenté par Mme Schillinger, MM. Marchand et Lévrier, Mme Havet et M. Rambaud, est ainsi libellé :

Amendement n° 1465, alinéa 3

Remplacer les mots :

sont conformes

par les mots :

contribuent

La parole est à Mme Patricia Schillinger.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements et un sous-amendement faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1465, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la première phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Ils sont conformes aux objectifs du Pacte vert européen présenté par la Commission européenne en 2020 qui vise à la neutralité carbone de l’Union européenne en 2050, et plus particulièrement avec la stratégie « de la ferme à la table ».

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

Il s’agit d’un amendement rédactionnel de clarification, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Dans le même esprit que mon amendement précédent, celui-ci vise à préciser que le PSN devra être conforme aux objectifs du Pacte vert européen et de la stratégie « de la ferme à la table ».

En commission, Mme la rapporteure pour avis a indiqué que cet amendement était satisfait par les engagements pris par la France à l’échelon européen. Néanmoins, nous estimons nécessaire d’inscrire son dispositif dans la loi afin, justement, que personne n’oublie ces engagements à l’avenir.

Pour rappel, le Pacte vert européen, ou Green Deal, présenté en mai 2020 par la Commission européenne, vise à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050 par la réalisation d’objectifs en matière de biodiversité et de préservation des ressources naturelles et des paysages. Il s’inscrit donc totalement dans les objectifs affichés du présent projet de loi.

La stratégie « de la ferme à la table » est partie intégrante du Pacte vert. Elle comprend notamment parmi ses objectifs une réduction de 50 % de l’utilisation et des risques des pesticides chimiques d’ici à 2030, une diminution d’au moins 50 % des pertes de nutriments sans détérioration de la fertilité des sols, une diminution d’au moins 20 % du recours aux engrais d’ici à 2030, ou encore une réduction de 50 % des ventes d’antimicrobiens destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture d’ici à 2030.

Même si cela peut sembler redondant, nous estimons indispensable de rappeler dans la loi les engagements pris par la France à l’échelon européen : cela va quand même mieux en le disant dans la législation nationale !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1942, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la première phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Les objectifs figurant dans les documents de programmation stratégique nationale sont conformes à ceux du Pacte vert pour l’Europe proposé par la Commission européenne, en particulier la stratégie « de la ferme à la table » et la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Le sous-amendement n° 2295, présenté par Mme Schillinger, MM. Marchand et Lévrier, Mme Havet et M. Rambaud, est ainsi libellé :

Amendement n° 1465, alinéa 3

Remplacer les mots :

sont conformes

par les mots :

contribuent

La parole est à Mme Patricia Schillinger.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à mettre en conformité le plan stratégique national de la nouvelle PAC avec la stratégie « de la ferme à la fourchette » et la stratégie en faveur de la biodiversité du Pacte vert européen.

Il paraît à la fois cohérent et utile de garantir l’ambition du présent projet de loi en rendant le PSN compatible non seulement avec les stratégies nationales, mais aussi avec les stratégies prévues par le Pacte vert européen. La France doit s’engager pour le respect de ce dernier, d’autant qu’il est ambitieux pour la transition de notre agriculture comme pour celle de l’ensemble de l’agriculture européenne.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

Il s’agit d’un amendement rédactionnel de clarification, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1942, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la première phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Les objectifs figurant dans les documents de programmation stratégique nationale sont conformes à ceux du Pacte vert pour l’Europe proposé par la Commission européenne, en particulier la stratégie « de la ferme à la table » et la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Il me faut réitérer les arguments que j’ai présentés en commission.

D’abord, les objectifs européens seront à l’évidence respectés par le PSN. Si tel n’était pas le cas, la Commission européenne y veillerait. Quant à la stratégie du Green Deal, elle fait encore l’objet de débats. Il nous semble donc prématuré de l’inscrire dans la loi.

En conséquence, la commission a émis un avis défavorable sur les amendements n° 1465 et 1942, ainsi que sur le sous-amendement n° 2295.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à mettre en conformité le plan stratégique national de la nouvelle PAC avec la stratégie « de la ferme à la fourchette » et la stratégie en faveur de la biodiversité du Pacte vert européen.

Il paraît à la fois cohérent et utile de garantir l’ambition du présent projet de loi en rendant le PSN compatible non seulement avec les stratégies nationales, mais aussi avec les stratégies prévues par le Pacte vert européen. La France doit s’engager pour le respect de ce dernier, d’autant qu’il est ambitieux pour la transition de notre agriculture comme pour celle de l’ensemble de l’agriculture européenne.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Premièrement, gardons bien en tête que le Green Deal représente une stratégie, une vision exprimée par divers objectifs. J’insiste sur ce point, car c’est un combat que je mène à l’échelon européen en ce moment : ce serait une folie que d’appliquer la stratégie du Green Deal uniquement au travers de la PAC. La première des choses est de faire en sorte que cette stratégie soit aussi appliquée dans la politique commerciale européenne. À défaut, elle n’aurait aucun sens.

Deuxièmement, le Green Deal se décline dans la stratégie F arm t o F ork, « de la ferme à la fourchette ». Voilà plus d’un an et demi que l’on demande à la Commission européenne une étude d’impact de cette stratégie, dont les États membres n’ont toujours pas eu connaissance, ce qui est tout de même assez problématique ; nous continuons de faire pression pour l’obtenir.

Dans les prochains mois et les prochaines années, la stratégie du Green Deal se déclinera dans des textes législatifs européens. Dès lors, il faudra à l’évidence que nos plans stratégiques soient conformes à ce que ces nouvelles réglementations européennes auront établi au regard de la vision du Green Deal.

Le Gouvernement émet donc un avis favorable sur l’amendement n° 1465, à la condition qu’il soit modifié par le sous-amendement n° 2295. À travers ce dernier, Mme Schillinger veut préciser que le PSN contribue aux objectifs du Green Deal européen, mais ne s’y conforme pas. La conformité, au sens strict du terme, ne sera exigée qu’une fois que des textes législatifs européens auront été adoptés sur la base de cette stratégie.

C’est un débat que nous avons en ce moment sur la PAC ; la France se bat pour que les PSN de tous les États membres aillent bien dans le sens du Green Deal. J’aurai d’ailleurs l’occasion d’en discuter de nouveau au Luxembourg la semaine prochaine, durant deux jours et deux longues nuits, avec l’ensemble des États membres.

Le Gouvernement est en revanche défavorable à l’amendement n° 1942.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Il me faut réitérer les arguments que j’ai présentés en commission.

D’abord, les objectifs européens seront à l’évidence respectés par le PSN. Si tel n’était pas le cas, la Commission européenne y veillerait. Quant à la stratégie du Green Deal, elle fait encore l’objet de débats. Il nous semble donc prématuré de l’inscrire dans la loi.

En conséquence, la commission a émis un avis défavorable sur les amendements n° 1465 et 1942, ainsi que sur le sous-amendement n° 2295.

Le sous-amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Premièrement, gardons bien en tête que le Green Deal représente une stratégie, une vision exprimée par divers objectifs. J’insiste sur ce point, car c’est un combat que je mène à l’échelon européen en ce moment : ce serait une folie que d’appliquer la stratégie du Green Deal uniquement au travers de la PAC. La première des choses est de faire en sorte que cette stratégie soit aussi appliquée dans la politique commerciale européenne. À défaut, elle n’aurait aucun sens.

Deuxièmement, le Green Deal se décline dans la stratégie F arm t o F ork, « de la ferme à la fourchette ». Voilà plus d’un an et demi que l’on demande à la Commission européenne une étude d’impact de cette stratégie, dont les États membres n’ont toujours pas eu connaissance, ce qui est tout de même assez problématique ; nous continuons de faire pression pour l’obtenir.

Dans les prochains mois et les prochaines années, la stratégie du Green Deal se déclinera dans des textes législatifs européens. Dès lors, il faudra à l’évidence que nos plans stratégiques soient conformes à ce que ces nouvelles réglementations européennes auront établi au regard de la vision du Green Deal.

Le Gouvernement émet donc un avis favorable sur l’amendement n° 1465, à la condition qu’il soit modifié par le sous-amendement n° 2295. À travers ce dernier, Mme Schillinger veut préciser que le PSN contribue aux objectifs du Green Deal européen, mais ne s’y conforme pas. La conformité, au sens strict du terme, ne sera exigée qu’une fois que des textes législatifs européens auront été adoptés sur la base de cette stratégie.

C’est un débat que nous avons en ce moment sur la PAC ; la France se bat pour que les PSN de tous les États membres aillent bien dans le sens du Green Deal. J’aurai d’ailleurs l’occasion d’en discuter de nouveau au Luxembourg la semaine prochaine, durant deux jours et deux longues nuits, avec l’ensemble des États membres.

Le Gouvernement est en revanche défavorable à l’amendement n° 1942.

Le sous-amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 905 rectifié est présenté par MM. Duplomb et J.M. Boyer, Mme Chauvin, MM. Cuypers et Bas, Mme Gruny, MM. Karoutchi et Laménie, Mme Férat, MM. Genet, Daubresse, Bascher, D. Laurent et Decool, Mme Lopez, MM. Savin, Bouchet et Lefèvre, Mme Belrhiti, MM. Segouin, Cadec, Panunzi et Chatillon, Mme Lassarade, M. Burgoa, Mme Deromedi, MM. Courtial, B. Fournier, Savary et Longuet, Mme Richer, MM. Anglars, Mizzon et Vogel, Mmes Bonfanti-Dossat, Garriaud-Maylam, Puissat et Imbert, MM. Favreau et Somon, Mme Pluchet, MM. Houpert, Piednoir, Rietmann et H. Leroy, Mme Joseph, MM. Allizard et Chasseing, Mme Drexler, M. Sido, Mme Dumont et MM. Saury, J.M. Arnaud et Brisson.

L’amendement n° 2072 est présenté par Mme Schillinger, MM. Marchand et Lévrier, Mme Havet, M. Rambaud et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 2, deuxième et troisième phrases

Supprimer ces phrases.

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour présenter l’amendement n° 905 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Nous venons de refuser, par nos derniers votes, la possibilité d’émettre des injonctions relatives au PSN. Mon amendement s’inscrit dans le prolongement de cette décision, car il vise à supprimer de cet article des injonctions similaires par rapport à l’indemnité compensatoire des handicaps naturels (ICHN), aux zones intermédiaires et à l’assurance récolte. Les avoir fait figurer dans ce projet de loi est à mon sens une erreur, même si, comme l’a dit Franck Montaugé, il est important de discuter de ces sujets majeurs.

Je ne pense pas qu’inscrire de tels objectifs dans un texte relatif au climat soit bienvenu, d’autant qu’il est question de sujets purement agricoles et que ces objectifs risquent, en fin de compte, d’avoir une portée juridique différente et de poser de réels problèmes.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Patricia Schillinger, pour présenter l’amendement n° 2072.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de quatre amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 905 rectifié est présenté par MM. Duplomb et J.M. Boyer, Mme Chauvin, MM. Cuypers et Bas, Mme Gruny, MM. Karoutchi et Laménie, Mme Férat, MM. Genet, Daubresse, Bascher, D. Laurent et Decool, Mme Lopez, MM. Savin, Bouchet et Lefèvre, Mme Belrhiti, MM. Segouin, Cadec, Panunzi et Chatillon, Mme Lassarade, M. Burgoa, Mme Deromedi, MM. Courtial, B. Fournier, Savary et Longuet, Mme Richer, MM. Anglars, Mizzon et Vogel, Mmes Bonfanti-Dossat, Garriaud-Maylam, Puissat et Imbert, MM. Favreau et Somon, Mme Pluchet, MM. Houpert, Piednoir, Rietmann et H. Leroy, Mme Joseph, MM. Allizard et Chasseing, Mme Drexler, M. Sido, Mme Dumont et MM. Saury, J.M. Arnaud et Brisson.

L’amendement n° 2072 est présenté par Mme Schillinger, MM. Marchand et Lévrier, Mme Havet, M. Rambaud et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Alinéa 2, deuxième et troisième phrases

Supprimer ces phrases.

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour présenter l’amendement n° 905 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Nous venons de refuser, par nos derniers votes, la possibilité d’émettre des injonctions relatives au PSN. Mon amendement s’inscrit dans le prolongement de cette décision, car il vise à supprimer de cet article des injonctions similaires par rapport à l’indemnité compensatoire des handicaps naturels (ICHN), aux zones intermédiaires et à l’assurance récolte. Les avoir fait figurer dans ce projet de loi est à mon sens une erreur, même si, comme l’a dit Franck Montaugé, il est important de discuter de ces sujets majeurs.

Je ne pense pas qu’inscrire de tels objectifs dans un texte relatif au climat soit bienvenu, d’autant qu’il est question de sujets purement agricoles et que ces objectifs risquent, en fin de compte, d’avoir une portée juridique différente et de poser de réels problèmes.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1921, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, deuxième phrase

Remplacer les mots :

gestion des risques en agriculture et en accompagnant la mise en place d’une réelle couverture assurantielle agricole en France

par les mots :

prévention et de gestion des risques, notamment via l’accompagnement à la transition vers des pratiques agronomiques génératrices de résilience le soutien aux instruments de prévention des risques, et le développement d’outils publics d’indemnisation pour faire face aux aléas

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Patricia Schillinger, pour présenter l’amendement n° 2072.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à supprimer la mention du soutien accru de la PAC à l’assurance récolte. En effet, le financement actuel des assurances agricoles privées via la PAC n’est pas une solution efficace pour la gestion des risques.

Tout d’abord, ce financement accorde une attention insuffisante à la prévention des risques, que ce soit par l’adoption de pratiques agronomiques génératrices de résilience ou par des équipements appropriés. De plus, le système assurantiel actuel n’est pas rentable pour les assurances et ne peut être pérenne sans soutien public supplémentaire.

Le renforcement du financement de ces acteurs privés, qui ont une vision comptable du secteur, ne peut toutefois être un objectif de politique publique s’il ne conduit pas à la protection effective des sinistrés à un coût raisonnable pour la collectivité. Or les assurances couvrent aujourd’hui moins de 20 % de la surface agricole utilisée (SAU) française et mobilisent déjà considérablement les fonds publics, dont une part notable du budget du deuxième pilier de la PAC. De nombreux agriculteurs ne peuvent y avoir accès, soit du fait de tarifs inaccessibles, soit en raison de l’absence d’offres adaptées, par exemple en maraîchage diversifié.

Ainsi, dans un contexte budgétaire contraint, toute nouvelle croissance des soutiens publics à l’assurance privée dans la PAC se fait nécessairement au détriment des autres objectifs du deuxième pilier et, notamment, de la transition agroécologique. Celle-ci contribue pourtant à la résilience des exploitations face aux aléas, notamment par la diversification des productions, l’autonomie des systèmes et le travail sur des variétés non-OGM résistantes au stress hydrique.

À l’inverse, un système public financé par la PAC, mais aussi par l’État et l’ensemble des filières, pourrait être à même d’apporter une réponse à l’ensemble des agriculteurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1922, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, troisième phrase

Après les mots :

du territoire

insérer les mots :

via un soutien forfaitaire aux petites fermes et un renforcement du paiement redistributif,

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1921, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, deuxième phrase

Remplacer les mots :

gestion des risques en agriculture et en accompagnant la mise en place d’une réelle couverture assurantielle agricole en France

par les mots :

prévention et de gestion des risques, notamment via l’accompagnement à la transition vers des pratiques agronomiques génératrices de résilience le soutien aux instruments de prévention des risques, et le développement d’outils publics d’indemnisation pour faire face aux aléas

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Afin de préserver un maillage agricole du territoire, il est nécessaire de soutenir les petites exploitations, qui permettent de bénéficier d’une production diverse et d’une activité agricole dense.

Le règlement de la prochaine PAC prévoit la possibilité de mettre en œuvre un paiement forfaitaire pour les agriculteurs cultivant de très petites surfaces. Le renforcement du paiement redistributif serait une autre garantie de soutien aux petites exploitations ; il permettrait de restreindre les incitations à l’agrandissement des fermes et, in fine, d’encourager le maillage du territoire par des exploitations agricoles nombreuses.

Ces aides renforceraient en outre l’équilibre financier de petites exploitations, dans un contexte de fortes inégalités dans la distribution des aides de la PAC. Les annonces faites à ce jour par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation en la matière, notamment sur l’aide aux petites exploitations de fruits et de légumes, sont plus que décevantes : seules 3 000 exploitations en bénéficieront, selon la Confédération paysanne.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement vise à supprimer la mention du soutien accru de la PAC à l’assurance récolte. En effet, le financement actuel des assurances agricoles privées via la PAC n’est pas une solution efficace pour la gestion des risques.

Tout d’abord, ce financement accorde une attention insuffisante à la prévention des risques, que ce soit par l’adoption de pratiques agronomiques génératrices de résilience ou par des équipements appropriés. De plus, le système assurantiel actuel n’est pas rentable pour les assurances et ne peut être pérenne sans soutien public supplémentaire.

Le renforcement du financement de ces acteurs privés, qui ont une vision comptable du secteur, ne peut toutefois être un objectif de politique publique s’il ne conduit pas à la protection effective des sinistrés à un coût raisonnable pour la collectivité. Or les assurances couvrent aujourd’hui moins de 20 % de la surface agricole utilisée (SAU) française et mobilisent déjà considérablement les fonds publics, dont une part notable du budget du deuxième pilier de la PAC. De nombreux agriculteurs ne peuvent y avoir accès, soit du fait de tarifs inaccessibles, soit en raison de l’absence d’offres adaptées, par exemple en maraîchage diversifié.

Ainsi, dans un contexte budgétaire contraint, toute nouvelle croissance des soutiens publics à l’assurance privée dans la PAC se fait nécessairement au détriment des autres objectifs du deuxième pilier et, notamment, de la transition agroécologique. Celle-ci contribue pourtant à la résilience des exploitations face aux aléas, notamment par la diversification des productions, l’autonomie des systèmes et le travail sur des variétés non-OGM résistantes au stress hydrique.

À l’inverse, un système public financé par la PAC, mais aussi par l’État et l’ensemble des filières, pourrait être à même d’apporter une réponse à l’ensemble des agriculteurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1922, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, troisième phrase

Après les mots :

du territoire

insérer les mots :

via un soutien forfaitaire aux petites fermes et un renforcement du paiement redistributif,

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les amendements identiques n° 905 rectifié et 2072 tendent à revenir sur la position de la commission des affaires économiques. Rappelons que cette dernière a renforcé un certain nombre de dispositions déjà bel et bien inscrites dans le PSN, en insistant sur l’intérêt de conserver un bon maillage agricole du territoire et en mettant en avant les problématiques des zones défavorisées et des zones intermédiaires, qui se trouvent aujourd’hui en grande difficulté.

Notre commission a également veillé à promouvoir une politique assurantielle capable de permettre à notre agriculture d’être plus résiliente face aux difficultés qu’elle rencontre aujourd’hui. Les dispositifs ainsi inscrits dans le texte sont conformes aux objectifs de la PAC.

En conséquence, notre commission demande le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis sera défavorable.

Quant aux amendements n° 1921 et 1922, ils visent à donner au PSN une ambition qui ne relève pas de son domaine, notamment en matière d’indemnisation des risques climatiques ; cette indemnisation est en principe une politique nationale, mise en œuvre via le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA). Ces amendements contiennent également des propositions visant à revaloriser, au travers du PSN, le paiement distributif.

L’article 65 n’a pourtant pas pour objet de revoir le contenu même du PSN : ce n’est ni le lieu ni l’endroit pour ce faire ! C’est pourquoi je demande le retrait de ces amendements ; à défaut, l’avis de notre commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Afin de préserver un maillage agricole du territoire, il est nécessaire de soutenir les petites exploitations, qui permettent de bénéficier d’une production diverse et d’une activité agricole dense.

Le règlement de la prochaine PAC prévoit la possibilité de mettre en œuvre un paiement forfaitaire pour les agriculteurs cultivant de très petites surfaces. Le renforcement du paiement redistributif serait une autre garantie de soutien aux petites exploitations ; il permettrait de restreindre les incitations à l’agrandissement des fermes et, in fine, d’encourager le maillage du territoire par des exploitations agricoles nombreuses.

Ces aides renforceraient en outre l’équilibre financier de petites exploitations, dans un contexte de fortes inégalités dans la distribution des aides de la PAC. Les annonces faites à ce jour par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation en la matière, notamment sur l’aide aux petites exploitations de fruits et de légumes, sont plus que décevantes : seules 3 000 exploitations en bénéficieront, selon la Confédération paysanne.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Compte tenu des raisons invoquées par M. Duplomb, qui font d’ailleurs écho à la réponse que j’ai donnée à M. Montaugé au sujet de l’amendement n° 1466, le Gouvernement est tout à fait favorable aux amendements identiques n° 905 rectifié et 2072.

En revanche, notre avis sur les amendements n° 1921 et 1922, présentés par M. Labbé, est défavorable, et ce pour ces mêmes raisons : qu’il s’agisse de la gestion des risques ou des petites fermes – je n’aime pas du tout cette dénomination, mais elle permet de se comprendre –, ce n’est pas à la loi de figer les choses ; laissons cela aux négociations qui interviendront lors de la mise en place du PSN.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les amendements identiques n° 905 rectifié et 2072 tendent à revenir sur la position de la commission des affaires économiques. Rappelons que cette dernière a renforcé un certain nombre de dispositions déjà bel et bien inscrites dans le PSN, en insistant sur l’intérêt de conserver un bon maillage agricole du territoire et en mettant en avant les problématiques des zones défavorisées et des zones intermédiaires, qui se trouvent aujourd’hui en grande difficulté.

Notre commission a également veillé à promouvoir une politique assurantielle capable de permettre à notre agriculture d’être plus résiliente face aux difficultés qu’elle rencontre aujourd’hui. Les dispositifs ainsi inscrits dans le texte sont conformes aux objectifs de la PAC.

En conséquence, notre commission demande le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis sera défavorable.

Quant aux amendements n° 1921 et 1922, ils visent à donner au PSN une ambition qui ne relève pas de son domaine, notamment en matière d’indemnisation des risques climatiques ; cette indemnisation est en principe une politique nationale, mise en œuvre via le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA). Ces amendements contiennent également des propositions visant à revaloriser, au travers du PSN, le paiement distributif.

L’article 65 n’a pourtant pas pour objet de revoir le contenu même du PSN : ce n’est ni le lieu ni l’endroit pour ce faire ! C’est pourquoi je demande le retrait de ces amendements ; à défaut, l’avis de notre commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Franck Montaugé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

J’entends les arguments qui ont été développés, y compris ceux de Laurent Duplomb, mais je ne les comprends pas bien.

Il y a quelques jours, nous nous interrogions sur le sens que ce texte devait donner à la résilience. S’il est des outils qui présentent un lien évident avec la résilience, ce sont bien les outils de gestion des risques en agriculture ; les assurances sont l’un de ces outils. Il en va de même du soutien à certaines zones agricoles de notre territoire qui connaissent structurellement de très grandes difficultés, encore accrues par le réchauffement climatique. Ces outils doivent faire partie du PSN.

Je salue donc la démarche engagée par M. le ministre de l’agriculture sur la question des assurances, même si cette dernière peut aussi être réglée en dehors du cadre du budget de la PAC.

Je ne comprends pas les craintes qui s’expriment quant aux liens que l’on veut créer entre la gestion des risques en agriculture et le soutien apporté aux zones à handicap naturel et aux zones intermédiaires, d’une part, et le PSN d’autre part.

Je maintiens donc ma position.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Compte tenu des raisons invoquées par M. Duplomb, qui font d’ailleurs écho à la réponse que j’ai donnée à M. Montaugé au sujet de l’amendement n° 1466, le Gouvernement est tout à fait favorable aux amendements identiques n° 905 rectifié et 2072.

En revanche, notre avis sur les amendements n° 1921 et 1922, présentés par M. Labbé, est défavorable, et ce pour ces mêmes raisons : qu’il s’agisse de la gestion des risques ou des petites fermes – je n’aime pas du tout cette dénomination, mais elle permet de se comprendre –, ce n’est pas à la loi de figer les choses ; laissons cela aux négociations qui interviendront lors de la mise en place du PSN.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Franck Montaugé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

La commission des affaires économiques ayant adopté en la matière l’amendement de M. Montaugé, sa position n’a pas à être maintenue : c’est déjà le texte ! Pour ma part, j’ai déposé un amendement visant à éliminer cette partie de l’article 65.

Mme la présidente de la commission des affaires économiques et Mme la rapporteure pour avis dénoncent sans cesse les lois bavardes. Or ce dispositif n’est ni plus ni moins que du bavardage !

Il est ici question de sujets sans rapport les uns avec les autres. Monsieur Montaugé, quelle relation voyez-vous donc entre les handicaps naturels et l’évolution du climat, ou la résilience ?

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

J’entends les arguments qui ont été développés, y compris ceux de Laurent Duplomb, mais je ne les comprends pas bien.

Il y a quelques jours, nous nous interrogions sur le sens que ce texte devait donner à la résilience. S’il est des outils qui présentent un lien évident avec la résilience, ce sont bien les outils de gestion des risques en agriculture ; les assurances sont l’un de ces outils. Il en va de même du soutien à certaines zones agricoles de notre territoire qui connaissent structurellement de très grandes difficultés, encore accrues par le réchauffement climatique. Ces outils doivent faire partie du PSN.

Je salue donc la démarche engagée par M. le ministre de l’agriculture sur la question des assurances, même si cette dernière peut aussi être réglée en dehors du cadre du budget de la PAC.

Je ne comprends pas les craintes qui s’expriment quant aux liens que l’on veut créer entre la gestion des risques en agriculture et le soutien apporté aux zones à handicap naturel et aux zones intermédiaires, d’une part, et le PSN d’autre part.

Je maintiens donc ma position.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Pardonnez-moi, mais le handicap naturel n’a jamais été lié au climat ou à la résilience : c’est une question d’altitude, de géographie !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

La commission des affaires économiques ayant adopté en la matière l’amendement de M. Montaugé, sa position n’a pas à être maintenue : c’est déjà le texte ! Pour ma part, j’ai déposé un amendement visant à éliminer cette partie de l’article 65.

Mme la présidente de la commission des affaires économiques et Mme la rapporteure pour avis dénoncent sans cesse les lois bavardes. Or ce dispositif n’est ni plus ni moins que du bavardage !

Il est ici question de sujets sans rapport les uns avec les autres. Monsieur Montaugé, quelle relation voyez-vous donc entre les handicaps naturels et l’évolution du climat, ou la résilience ?

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Quant aux difficultés des zones intermédiaires, elles n’ont rien à voir avec le climat : ces zones existent parce que certains territoires ont évolué de l’élevage vers la culture. Cela n’a rien à voir avec le climat !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Pardonnez-moi, mais le handicap naturel n’a jamais été lié au climat ou à la résilience : c’est une question d’altitude, de géographie !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Nous sommes en train d’écrire quelque chose qui, à un moment ou un autre, nous explosera à la figure !

C’est pourquoi j’estime aller, avec cet amendement, au-delà du principe de l’affrontement sur ce sujet. Nous pourrions d’ailleurs tomber d’accord sur certains autres points, mon cher collègue, ou sur une autre façon d’appréhender certains problèmes. Mais inscrire de telles dispositions dans la loi, comme on le fait dans cet article, n’est pas la bonne méthode ; tôt ou tard, cela nous posera problème.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Quant aux difficultés des zones intermédiaires, elles n’ont rien à voir avec le climat : ces zones existent parce que certains territoires ont évolué de l’élevage vers la culture. Cela n’a rien à voir avec le climat !

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Je voudrais revenir sur la possibilité de mettre en œuvre un paiement forfaitaire pour les petites exploitations. Ces dernières existent bel et bien : vous en connaissez certainement sur vos territoires, mes chers collègues. Elles font vivre des familles, elles sont souvent dirigées par de jeunes agriculteurs, admirables d’ingéniosité pour la transformation de leurs produits et le recours aux circuits courts.

Ces exploitations constituent une part de notre maillage agricole qu’il est essentiel de prendre en considération. Les petits exploitants ne sont pas des marginaux : ils sont en résilience sur des métiers d’avenir !

Tout à l’heure, j’ai oublié de citer les paysans herboristes qui produisent les plantes médicinales. Interdits d’exercice depuis 1941, ils sont des oubliés de l’histoire. Nous travaillons pour leur rendre la reconnaissance à laquelle ils ont droit. Ces paysans, monsieur le ministre, comptent parmi les petits exploitants qui font vivre des ménages et contribuent à la résilience globale, à l’aménagement du territoire et au maintien de la biodiversité et des pollinisateurs. Il est important que cette agriculture soit reconnue !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Nous sommes en train d’écrire quelque chose qui, à un moment ou un autre, nous explosera à la figure !

C’est pourquoi j’estime aller, avec cet amendement, au-delà du principe de l’affrontement sur ce sujet. Nous pourrions d’ailleurs tomber d’accord sur certains autres points, mon cher collègue, ou sur une autre façon d’appréhender certains problèmes. Mais inscrire de telles dispositions dans la loi, comme on le fait dans cet article, n’est pas la bonne méthode ; tôt ou tard, cela nous posera problème.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Concernant le maraîchage, je suis très fier de la présence, dans la nouvelle politique agricole commune, d’une aide couplée au maraîchage, qui n’a jamais été offerte jusqu’à présent, alors qu’elle était demandée depuis des dizaines d’années. Quant aux zones intermédiaires, elles comptent parmi les premiers mots que j’ai prononcés lorsque j’ai été appelé à mes fonctions présentes. Mais le sujet n’est pas là !

Aux termes de l’article 65, dans sa rédaction actuelle, le PSN compte parmi ses objectifs le développement d’une politique de gestion des risques en agriculture et le soutien aux territoires à handicaps naturels et aux zones intermédiaires. Mais alors, pourquoi ne pas y ajouter les aides couplées aux éleveurs, le soutien aux protéines, ou les mesures agroenvironnementales ?

À ce propos, monsieur Labbé, l’objet de votre amendement n° 1921 est en contradiction totale avec celui de l’article 65 : dans ce dernier, l’importance de la gestion des risques est réaffirmée, alors que vous appelez dans votre amendement à sortir de la gestion des risques prévue par la PAC au profit d’un financement par la solidarité nationale. C’est d’ailleurs un objectif que je partage ; vous m’avez toujours entendu parler en ce sens. Seulement, il ne revient pas à l’article 65 de définir toutes les classifications des objectifs de la PAC ou du PSN.

Leurs trois principaux objectifs devraient-ils être le soutien à l’ICHN, la refonte de la gestion des risques et le soutien aux zones intermédiaires ? Eh bien, je me suis battu comme un diable pour que l’État abonde l’ICHN à hauteur de 108 millions d’euros par an pendant cinq ans – 540 millions d’euros seront déployés au total – : je crois en cet institut ! Ensuite, si nous avons lancé le Varenne de l’eau, c’est bien parce que la gestion des risques doit être totalement réformée. Enfin, nous avons décidé de créer des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) spécifiquement dédiées aux zones intermédiaires – c’est une première !

Je suis donc cent fois d’accord avec ces objectifs. Et encore, il en manque une palanquée : aides bovines, aides aux protéines, aides aux petites cultures, etc. Seulement, l’article 65 ne peut pas décliner tout ce qui doit être réalisé au titre de la PAC.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Je voudrais revenir sur la possibilité de mettre en œuvre un paiement forfaitaire pour les petites exploitations. Ces dernières existent bel et bien : vous en connaissez certainement sur vos territoires, mes chers collègues. Elles font vivre des familles, elles sont souvent dirigées par de jeunes agriculteurs, admirables d’ingéniosité pour la transformation de leurs produits et le recours aux circuits courts.

Ces exploitations constituent une part de notre maillage agricole qu’il est essentiel de prendre en considération. Les petits exploitants ne sont pas des marginaux : ils sont en résilience sur des métiers d’avenir !

Tout à l’heure, j’ai oublié de citer les paysans herboristes qui produisent les plantes médicinales. Interdits d’exercice depuis 1941, ils sont des oubliés de l’histoire. Nous travaillons pour leur rendre la reconnaissance à laquelle ils ont droit. Ces paysans, monsieur le ministre, comptent parmi les petits exploitants qui font vivre des ménages et contribuent à la résilience globale, à l’aménagement du territoire et au maintien de la biodiversité et des pollinisateurs. Il est important que cette agriculture soit reconnue !

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Concernant le maraîchage, je suis très fier de la présence, dans la nouvelle politique agricole commune, d’une aide couplée au maraîchage, qui n’a jamais été offerte jusqu’à présent, alors qu’elle était demandée depuis des dizaines d’années. Quant aux zones intermédiaires, elles comptent parmi les premiers mots que j’ai prononcés lorsque j’ai été appelé à mes fonctions présentes. Mais le sujet n’est pas là !

Aux termes de l’article 65, dans sa rédaction actuelle, le PSN compte parmi ses objectifs le développement d’une politique de gestion des risques en agriculture et le soutien aux territoires à handicaps naturels et aux zones intermédiaires. Mais alors, pourquoi ne pas y ajouter les aides couplées aux éleveurs, le soutien aux protéines, ou les mesures agroenvironnementales ?

À ce propos, monsieur Labbé, l’objet de votre amendement n° 1921 est en contradiction totale avec celui de l’article 65 : dans ce dernier, l’importance de la gestion des risques est réaffirmée, alors que vous appelez dans votre amendement à sortir de la gestion des risques prévue par la PAC au profit d’un financement par la solidarité nationale. C’est d’ailleurs un objectif que je partage ; vous m’avez toujours entendu parler en ce sens. Seulement, il ne revient pas à l’article 65 de définir toutes les classifications des objectifs de la PAC ou du PSN.

Leurs trois principaux objectifs devraient-ils être le soutien à l’ICHN, la refonte de la gestion des risques et le soutien aux zones intermédiaires ? Eh bien, je me suis battu comme un diable pour que l’État abonde l’ICHN à hauteur de 108 millions d’euros par an pendant cinq ans – 540 millions d’euros seront déployés au total – : je crois en cet institut ! Ensuite, si nous avons lancé le Varenne de l’eau, c’est bien parce que la gestion des risques doit être totalement réformée. Enfin, nous avons décidé de créer des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) spécifiquement dédiées aux zones intermédiaires – c’est une première !

Je suis donc cent fois d’accord avec ces objectifs. Et encore, il en manque une palanquée : aides bovines, aides aux protéines, aides aux petites cultures, etc. Seulement, l’article 65 ne peut pas décliner tout ce qui doit être réalisé au titre de la PAC.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

En conséquence, les amendements n° 1921 et 1922 n’ont plus d’objet.

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1940, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la troisième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Ils visent à la mise en place d’un système ambitieux de paiements pour services environnementaux.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement a pour objet de prévoir que les objectifs du PSN visent à la mise en place de systèmes de paiements pour services environnementaux (PSE), afin de rémunérer les externalités positives des pratiques vertueuses et d’inciter véritablement les exploitants à procéder à la transition agroécologique.

À ce titre, l’écorégime présenté par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation n’est pas satisfaisant ; il ne rémunérera pas suffisamment l’agriculture biologique. J’y reviens encore : les haies, les systèmes herbagers, les infrastructures écologiques et les PSE n’ont pas seulement leur place au niveau national.

Les amendements sont adoptés.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1726, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la troisième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Ils encouragent le développement de prestations donnant lieu à paiement pour services environnementaux.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

En conséquence, les amendements n° 1921 et 1922 n’ont plus d’objet.

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1940, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la troisième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Ils visent à la mise en place d’un système ambitieux de paiements pour services environnementaux.

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Je partage l’argumentation que vient d’exposer Joël Labbé, dont l’amendement a un objet similaire au mien ; je ne vais donc pas m’étendre.

Monsieur le ministre, si nous avons déposé ces amendements, c’est notamment parce que, en tant que parlementaires, nous avons relativement peu d’occasions de nous exprimer de manière simple et précise sur le contenu du PSN ; ainsi sont faites les règles.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Cet amendement a pour objet de prévoir que les objectifs du PSN visent à la mise en place de systèmes de paiements pour services environnementaux (PSE), afin de rémunérer les externalités positives des pratiques vertueuses et d’inciter véritablement les exploitants à procéder à la transition agroécologique.

À ce titre, l’écorégime présenté par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation n’est pas satisfaisant ; il ne rémunérera pas suffisamment l’agriculture biologique. J’y reviens encore : les haies, les systèmes herbagers, les infrastructures écologiques et les PSE n’ont pas seulement leur place au niveau national.

M. le ministre opine.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1726, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 2, après la troisième phrase

Insérer une phrase ainsi rédigée :

Ils encouragent le développement de prestations donnant lieu à paiement pour services environnementaux.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Certains d’entre nous sont des professionnels de l’agriculture et se trouvent intéressés à cette question par l’intermédiaire de leurs organisations représentatives. Mais ceux d’entre nous qui ne sont pas agriculteurs – c’est mon cas – se trouvent complètement en dehors de tout cela. La construction européenne et la PAC, de par sa nature, y sont pour quelque chose.

Certes, il existe un groupe de suivi de la PAC qui formule régulièrement des recommandations. Mais là, on est dans le dur, avec des dispositions qui se précisent, s’affinent et auront un impact considérable dans les années à venir. D’où notre volonté de se saisir de ce texte et, par nos propositions, d’appeler votre attention sur certains sujets particuliers qui méritent d’être pris en considération.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Je partage l’argumentation que vient d’exposer Joël Labbé, dont l’amendement a un objet similaire au mien ; je ne vais donc pas m’étendre.

Monsieur le ministre, si nous avons déposé ces amendements, c’est notamment parce que, en tant que parlementaires, nous avons relativement peu d’occasions de nous exprimer de manière simple et précise sur le contenu du PSN ; ainsi sont faites les règles.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

M. le ministre opine.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les PSE existent dans la PAC aux côtés des MAEC et, bientôt, des écorégimes. Mais il s’agit de PSE que l’on pourrait qualifier de « négatifs », à savoir de conditionnalités retranchant du revenu à ceux qui ne mettent pas en avant ces bonnes pratiques, à chaque fois que le budget de la PAC diminue. Ces PSE ne sont donc pas, à nos yeux, les bons véhicules pour aborder ces dispositifs.

À l’inverse, notre commission est favorable au développement des PSE en dehors du budget de la PAC pour apporter une valorisation supplémentaire aux externalités positives agricoles.

Les présents amendements visent plutôt à mettre davantage en avant les PSE dans le PSN ; autrement dit, il faudrait diminuer les aides du premier pilier au profit des aides conditionnées.

Pour ces raisons, l’avis de notre commission sur ces amendements est défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Certains d’entre nous sont des professionnels de l’agriculture et se trouvent intéressés à cette question par l’intermédiaire de leurs organisations représentatives. Mais ceux d’entre nous qui ne sont pas agriculteurs – c’est mon cas – se trouvent complètement en dehors de tout cela. La construction européenne et la PAC, de par sa nature, y sont pour quelque chose.

Certes, il existe un groupe de suivi de la PAC qui formule régulièrement des recommandations. Mais là, on est dans le dur, avec des dispositions qui se précisent, s’affinent et auront un impact considérable dans les années à venir. D’où notre volonté de se saisir de ce texte et, par nos propositions, d’appeler votre attention sur certains sujets particuliers qui méritent d’être pris en considération.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les PSE existent dans la PAC aux côtés des MAEC et, bientôt, des écorégimes. Mais il s’agit de PSE que l’on pourrait qualifier de « négatifs », à savoir de conditionnalités retranchant du revenu à ceux qui ne mettent pas en avant ces bonnes pratiques, à chaque fois que le budget de la PAC diminue. Ces PSE ne sont donc pas, à nos yeux, les bons véhicules pour aborder ces dispositifs.

À l’inverse, notre commission est favorable au développement des PSE en dehors du budget de la PAC pour apporter une valorisation supplémentaire aux externalités positives agricoles.

Les présents amendements visent plutôt à mettre davantage en avant les PSE dans le PSN ; autrement dit, il faudrait diminuer les aides du premier pilier au profit des aides conditionnées.

Pour ces raisons, l’avis de notre commission sur ces amendements est défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1109, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Les documents de programmation stratégiques nationale mentionnés au deuxième alinéa sont présentés devant le Parlement, au plus tard un an avant la période couverte par ces documents. »

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

L’article 65 a été modifié à l’Assemblée nationale de manière à garantir une transmission annuelle du rapport de performance du PSN au Conseil économique, social et environnemental (CESE) et au Parlement.

Si cet ajout doit être salué, il faut aller plus loin et ne pas se contenter d’un contrôle a posteriori. Il semble nécessaire, dans un souci de transparence, de démocratie et d’efficacité, que la représentation nationale puisse se prononcer sur le PSN en amont de son application. À défaut, le Parlement se trouverait dessaisi d’une problématique cruciale, à laquelle le Sénat est très attaché.

Par cet amendement, nous proposons donc que le PSN soit présenté au Parlement avant sa transmission à la Commission européenne. D’autres pays y parviennent. Ainsi, une telle procédure est déjà appliquée en Allemagne, et ce malgré l’architecture complexe de son système fédéral. La France devrait avoir le même niveau d’exigence démocratique.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1109, présenté par MM. Labbé, Dantec, Fernique, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Les documents de programmation stratégiques nationale mentionnés au deuxième alinéa sont présentés devant le Parlement, au plus tard un an avant la période couverte par ces documents. »

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Nous sommes tous à la recherche d’une meilleure association du Parlement à la rédaction et au contrôle du PSN. Rappelons que, sous sa nouvelle forme, ce plan donne davantage de pouvoirs au Gouvernement dans la définition de la politique agricole. Il pourrait donc être intéressant de consulter le Parlement avant la Commission européenne au sujet du PSN, comme il est proposé dans cet amendement ; peut-être le Gouvernement fera-t-il néanmoins valoir que les dates proposées posent difficulté.

Dans ces conditions, je m’en remets à la sagesse du Sénat.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

L’article 65 a été modifié à l’Assemblée nationale de manière à garantir une transmission annuelle du rapport de performance du PSN au Conseil économique, social et environnemental (CESE) et au Parlement.

Si cet ajout doit être salué, il faut aller plus loin et ne pas se contenter d’un contrôle a posteriori. Il semble nécessaire, dans un souci de transparence, de démocratie et d’efficacité, que la représentation nationale puisse se prononcer sur le PSN en amont de son application. À défaut, le Parlement se trouverait dessaisi d’une problématique cruciale, à laquelle le Sénat est très attaché.

Par cet amendement, nous proposons donc que le PSN soit présenté au Parlement avant sa transmission à la Commission européenne. D’autres pays y parviennent. Ainsi, une telle procédure est déjà appliquée en Allemagne, et ce malgré l’architecture complexe de son système fédéral. La France devrait avoir le même niveau d’exigence démocratique.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Je comprends les remarques formulées par M. Labbé et, plus tôt, par M. Montaugé. M. Labbé a fait référence à la pratique allemande en la matière. En vertu de leur système fédéral, les Allemands soumettent bien, in fine, leur plan stratégique national au vote du Parlement. Pour notre part, nous avons retenu une autre procédure : la France est l’un des seuls pays européens à mener une large consultation avant d’élaborer son PSN. À ce titre, on pourrait presque paraphraser ce que disait Bismarck de la fabrique de la loi !

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Nous sommes tous à la recherche d’une meilleure association du Parlement à la rédaction et au contrôle du PSN. Rappelons que, sous sa nouvelle forme, ce plan donne davantage de pouvoirs au Gouvernement dans la définition de la politique agricole. Il pourrait donc être intéressant de consulter le Parlement avant la Commission européenne au sujet du PSN, comme il est proposé dans cet amendement ; peut-être le Gouvernement fera-t-il néanmoins valoir que les dates proposées posent difficulté.

Dans ces conditions, je m’en remets à la sagesse du Sénat.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Nous avons commencé par consulter l’ensemble de nos concitoyens : nous avons reçu plus de 12 000 questions, auxquelles nous avons systématiquement répondu. Ensuite, nous avons formulé de premières propositions de rédaction, avant de procéder à une évaluation environnementale, elle-même soumise à consultation publique. Dans le même temps, nous travaillons avec la Commission européenne en vue d’élaborer le document final et nous menons avec les professionnels des négociations, qu’a évoquées par M. Montaugé. Enfin, une négociation se tient à l’échelle européenne ; à l’heure où nous débattons, elle n’est toujours pas terminée.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

M. Julien Denormandie, ministre. Je comprends les remarques formulées par M. Labbé et, plus tôt, par M. Montaugé. M. Labbé a fait référence à la pratique allemande en la matière. En vertu de leur système fédéral, les Allemands soumettent bien, in fine, leur plan stratégique national au vote du Parlement. Pour notre part, nous avons retenu une autre procédure : la France est l’un des seuls pays européens à mener une large consultation avant d’élaborer son PSN. À ce titre, on pourrait presque paraphraser ce que disait Bismarck de la fabrique de la loi !

On ironise sur les travées du groupe GEST.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Voilà le schéma du PSN : je suis bien placé pour vous en parler, car je suis en plein dedans !

Certes, cette procédure ne comporte ni vote des assemblées ni consultation du Parlement en amont. Mais ce dont je suis sûr, c’est que les dispositions proposées ne sont pas la solution. Je le répète, les négociations à l’échelle européenne ne sont pas achevées : je serais donc bien en peine de vous présenter ce plan.

Aussi, nous sommes face à une alternative : soit le Parlement se prononce in fine par un vote sur le PSN et dès lors ce dernier devient une loi ; soit le Parlement auditionne les ministres compétents – l’Assemblée nationale a ainsi consacré plus d’une journée de débats aux orientations du PSN –, mais un tel travail doit être mené bien en amont, avant que ne commence la procédure complexe que je viens de résumer.

Bref, l’objectif est pertinent, mais les dispositions de votre amendement ne permettent pas de l’atteindre. Je suis prêt à travailler avec vous sur cette question, mais, à ce stade, j’émets un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Nous avons commencé par consulter l’ensemble de nos concitoyens : nous avons reçu plus de 12 000 questions, auxquelles nous avons systématiquement répondu. Ensuite, nous avons formulé de premières propositions de rédaction, avant de procéder à une évaluation environnementale, elle-même soumise à consultation publique. Dans le même temps, nous travaillons avec la Commission européenne en vue d’élaborer le document final et nous menons avec les professionnels des négociations, qu’a évoquées par M. Montaugé. Enfin, une négociation se tient à l’échelle européenne ; à l’heure où nous débattons, elle n’est toujours pas terminée.

On ironise sur les travées du groupe GEST.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Voilà le schéma du PSN : je suis bien placé pour vous en parler, car je suis en plein dedans !

Certes, cette procédure ne comporte ni vote des assemblées ni consultation du Parlement en amont. Mais ce dont je suis sûr, c’est que les dispositions proposées ne sont pas la solution. Je le répète, les négociations à l’échelle européenne ne sont pas achevées : je serais donc bien en peine de vous présenter ce plan.

Aussi, nous sommes face à une alternative : soit le Parlement se prononce in fine par un vote sur le PSN et dès lors ce dernier devient une loi ; soit le Parlement auditionne les ministres compétents – l’Assemblée nationale a ainsi consacré plus d’une journée de débats aux orientations du PSN –, mais un tel travail doit être mené bien en amont, avant que ne commence la procédure complexe que je viens de résumer.

Bref, l’objectif est pertinent, mais les dispositions de votre amendement ne permettent pas de l’atteindre. Je suis prêt à travailler avec vous sur cette question, mais, à ce stade, j’émets un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1923, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par trois alinéas ainsi rédigés :

« … – Un décret institue un comité de suivi chargé de la mise en œuvre du Plan stratégique national. Ce comité, composé à parité d’hommes et de femmes, comprend notamment cinq députés et cinq sénateurs, désignés par les commissions compétentes de leurs assemblées respectives, des représentants des ministères chargés de l’agriculture, de l’environnement et de la santé, des représentants du Conseil économique, social et environnemental, des représentants des collectivités territoriales, des organismes publics intéressés, des organisations syndicales à vocation générale d’exploitants agricoles, des représentants des interprofessions, des associations nationales de protection de l’environnement agréées, des organismes de recherche compétents, des instituts techniques et des associations nationales de défense des consommateurs agréées. Les membres de ce conseil exercent leurs fonctions à titre gratuit. Sa composition, son organisation et son fonctionnement sont fixés par décret.

« Ce comité, lors d’un rapport annuel, examine le rapport de performance et formule des recommandations et propositions en vue de la rédaction du document de programmation pour atteindre les objectifs mentionnés au premier alinéa du présent article.

« Le Gouvernement présente au Parlement, dans les trois mois suivant la remise de ce rapport, les mesures déjà mises en œuvre et celles prévues en réponse aux recommandations et propositions de ce rapport. »

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Dans le même esprit que pour notre amendement précédent, nous proposons d’instituer un comité de suivi qui serait notamment composé de parlementaires et des parties prenantes de la mise en œuvre nationale de la politique agricole commune. Ce comité serait chargé de suivre au plus près le déroulement du plan stratégique national.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1357 rectifié, présenté par MM. Jacquin et Pla, Mmes Meunier et Conway-Mouret, MM. Michau, Antiste, P. Joly et Todeschini, Mmes Rossignol et Bonnefoy, MM. Tissot, Kerrouche et Raynal, Mme Briquet, M. Cozic et Mme Monier, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Un décret institue un comité de suivi chargé de la mise en œuvre du Plan stratégique national. Ce comité, composé à parité d’hommes et de femmes, comprend notamment quatre députés et quatre sénateurs, désignés par les commissions compétentes en matière de transition agro-écologique de leurs assemblées respectives. Ce comité, lors d’un rapport annuel, examine le rapport de performance et formule des recommandations et propositions en vue de la rédaction du document de programmation pour atteindre les objectifs mentionnés au premier alinéa. Le Gouvernement présente au Parlement, dans les trois mois suivant la remise de ce rapport, les mesures déjà mises en œuvre et celles prévues en réponse aux recommandations et propositions de ce rapport. Les membres du comité exercent leurs fonctions à titre gratuit. »

La parole est à M. Olivier Jacquin.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1923, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Compléter cet article par trois alinéas ainsi rédigés :

« … – Un décret institue un comité de suivi chargé de la mise en œuvre du Plan stratégique national. Ce comité, composé à parité d’hommes et de femmes, comprend notamment cinq députés et cinq sénateurs, désignés par les commissions compétentes de leurs assemblées respectives, des représentants des ministères chargés de l’agriculture, de l’environnement et de la santé, des représentants du Conseil économique, social et environnemental, des représentants des collectivités territoriales, des organismes publics intéressés, des organisations syndicales à vocation générale d’exploitants agricoles, des représentants des interprofessions, des associations nationales de protection de l’environnement agréées, des organismes de recherche compétents, des instituts techniques et des associations nationales de défense des consommateurs agréées. Les membres de ce conseil exercent leurs fonctions à titre gratuit. Sa composition, son organisation et son fonctionnement sont fixés par décret.

« Ce comité, lors d’un rapport annuel, examine le rapport de performance et formule des recommandations et propositions en vue de la rédaction du document de programmation pour atteindre les objectifs mentionnés au premier alinéa du présent article.

« Le Gouvernement présente au Parlement, dans les trois mois suivant la remise de ce rapport, les mesures déjà mises en œuvre et celles prévues en réponse aux recommandations et propositions de ce rapport. »

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

M. le ministre a détaillé la procédure d’établissement du PSN. Ce faisant, il a confirmé que le Parlement n’a pas vraiment son mot à dire ! Je suis donc ravi que l’amendement n° 1109 ait été adopté.

Comme M. Labbé, je propose à présent la création d’un comité de suivi annuel composé notamment de parlementaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Dans le même esprit que pour notre amendement précédent, nous proposons d’instituer un comité de suivi qui serait notamment composé de parlementaires et des parties prenantes de la mise en œuvre nationale de la politique agricole commune. Ce comité serait chargé de suivre au plus près le déroulement du plan stratégique national.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1357 rectifié, présenté par MM. Jacquin et Pla, Mmes Meunier et Conway-Mouret, MM. Michau, Antiste, P. Joly et Todeschini, Mmes Rossignol et Bonnefoy, MM. Tissot, Kerrouche et Raynal, Mme Briquet, M. Cozic et Mme Monier, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :

« Un décret institue un comité de suivi chargé de la mise en œuvre du Plan stratégique national. Ce comité, composé à parité d’hommes et de femmes, comprend notamment quatre députés et quatre sénateurs, désignés par les commissions compétentes en matière de transition agro-écologique de leurs assemblées respectives. Ce comité, lors d’un rapport annuel, examine le rapport de performance et formule des recommandations et propositions en vue de la rédaction du document de programmation pour atteindre les objectifs mentionnés au premier alinéa. Le Gouvernement présente au Parlement, dans les trois mois suivant la remise de ce rapport, les mesures déjà mises en œuvre et celles prévues en réponse aux recommandations et propositions de ce rapport. Les membres du comité exercent leurs fonctions à titre gratuit. »

La parole est à M. Olivier Jacquin.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Mes chers collègues, après l’adoption de l’amendement n° 1109, ces dispositions n’ont plus guère d’intérêt : nous avons confié au Parlement le soin de contrôler le Gouvernement. C’est d’ailleurs son rôle !

J’émets donc un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

M. le ministre a détaillé la procédure d’établissement du PSN. Ce faisant, il a confirmé que le Parlement n’a pas vraiment son mot à dire ! Je suis donc ravi que l’amendement n° 1109 ait été adopté.

Comme M. Labbé, je propose à présent la création d’un comité de suivi annuel composé notamment de parlementaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Mes chers collègues, après l’adoption de l’amendement n° 1109, ces dispositions n’ont plus guère d’intérêt : nous avons confié au Parlement le soin de contrôler le Gouvernement. C’est d’ailleurs son rôle !

J’émets donc un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Compte tenu de l’adoption de l’amendement n° 1109, je retire cet amendement, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Joël Labbé, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Je retire également mon amendement, madame la présidente !

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Compte tenu de l’adoption de l’amendement n° 1109, je retire cet amendement, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1357 rectifié est retiré.

Je mets aux voix l’article 65, modifié.

L ’ article 65 est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Olivier Jacquin

Je retire également mon amendement, madame la présidente !

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1357 rectifié est retiré.

Je mets aux voix l’article 65, modifié.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 946 rectifié, présenté par MM. S. Demilly, Moga et les membres du groupe Union Centriste, est ainsi libellé :

Après l’article 65

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime est complété par un article L. … ainsi rédigé :

« Art. L. …. – I – Les objectifs des plans nationaux établis en déclinaison de la politique agricole commune européenne sont compatibles avec la stratégie bas-carbone prévue à l’article L. 222-1 B du code de l’environnement, la stratégie nationale pour la biodiversité prévue à l’article L. 110-3 du même code, le plan national de prévention des risques pour la santé liés à l’environnement prévu à l’article L. 1311-6 de code de la santé publique, ainsi que la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée.

« II. – Les dispositifs de suivi de ces plans nationaux intègrent des indicateurs relatifs à leur performance en matière climatique et de biodiversité. Le Gouvernement rend compte annuellement devant le Parlement et le Conseil économique, social et environnemental de l’atteinte des objectifs fixés en matière climatique et de l’opportunité de procéder en conséquence à une modification du plan national.

« III. – Le Gouvernement veille à ce que l’atteinte des objectifs climatique et de biodiversité et les mesures prise en la matière dans les plans nationaux fassent l’objet d’un avis indépendant, rendu a minima tous les deux ans. »

La parole est à M. Jean-Pierre Moga.

Photo de Jean-Pierre Moga

Cet amendement tend à assurer la compatibilité du PSN avec la stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), le plan national santé environnement (PNSE) et la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI). Il s’agit là d’une proposition de la Convention citoyenne pour le climat.

Articles additionnels après l’article 65

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 946 rectifié, présenté par MM. S. Demilly, Moga et les membres du groupe Union Centriste, est ainsi libellé :

Après l’article 65

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le livre préliminaire du code rural et de la pêche maritime est complété par un article L. … ainsi rédigé :

« Art. L. …. – I – Les objectifs des plans nationaux établis en déclinaison de la politique agricole commune européenne sont compatibles avec la stratégie bas-carbone prévue à l’article L. 222-1 B du code de l’environnement, la stratégie nationale pour la biodiversité prévue à l’article L. 110-3 du même code, le plan national de prévention des risques pour la santé liés à l’environnement prévu à l’article L. 1311-6 de code de la santé publique, ainsi que la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée.

« II. – Les dispositifs de suivi de ces plans nationaux intègrent des indicateurs relatifs à leur performance en matière climatique et de biodiversité. Le Gouvernement rend compte annuellement devant le Parlement et le Conseil économique, social et environnemental de l’atteinte des objectifs fixés en matière climatique et de l’opportunité de procéder en conséquence à une modification du plan national.

« III. – Le Gouvernement veille à ce que l’atteinte des objectifs climatique et de biodiversité et les mesures prise en la matière dans les plans nationaux fassent l’objet d’un avis indépendant, rendu a minima tous les deux ans. »

La parole est à M. Jean-Pierre Moga.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Cet amendement tend à reprendre l’idée initiale de l’article 65, mais avec beaucoup moins de garanties que celui-ci n’en présente aujourd’hui. Je sollicite donc son retrait ; à défaut, l’avis de notre commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Moga

Cet amendement tend à assurer la compatibilité du PSN avec la stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), le plan national santé environnement (PNSE) et la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI). Il s’agit là d’une proposition de la Convention citoyenne pour le climat.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Cet amendement tend à reprendre l’idée initiale de l’article 65, mais avec beaucoup moins de garanties que celui-ci n’en présente aujourd’hui. Je sollicite donc son retrait ; à défaut, l’avis de notre commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 946 rectifié est retiré.

L’amendement n° 1467, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 65

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet un rapport au Parlement sur l’opportunité de faire assumer le coût de la certification annuelle du label agriculture biologique par l’État et non par les agriculteurs pendant leur période de conversion. Ce dispositif vise notamment à permettre aux petits agriculteurs d’accéder au label plus facilement et d’encourager ainsi l’atteinte de l’objectif fixé dans le programme Ambition Bio de 15 % des surfaces agricoles en Bio d’ici à 2022. Ce rapport examine également l’opportunité de restaurer l’aide au maintien de l’agriculture biologique pour poursuivre ce même objectif.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Avec cet amendement, nous demandons au Gouvernement de mener une réflexion sur l’opportunité de faire assumer le coût de la certification annuelle du label bio par l’État plutôt que par les agriculteurs pendant leur période de conversion.

Il s’agit d’encourager la conversion au bio tout en rouvrant le débat sur la nécessité de restaurer l’aide au maintien. Pour éviter le couperet de l’article 40 de la Constitution, nous avons dû nous contenter de demander la remise d’un rapport au Parlement. En tout cas, nous souhaiterions entendre M. le ministre sur ce sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 946 rectifié est retiré.

L’amendement n° 1467, présenté par MM. Montaugé, Gillé, J. Bigot et Kanner, Mmes Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mme Préville et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 65

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet un rapport au Parlement sur l’opportunité de faire assumer le coût de la certification annuelle du label agriculture biologique par l’État et non par les agriculteurs pendant leur période de conversion. Ce dispositif vise notamment à permettre aux petits agriculteurs d’accéder au label plus facilement et d’encourager ainsi l’atteinte de l’objectif fixé dans le programme Ambition Bio de 15 % des surfaces agricoles en Bio d’ici à 2022. Ce rapport examine également l’opportunité de restaurer l’aide au maintien de l’agriculture biologique pour poursuivre ce même objectif.

La parole est à M. Franck Montaugé.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

À nos yeux, il est important de maintenir une certification et un contrôle payants pour responsabiliser les producteurs et les organismes certificateurs. J’ajoute que ces coûts sont tout de même très modérés et qu’il existe de nombreuses aides à la conversion, proposées notamment par les départements et les régions. En conséquence, j’émets un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Franck Montaugé

Avec cet amendement, nous demandons au Gouvernement de mener une réflexion sur l’opportunité de faire assumer le coût de la certification annuelle du label bio par l’État plutôt que par les agriculteurs pendant leur période de conversion.

Il s’agit d’encourager la conversion au bio tout en rouvrant le débat sur la nécessité de restaurer l’aide au maintien. Pour éviter le couperet de l’article 40 de la Constitution, nous avons dû nous contenter de demander la remise d’un rapport au Parlement. En tout cas, nous souhaiterions entendre M. le ministre sur ce sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

À nos yeux, il est important de maintenir une certification et un contrôle payants pour responsabiliser les producteurs et les organismes certificateurs. J’ajoute que ces coûts sont tout de même très modérés et qu’il existe de nombreuses aides à la conversion, proposées notamment par les départements et les régions. En conséquence, j’émets un avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Article 66

Le 2° du I entre en vigueur le 1er janvier 2023. –

I. – L’article 60 de la loi n° 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises est ainsi modifié :

1° Au cinquième alinéa du II, après le mot : « filières », sont insérés les mots : « valorise des modes de production et d’exploitation respectueux de l’environnement et de la biodiversité, tels que l’agroécologie lorsqu’il s’agit de filières alimentaires, et » ;

2° Au II bis, après la référence : « II », sont insérés les mots : « et soumis à des systèmes participatifs de garantie reconnus ou conformes à des labels reconnus dans les conditions prévues au III » ;

3° Au III, les mots : « les systèmes de garantie » sont remplacés par les mots : « les systèmes participatifs de garantie » et les mots : « par une commission selon des modalités définies » sont remplacés par les mots : «, pour une durée renouvelable de trois ans, par la plateforme nationale d’actions globales pour la responsabilité sociétale des entreprises, qui comprend parmi ses membres un député et un sénateur et dont les missions et la composition sont précisées ».

II. –

Adopté.

Non modifié

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 454 rectifié, présenté par MM. Benarroche, Dantec, Fernique, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’article 66

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le A de l’article 278-0 bis du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Les biens issus du commerce équitable, tel que défini par l’article 94 de la loi du 31 juillet 2014 et par le décret n° 2015-1157 du 17 septembre 2015. »

II. – Le I entre en vigueur au 1er janvier 2022.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Guy Benarroche.

Photo de Guy Benarroche

Cet amendement vise à appliquer un taux réduit de TVA aux produits issus du commerce équitable, définis par la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, afin de rendre plus accessibles aux consommateurs des produits socialement et écologiquement responsables.

Cette loi a mis en lumière la nécessité de favoriser les entreprises du commerce équitable. Dans cet esprit, et au regard des enjeux contemporains, il est nécessaire de prendre des mesures incitatives pour rendre leurs produits plus accessibles.

Or, en vertu de la loi de 2014, les entreprises issues du commerce équitable doivent respecter un certain nombre de conditions cumulatives. Leur objectif ne saurait être le seul partage des bénéfices ; elles doivent être régies par une gouvernance démocratique, dont l’expression n’est pas seulement liée à l’apport au capital ou au montant des contributions financières des associés, salariés et parties prenantes aux réalisations de l’entreprise ; en parallèle, leur gestion doit suivre certains principes – la majorité des bénéfices doit notamment être consacrée à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de l’entreprise.

On peut convenir que l’application d’un taux réduit de TVA aux produits issus du commerce équitable ne mettra pas en péril d’autres entreprises. Il s’agit simplement de tenir compte des singularités du commerce équitable et de la nécessité de développer une économie alternative qui n’est pas encore à la portée de tous nos concitoyens.

Article additionnel après l’article 66

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 454 rectifié, présenté par MM. Benarroche, Dantec, Fernique, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’article 66

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le A de l’article 278-0 bis du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Les biens issus du commerce équitable, tel que défini par l’article 94 de la loi du 31 juillet 2014 et par le décret n° 2015-1157 du 17 septembre 2015. »

II. – Le I entre en vigueur au 1er janvier 2022.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Guy Benarroche.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Mon cher collègue, selon notre commission, il convient effectivement de débattre d’un taux de TVA réduit applicable aux produits de première nécessité ou à des biens bénéficiant de certains labels, mais pas uniquement au commerce équitable. J’émets donc un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Guy Benarroche

Cet amendement vise à appliquer un taux réduit de TVA aux produits issus du commerce équitable, définis par la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, afin de rendre plus accessibles aux consommateurs des produits socialement et écologiquement responsables.

Cette loi a mis en lumière la nécessité de favoriser les entreprises du commerce équitable. Dans cet esprit, et au regard des enjeux contemporains, il est nécessaire de prendre des mesures incitatives pour rendre leurs produits plus accessibles.

Or, en vertu de la loi de 2014, les entreprises issues du commerce équitable doivent respecter un certain nombre de conditions cumulatives. Leur objectif ne saurait être le seul partage des bénéfices ; elles doivent être régies par une gouvernance démocratique, dont l’expression n’est pas seulement liée à l’apport au capital ou au montant des contributions financières des associés, salariés et parties prenantes aux réalisations de l’entreprise ; en parallèle, leur gestion doit suivre certains principes – la majorité des bénéfices doit notamment être consacrée à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de l’entreprise.

On peut convenir que l’application d’un taux réduit de TVA aux produits issus du commerce équitable ne mettra pas en péril d’autres entreprises. Il s’agit simplement de tenir compte des singularités du commerce équitable et de la nécessité de développer une économie alternative qui n’est pas encore à la portée de tous nos concitoyens.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Mon cher collègue, selon notre commission, il convient effectivement de débattre d’un taux de TVA réduit applicable aux produits de première nécessité ou à des biens bénéficiant de certains labels, mais pas uniquement au commerce équitable. J’émets donc un avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2074, présenté par Mme Schillinger, MM. Marchand et Lévrier, Mme Havet, M. Rambaud et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi libellé :

Alinéa 1

Après les mots :

commerce équitable

insérer les mots :

et la juste répartition de la valeur au sein de la chaîne agroalimentaire

La parole est à Mme Patricia Schillinger.

Article 66 bis A (nouveau) (priorité)

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

Introduit au Sénat en commission, cet article traduit la volonté de renforcer la structuration du commerce équitable par la mise en œuvre d’un plan d’action national au plus tard le 1er janvier 2022.

Avec cet amendement, nous proposons d’aller plus loin en ajoutant aux objectifs de ce plan la juste répartition de la valeur au sein de la chaîne agroalimentaire. Il s’agit de mettre en lumière toutes les démarches novatrices qui ont vu le jour au cours des dernières années pour la production agricole et de reconnaître leur impact, aussi bien dans la lutte contre les inégalités que dans la valorisation économique de pratiques agroécologiques.

Il semble donc nécessaire d’encourager ces initiatives, dans la perspective d’une meilleure répartition de la valeur et d’une meilleure rémunération du producteur.

Pour renforcer la structuration du secteur du commerce équitable, reconnu comme une démarche à fort impact contribuant à la fois à la lutte contre les inégalités sociales et à l’adoption et la valorisation économique de pratiques agroécologiques, un Plan d’action national sera mis en place au plus tard le 1er janvier 2022.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2074, présenté par Mme Schillinger, MM. Marchand et Lévrier, Mme Havet, M. Rambaud et les membres du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, est ainsi libellé :

Alinéa 1

Après les mots :

commerce équitable

insérer les mots :

et la juste répartition de la valeur au sein de la chaîne agroalimentaire

La parole est à Mme Patricia Schillinger.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Ma chère collègue, je vous avoue que nous n’avons pas bien compris cet amendement. Le plan proposé viserait à promouvoir le label « commerce équitable » via plusieurs objectifs ; dans d’autres domaines, il se contenterait de défendre de meilleures rémunérations dans la chaîne agroalimentaire, ce qui me semble un peu confus.

Je demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Patricia Schillinger

Introduit au Sénat en commission, cet article traduit la volonté de renforcer la structuration du commerce équitable par la mise en œuvre d’un plan d’action national au plus tard le 1er janvier 2022.

Avec cet amendement, nous proposons d’aller plus loin en ajoutant aux objectifs de ce plan la juste répartition de la valeur au sein de la chaîne agroalimentaire. Il s’agit de mettre en lumière toutes les démarches novatrices qui ont vu le jour au cours des dernières années pour la production agricole et de reconnaître leur impact, aussi bien dans la lutte contre les inégalités que dans la valorisation économique de pratiques agroécologiques.

Il semble donc nécessaire d’encourager ces initiatives, dans la perspective d’une meilleure répartition de la valeur et d’une meilleure rémunération du producteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Pour ma part, j’émets un avis favorable !

D’ailleurs, si vous me pardonnez cet anglicisme, ces dispositions peuvent servir de teasing pour les sujets dont l’Assemblée nationale va commencer à débattre dès demain, avant que le Sénat ne s’en empare à son tour au mois de septembre prochain, en examinant la proposition de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs.

Mesdames, messieurs les sénateurs, j’appelle également votre attention sur l’aspect paradoxal d’une telle discussion. Est considéré comme équitable un produit qui rémunère les agriculteurs au juste prix. On propose de distinguer de telles productions par un label. Or le bon sens voudrait que l’on institue un label « commerce non équitable », car c’est la juste rémunération qui devrait être la norme ! Je soumets ce point à votre réflexion, à cette heure avancée de la nuit.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Ma chère collègue, je vous avoue que nous n’avons pas bien compris cet amendement. Le plan proposé viserait à promouvoir le label « commerce équitable » via plusieurs objectifs ; dans d’autres domaines, il se contenterait de défendre de meilleures rémunérations dans la chaîne agroalimentaire, ce qui me semble un peu confus.

Je demande donc le retrait de cet amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable.

Sourires.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Pour ma part, j’émets un avis favorable !

D’ailleurs, si vous me pardonnez cet anglicisme, ces dispositions peuvent servir de teasing pour les sujets dont l’Assemblée nationale va commencer à débattre dès demain, avant que le Sénat ne s’en empare à son tour au mois de septembre prochain, en examinant la proposition de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs.

Mesdames, messieurs les sénateurs, j’appelle également votre attention sur l’aspect paradoxal d’une telle discussion. Est considéré comme équitable un produit qui rémunère les agriculteurs au juste prix. On propose de distinguer de telles productions par un label. Or le bon sens voudrait que l’on institue un label « commerce non équitable », car c’est la juste rémunération qui devrait être la norme ! Je soumets ce point à votre réflexion, à cette heure avancée de la nuit.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Sourires.

L ’ article 66 bis A est adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Article 66 bis (priorité)

Article 66 ter A (nouveau) (priorité)

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 834 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le 2° de l’article L. 121-4 du code de la consommation, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« …° Dans le but de tromper les consommateurs sur la valeur environnementale et climatique, d’afficher un certificat, un label de qualité ou une mention intitulés “Transformé en France”, “Élaboré en France” ou “Fabriqué en France” ou un équivalent, pour les produits alimentaires lorsque leur composition ne contient pas un taux minimum de 90 % de produits agricoles d’origine française ; ».

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Photo de Gérard Lahellec

L’amendement n° 834 rectifié vise à lutter contre les pratiques commerciales trompeuses. On assiste aujourd’hui à une espèce de Frenchwashing, avec des appellations comme « Transformé en France », « Élaboré en France », ou encore « Fabriqué en France ». Ces appellations, à l’évidence, ne sont pas parfaitement exactes – c’est le moins que l’on puisse dire. À en croire ces publicités, 90 % de nos produits sont faits chez nous, ce qui n’est bien sûr pas le cas.

Articles additionnels après l’article 66 ter A

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 834 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après le 2° de l’article L. 121-4 du code de la consommation, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« …° Dans le but de tromper les consommateurs sur la valeur environnementale et climatique, d’afficher un certificat, un label de qualité ou une mention intitulés “Transformé en France”, “Élaboré en France” ou “Fabriqué en France” ou un équivalent, pour les produits alimentaires lorsque leur composition ne contient pas un taux minimum de 90 % de produits agricoles d’origine française ; ».

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

L’amendement n° 834 rectifié tend à considérer comme pratique trompeuse l’étiquetage assorti d’une mention « Fabriqué en France » pour les produits alimentaires dont les matières premières ne sont pas françaises à 90 %.

Sur le fond, je rappelle que la réglementation européenne n’impose pas le marquage. En revanche, une fois qu’il existe, il doit être justifié : la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s’assure alors qu’il ne s’agit pas d’une pratique commerciale trompeuse.

Les conditions de ces contrôles sont régies par le droit européen : il serait donc difficile de faire figurer aujourd’hui un tel taux dans la loi, d’autant que cela pourrait avoir un certain nombre d’effets de bord. Un taux unique ne serait sans doute pas opportun pour tous les produits et pourrait avoir des conséquences sur l’emploi. Enfin, les taux considérés peuvent varier selon les produits et les filières.

Pour l’ensemble de ces raisons, je sollicite l’avis du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

L’amendement n° 834 rectifié vise à lutter contre les pratiques commerciales trompeuses. On assiste aujourd’hui à une espèce de Frenchwashing, avec des appellations comme « Transformé en France », « Élaboré en France », ou encore « Fabriqué en France ». Ces appellations, à l’évidence, ne sont pas parfaitement exactes – c’est le moins que l’on puisse dire. À en croire ces publicités, 90 % de nos produits sont faits chez nous, ce qui n’est bien sûr pas le cas.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Une nouvelle fois, le but des auteurs de l’amendement est tout à fait compréhensible, mais le mieux est l’ennemi du bien.

Monsieur le sénateur, selon vous, il faudrait 90 % de matières premières françaises pour qu’un produit soit considéré comme fabriqué en France. Mais, avec une telle règle, vous risquez d’empêcher un grand nombre de PME de créer de la valeur dans nos territoires. In fine, de telles dispositions seraient contre-productives.

J’émets donc un avis défavorable sur cet amendement ; cependant, nous reviendrons sur cette question en septembre prochain lors de l’examen de la proposition de loi que j’évoquais précédemment. En effet, deux articles de ce texte sont consacrés à l’utilisation du drapeau français à des fins publicitaires. Ces dispositions suivent la même logique que celles que vous proposez, mais elles me semblent garantir un meilleur équilibre.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

L’amendement n° 834 rectifié tend à considérer comme pratique trompeuse l’étiquetage assorti d’une mention « Fabriqué en France » pour les produits alimentaires dont les matières premières ne sont pas françaises à 90 %.

Sur le fond, je rappelle que la réglementation européenne n’impose pas le marquage. En revanche, une fois qu’il existe, il doit être justifié : la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s’assure alors qu’il ne s’agit pas d’une pratique commerciale trompeuse.

Les conditions de ces contrôles sont régies par le droit européen : il serait donc difficile de faire figurer aujourd’hui un tel taux dans la loi, d’autant que cela pourrait avoir un certain nombre d’effets de bord. Un taux unique ne serait sans doute pas opportun pour tous les produits et pourrait avoir des conséquences sur l’emploi. Enfin, les taux considérés peuvent varier selon les produits et les filières.

Pour l’ensemble de ces raisons, je sollicite l’avis du Gouvernement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est, en conséquence, l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Une nouvelle fois, le but des auteurs de l’amendement est tout à fait compréhensible, mais le mieux est l’ennemi du bien.

Monsieur le sénateur, selon vous, il faudrait 90 % de matières premières françaises pour qu’un produit soit considéré comme fabriqué en France. Mais, avec une telle règle, vous risquez d’empêcher un grand nombre de PME de créer de la valeur dans nos territoires. In fine, de telles dispositions seraient contre-productives.

J’émets donc un avis défavorable sur cet amendement ; cependant, nous reviendrons sur cette question en septembre prochain lors de l’examen de la proposition de loi que j’évoquais précédemment. En effet, deux articles de ce texte sont consacrés à l’utilisation du drapeau français à des fins publicitaires. Ces dispositions suivent la même logique que celles que vous proposez, mais elles me semblent garantir un meilleur équilibre.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est, en conséquence, l’avis de la commission des affaires économiques ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 831 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Au dernier alinéa de l’article L. 412-4 du code de la consommation, les mots : « après que la Commission européenne a déclaré compatible avec le droit de l’Union européenne l’obligation prévue au présent article » sont supprimés.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Cet amendement vise à protéger les appellations d’origine protégée (AOP). On le sait, les grands groupes et leurs filiales les considèrent comme des obstacles à la standardisation et à l’industrialisation de leur production. Aussi, il convient de redoubler de vigilance pour préserver les AOP.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 831 rectifié, présenté par M. Gay, Mme Varaillas et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Au dernier alinéa de l’article L. 412-4 du code de la consommation, les mots : « après que la Commission européenne a déclaré compatible avec le droit de l’Union européenne l’obligation prévue au présent article » sont supprimés.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Aux termes de cet amendement, les règles d’affichage ne seraient pas soumises à validation européenne.

Le règlement européen concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, ou règlement INCO, régit l’étiquetage alimentaire. Il est d’harmonisation maximale : en d’autres termes, si un État membre veut aller plus loin, il doit soumettre son projet à la Commission, qui vérifie la bonne articulation entre cette mesure nationale et le droit européen. Dès lors, la bonne application de la surtransposition est soumise à son accord.

Dans les faits, cet accord est très difficile à obtenir et, même s’il est octroyé, il peut se révéler fragile : nous l’avons malheureusement constaté ces derniers mois avec l’expérimentation de l’étiquetage de l’origine du lait.

Introduit par la commission, l’article 66 ter A traduit la volonté de faire bouger les lignes dans le strict respect du droit européen, en reprenant in extenso le règlement INCO. Réformé en 2018, ce règlement permet d’améliorer l’affichage de l’origine d’un ingrédient primaire, lorsqu’elle est différente de l’origine du produit alimentaire affichée sur l’emballage.

Mon cher collègue, nous ne pouvons pas aller plus loin, sauf à prendre une mesure susceptible d’être censurée en vertu du droit européen.

Pour améliorer l’affichage de l’origine, la solution est d’agir à l’échelle européenne : je veux croire que M. le ministre ne manquera pas de se saisir de cette question dès janvier 2022, à la faveur de la présidence française de l’Union européenne.

J’y insiste, la rédaction de cet amendement est contraire au droit communautaire. Je précise que le fait de supprimer le pouvoir d’approbation dans la loi française ne changera rien : c’est bien le droit européen qui prévoit cette soumission. Concrètement, si nous les adoptions en l’état, de telles dispositions seraient source d’insécurité juridique et les mesures nationales que l’on prendrait sur cette base seraient censurées au nom du droit européen.

Pour toutes ces raisons, je demande le retrait de cet amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Cet amendement vise à protéger les appellations d’origine protégée (AOP). On le sait, les grands groupes et leurs filiales les considèrent comme des obstacles à la standardisation et à l’industrialisation de leur production. Aussi, il convient de redoubler de vigilance pour préserver les AOP.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

J’abonde pleinement dans le sens de Mme la rapporteure pour avis.

À ce propos, ces derniers temps, Mme la présidente de votre commission des affaires économiques exerce sur moi une amicale pression pour hâter l’adoption des décrets d’application de la loi du 10 juin 2020 relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires. Au terme d’un parcours légistique assez dantesque, la rédaction de ces textes est presque achevée ; nous avons notamment dû mener les consultations européennes évoquées par Mme la rapporteure pour avis.

En tout état de cause, l’adoption de cet amendement n’y changerait rien : puisqu’il s’agit d’une compétence européenne, je serais toujours tenu de soumettre les décrets d’application aux autorités communautaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Aux termes de cet amendement, les règles d’affichage ne seraient pas soumises à validation européenne.

Le règlement européen concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, ou règlement INCO, régit l’étiquetage alimentaire. Il est d’harmonisation maximale : en d’autres termes, si un État membre veut aller plus loin, il doit soumettre son projet à la Commission, qui vérifie la bonne articulation entre cette mesure nationale et le droit européen. Dès lors, la bonne application de la surtransposition est soumise à son accord.

Dans les faits, cet accord est très difficile à obtenir et, même s’il est octroyé, il peut se révéler fragile : nous l’avons malheureusement constaté ces derniers mois avec l’expérimentation de l’étiquetage de l’origine du lait.

Introduit par la commission, l’article 66 ter A traduit la volonté de faire bouger les lignes dans le strict respect du droit européen, en reprenant in extenso le règlement INCO. Réformé en 2018, ce règlement permet d’améliorer l’affichage de l’origine d’un ingrédient primaire, lorsqu’elle est différente de l’origine du produit alimentaire affichée sur l’emballage.

Mon cher collègue, nous ne pouvons pas aller plus loin, sauf à prendre une mesure susceptible d’être censurée en vertu du droit européen.

Pour améliorer l’affichage de l’origine, la solution est d’agir à l’échelle européenne : je veux croire que M. le ministre ne manquera pas de se saisir de cette question dès janvier 2022, à la faveur de la présidence française de l’Union européenne.

J’y insiste, la rédaction de cet amendement est contraire au droit communautaire. Je précise que le fait de supprimer le pouvoir d’approbation dans la loi française ne changera rien : c’est bien le droit européen qui prévoit cette soumission. Concrètement, si nous les adoptions en l’état, de telles dispositions seraient source d’insécurité juridique et les mesures nationales que l’on prendrait sur cette base seraient censurées au nom du droit européen.

Pour toutes ces raisons, je demande le retrait de cet amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

J’abonde pleinement dans le sens de Mme la rapporteure pour avis.

À ce propos, ces derniers temps, Mme la présidente de votre commission des affaires économiques exerce sur moi une amicale pression pour hâter l’adoption des décrets d’application de la loi du 10 juin 2020 relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires. Au terme d’un parcours légistique assez dantesque, la rédaction de ces textes est presque achevée ; nous avons notamment dû mener les consultations européennes évoquées par Mme la rapporteure pour avis.

En tout état de cause, l’adoption de cet amendement n’y changerait rien : puisqu’il s’agit d’une compétence européenne, je serais toujours tenu de soumettre les décrets d’application aux autorités communautaires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2025 rectifié ter, présenté par Mme Rossignol, MM. Bourgi, Pla et Tissot, Mme Jasmin, M. Féraud, Mme Van Heghe, M. Marie, Mmes Poumirol, Meunier et Préville et M. Cozic, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

La section 2 du chapitre II du titre Ier du livre IV du code de la consommation est complétée par un article L. 412-… ainsi rédigé :

« Art. L. 412 -…. – I. Afin de garantir une information claire au consommateur concernant les modes de production des produits issus de l’élevage et sans préjudice des dispositions du règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, modifiant les règlements (CE) n° 1924/2006 et (CE) n° 1925/2006 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant la directive 87/250/CEE de la Commission, la directive 90/496/CEE du Conseil, la directive 1999/10/CE de la Commission, la directive 2000/13/CE du Parlement européen et du Conseil, les directives 2002/67/CE et 2008/5/CE de la Commission et le règlement (CE) n° 608/2004 de la Commission, l’étiquetage indiquant les modes d’élevage et d’abattage des produits issus de l’élevage, à l’état brut ou transformés, et des produits issus de l’élevage utilisés en tant qu’ingrédients dans des produits transformés, est obligatoire, y compris pour les produits importés ; cet étiquetage peut être accompagné d’une présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou de symboles.

« II. – Un décret en Conseil d’État définit les modalités d’application du présent article, après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. »

La parole est à M. Jean-Claude Tissot.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

L’opinion publique française et européenne est de plus en plus sensible aux conditions dans lesquelles sont produites les denrées alimentaires, notamment d’origine animale. Or une très grande partie de ces aliments proviennent de modes d’élevage allant à l’encontre de cette prise de conscience. C’est un constat : 97 % à 99 % des lapins sont élevés en cage ; 95 % des porcs sont élevés en bâtiments fermés sur caillebotis ; 85 % des poulets de chair sont élevés dans des hangars sans accès à l’extérieur ; enfin, plus de 50 % des poules pondeuses sont élevées en cage.

Dans un souci de transparence, il nous semble nécessaire que les citoyens puissent accéder à une information détaillée sur ce qu’ils achètent, puis mangent, afin d’orienter notre agriculture par leurs choix de consommateurs.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1924 rectifié, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

La section 2 du chapitre II du titre Ier du livre IV du code de la consommation est complétée par un article L. 412-… ainsi rédigé :

« Art. L. 412 -…. – À titre expérimental pour une durée de deux ans à compter du 1er janvier 2024, sans préjudice des dispositions spécifiques relatives à l’étiquetage des denrées alimentaires, l’indication du mode de production est rendue obligatoire pour tous les produits issus de l’élevage commercialisés sur le territoire français, et pour tous les produits issus de l’élevage utilisés en tant qu’ingrédient dans les produits transformés commercialisés sur le territoire français. Le cas échéant, cet étiquetage vient en complément de l’information donnée au consommateur en matière d’impact environnemental et social des denrées alimentaires.

« Les modalités d’application de l’indication du mode de production mentionnée au premier alinéa sont fixées par décret en Conseil d’État et conformément à la procédure définie à l’article 45 du règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, modifiant les règlements (CE) n° 1924/2006 et (CE) n° 1925/2006 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant la directive 87/250/CEE de la Commission, la directive 90/496/CEE du Conseil, la directive 1999/10/CE de la Commission, la directive 2000/13/CE du Parlement européen et du Conseil, les directives 2002/67/CE et 2008/5/CE de la Commission et le règlement (CE) n° 608/2004 de la Commission. »

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2025 rectifié ter, présenté par Mme Rossignol, MM. Bourgi, Pla et Tissot, Mme Jasmin, M. Féraud, Mme Van Heghe, M. Marie, Mmes Poumirol, Meunier et Préville et M. Cozic, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

La section 2 du chapitre II du titre Ier du livre IV du code de la consommation est complétée par un article L. 412-… ainsi rédigé :

« Art. L. 412 -…. – I. Afin de garantir une information claire au consommateur concernant les modes de production des produits issus de l’élevage et sans préjudice des dispositions du règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, modifiant les règlements (CE) n° 1924/2006 et (CE) n° 1925/2006 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant la directive 87/250/CEE de la Commission, la directive 90/496/CEE du Conseil, la directive 1999/10/CE de la Commission, la directive 2000/13/CE du Parlement européen et du Conseil, les directives 2002/67/CE et 2008/5/CE de la Commission et le règlement (CE) n° 608/2004 de la Commission, l’étiquetage indiquant les modes d’élevage et d’abattage des produits issus de l’élevage, à l’état brut ou transformés, et des produits issus de l’élevage utilisés en tant qu’ingrédients dans des produits transformés, est obligatoire, y compris pour les produits importés ; cet étiquetage peut être accompagné d’une présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou de symboles.

« II. – Un décret en Conseil d’État définit les modalités d’application du présent article, après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. »

La parole est à M. Jean-Claude Tissot.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Afin d’accroître la transparence de l’information fournie au consommateur sur les denrées alimentaires par les étiquetages, cet amendement vise à expérimenter l’étiquetage des modes de production des denrées issues de l’élevage. Il s’agit de mettre en application l’avis rendu en juillet 2020 par le Conseil national de l’alimentation (CNA), qui recommande une telle expérimentation.

Cette mesure viendrait compléter l’affichage environnemental : on fournirait une information qui, au-delà du score carbone d’un élevage, renseignerait l’acheteur sur le mode de production – au sol, avec un accès extérieur, en plein air, ou en agriculture biologique – afin de tenir compte de l’ensemble des enjeux de l’agroécologie et des attentes des consommateurs.

J’ajoute qu’il s’agit d’une des recommandations du rapport de la commission d’évaluation du projet d’accord Union européenne – Mercosur, remis au Premier ministre en septembre 2020. Ce rapport préconise un tel étiquetage « afin d’informer au mieux le consommateur sur les modes de production (utilisation ou non d’antibiotiques et d’activateurs de croissance, respect du bien-être animal, caractère transgénique des produits, etc.) » et de protéger les productions locales.

Un tel étiquetage serait en outre conforme à la jurisprudence récente du Conseil d’État : la haute juridiction a jugé que les États membres peuvent imposer un étiquetage au nom de la protection des consommateurs s’ils attachent une importance significative à cette information et s’il existe un lien avéré entre certaines propriétés d’une denrée alimentaire et son origine ou sa provenance.

Enfin, le caractère expérimental de la mesure aura pour effet d’éprouver l’absence d’obstacle au commerce intracommunautaire et extracommunautaire. Le cas échéant, il permettra d’affiner les modalités de mise en œuvre de cet étiquetage, en application des articles 39 et 45 du règlement INCO.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

L’opinion publique française et européenne est de plus en plus sensible aux conditions dans lesquelles sont produites les denrées alimentaires, notamment d’origine animale. Or une très grande partie de ces aliments proviennent de modes d’élevage allant à l’encontre de cette prise de conscience. C’est un constat : 97 % à 99 % des lapins sont élevés en cage ; 95 % des porcs sont élevés en bâtiments fermés sur caillebotis ; 85 % des poulets de chair sont élevés dans des hangars sans accès à l’extérieur ; enfin, plus de 50 % des poules pondeuses sont élevées en cage.

Dans un souci de transparence, il nous semble nécessaire que les citoyens puissent accéder à une information détaillée sur ce qu’ils achètent, puis mangent, afin d’orienter notre agriculture par leurs choix de consommateurs.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1924 rectifié, présenté par MM. Labbé, Dantec, Salmon, Fernique et les membres du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

La section 2 du chapitre II du titre Ier du livre IV du code de la consommation est complétée par un article L. 412-… ainsi rédigé :

« Art. L. 412 -…. – À titre expérimental pour une durée de deux ans à compter du 1er janvier 2024, sans préjudice des dispositions spécifiques relatives à l’étiquetage des denrées alimentaires, l’indication du mode de production est rendue obligatoire pour tous les produits issus de l’élevage commercialisés sur le territoire français, et pour tous les produits issus de l’élevage utilisés en tant qu’ingrédient dans les produits transformés commercialisés sur le territoire français. Le cas échéant, cet étiquetage vient en complément de l’information donnée au consommateur en matière d’impact environnemental et social des denrées alimentaires.

« Les modalités d’application de l’indication du mode de production mentionnée au premier alinéa sont fixées par décret en Conseil d’État et conformément à la procédure définie à l’article 45 du règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, modifiant les règlements (CE) n° 1924/2006 et (CE) n° 1925/2006 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant la directive 87/250/CEE de la Commission, la directive 90/496/CEE du Conseil, la directive 1999/10/CE de la Commission, la directive 2000/13/CE du Parlement européen et du Conseil, les directives 2002/67/CE et 2008/5/CE de la Commission et le règlement (CE) n° 608/2004 de la Commission. »

La parole est à M. Joël Labbé.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Ces amendements, qui tendent à réglementer l’étiquetage des modes d’élevage, sont déjà en partie satisfaits par l’adoption de l’article 1er, relatif à l’affichage environnemental.

Cette réglementation de l’étiquetage doit, comme toutes les normes similaires, être conçue à l’échelle européenne. Or les modes d’élevage ne sont pas réglementés par l’Union européenne, exception faite des œufs. Dès lors, il serait impossible de s’assurer que l’affichage est conforme aux réelles conditions de production.

Mes chers collègues, sans même parler du fond, ces dispositions posent donc un problème opérationnel et ne sont pas conformes au droit européen : j’émets donc un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Labbé

Afin d’accroître la transparence de l’information fournie au consommateur sur les denrées alimentaires par les étiquetages, cet amendement vise à expérimenter l’étiquetage des modes de production des denrées issues de l’élevage. Il s’agit de mettre en application l’avis rendu en juillet 2020 par le Conseil national de l’alimentation (CNA), qui recommande une telle expérimentation.

Cette mesure viendrait compléter l’affichage environnemental : on fournirait une information qui, au-delà du score carbone d’un élevage, renseignerait l’acheteur sur le mode de production – au sol, avec un accès extérieur, en plein air, ou en agriculture biologique – afin de tenir compte de l’ensemble des enjeux de l’agroécologie et des attentes des consommateurs.

J’ajoute qu’il s’agit d’une des recommandations du rapport de la commission d’évaluation du projet d’accord Union européenne – Mercosur, remis au Premier ministre en septembre 2020. Ce rapport préconise un tel étiquetage « afin d’informer au mieux le consommateur sur les modes de production (utilisation ou non d’antibiotiques et d’activateurs de croissance, respect du bien-être animal, caractère transgénique des produits, etc.) » et de protéger les productions locales.

Un tel étiquetage serait en outre conforme à la jurisprudence récente du Conseil d’État : la haute juridiction a jugé que les États membres peuvent imposer un étiquetage au nom de la protection des consommateurs s’ils attachent une importance significative à cette information et s’il existe un lien avéré entre certaines propriétés d’une denrée alimentaire et son origine ou sa provenance.

Enfin, le caractère expérimental de la mesure aura pour effet d’éprouver l’absence d’obstacle au commerce intracommunautaire et extracommunautaire. Le cas échéant, il permettra d’affiner les modalités de mise en œuvre de cet étiquetage, en application des articles 39 et 45 du règlement INCO.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je me suis longuement penché sur ces questions d’étiquetage, avant d’aboutir à la conclusion suivante : c’est essentiellement à l’échelle européenne qu’il convient de traiter ces sujets.

Faut-il ou non généraliser le Nutri-score ? Faut-il ou non créer un label d’élevage ou de bien-être animal ?

Imaginons que la production de viande fasse l’objet d’un tel étiquetage et qu’à ce titre les produits soient assortis d’un logo vert, orange ou rouge. Prenons l’exemple, fictif, d’un élevage ukrainien de poulets à chair et supposons que cette viande est transformée en Pologne. Dans nos supermarchés, telle barquette de poulet français sera assortie d’un logo orange ; au même rayon, la barquette de poulet ukrainien transformé en Pologne, aux Pays-Bas ou ailleurs encore devrait, en théorie, afficher un logo rouge ; mais, échappant à la réglementation française, elle ne sera pas soumise à ce label.

En pareil cas, que fera le consommateur ? Il choisira le produit dont l’étiquette ne donne aucune information à ce sujet, alors même qu’il est de moins bonne qualité. L’action menée sera donc contre-productive pour le producteur français comme pour le consommateur.

Qu’il s’agisse de l’étiquetage relatif au bien-être animal, des mentions portant sur l’origine des produits ou encore du Nutri-score, nous agissons de concert avec un certain nombre de nos voisins, notamment auprès du Conseil, en faveur d’une généralisation de ces dispositifs à l’échelle européenne.

J’y insiste : tant que l’on n’agira pas à cette échelle, toute initiative en ce sens sera contre-productive. Aussi, j’émets un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Ces amendements, qui tendent à réglementer l’étiquetage des modes d’élevage, sont déjà en partie satisfaits par l’adoption de l’article 1er, relatif à l’affichage environnemental.

Cette réglementation de l’étiquetage doit, comme toutes les normes similaires, être conçue à l’échelle européenne. Or les modes d’élevage ne sont pas réglementés par l’Union européenne, exception faite des œufs. Dès lors, il serait impossible de s’assurer que l’affichage est conforme aux réelles conditions de production.

Mes chers collègues, sans même parler du fond, ces dispositions posent donc un problème opérationnel et ne sont pas conformes au droit européen : j’émets donc un avis défavorable sur ces deux amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Je ne voudrais pas allonger encore nos débats, mais je tiens tout de même à rappeler quelques évidences.

Tout d’abord, pour écrire sur les étiquettes toutes les informations que l’on veut y faire figurer, il va falloir proposer des produits de plus en plus gros !

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Je me suis longuement penché sur ces questions d’étiquetage, avant d’aboutir à la conclusion suivante : c’est essentiellement à l’échelle européenne qu’il convient de traiter ces sujets.

Faut-il ou non généraliser le Nutri-score ? Faut-il ou non créer un label d’élevage ou de bien-être animal ?

Imaginons que la production de viande fasse l’objet d’un tel étiquetage et qu’à ce titre les produits soient assortis d’un logo vert, orange ou rouge. Prenons l’exemple, fictif, d’un élevage ukrainien de poulets à chair et supposons que cette viande est transformée en Pologne. Dans nos supermarchés, telle barquette de poulet français sera assortie d’un logo orange ; au même rayon, la barquette de poulet ukrainien transformé en Pologne, aux Pays-Bas ou ailleurs encore devrait, en théorie, afficher un logo rouge ; mais, échappant à la réglementation française, elle ne sera pas soumise à ce label.

En pareil cas, que fera le consommateur ? Il choisira le produit dont l’étiquette ne donne aucune information à ce sujet, alors même qu’il est de moins bonne qualité. L’action menée sera donc contre-productive pour le producteur français comme pour le consommateur.

Qu’il s’agisse de l’étiquetage relatif au bien-être animal, des mentions portant sur l’origine des produits ou encore du Nutri-score, nous agissons de concert avec un certain nombre de nos voisins, notamment auprès du Conseil, en faveur d’une généralisation de ces dispositifs à l’échelle européenne.

J’y insiste : tant que l’on n’agira pas à cette échelle, toute initiative en ce sens sera contre-productive. Aussi, j’émets un avis défavorable sur ces deux amendements.

Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Laurent Duplomb, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Ensuite, on ne va pas demander aux familles d’aller en procession au supermarché pour lire toutes les étiquettes. Or, en règle générale, celui qui fait les courses, c’est celui qui cuisine, et ceux qui mangent le repas n’ont pas lu l’étiquette. §Enfin, passons…

En revanche, cher Joël Labbé, je ne peux pas vous laisser dire que les antibiotiques sont contraires au bien-être animal ! Pour ma part, je ne ferai jamais une telle opposition. Chaque fois que l’on tarit une vache, on lui administre pour son bien-être une seringue d’antibiotiques dans chaque trayon.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Je ne voudrais pas allonger encore nos débats, mais je tiens tout de même à rappeler quelques évidences.

Tout d’abord, pour écrire sur les étiquettes toutes les informations que l’on veut y faire figurer, il va falloir proposer des produits de plus en plus gros !

Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

De même, quand une de mes vaches est malade, je lui donne des antibiotiques. Le docteur ne fait pas autre chose avec ses patients ! Voilà la réalité !

À force de vouloir informer le consommateur sur des sujets qu’il ne maîtrise pas, on finit par lui faire croire des choses fort éloignées de la réalité. Laisser entendre que les antibiotiques sont contraires au bien-être animal, c’est nier tout le travail de l’éleveur : avec de telles théories, on irait jusqu’à refuser de soigner les animaux, et cela, je m’y refuse !

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

Ensuite, on ne va pas demander aux familles d’aller en procession au supermarché pour lire toutes les étiquettes. Or, en règle générale, celui qui fait les courses, c’est celui qui cuisine, et ceux qui mangent le repas n’ont pas lu l’étiquette. §Enfin, passons…

En revanche, cher Joël Labbé, je ne peux pas vous laisser dire que les antibiotiques sont contraires au bien-être animal ! Pour ma part, je ne ferai jamais une telle opposition. Chaque fois que l’on tarit une vache, on lui administre pour son bien-être une seringue d’antibiotiques dans chaque trayon.

Protestations sur les travées des groupes SER et GEST.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Jean-Claude Tissot, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Duplomb

De même, quand une de mes vaches est malade, je lui donne des antibiotiques. Le docteur ne fait pas autre chose avec ses patients ! Voilà la réalité !

À force de vouloir informer le consommateur sur des sujets qu’il ne maîtrise pas, on finit par lui faire croire des choses fort éloignées de la réalité. Laisser entendre que les antibiotiques sont contraires au bien-être animal, c’est nier tout le travail de l’éleveur : avec de telles théories, on irait jusqu’à refuser de soigner les animaux, et cela, je m’y refuse !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Mon cher collègue, hier, à la même heure avancée, nous avons eu un débat similaire. À l’évidence, nous n’arrivons pas à nous comprendre !

Nous n’avons jamais dit que, pour un animal, les antibiotiques étaient synonymes de maltraitance.

Protestations sur les travées des groupes SER et GEST.

M. Laurent Duplomb manifeste son scepticisme.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Jean-Claude Tissot, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Ce que je propose, c’est simplement de préciser comment l’animal est élevé : tout le monde est capable de le comprendre. Il ne s’agit pas de porter un jugement. Si une poule pondeuse reste à l’intérieur d’un bâtiment, on l’écrit, un point c’est tout ; de même si un porc est élevé sur caillebotis. Ensuite, le consommateur achètera ce qu’il voudra, mais il disposera de l’information.

Lisez bien le texte de mon amendement : c’est exactement ce qui est écrit !

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Mon cher collègue, hier, à la même heure avancée, nous avons eu un débat similaire. À l’évidence, nous n’arrivons pas à nous comprendre !

Nous n’avons jamais dit que, pour un animal, les antibiotiques étaient synonymes de maltraitance.

Applaudissements sur les travées du groupe GEST.

M. Laurent Duplomb manifeste son scepticisme.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Claude Tissot

Ce que je propose, c’est simplement de préciser comment l’animal est élevé : tout le monde est capable de le comprendre. Il ne s’agit pas de porter un jugement. Si une poule pondeuse reste à l’intérieur d’un bâtiment, on l’écrit, un point c’est tout ; de même si un porc est élevé sur caillebotis. Ensuite, le consommateur achètera ce qu’il voudra, mais il disposera de l’information.

Lisez bien le texte de mon amendement : c’est exactement ce qui est écrit !

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Applaudissements sur les travées du groupe GEST.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 471 rectifié est présenté par MM. Gontard, Dantec, Fernique, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires.

L’amendement n° 605 rectifié bis est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Decool, Guerriau et Lagourgue, Mme Mélot et MM. Menonville, Wattebled, Capus et A. Marc.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 421-7 du code de la consommation est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« Lorsqu’un produit alimentaire comporte une date de durabilité minimale, celle-ci ne peut être inférieure aux délais minimums de durabilité fixés par décret afin d’assurer une mise en œuvre uniforme, et doit également être accompagnée d’une mention, précisée par décret, informant les consommateurs que le produit reste consommable après cette date.

« Les dates limites de consommation affichées sur les produits alimentaires ne peuvent être inférieures aux délais minimums de consommation fixés par décret afin d’assurer une mise en œuvre uniforme. »

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour présenter l’amendement n° 471 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Cet amendement vise à réduire le gaspillage alimentaire.

La durée limite de consommation d’un yaourt est, en moyenne, de trente jours en métropole, contre cinquante outre-mer pour le même produit ; pour le reblochon, cette durée est de trente-cinq jours en métropole contre soixante-dix outre-mer ; pour le fromage râpé, ces durées sont respectivement de quarante jours et de cent quatre-vingts jours, ce qui représente une extension de la date limite de consommation (DLC) de quatre mois et demi outre-mer !

Cela ne peut signifier que deux choses : soit on fait manger aux consommateurs d’outre-mer des aliments totalement impropres à la consommation, soit on fixe des DLC excessivement courtes en métropole, ce qui constitue une véritable apologie du gaspillage alimentaire. J’ose espérer que nous nous trouvons dans la seconde situation, auquel cas vous conviendrez, mes chers collègues, que nous pouvons harmoniser à la hausse ces DLC.

Le présent amendement représente également l’occasion d’inscrire dans la loi une mesure correspondant à la volonté de réduire le gaspillage alimentaire exprimée par nos concitoyens de la Convention citoyenne pour le climat. Selon une enquête de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, dite Agence de la transition écologique), nous jetons chaque année 10 millions de tonnes de nourriture qui aurait pu être consommée. Ce gaspillage a bien évidemment un coût environnemental, mais il a également un coût économique : le gaspillage alimentaire représenterait en moyenne chaque année une perte de 100 euros par habitant.

Le présent amendement tend donc à harmoniser à la hausse les dates limites de consommation, ainsi que les dates de durabilité minimale.

Par ailleurs, l’Ademe a mis en évidence que les consommateurs confondent ces deux dates, pensant qu’il existe un danger sanitaire si un produit est consommé au-delà de la date de durabilité minimale, ce qui n’est bien évidemment pas le cas. Cette petite confusion est responsable de 20 % du gaspillage alimentaire des ménages. Cette incertitude pourrait facilement être évitée en précisant simplement, sur les produits qui ont une date de durabilité minimale, que le produit reste consommable après cette date ; tel est le second objet de cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Dany Wattebled, pour présenter l’amendement n° 605 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

Les deux premiers sont identiques.

L’amendement n° 471 rectifié est présenté par MM. Gontard, Dantec, Fernique, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires.

L’amendement n° 605 rectifié bis est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Decool, Guerriau et Lagourgue, Mme Mélot et MM. Menonville, Wattebled, Capus et A. Marc.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 421-7 du code de la consommation est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« Lorsqu’un produit alimentaire comporte une date de durabilité minimale, celle-ci ne peut être inférieure aux délais minimums de durabilité fixés par décret afin d’assurer une mise en œuvre uniforme, et doit également être accompagnée d’une mention, précisée par décret, informant les consommateurs que le produit reste consommable après cette date.

« Les dates limites de consommation affichées sur les produits alimentaires ne peuvent être inférieures aux délais minimums de consommation fixés par décret afin d’assurer une mise en œuvre uniforme. »

La parole est à M. Guillaume Gontard, pour présenter l’amendement n° 471 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Dany Wattebled

Les dates de durabilité minimale et les dates limites de consommation indiquées sur les produits contribuent au gaspillage alimentaire, en incitant à jeter des produits encore consommables. Sur un même produit, ces dates peuvent varier selon que celui-ci est commercialisé sur le territoire métropolitain ou outre-mer. Souvent, les dates limites sont repoussées outre-mer afin d’assurer la commercialisation des produits.

L’encadrement global de ces dates relevant de l’échelon européen, cet amendement vise à le décliner à l’échelon national de manière à ce que ces dates soient fixées de manière cohérente, par grandes familles de produits, et non de manière aléatoire. Ainsi, in fine, on évitera certaines formes de gaspillage alimentaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Guillaume Gontard

Cet amendement vise à réduire le gaspillage alimentaire.

La durée limite de consommation d’un yaourt est, en moyenne, de trente jours en métropole, contre cinquante outre-mer pour le même produit ; pour le reblochon, cette durée est de trente-cinq jours en métropole contre soixante-dix outre-mer ; pour le fromage râpé, ces durées sont respectivement de quarante jours et de cent quatre-vingts jours, ce qui représente une extension de la date limite de consommation (DLC) de quatre mois et demi outre-mer !

Cela ne peut signifier que deux choses : soit on fait manger aux consommateurs d’outre-mer des aliments totalement impropres à la consommation, soit on fixe des DLC excessivement courtes en métropole, ce qui constitue une véritable apologie du gaspillage alimentaire. J’ose espérer que nous nous trouvons dans la seconde situation, auquel cas vous conviendrez, mes chers collègues, que nous pouvons harmoniser à la hausse ces DLC.

Le présent amendement représente également l’occasion d’inscrire dans la loi une mesure correspondant à la volonté de réduire le gaspillage alimentaire exprimée par nos concitoyens de la Convention citoyenne pour le climat. Selon une enquête de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, dite Agence de la transition écologique), nous jetons chaque année 10 millions de tonnes de nourriture qui aurait pu être consommée. Ce gaspillage a bien évidemment un coût environnemental, mais il a également un coût économique : le gaspillage alimentaire représenterait en moyenne chaque année une perte de 100 euros par habitant.

Le présent amendement tend donc à harmoniser à la hausse les dates limites de consommation, ainsi que les dates de durabilité minimale.

Par ailleurs, l’Ademe a mis en évidence que les consommateurs confondent ces deux dates, pensant qu’il existe un danger sanitaire si un produit est consommé au-delà de la date de durabilité minimale, ce qui n’est bien évidemment pas le cas. Cette petite confusion est responsable de 20 % du gaspillage alimentaire des ménages. Cette incertitude pourrait facilement être évitée en précisant simplement, sur les produits qui ont une date de durabilité minimale, que le produit reste consommable après cette date ; tel est le second objet de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 556 rectifié bis, présenté par MM. Corbisez, Bilhac et Cabanel, Mme N. Delattre, MM. Gold, Guiol, Requier et Roux, Mme M. Carrère, M. Guérini et Mme Guillotin, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 421-7 du code de la consommation est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsqu’un produit alimentaire comporte une date de durabilité minimale, celle-ci ne peut être inférieure aux délais minimums de durabilité fixés par décret afin d’assurer une mise en œuvre uniforme et doit également être accompagnée d’une mention, précisée par ledit décret, informant les consommateurs que le produit reste consommable après cette date. »

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. Dany Wattebled, pour présenter l’amendement n° 605 rectifié bis.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Le présent amendement a pour objet de réduire le gaspillage alimentaire en précisant que les délais minimaux de durabilité sont fixés par décret, afin d’assurer une mise en œuvre uniforme et d’améliorer l’information du consommateur quant à la possibilité de consommer ces produits au-delà de cette date. En effet, contrairement à la date limite de consommation, la date de durabilité minimale n’est qu’indicative, puisque le produit reste consommable sans entraîner de risques pour la santé.

Debut de section - PermalienPhoto de Dany Wattebled

Les dates de durabilité minimale et les dates limites de consommation indiquées sur les produits contribuent au gaspillage alimentaire, en incitant à jeter des produits encore consommables. Sur un même produit, ces dates peuvent varier selon que celui-ci est commercialisé sur le territoire métropolitain ou outre-mer. Souvent, les dates limites sont repoussées outre-mer afin d’assurer la commercialisation des produits.

L’encadrement global de ces dates relevant de l’échelon européen, cet amendement vise à le décliner à l’échelon national de manière à ce que ces dates soient fixées de manière cohérente, par grandes familles de produits, et non de manière aléatoire. Ainsi, in fine, on évitera certaines formes de gaspillage alimentaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 556 rectifié bis, présenté par MM. Corbisez, Bilhac et Cabanel, Mme N. Delattre, MM. Gold, Guiol, Requier et Roux, Mme M. Carrère, M. Guérini et Mme Guillotin, est ainsi libellé :

Après l’article 66 ter A

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 421-7 du code de la consommation est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Lorsqu’un produit alimentaire comporte une date de durabilité minimale, celle-ci ne peut être inférieure aux délais minimums de durabilité fixés par décret afin d’assurer une mise en œuvre uniforme et doit également être accompagnée d’une mention, précisée par ledit décret, informant les consommateurs que le produit reste consommable après cette date. »

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Le règlement INCO est d’harmonisation maximale et les États membres ne peuvent aller plus loin ; ce sujet relève de la compétence exclusive de l’Union européenne. Dès lors, les dispositions de ces trois amendements, qui ont pour objet de prévoir un cadre national, ne sauraient être mises en œuvre.

J’ajoute qu’agir par décret pour déterminer des dates de durabilité spécifiques par produit renverserait la logique actuelle, selon laquelle la responsabilité incombe aux industriels ; elle serait alors à la charge de l’État.

Toutefois, pour répondre aux préoccupations exprimées par nos collègues, je précise tout de même que la révision du règlement INCO qui est en cours doit permettre de clarifier les règles sur les DLC, avec notamment un allongement de la liste des produits exemptés de date de durabilité minimale et la révision des modalités d’information.

La commission a donc émis un avis défavorable sur ces amendements.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Le présent amendement a pour objet de réduire le gaspillage alimentaire en précisant que les délais minimaux de durabilité sont fixés par décret, afin d’assurer une mise en œuvre uniforme et d’améliorer l’information du consommateur quant à la possibilité de consommer ces produits au-delà de cette date. En effet, contrairement à la date limite de consommation, la date de durabilité minimale n’est qu’indicative, puisque le produit reste consommable sans entraîner de risques pour la santé.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Quel est l’avis de la commission des affaires économiques ?

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Le règlement INCO est d’harmonisation maximale et les États membres ne peuvent aller plus loin ; ce sujet relève de la compétence exclusive de l’Union européenne. Dès lors, les dispositions de ces trois amendements, qui ont pour objet de prévoir un cadre national, ne sauraient être mises en œuvre.

J’ajoute qu’agir par décret pour déterminer des dates de durabilité spécifiques par produit renverserait la logique actuelle, selon laquelle la responsabilité incombe aux industriels ; elle serait alors à la charge de l’État.

Toutefois, pour répondre aux préoccupations exprimées par nos collègues, je précise tout de même que la révision du règlement INCO qui est en cours doit permettre de clarifier les règles sur les DLC, avec notamment un allongement de la liste des produits exemptés de date de durabilité minimale et la révision des modalités d’information.

La commission a donc émis un avis défavorable sur ces amendements.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Les amendements ne sont pas adoptés.

Photo de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1369 rectifié, présenté par M. Piednoir, Mmes Deroche et Deromedi, MM. Karoutchi et de Nicolaÿ, Mmes Dumas, Lopez et Bonfanti-Dossat, MM. Sautarel, Sido, Courtial et D. Laurent, Mme Drexler, MM. Bouchet, Duplomb, Genet et Meurant, Mme Garriaud-Maylam, MM. Charon, Somon, Houpert et H. Leroy, Mmes Di Folco et Dumont et MM. Segouin, Grand, Saury, Brisson et Rapin, est ainsi libellé :

Alinéa 7, première phrase

Supprimer les mots :

de plus de 400 mètres carrés

La parole est à M. Laurent Somon.

Article 66 ter (priorité)

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Somon

L’objet de cet amendement est de garantir une meilleure information sur la saisonnalité des produits, en étendant aux commerces de moins de 400 mètres carrés l’obligation de faire figurer cette information : elle s’appliquerait désormais quelle que soit la taille du commerce.

I. – Le chapitre III du titre Ier du livre Ier du code de la consommation est ainsi modifié :

1° L’intitulé est ainsi rédigé : « Autres informations » ;

2° Au début, est ajoutée une section 1 intitulée : « Information sur les conditions sociales de fabrication des produits » et comprenant les articles L. 113-1 et L. 113-2 ;

3° Est ajoutée une section 2 ainsi rédigée :

« Section 2

« Information sur la saisonnalité des fruits et légumes frais

« Art. L. 113 -3. – Les magasins de vente au détail de plus de 400 mètres carrés qui commercialisent des denrées alimentaires mettent à la disposition des consommateurs, tout au long de l’année, une information claire et lisible relative à la saisonnalité des fruits et légumes frais qu’ils proposent à la vente. L’affichage de cette information peut être effectué par voie électronique.

« Les modalités d’application du présent article sont fixées par voie réglementaire, notamment pour les fruits et légumes produits sous serre, en tenant compte de l’origine des produits.

« Art. L. 113 -4

II

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1469, présenté par MM. Gillé, J. Bigot, Montaugé et Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 7, première phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

La parole est à M. Jean-Michel Houllegatte.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1369 rectifié, présenté par M. Piednoir, Mmes Deroche et Deromedi, MM. Karoutchi et de Nicolaÿ, Mmes Dumas, Lopez et Bonfanti-Dossat, MM. Sautarel, Sido, Courtial et D. Laurent, Mme Drexler, MM. Bouchet, Duplomb, Genet et Meurant, Mme Garriaud-Maylam, MM. Charon, Somon, Houpert et H. Leroy, Mmes Di Folco et Dumont et MM. Segouin, Grand, Saury, Brisson et Rapin, est ainsi libellé :

Alinéa 7, première phrase

Supprimer les mots :

de plus de 400 mètres carrés

La parole est à M. Laurent Somon.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Michel Houllegatte

Par rapport à l’amendement précédent, celui-ci est médian, puisqu’il vise simplement à rendre cette mesure applicable à tous les magasins de plus de 200 mètres carrés.

Debut de section - PermalienPhoto de Laurent Somon

L’objet de cet amendement est de garantir une meilleure information sur la saisonnalité des produits, en étendant aux commerces de moins de 400 mètres carrés l’obligation de faire figurer cette information : elle s’appliquerait désormais quelle que soit la taille du commerce.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1469, présenté par MM. Gillé, J. Bigot, Montaugé et Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Houllegatte et Jacquin, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Alinéa 7, première phrase

Remplacer le nombre :

par le nombre :

La parole est à M. Jean-Michel Houllegatte.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Je partage l’objectif des auteurs de l’amendement n° 1369 rectifié, à savoir l’amélioration de l’information des consommateurs sur la saisonnalité des fruits et légumes. C’est pourquoi nous avons renforcé ce dispositif en commission, en prévoyant notamment un mécanisme de sanctions et la publication d’un décret.

Cela dit, une telle suppression du critère de taille ferait peser une contrainte forte sur tous les commerces. La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

Quant à l’amendement n° 1469, j’estime que la jauge de 400 mètres carrés représente un bon équilibre pour cette obligation d’affichage, même si je comprends la préoccupation des auteurs de l’amendement. Dès lors, et pour les raisons que je viens d’exposer sur l’amendement précédent, je sollicite le retrait de cet amendement, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Michel Houllegatte

Par rapport à l’amendement précédent, celui-ci est médian, puisqu’il vise simplement à rendre cette mesure applicable à tous les magasins de plus de 200 mètres carrés.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

Je partage l’objectif des auteurs de l’amendement n° 1369 rectifié, à savoir l’amélioration de l’information des consommateurs sur la saisonnalité des fruits et légumes. C’est pourquoi nous avons renforcé ce dispositif en commission, en prévoyant notamment un mécanisme de sanctions et la publication d’un décret.

Cela dit, une telle suppression du critère de taille ferait peser une contrainte forte sur tous les commerces. La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

Quant à l’amendement n° 1469, j’estime que la jauge de 400 mètres carrés représente un bon équilibre pour cette obligation d’affichage, même si je comprends la préoccupation des auteurs de l’amendement. Dès lors, et pour les raisons que je viens d’exposer sur l’amendement précédent, je sollicite le retrait de cet amendement, faute de quoi l’avis de la commission sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1994 rectifié, présenté par M. Cabanel, Mme M. Carrère et MM. Requier et Roux, est ainsi libellé :

Alinéa 7, seconde phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Le présent amendement vise à supprimer la possibilité, introduite par la commission, de procéder à l’affichage de la saisonnalité des fruits et légumes par voie électronique, car le consommateur doit pouvoir accéder aisément à ces informations au moment de l’achat. Un affichage traditionnel peut être mis en place sans aucune complexité.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1994 rectifié, présenté par M. Cabanel, Mme M. Carrère et MM. Requier et Roux, est ainsi libellé :

Alinéa 7, seconde phrase

Supprimer cette phrase.

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

La commission demande le retrait de cet amendement, qui vise à revenir sur une mention introduite en commission sur l’initiative de notre collègue Anne-Catherine Loisier ; à défaut, elle émettra un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Le présent amendement vise à supprimer la possibilité, introduite par la commission, de procéder à l’affichage de la saisonnalité des fruits et légumes par voie électronique, car le consommateur doit pouvoir accéder aisément à ces informations au moment de l’achat. Un affichage traditionnel peut être mis en place sans aucune complexité.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

La commission demande le retrait de cet amendement, qui vise à revenir sur une mention introduite en commission sur l’initiative de notre collègue Anne-Catherine Loisier ; à défaut, elle émettra un avis défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2079 rectifié, présenté par Mme Schillinger, M. Patriat et Mme Havet, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Nadège Havet.

Debut de section - PermalienPhoto de Nadège Havet

Par le présent amendement, nous proposons de supprimer le renvoi au pouvoir réglementaire de la fixation des modalités d’application de l’article, notamment pour les fruits et légumes produits sous serre.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 222 rectifié, présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Cabanel, Guérini, Corbisez, Gold et Guiol, Mme Guillotin, MM. Requier et Roux et Mme M. Carrère, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Après le mot :

réglementaire

insérer les mots :

après consultation des acteurs de la filière

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 2079 rectifié, présenté par Mme Schillinger, M. Patriat et Mme Havet, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Nadège Havet.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Cet amendement a été déposé par ma collègue Nathalie Delattre.

Le calendrier de la saisonnalité des fruits et légumes change chaque année selon les aléas climatiques. Il faut également prendre en compte la question des variétés précoces et la pratique des légumes en primeur, afin de valoriser la production française face aux importations et de garantir la cohérence de notre action en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

Pour cela, il nous semble nécessaire d’associer les parties prenantes, à savoir la filière des fruits et légumes frais, à la détermination des modalités d’application de cet article. Tel est l’objet de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nadège Havet

Par le présent amendement, nous proposons de supprimer le renvoi au pouvoir réglementaire de la fixation des modalités d’application de l’article, notamment pour les fruits et légumes produits sous serre.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 222 rectifié, présenté par Mme N. Delattre, MM. Bilhac, Cabanel, Guérini, Corbisez, Gold et Guiol, Mme Guillotin, MM. Requier et Roux et Mme M. Carrère, est ainsi libellé :

Alinéa 8

Après le mot :

réglementaire

insérer les mots :

après consultation des acteurs de la filière

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 2079 rectifié vise à revenir sur la rédaction de la commission concernant les conditions d’application du présent article. Si cette rédaction n’est sans doute pas pleinement satisfaisante – elle pourra être retravaillée en commission mixte paritaire –, il nous semble important d’afficher la nécessité de prendre en compte le cas des fruits et légumes produits sous serre et de tenir compte de l’origine géographique des produits.

La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable.

L’amendement n° 222 rectifié est quant à lui satisfait, car le décret sera élaboré en concertation avec les parties prenantes. Là encore, la commission sollicite son retrait, faute de quoi son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Cet amendement a été déposé par ma collègue Nathalie Delattre.

Le calendrier de la saisonnalité des fruits et légumes change chaque année selon les aléas climatiques. Il faut également prendre en compte la question des variétés précoces et la pratique des légumes en primeur, afin de valoriser la production française face aux importations et de garantir la cohérence de notre action en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

Pour cela, il nous semble nécessaire d’associer les parties prenantes, à savoir la filière des fruits et légumes frais, à la détermination des modalités d’application de cet article. Tel est l’objet de cet amendement.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Le Gouvernement émet un avis favorable sur l’amendement 2079 rectifié.

Sur l’amendement n° 222 rectifié, le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

L’amendement n° 2079 rectifié vise à revenir sur la rédaction de la commission concernant les conditions d’application du présent article. Si cette rédaction n’est sans doute pas pleinement satisfaisante – elle pourra être retravaillée en commission mixte paritaire –, il nous semble important d’afficher la nécessité de prendre en compte le cas des fruits et légumes produits sous serre et de tenir compte de l’origine géographique des produits.

La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, elle émettra un avis défavorable.

L’amendement n° 222 rectifié est quant à lui satisfait, car le décret sera élaboré en concertation avec les parties prenantes. Là encore, la commission sollicite son retrait, faute de quoi son avis sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Le Gouvernement émet un avis favorable sur l’amendement 2079 rectifié.

Sur l’amendement n° 222 rectifié, le Gouvernement s’en remet à la sagesse du Sénat.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2305, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 10

Remplacer les mots :

La troisième phrase

par les mots :

le dernier alinéa du I

La parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

C’est un amendement rédactionnel, madame la présidente.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2305, présenté par M. P. Martin, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 10

Remplacer les mots :

La troisième phrase

par les mots :

le dernier alinéa du I

La parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Pascal Martin

C’est un amendement rédactionnel, madame la présidente.

L ’ amendement est adopté.

L ’ article 66 ter est adopté.

L ’ amendement est adopté.

Photo de Nathalie Delattre

Je mets aux voix l’article 66 ter, modifié.

Article 66 quater (priorité)

(Non modifié)

L’article L. 640-1 du code rural et de la pêche maritime est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« – encourager la structuration de filières respectueuses de l’environnement et de la biodiversité, notamment au regard de pratiques agroécologiques, de l’utilisation de matières premières durables, de modes de transformation responsables et de circuits de production et de consommation de proximité. » –

Debut de section - Permalien
Julien Denormandie

Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, nous venons d’achever l’examen du titre V, intitulé « Se nourrir ».

Je veux remercier Mme la rapporteure pour avis et Mme la présidente de la commission des affaires économiques ainsi que M. le rapporteur et M. le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, pour la qualité de tous nos travaux sur ce sujet. Je souhaite également exprimer ma reconnaissance à chacun de vous, mesdames, messieurs les sénateurs, pour la qualité de nos débats. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous avons eu des débats approfondis et argumentés.

Je souhaite enfin vous remercier, madame la présidente, pour la tenue de nos débats.

Adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Merci à vous, monsieur le ministre !

Nous revenons maintenant au cours normal de la discussion des articles.

TITRE III

SE DÉPLACER

Chapitre II

Améliorer le transport routier de marchandises et réduire ses émissions

Section 1 bis (suite)

Développer le ferroviaire et le fluvial

(Division et intitulé nouveaux)

Julien Denormandie

Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, nous venons d’achever l’examen du titre V, intitulé « Se nourrir ».

Je veux remercier Mme la rapporteure pour avis et Mme la présidente de la commission des affaires économiques ainsi que M. le rapporteur et M. le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, pour la qualité de tous nos travaux sur ce sujet. Je souhaite également exprimer ma reconnaissance à chacun de vous, mesdames, messieurs les sénateurs, pour la qualité de nos débats. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous avons eu des débats approfondis et argumentés.

Je souhaite enfin vous remercier, madame la présidente, pour la tenue de nos débats.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2158 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article L. 1512-2 du code des transports, est inséré un article L. 1512-2-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 1512 -2 -1. – I. – Afin de réaliser l’aménagement et l’exploitation de terminaux multimodaux de fret, l’État peut créer, avec au moins un opérateur économique, qualifié d’actionnaire opérateur, une société d’économie mixte pour l’aménagement et l’exploitation d’un terminal multimodal de fret.

« Cet actionnaire opérateur est sélectionné après une mise en concurrence respectant les procédures applicables aux contrats de concession ou aux marchés publics définies par le code de la commande publique.

« Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent participer dans le cadre de leurs compétences à la création de ces sociétés d’économie mixte, dans les conditions définies à l’article L. 1541-2 du code général des collectivités territoriales.

« II. – La société d’économie mixte à opération unique est constituée pour une durée limitée à titre exclusif en vue de la conclusion et de l’exécution d’un contrat dont l’objet est l’aménagement et l’exploitation, selon les modalités fixées au cahier des charges, de terminaux multimodaux de fret. Cet objet unique ne peut pas être modifié pendant la durée du contrat.

« Sous réserve des dispositions du présent article, cette société d’économie mixte revêt la forme d’une société anonyme régie par le livre II du code de commerce et, en cas de participation des collectivités territoriales ou de leurs groupements à la création de la société, par le titre II du livre V de la première partie du code général des collectivités territoriales. Elle ne peut pas prendre de participation dans des sociétés commerciales.

« III. – À la demande de l’État, d’autres personnes morales de droit public et des entreprises ou des organismes dont le capital est exclusivement détenu par des personnes morales de droit public, qualifiés de partenaires publics, peuvent devenir actionnaires de la société d’économie mixte.

« À la demande de l’État, le gestionnaire de l’infrastructure à laquelle il est prévu d’embrancher le terminal multimodal de fret peut être associé à la création ou devenir actionnaire de la société d’économie mixte à opération unique.

« IV. – Les statuts de la société d’économie mixte fixent le nombre de sièges d’administrateur ou de membres du conseil de surveillance attribués à chaque actionnaire. Ils sont attribués en proportion du capital détenu, ce nombre étant, le cas échéant, arrondi à l’unité supérieure.

« L’État et, le cas échéant, les collectivités territoriales et groupements mentionnées au I et les partenaires publics mentionnés au III détiennent conjointement entre 34 % et 66 % du capital de la société et entre 34 % et 66 % des droits de vote dans les organes délibérants. La part du capital et des droits de vote détenue par l’actionnaire opérateur ne peut être inférieure à 34 %.

« Les règles régissant l’évolution du capital de la société d’économie mixte pour l’aménagement et l’exploitation de terminaux multimodaux de fret sont déterminées par les statuts de la société ou par le pacte d’actionnaires. Ces règles ne peuvent faire obstacle à ce que l’État ou, le cas échéant, les collectivités territoriales et leurs groupements puissent rester actionnaires de la société pendant toute la durée du contrat confié à la société.

« Le président du conseil d’administration ou du conseil de surveillance est un représentant de l’État ou, le cas échéant, de la collectivité territoriale ou du groupement de collectivités territoriales compétent.

« V. – La société d’économie mixte est dissoute de plein droit au terme de l’exécution du contrat ou à la suite de sa résiliation.

« VI. – L’article L. 1541-3 du code général des collectivités territoriales s’applique aux collectivités territoriales ou au groupement de collectivités territoriales compétent actionnaire de la société ainsi créée. »

La parole est à M. le ministre délégué.

Photo de Nathalie Delattre

Merci à vous, monsieur le ministre !

Nous revenons maintenant au cours normal de la discussion des articles.

TITRE III

SE DÉPLACER

Chapitre II

Améliorer le transport routier de marchandises et réduire ses émissions

Section 1 bis (suite)

Développer le ferroviaire et le fluvial

(Division et intitulé nouveaux)

Jean-Baptiste Djebbari

Cet amendement a pour objet de permettre à l’État de créer, éventuellement avec l’appui des collectivités territoriales concernées, des sociétés d’économie mixte dont l’objet unique serait l’aménagement et l’exploitation des terminaux multimodaux de fret.

Articles additionnels après l’article 30 ter

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2158 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Après l’article L. 1512-2 du code des transports, est inséré un article L. 1512-2-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 1512 -2 -1. – I. – Afin de réaliser l’aménagement et l’exploitation de terminaux multimodaux de fret, l’État peut créer, avec au moins un opérateur économique, qualifié d’actionnaire opérateur, une société d’économie mixte pour l’aménagement et l’exploitation d’un terminal multimodal de fret.

« Cet actionnaire opérateur est sélectionné après une mise en concurrence respectant les procédures applicables aux contrats de concession ou aux marchés publics définies par le code de la commande publique.

« Les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent participer dans le cadre de leurs compétences à la création de ces sociétés d’économie mixte, dans les conditions définies à l’article L. 1541-2 du code général des collectivités territoriales.

« II. – La société d’économie mixte à opération unique est constituée pour une durée limitée à titre exclusif en vue de la conclusion et de l’exécution d’un contrat dont l’objet est l’aménagement et l’exploitation, selon les modalités fixées au cahier des charges, de terminaux multimodaux de fret. Cet objet unique ne peut pas être modifié pendant la durée du contrat.

« Sous réserve des dispositions du présent article, cette société d’économie mixte revêt la forme d’une société anonyme régie par le livre II du code de commerce et, en cas de participation des collectivités territoriales ou de leurs groupements à la création de la société, par le titre II du livre V de la première partie du code général des collectivités territoriales. Elle ne peut pas prendre de participation dans des sociétés commerciales.

« III. – À la demande de l’État, d’autres personnes morales de droit public et des entreprises ou des organismes dont le capital est exclusivement détenu par des personnes morales de droit public, qualifiés de partenaires publics, peuvent devenir actionnaires de la société d’économie mixte.

« À la demande de l’État, le gestionnaire de l’infrastructure à laquelle il est prévu d’embrancher le terminal multimodal de fret peut être associé à la création ou devenir actionnaire de la société d’économie mixte à opération unique.

« IV. – Les statuts de la société d’économie mixte fixent le nombre de sièges d’administrateur ou de membres du conseil de surveillance attribués à chaque actionnaire. Ils sont attribués en proportion du capital détenu, ce nombre étant, le cas échéant, arrondi à l’unité supérieure.

« L’État et, le cas échéant, les collectivités territoriales et groupements mentionnées au I et les partenaires publics mentionnés au III détiennent conjointement entre 34 % et 66 % du capital de la société et entre 34 % et 66 % des droits de vote dans les organes délibérants. La part du capital et des droits de vote détenue par l’actionnaire opérateur ne peut être inférieure à 34 %.

« Les règles régissant l’évolution du capital de la société d’économie mixte pour l’aménagement et l’exploitation de terminaux multimodaux de fret sont déterminées par les statuts de la société ou par le pacte d’actionnaires. Ces règles ne peuvent faire obstacle à ce que l’État ou, le cas échéant, les collectivités territoriales et leurs groupements puissent rester actionnaires de la société pendant toute la durée du contrat confié à la société.

« Le président du conseil d’administration ou du conseil de surveillance est un représentant de l’État ou, le cas échéant, de la collectivité territoriale ou du groupement de collectivités territoriales compétent.

« V. – La société d’économie mixte est dissoute de plein droit au terme de l’exécution du contrat ou à la suite de sa résiliation.

« VI. – L’article L. 1541-3 du code général des collectivités territoriales s’applique aux collectivités territoriales ou au groupement de collectivités territoriales compétent actionnaire de la société ainsi créée. »

La parole est à M. le ministre délégué.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

La commission a émis un avis favorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Cet amendement a pour objet de permettre à l’État de créer, éventuellement avec l’appui des collectivités territoriales concernées, des sociétés d’économie mixte dont l’objet unique serait l’aménagement et l’exploitation des terminaux multimodaux de fret.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Éliane Assassi, pour explication de vote.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

Il est à mon sens dommage que nous examinions cet amendement à une heure et quart du matin, quinze minutes avant l’heure prévue de levée de la séance. C’est d’autant plus regrettable que l’article 30 ter est important, tout comme cet amendement du Gouvernement.

Le présent amendement s’inscrit dans la même logique que la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi NOTRe, et que le projet de loi relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, dit 4D ou 3DS. Cet amendement tend en effet à confier la fixation des règles et le financement des projets aux collectivités et à des acteurs privés.

Notre groupe n’est pas favorable aux dispositions de cet amendement ; nous proposons, à l’inverse, un modèle économique qui s’appuie sur des ressources publiques pour moderniser les installations existantes, créer et financer les besoins nouveaux autour du gestionnaire du réseau, qui reste, aujourd’hui encore, la SNCF.

Par ailleurs, cet amendement tend à élargir fortement certaines dispositions de la loi NOTRe, confirmées par la loi du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités, la LOM, en permettant aux régions, chefs de file de l’organisation des transports, de piloter l’organisation du fret au même titre que celle du transport de voyageurs. Nous ne partageons pas ces orientations, car nous considérons qu’il convient de laisser à l’État sa responsabilité en la matière, au travers des opérateurs publics, et de garantir l’unicité du réseau.

Nous voterons donc contre cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

La commission a émis un avis favorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à Mme Éliane Assassi, pour explication de vote.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

Il est à mon sens dommage que nous examinions cet amendement à une heure et quart du matin, quinze minutes avant l’heure prévue de levée de la séance. C’est d’autant plus regrettable que l’article 30 ter est important, tout comme cet amendement du Gouvernement.

Le présent amendement s’inscrit dans la même logique que la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi NOTRe, et que le projet de loi relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, dit 4D ou 3DS. Cet amendement tend en effet à confier la fixation des règles et le financement des projets aux collectivités et à des acteurs privés.

Notre groupe n’est pas favorable aux dispositions de cet amendement ; nous proposons, à l’inverse, un modèle économique qui s’appuie sur des ressources publiques pour moderniser les installations existantes, créer et financer les besoins nouveaux autour du gestionnaire du réseau, qui reste, aujourd’hui encore, la SNCF.

Par ailleurs, cet amendement tend à élargir fortement certaines dispositions de la loi NOTRe, confirmées par la loi du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités, la LOM, en permettant aux régions, chefs de file de l’organisation des transports, de piloter l’organisation du fret au même titre que celle du transport de voyageurs. Nous ne partageons pas ces orientations, car nous considérons qu’il convient de laisser à l’État sa responsabilité en la matière, au travers des opérateurs publics, et de garantir l’unicité du réseau.

Nous voterons donc contre cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 30 ter.

L’amendement n° 1594 rectifié, présenté par Mme M. Filleul, MM. Jacquin, J. Bigot et Montaugé, Mme Briquet, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert, Devinaz, Gillé et Houllegatte, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le I de l’article L. 5312-14-1 du code des transports est ainsi modifié :

1° Le deuxième alinéa est ainsi modifié :

a) Les mots : « peuvent prévoir » sont remplacés par le mot : « prévoient » ;

b) Les mots : « du trafic ou » sont supprimés ;

2° Après le deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Pour les grands ports maritimes disposant d’un accès fluvial ou ferroviaire, elles fixent un objectif de part modale des modes massifiés d’au moins 20 % des trafics opérés par l’amodiataire du domaine public. »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

IV. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Jean-Michel Houllegatte.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Michel Houllegatte

Afin de favoriser le report modal vers le transport ferroviaire ou fluvial, cet amendement vise à aller au-delà de la simple possibilité de prévoir, dans les conventions de terminal, la dégressivité d’une part du montant de la redevance due en fonction de la performance environnementale de la chaîne de transport.

Il a ainsi pour objet de prévoir l’obligation d’introduire des clauses financières liées à des critères environnementaux, afin que des objectifs contractualisés de part modale, alliés à un signal prix tenant compte des externalités, soient mis en place par les ports.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 30 ter.

L’amendement n° 1594 rectifié, présenté par Mme M. Filleul, MM. Jacquin, J. Bigot et Montaugé, Mme Briquet, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert, Devinaz, Gillé et Houllegatte, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Le I de l’article L. 5312-14-1 du code des transports est ainsi modifié :

1° Le deuxième alinéa est ainsi modifié :

a) Les mots : « peuvent prévoir » sont remplacés par le mot : « prévoient » ;

b) Les mots : « du trafic ou » sont supprimés ;

2° Après le deuxième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :

« Pour les grands ports maritimes disposant d’un accès fluvial ou ferroviaire, elles fixent un objectif de part modale des modes massifiés d’au moins 20 % des trafics opérés par l’amodiataire du domaine public. »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

IV. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

La parole est à M. Jean-Michel Houllegatte.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

La transformation en obligation de la faculté de prévoir la dégressivité d’une part du montant de la redevance due en fonction de la performance environnementale de la chaîne de transport ainsi que l’instauration d’un objectif obligatoire de report modal seraient susceptibles d’entraîner une requalification des conventions de terminal en contrats de concession, puisque cela pourrait être assimilable à un besoin spécifique de la personne publique, en raison notamment du caractère contraignant de ces dispositions.

Par ailleurs, cet objectif de 20 % de report modal n’est pas toujours atteignable, en raison de l’état pour l’instant dégradé des réseaux ferroviaires et fluviaux, ainsi que des besoins en matière d’infrastructures.

C’est pourquoi, bien que je partage votre objectif, mon cher collègue, il me faut émettre un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Michel Houllegatte

Afin de favoriser le report modal vers le transport ferroviaire ou fluvial, cet amendement vise à aller au-delà de la simple possibilité de prévoir, dans les conventions de terminal, la dégressivité d’une part du montant de la redevance due en fonction de la performance environnementale de la chaîne de transport.

Il a ainsi pour objet de prévoir l’obligation d’introduire des clauses financières liées à des critères environnementaux, afin que des objectifs contractualisés de part modale, alliés à un signal prix tenant compte des externalités, soient mis en place par les ports.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Comme je l’ai évoqué hier, nous mobilisons beaucoup de moyens – 175 millions d’euros – pour améliorer la performance environnementale des ports. De notre point de vue, la mesure que vous proposez, monsieur le sénateur, conduirait à rigidifier les contrats des terminaux portuaires.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

La transformation en obligation de la faculté de prévoir la dégressivité d’une part du montant de la redevance due en fonction de la performance environnementale de la chaîne de transport ainsi que l’instauration d’un objectif obligatoire de report modal seraient susceptibles d’entraîner une requalification des conventions de terminal en contrats de concession, puisque cela pourrait être assimilable à un besoin spécifique de la personne publique, en raison notamment du caractère contraignant de ces dispositions.

Par ailleurs, cet objectif de 20 % de report modal n’est pas toujours atteignable, en raison de l’état pour l’instant dégradé des réseaux ferroviaires et fluviaux, ainsi que des besoins en matière d’infrastructures.

C’est pourquoi, bien que je partage votre objectif, mon cher collègue, il me faut émettre un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Comme je l’ai évoqué hier, nous mobilisons beaucoup de moyens – 175 millions d’euros – pour améliorer la performance environnementale des ports. De notre point de vue, la mesure que vous proposez, monsieur le sénateur, conduirait à rigidifier les contrats des terminaux portuaires.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, il émettra un avis défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1594 rectifié est retiré.

L’amendement n° 173, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le cinquième alinéa du II de l’article 11 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement est complété par une phrase ainsi rédigée : « Afin de répondre à la demande de trafic ferroviaire par wagons isolés, ce système de production est déclaré d’intérêt général. »

La parole est à Mme Éliane Assassi.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

Il s’agit d’une mesure traditionnellement portée par notre groupe : nous demandons, par cet amendement, que le trafic ferroviaire par wagon isolé soit déclaré d’intérêt général. On reconnaîtrait ainsi l’outil puissant que ce mode de transport constitue pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter la stratégie nationale bas-carbone.

Le fret ferroviaire constitue un outil prioritaire pour promouvoir la transition écologique et lutter contre la congestion routière, source de pollution et de nuisances importantes. La Convention citoyenne pour le climat a elle-même mis l’accent, dans son rapport, sur la nécessité de redonner une place plus importante au train, au transport fluvial et au transport maritime dans le transport de marchandises.

Or, pour ce qui concerne le fret ferroviaire, la relance de l’activité passe notamment par la promotion du transport par wagon isolé, que nous proposons de déclarer d’intérêt général, au regard tant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que des enjeux d’aménagement du territoire.

Les politiques libérales de réduction du réseau, de fermeture des gares et d’abandon de l’activité du wagon isolé ont conduit à mettre sur les routes des milliers de camions supplémentaires, ce qui est une ineptie.

Nous ne sommes pas seuls à porter ces revendications. Ainsi, l’Association française du rail demande que le fret soit déclaré d’intérêt vital ; elle estime que, « dans la crise sans précédent que nous vivons, l’activité de fret ferroviaire est stratégique pour éviter une rupture dans la chaîne d’approvisionnement des entreprises. Le Gouvernement doit sans tarder adopter des mesures concrètes de sauvegarde en faveur des entreprises engagées dans le fret ferroviaire, pour assurer la continuité du service. »

La reconnaissance de l’intérêt général de cette activité permettrait à l’État français de la subventionner sans que cela soit considéré comme une aide d’État. Nous espérons que les mentalités auront évolué depuis notre dernière tentative et que notre amendement pourra être adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1594 rectifié est retiré.

L’amendement n° 173, présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le cinquième alinéa du II de l’article 11 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement est complété par une phrase ainsi rédigée : « Afin de répondre à la demande de trafic ferroviaire par wagons isolés, ce système de production est déclaré d’intérêt général. »

La parole est à Mme Éliane Assassi.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Ma chère collègue, je suis, comme vous, profondément convaincu que le fret ferroviaire représente un levier puissant de décarbonation.

M. le ministre pourra vous indiquer ce que le Gouvernement est en train de faire en ce domaine et ce que le Conseil d’orientation des infrastructures propose sur ce sujet.

Néanmoins, je ne suis pas convaincu que déclarer le wagon isolé d’intérêt général soit la réponse la plus appropriée. L’article 30 ter, inséré dans le texte par la commission et adopté hier en séance, fixe l’objectif d’un doublement de la part modale du transport ferroviaire d’ici à 2030 et prévoit un suivi précis de cette stratégie.

Il semble par conséquent plus opportun de faire du développement du wagon isolé, outil particulièrement pertinent à l’heure où nos flux sont de plus en plus éclatés, une part intégrante de cette stratégie.

Il me revient donc d’émettre, au nom de la commission, un avis défavorable sur cet amendement, bien que je sois particulièrement convaincu de l’intérêt du fret ferroviaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Éliane Assassi

Il s’agit d’une mesure traditionnellement portée par notre groupe : nous demandons, par cet amendement, que le trafic ferroviaire par wagon isolé soit déclaré d’intérêt général. On reconnaîtrait ainsi l’outil puissant que ce mode de transport constitue pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter la stratégie nationale bas-carbone.

Le fret ferroviaire constitue un outil prioritaire pour promouvoir la transition écologique et lutter contre la congestion routière, source de pollution et de nuisances importantes. La Convention citoyenne pour le climat a elle-même mis l’accent, dans son rapport, sur la nécessité de redonner une place plus importante au train, au transport fluvial et au transport maritime dans le transport de marchandises.

Or, pour ce qui concerne le fret ferroviaire, la relance de l’activité passe notamment par la promotion du transport par wagon isolé, que nous proposons de déclarer d’intérêt général, au regard tant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que des enjeux d’aménagement du territoire.

Les politiques libérales de réduction du réseau, de fermeture des gares et d’abandon de l’activité du wagon isolé ont conduit à mettre sur les routes des milliers de camions supplémentaires, ce qui est une ineptie.

Nous ne sommes pas seuls à porter ces revendications. Ainsi, l’Association française du rail demande que le fret soit déclaré d’intérêt vital ; elle estime que, « dans la crise sans précédent que nous vivons, l’activité de fret ferroviaire est stratégique pour éviter une rupture dans la chaîne d’approvisionnement des entreprises. Le Gouvernement doit sans tarder adopter des mesures concrètes de sauvegarde en faveur des entreprises engagées dans le fret ferroviaire, pour assurer la continuité du service. »

La reconnaissance de l’intérêt général de cette activité permettrait à l’État français de la subventionner sans que cela soit considéré comme une aide d’État. Nous espérons que les mentalités auront évolué depuis notre dernière tentative et que notre amendement pourra être adopté.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Je suis d’accord avec vous, madame la sénatrice, pour reconnaître l’importance et le caractère structurant du wagon isolé, qui a été mis à l’épreuve pendant la crise.

Nous avons mobilisé cette année des aides importantes pour le transport combiné et pour le wagon isolé – 70 millions d’euros – et nous pérenniserons ce dispositif d’aide pour le wagon isolé au travers de la stratégie nationale pour le fret ferroviaire, qui sera présentée d’ici quelques semaines.

Ainsi, l’amendement étant largement satisfait, le Gouvernement en demande le retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Ma chère collègue, je suis, comme vous, profondément convaincu que le fret ferroviaire représente un levier puissant de décarbonation.

M. le ministre pourra vous indiquer ce que le Gouvernement est en train de faire en ce domaine et ce que le Conseil d’orientation des infrastructures propose sur ce sujet.

Néanmoins, je ne suis pas convaincu que déclarer le wagon isolé d’intérêt général soit la réponse la plus appropriée. L’article 30 ter, inséré dans le texte par la commission et adopté hier en séance, fixe l’objectif d’un doublement de la part modale du transport ferroviaire d’ici à 2030 et prévoit un suivi précis de cette stratégie.

Il semble par conséquent plus opportun de faire du développement du wagon isolé, outil particulièrement pertinent à l’heure où nos flux sont de plus en plus éclatés, une part intégrante de cette stratégie.

Il me revient donc d’émettre, au nom de la commission, un avis défavorable sur cet amendement, bien que je sois particulièrement convaincu de l’intérêt du fret ferroviaire.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Je suis d’accord avec vous, madame la sénatrice, pour reconnaître l’importance et le caractère structurant du wagon isolé, qui a été mis à l’épreuve pendant la crise.

Nous avons mobilisé cette année des aides importantes pour le transport combiné et pour le wagon isolé – 70 millions d’euros – et nous pérenniserons ce dispositif d’aide pour le wagon isolé au travers de la stratégie nationale pour le fret ferroviaire, qui sera présentée d’ici quelques semaines.

Ainsi, l’amendement étant largement satisfait, le Gouvernement en demande le retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 761 rectifié, présenté par MM. Fernique, Dantec, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – La France définit une stratégie de développement du fret ferroviaire, conformément à l’article 178 de la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités. Cette stratégie doit contribuer à clarifier d’ici à 2030, 2040 et 2050, la place du fret ferroviaire dans les chaînes logistiques durables et ainsi nourrir la révision des objectifs de la Stratégie nationale bas carbone. Tous les deux ans, le ou la ministre de la transition écologique convoque le Haut Comité du système de transport ferroviaire pour organiser une réunion formelle de pilotage, de suivi des mesures et d’adaptation de la stratégie nationale de développement du fret ferroviaire.

Cette réunion fait état du développement des flux de marchandises dans les différentes régions, par principales filières industrielles et types de biens et est appuyée en amont par des travaux issus des plates-formes de coordination régionales ferroviaires en lien avec la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer et la direction générale de l’énergie et du climat.

Cette réunion permet une évaluation des principaux facteurs régionaux de blocage et de déclenchement de la massification des flux de fret et du développement du fret ferroviaire. Elle donne également lieu à une présentation, par des représentants des principales filières industrielles, de leurs perspectives d’utilisation du fret ferroviaire dans les prochaines années, d’ici à 2030 et à 2050 et éventuellement des freins qu’ils rencontrent.

Elle vise à adapter ou produire des mesures additionnelles permettant de contribuer à l’atteinte des objectifs de la stratégie de développement du fret ferroviaire et prépare la possibilité d’engagements mutuels de différents participants qui pourraient contribuer à se donner plus de prévisibilité et permettre une meilleure planification des infrastructures.

II. – Le quatrième alinéa de l’article L. 2100-3 du code des transports est complété par une phrase ainsi rédigée : « Le Haut Comité du système de transport ferroviaire est renouvelé au moins une fois tous les cinq ans et se réunit au moins une fois par an. »

La parole est à M. Jacques Fernique.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Fernique

Des stratégies de développement du fret ferroviaire, nous en avons déjà connu un certain nombre ; elles ont toutes échoué.

Aussi, pour que celle-ci ne subisse pas l’effet de cette fatalité française, elle a besoin d’un système solide de suivi et de pilotage ; tel est l’objet de cet amendement, issu des propositions de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

Pour que les investissements soient efficaces et efficients, il est nécessaire que la stratégie prenne en compte concrètement l’organisation industrielle dans les territoires, le futur des biens à transporter, les niveaux de service exigés par les commanditaires et la compétition avec le transport routier. Bref, il s’agit de rendre économiquement viables des lignes de fret ferroviaire, en anticipant les besoins et les stratégies des commanditaires des services de transport.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 761 rectifié, présenté par MM. Fernique, Dantec, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – La France définit une stratégie de développement du fret ferroviaire, conformément à l’article 178 de la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités. Cette stratégie doit contribuer à clarifier d’ici à 2030, 2040 et 2050, la place du fret ferroviaire dans les chaînes logistiques durables et ainsi nourrir la révision des objectifs de la Stratégie nationale bas carbone. Tous les deux ans, le ou la ministre de la transition écologique convoque le Haut Comité du système de transport ferroviaire pour organiser une réunion formelle de pilotage, de suivi des mesures et d’adaptation de la stratégie nationale de développement du fret ferroviaire.

Cette réunion fait état du développement des flux de marchandises dans les différentes régions, par principales filières industrielles et types de biens et est appuyée en amont par des travaux issus des plates-formes de coordination régionales ferroviaires en lien avec la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer et la direction générale de l’énergie et du climat.

Cette réunion permet une évaluation des principaux facteurs régionaux de blocage et de déclenchement de la massification des flux de fret et du développement du fret ferroviaire. Elle donne également lieu à une présentation, par des représentants des principales filières industrielles, de leurs perspectives d’utilisation du fret ferroviaire dans les prochaines années, d’ici à 2030 et à 2050 et éventuellement des freins qu’ils rencontrent.

Elle vise à adapter ou produire des mesures additionnelles permettant de contribuer à l’atteinte des objectifs de la stratégie de développement du fret ferroviaire et prépare la possibilité d’engagements mutuels de différents participants qui pourraient contribuer à se donner plus de prévisibilité et permettre une meilleure planification des infrastructures.

II. – Le quatrième alinéa de l’article L. 2100-3 du code des transports est complété par une phrase ainsi rédigée : « Le Haut Comité du système de transport ferroviaire est renouvelé au moins une fois tous les cinq ans et se réunit au moins une fois par an. »

La parole est à M. Jacques Fernique.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Cet amendement est satisfait. Nous avons en effet adopté l’article 30 ter, qui prévoit la définition, tous les cinq ans, d’une telle stratégie ; surtout, il en prévoit le suivi annuel.

La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Fernique

Des stratégies de développement du fret ferroviaire, nous en avons déjà connu un certain nombre ; elles ont toutes échoué.

Aussi, pour que celle-ci ne subisse pas l’effet de cette fatalité française, elle a besoin d’un système solide de suivi et de pilotage ; tel est l’objet de cet amendement, issu des propositions de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

Pour que les investissements soient efficaces et efficients, il est nécessaire que la stratégie prenne en compte concrètement l’organisation industrielle dans les territoires, le futur des biens à transporter, les niveaux de service exigés par les commanditaires et la compétition avec le transport routier. Bref, il s’agit de rendre économiquement viables des lignes de fret ferroviaire, en anticipant les besoins et les stratégies des commanditaires des services de transport.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Un comité de pilotage est déjà prévu dans la stratégie ; l’amendement est par conséquent satisfait. Le Gouvernement en sollicite donc également le retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Cet amendement est satisfait. Nous avons en effet adopté l’article 30 ter, qui prévoit la définition, tous les cinq ans, d’une telle stratégie ; surtout, il en prévoit le suivi annuel.

La commission demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Un comité de pilotage est déjà prévu dans la stratégie ; l’amendement est par conséquent satisfait. Le Gouvernement en sollicite donc également le retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 761 rectifié est retiré.

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 205 rectifié est présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

L’amendement n° 1569 rectifié est présenté par MM. Jacquin, J. Bigot et Montaugé, Mme Briquet, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Gillé et Houllegatte, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Dans les vingt-quatre mois qui suivent la création d’une zone d’activité économique au sens de l’article L. 318-8-1 du code de l’urbanisme, et dès lors que la superficie de cette zone est supérieure à un seuil défini par voie réglementaire, les propriétaires ou occupant de cette zone doivent procéder ou faire procéder à une étude examinant la pertinence économique, la faisabilité et le coût d’implantation d’une installation terminale embranchée dans le périmètre de cette zone.

II. – À compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, et dès lors qu’ils ont pour objet la création ou l’agrandissement d’un entrepôt ou d’une plate-forme logistique d’une dimension supérieure à un seuil défini par décret, les permis et autorisations soumis au code de l’urbanisme ne peuvent être délivrés qu’après production par le demandeur d’une étude examinant la pertinence économique, la faisabilité et le coût d’implantation sur le site concerné d’une installation terminale embranchée.

III. – Les études réalisées en application des I et II sont transmises dans le mois qui suit leur réalisation à l’autorité compétente en matière d’aménagement, à l’autorité organisatrice de la mobilité et à l’autorité préfectorale.

IV. – Un décret en Conseil d’État fixant les modalités d’application du présent article précise notamment la définition des entrepôts et plates-formes logistiques au sens du II.

La parole est à M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 205 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Cet amendement vise à conditionner l’octroi des permis et autorisations de réalisation ou d’agrandissement des plateformes logistiques à la présentation d’une étude de faisabilité de connexion et de raccordement au réseau ferroviaire, afin de développer et de massifier le fret ferroviaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 761 rectifié est retiré.

Je suis saisie de deux amendements identiques.

L’amendement n° 205 rectifié est présenté par M. Lahellec, Mme Varaillas, M. Gay et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

L’amendement n° 1569 rectifié est présenté par MM. Jacquin, J. Bigot et Montaugé, Mme Briquet, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert et Devinaz, Mme M. Filleul, MM. Gillé et Houllegatte, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat, MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy, Tissot et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – Dans les vingt-quatre mois qui suivent la création d’une zone d’activité économique au sens de l’article L. 318-8-1 du code de l’urbanisme, et dès lors que la superficie de cette zone est supérieure à un seuil défini par voie réglementaire, les propriétaires ou occupant de cette zone doivent procéder ou faire procéder à une étude examinant la pertinence économique, la faisabilité et le coût d’implantation d’une installation terminale embranchée dans le périmètre de cette zone.

II. – À compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, et dès lors qu’ils ont pour objet la création ou l’agrandissement d’un entrepôt ou d’une plate-forme logistique d’une dimension supérieure à un seuil défini par décret, les permis et autorisations soumis au code de l’urbanisme ne peuvent être délivrés qu’après production par le demandeur d’une étude examinant la pertinence économique, la faisabilité et le coût d’implantation sur le site concerné d’une installation terminale embranchée.

III. – Les études réalisées en application des I et II sont transmises dans le mois qui suit leur réalisation à l’autorité compétente en matière d’aménagement, à l’autorité organisatrice de la mobilité et à l’autorité préfectorale.

IV. – Un décret en Conseil d’État fixant les modalités d’application du présent article précise notamment la définition des entrepôts et plates-formes logistiques au sens du II.

La parole est à M. Gérard Lahellec, pour présenter l’amendement n° 205 rectifié.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Cet amendement vise à conditionner l’octroi des permis et autorisations de réalisation ou d’agrandissement des plateformes logistiques à la présentation d’une étude de faisabilité de connexion et de raccordement au réseau ferroviaire, afin de développer et de massifier le fret ferroviaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Nous avons adopté, lors de l’examen de l’article 30 ter, un amendement de la commission relatif à ce suivi et, notamment, aux installations terminales embranchées (ITE).

Ainsi, cet amendement apparaissant satisfait, la commission en demande le retrait ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

J’aurai le même raisonnement que M. le rapporteur : ce sujet a déjà été traité dans le volet logistique et commercial des schémas de cohérence territoriale (SCoT). Prévoir des études supplémentaires ne ferait que retarder les implantations logistiques.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Nous avons adopté, lors de l’examen de l’article 30 ter, un amendement de la commission relatif à ce suivi et, notamment, aux installations terminales embranchées (ITE).

Ainsi, cet amendement apparaissant satisfait, la commission en demande le retrait ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Au vu des dispositions de l’article 30 ter, je le retire, madame la présidente.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

J’aurai le même raisonnement que M. le rapporteur : ce sujet a déjà été traité dans le volet logistique et commercial des schémas de cohérence territoriale (SCoT). Prévoir des études supplémentaires ne ferait que retarder les implantations logistiques.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Au vu des dispositions de l’article 30 ter, je le retire, madame la présidente.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1569 rectifié est retiré.

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1651, présenté par MM. Jacquin et Devinaz, Mmes M. Filleul et Briquet, MM. J. Bigot, Montaugé et Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert, Gillé et Houllegatte, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat et MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Six mois après la promulgation de la présente loi et pour une durée de deux ans, le Gouvernement expérimente les possibilités de restrictions de circulation de marchandises sur route lorsqu’une alternative ferroviaire existe sur l’intégralité ou la majeure partie du trajet.

Ces restrictions varient selon les types de marchandises ou les horaires de circulation des véhicules lourds de transport de marchandises.

Les modalités d’application sont validées par un décret en Conseil d’État.

La parole est à M. Joël Bigot.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

Cet amendement, déposé par M. Jacquin, se justifie par son texte même. Des signaux forts doivent être envoyés aux donneurs d’ordre afin que ceux-ci changent de comportement en matière de stratégie de livraison et revoient l’ensemble de leurs chaînes logistiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1569 rectifié est retiré.

Je suis saisie de deux amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° 1651, présenté par MM. Jacquin et Devinaz, Mmes M. Filleul et Briquet, MM. J. Bigot, Montaugé et Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert, Gillé et Houllegatte, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat et MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Six mois après la promulgation de la présente loi et pour une durée de deux ans, le Gouvernement expérimente les possibilités de restrictions de circulation de marchandises sur route lorsqu’une alternative ferroviaire existe sur l’intégralité ou la majeure partie du trajet.

Ces restrictions varient selon les types de marchandises ou les horaires de circulation des véhicules lourds de transport de marchandises.

Les modalités d’application sont validées par un décret en Conseil d’État.

La parole est à M. Joël Bigot.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

Il s’agit d’un amendement de repli par rapport au précédent ; nous y demandons la remise d’un rapport sur ce sujet.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

Cet amendement, déposé par M. Jacquin, se justifie par son texte même. Des signaux forts doivent être envoyés aux donneurs d’ordre afin que ceux-ci changent de comportement en matière de stratégie de livraison et revoient l’ensemble de leurs chaînes logistiques.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1652, présenté par M. Jacquin, Mme M. Filleul, MM. J. Bigot et Montaugé, Mme Briquet, M. Kanner, Mme Bonnefoy, MM. Dagbert, Gillé et Houllegatte, Mmes Préville, Artigalas et Blatrix Contat et MM. Bouad, Cardon, Mérillou, Michau, Pla, Redon-Sarrazy et Tissot, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans les douze mois suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport détaillant les possibilités de restrictions de circulations de marchandises sur route lorsqu’une alternative ferroviaire existe sur l’intégralité ou la majeure partie du trajet, selon les types de marchandises ou les horaires de circulation des véhicules lourds de transport de marchandises, et les modalités d’application d’une telle mesure sur les différents axes identifiés.

La parole est à M. Joël Bigot.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Le report du transport de marchandises vers les modes massifiés est l’une des solutions permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur.

Cela dit, le périmètre et l’applicabilité de l’amendement n° 1651 pourraient s’avérer problématiques. En toute lucidité, il faut reconnaître que le transport de biens par voie ferroviaire n’est pas une possibilité pour toutes les entreprises ni pour tous les modèles économiques. Aussi, même si l’amendement tend à prévoir des variations selon le type de marchandises, le contrôle de ces restrictions serait extrêmement complexe, voire impossible, ce qui limiterait leur efficacité.

Par ailleurs, l’interdiction proposée me semble aller bien trop loin ; il est préférable de privilégier une approche qui renforce la compétitivité du fret via la planification de ces investissements.

Je ne suis pas non plus favorable à la demande de rapport faisant l’objet de l’amendement de repli n° 1652, pour les mêmes raisons.

La commission demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Joël Bigot

Il s’agit d’un amendement de repli par rapport au précédent ; nous y demandons la remise d’un rapport sur ce sujet.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

À l’approche prohibitive, nous préférons une approche incitative.

J’ai eu l’occasion de rappeler hier les soutiens que nous apportons au fret ferroviaire, au train massif et au transport combiné, à hauteur de 47 millions d’euros, ainsi qu’au wagon isolé, pour 70 millions d’euros. Nous préférons cette approche incitative de soutien aux différents segments du fret.

Le Gouvernement demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Le report du transport de marchandises vers les modes massifiés est l’une des solutions permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur.

Cela dit, le périmètre et l’applicabilité de l’amendement n° 1651 pourraient s’avérer problématiques. En toute lucidité, il faut reconnaître que le transport de biens par voie ferroviaire n’est pas une possibilité pour toutes les entreprises ni pour tous les modèles économiques. Aussi, même si l’amendement tend à prévoir des variations selon le type de marchandises, le contrôle de ces restrictions serait extrêmement complexe, voire impossible, ce qui limiterait leur efficacité.

Par ailleurs, l’interdiction proposée me semble aller bien trop loin ; il est préférable de privilégier une approche qui renforce la compétitivité du fret via la planification de ces investissements.

Je ne suis pas non plus favorable à la demande de rapport faisant l’objet de l’amendement de repli n° 1652, pour les mêmes raisons.

La commission demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

À l’approche prohibitive, nous préférons une approche incitative.

J’ai eu l’occasion de rappeler hier les soutiens que nous apportons au fret ferroviaire, au train massif et au transport combiné, à hauteur de 47 millions d’euros, ainsi qu’au wagon isolé, pour 70 millions d’euros. Nous préférons cette approche incitative de soutien aux différents segments du fret.

Le Gouvernement demande donc le retrait de ces amendements ; à défaut, son avis sera défavorable.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 634, présenté par Mmes Assassi et Apourceau-Poly, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin, Cohen et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, M. P. Laurent, Mme Lienemann, MM. Ouzoulias et Savoldelli et Mme Varaillas, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’État, majoritairement représenté au conseil de surveillance de la SNCF, propose au directoire, et notamment au vice-président représentant SNCF Réseau, l’instauration d’un moratoire sur la fermeture des gares de triage, les points de desserte fret et la suppression des effectifs à Fret SNCF.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

L’objet de cet amendement, dont nous avons déjà soumis les dispositions au Sénat en d’autres occasions, est d’obtenir l’instauration d’un moratoire sur la fermeture des gares de triage et des points de desserte de fret, dont un certain nombre ont déjà été supprimés ou fermés. Il faut arrêter cette hécatombe pour être en mesure de rebondir, de repartir du bon pied pour le développement du fret ferroviaire.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Mon cher collègue, comme vous n’étiez pas signataire de cet amendement, j’aurais dû donner la parole pour le présenter à Mme Éliane Assassi plutôt qu’à vous. Si nul n’y voit d’objection, continuons notre débat comme s’il en avait été ainsi.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 634, présenté par Mmes Assassi et Apourceau-Poly, MM. Bacchi et Bocquet, Mmes Brulin, Cohen et Cukierman, M. Gay, Mme Gréaume, M. P. Laurent, Mme Lienemann, MM. Ouzoulias et Savoldelli et Mme Varaillas, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’État, majoritairement représenté au conseil de surveillance de la SNCF, propose au directoire, et notamment au vice-président représentant SNCF Réseau, l’instauration d’un moratoire sur la fermeture des gares de triage, les points de desserte fret et la suppression des effectifs à Fret SNCF.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Madame Assassi, monsieur Lahellec, le soutien et le développement du fret ferroviaire nous tiennent tous à cœur. Toutefois, le moratoire proposé ne me semble pas être l’outil le plus adapté pour atteindre ces objectifs.

Je suis particulièrement attaché aux gares de triage – je veux à cette occasion saluer celle de Miramas, dans la belle région Provence-Alpes-Côte d’Azur –, mais un tel moratoire, loin de renforcer le fret, figerait les capacités d’investissement et l’organisation actuelle ; il empêcherait en outre toute évolution ou refonte des réseaux visant à les faire mieux correspondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain des acteurs du transport de marchandises.

M. le Ministre va sans doute nous rappeler qu’il fera, au cours des semaines à venir, un certain nombre d’annonces sur le nouvel élan politique donné au fret ferroviaire. Il sera probablement accompagné par les collectivités territoriales pour le soutien à ces différentes gares.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement, qui sera sans doute pleinement satisfait dans le futur.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

L’objet de cet amendement, dont nous avons déjà soumis les dispositions au Sénat en d’autres occasions, est d’obtenir l’instauration d’un moratoire sur la fermeture des gares de triage et des points de desserte de fret, dont un certain nombre ont déjà été supprimés ou fermés. Il faut arrêter cette hécatombe pour être en mesure de rebondir, de repartir du bon pied pour le développement du fret ferroviaire.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Mon cher collègue, comme vous n’étiez pas signataire de cet amendement, j’aurais dû donner la parole pour le présenter à Mme Éliane Assassi plutôt qu’à vous. Si nul n’y voit d’objection, continuons notre débat comme s’il en avait été ainsi.

Quel est l’avis de la commission ?

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Je saisis au bond la balle de M. le rapporteur, pour préciser que la stratégie nationale pour le fret ferroviaire permettra de mobiliser environ 1 milliard d’euros, dont la moitié sera apportée par l’État. Au sein de cette stratégie, plusieurs dizaines de millions d’euros seront consacrés aux gares de triage, dont les travaux commenceront dès l’année prochaine.

Aussi, cet amendement étant satisfait, le Gouvernement en demande le retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Madame Assassi, monsieur Lahellec, le soutien et le développement du fret ferroviaire nous tiennent tous à cœur. Toutefois, le moratoire proposé ne me semble pas être l’outil le plus adapté pour atteindre ces objectifs.

Je suis particulièrement attaché aux gares de triage – je veux à cette occasion saluer celle de Miramas, dans la belle région Provence-Alpes-Côte d’Azur –, mais un tel moratoire, loin de renforcer le fret, figerait les capacités d’investissement et l’organisation actuelle ; il empêcherait en outre toute évolution ou refonte des réseaux visant à les faire mieux correspondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain des acteurs du transport de marchandises.

M. le Ministre va sans doute nous rappeler qu’il fera, au cours des semaines à venir, un certain nombre d’annonces sur le nouvel élan politique donné au fret ferroviaire. Il sera probablement accompagné par les collectivités territoriales pour le soutien à ces différentes gares.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement, qui sera sans doute pleinement satisfait dans le futur.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Je saisis au bond la balle de M. le rapporteur, pour préciser que la stratégie nationale pour le fret ferroviaire permettra de mobiliser environ 1 milliard d’euros, dont la moitié sera apportée par l’État. Au sein de cette stratégie, plusieurs dizaines de millions d’euros seront consacrés aux gares de triage, dont les travaux commenceront dès l’année prochaine.

Aussi, cet amendement étant satisfait, le Gouvernement en demande le retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 637, présenté par MM. Lahellec et Savoldelli, Mme Cohen et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

La France se donne l’objectif de permettre l’approvisionnement permanent par voie ferrée des marchés d’intérêt national et marchés de gros d’ici le 1er janvier 2025. Dans ce cadre, il convient de consacrer toutes procédures qui permettent le redémarrage d’une ligne fret Perpignan-Rungis dès 2021.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Nous sommes plutôt satisfaits de cette irruption du fret ferroviaire dans le débat public ; c’est un élément extrêmement positif. Néanmoins, un certain nombre de dynamiques doivent être confortées.

Je saisis l’occasion de l’examen de cet amendement pour rappeler que le dernier élément en date, dans ce domaine, fut la suppression de la ligne Perpignan-Rungis, contre l’avis des élus locaux et nationaux de l’époque, ainsi que des différents acteurs impliqués, comme le marché d’intérêt national de Rungis. Que comptez-vous faire pour sauver cette ligne, monsieur le ministre ?

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 637, présenté par MM. Lahellec et Savoldelli, Mme Cohen et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste, est ainsi libellé :

Après l’article 30 ter

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

La France se donne l’objectif de permettre l’approvisionnement permanent par voie ferrée des marchés d’intérêt national et marchés de gros d’ici le 1er janvier 2025. Dans ce cadre, il convient de consacrer toutes procédures qui permettent le redémarrage d’une ligne fret Perpignan-Rungis dès 2021.

La parole est à M. Gérard Lahellec.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Je le redis : je partage vos objectifs de développement du fret ferroviaire, mon cher collègue. Néanmoins, cet amendement soulève plusieurs questions.

D’une part, la notion d’approvisionnement permanent des marchés me semble floue ; il ne me semble pas faisable d’imposer l’exclusivité d’un seul mode pour un marché, alors même que le transport combiné est un puissant outil de décarbonation.

D’autre part, concernant la ligne Perpignan-Rungis, je suis sûr que M. le ministre se fera une joie de vous confirmer son redémarrage.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Gérard Lahellec

Nous sommes plutôt satisfaits de cette irruption du fret ferroviaire dans le débat public ; c’est un élément extrêmement positif. Néanmoins, un certain nombre de dynamiques doivent être confortées.

Je saisis l’occasion de l’examen de cet amendement pour rappeler que le dernier élément en date, dans ce domaine, fut la suppression de la ligne Perpignan-Rungis, contre l’avis des élus locaux et nationaux de l’époque, ainsi que des différents acteurs impliqués, comme le marché d’intérêt national de Rungis. Que comptez-vous faire pour sauver cette ligne, monsieur le ministre ?

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Nous relancerons, d’ici à 2022, trois autoroutes ferroviaires. L’une d’entre elles reliera Perpignan et Rungis. Nous souhaitons d’ailleurs l’étendre, au sud, vers Barcelone et au nord, vers les ports de Dunkerque et d’Anvers. Une deuxième autoroute ferroviaire verra le jour entre Cherbourg et Bayonne ; une troisième, entre Calais et Sète.

En ce qui concerne l’autoroute ferroviaire entre Perpignan et Rungis, un appel à projets a été lancé en décembre 2020 ; les projets soumis sont actuellement examinés. L’objectif est de faire repartir le train dès cette année, pour la saison d’automne.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement, qu’il juge satisfait ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Je le redis : je partage vos objectifs de développement du fret ferroviaire, mon cher collègue. Néanmoins, cet amendement soulève plusieurs questions.

D’une part, la notion d’approvisionnement permanent des marchés me semble floue ; il ne me semble pas faisable d’imposer l’exclusivité d’un seul mode pour un marché, alors même que le transport combiné est un puissant outil de décarbonation.

D’autre part, concernant la ligne Perpignan-Rungis, je suis sûr que M. le ministre se fera une joie de vous confirmer son redémarrage.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement.

L ’ amendement n ’ est pas adopté.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Nous relancerons, d’ici à 2022, trois autoroutes ferroviaires. L’une d’entre elles reliera Perpignan et Rungis. Nous souhaitons d’ailleurs l’étendre, au sud, vers Barcelone et au nord, vers les ports de Dunkerque et d’Anvers. Une deuxième autoroute ferroviaire verra le jour entre Cherbourg et Bayonne ; une troisième, entre Calais et Sète.

En ce qui concerne l’autoroute ferroviaire entre Perpignan et Rungis, un appel à projets a été lancé en décembre 2020 ; les projets soumis sont actuellement examinés. L’objectif est de faire repartir le train dès cette année, pour la saison d’automne.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement, qu’il juge satisfait ; à défaut, son avis sera défavorable.

Article 31 A

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Mes chers collègues, il est une heure trente, heure à laquelle nous avions prévu de lever cette séance. Toutefois, si vous n’y voyez pas d’objection, je vous propose de la prolonger jusqu’à l’examen de l’article 31 bis ; six amendements restent en discussion. Nous reprendrions le débat demain matin avec l’article 32, relatif à l’écotaxe.

Il n’y a pas d’observation ?…

Il en est ainsi décidé.

I. – La section 6 du chapitre IV du titre II du livre II du code de la consommation est complétée par une sous-section 8 ainsi rédigée :

« Sous -section 8

« Prêt à taux zéro pour l ’ achat d ’ un véhicule lourd propre affecté au transport de marchandises

« Art. L. 224 -68 -3. – Les établissements de crédit et les sociétés de financement mentionnés à l’article L. 511-1 du code monétaire et financier peuvent consentir un prêt ne portant pas intérêt aux personnes physiques et morales pour financer l’acquisition d’un véhicule lourd peu polluant affecté au transport de marchandises dont le poids total autorisé en charge est supérieur ou égal à 2, 6 tonnes et qui utilise exclusivement une ou plusieurs des énergies suivantes :

« 1° Le gaz naturel et le biométhane carburant ;

« 2° Une combinaison de gaz naturel et de gazole nécessaire au fonctionnement d’une motorisation bicarburant de type 1A telle que définie au 52 de l’article 2 du règlement (UE) n° 582/2011 de la Commission du 25 mai 2011 portant modalités d’application et modification du règlement (CE) n° 595/2009 du Parlement européen et du Conseil au regard des émissions des véhicules utilitaires lourds (Euro VI) et modifiant les annexes I et III de la directive 2007/46/CE du Parlement européen et du Conseil ;

« 3° Le carburant ED95 composé d’un minimum de 90, 0 % d’alcool éthylique d’origine agricole ;

« 4° L’énergie électrique ;

« 5° L’hydrogène ;

« 6° Le carburant B100 constitué à 100 % d’esters méthyliques d’acides gras, lorsque la motorisation du véhicule est conçue en vue d’un usage exclusif et irréversible de ce carburant.

« Ces prêts leur ouvrent droit au bénéfice de la réduction d’impôt prévue à l’article 244 quater ZA du code général des impôts.

« Aucuns frais de dossier, frais d’expertise, intérêt ou intérêt intercalaire ne peuvent être perçus sur ces prêts. Il ne peut être accordé qu’un seul prêt ne portant pas intérêt pour une même acquisition.

« Les conditions d’attribution du prêt sont définies par décret. »

II. – La section II du chapitre IV du titre Ier de la première partie du livre Ier du code général des impôts est complétée par un LII ainsi rédigé :

« LII : Réduction d’impôt au profit des établissements de crédit et des sociétés de financement qui octroient des prêts à taux zéro permettant l’acquisition de véhicules lourds propres affectés au transport de marchandises

« Art. 244 quater ZA. – I. – Les établissements de crédit et les sociétés de financement mentionnés à l’article L. 511-1 du code monétaire et financier passibles de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le revenu ou d’un impôt équivalent, ayant leur siège dans un État membre de l’Union européenne ou dans un autre État partie à l’accord sur l’Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt au titre des prêts ne portant pas intérêt mentionnés à l’article L. 224-68-3 du code de la consommation.

« II. – Le montant de la réduction d’impôt mentionnée au présent article est égal à l’écart entre la somme actualisée des mensualités dues au titre du prêt ne portant pas intérêt et la somme actualisée des montants perçus au titre d’un prêt de mêmes montant et durée de remboursement, consenti à des conditions normales de taux à la date d’émission de l’offre de prêt ne portant pas intérêt.

« Les modalités de calcul de la réduction d’impôt et de détermination du taux mentionné au premier alinéa du présent II sont fixées par décret.

« La réduction d’impôt s’impute sur l’impôt dû par l’établissement de crédit ou la société de financement au titre de l’exercice au cours duquel l’établissement de crédit ou la société de financement a versé des prêts ne portant pas intérêt. Lorsque le montant de la réduction d’impôt imputable au titre d’une année d’imposition excède le montant de l’impôt dû par l’établissement de crédit ou la société de financement au titre de cette même année, le solde peut être imputé sur l’impôt dû des quatre années suivantes. Le solde qui demeure non imputé au terme de ces quatre années n’est pas restituable. »

III. – Le I s’applique aux prêts émis du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2030.

IV. – La perte de recettes résultant pour l’État du II est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. –

Photo de Nathalie Delattre

Mes chers collègues, il est une heure trente, heure à laquelle nous avions prévu de lever cette séance. Toutefois, si vous n’y voyez pas d’objection, je vous propose de la prolonger jusqu’à l’examen de l’article 31 bis ; six amendements restent en discussion. Nous reprendrions le débat demain matin avec l’article 32, relatif à l’écotaxe.

Il n’y a pas d’observation ?…

Il en est ainsi décidé.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2275, présenté par M. Tabarot, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Remplacer le mot :

sept

par le mot :

huit

La parole est à M. le rapporteur.

Article 31 B

I. – L’article 39 decies A du code général des impôts est ainsi modifié :

1° Au I, les sept occurrences de l’année : « 2024 » sont remplacées par l’année : « 2030 » ;

2° Au III, les quatre occurrences de l’année : « 2024 » sont remplacées par l’année : « 2030 ».

II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2275, présenté par M. Tabarot, au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, est ainsi libellé :

Alinéa 2

Remplacer le mot :

sept

par le mot :

huit

La parole est à M. le rapporteur.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Le Gouvernement demande le retrait de cet amendement.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Le Gouvernement demande le retrait de cet amendement.

L ’ amendement est adopté.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2159 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l’article 31 B

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 119-7 du code de la voirie routière est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Le cas échéant en complément des modulations prévues au II, les péages peuvent être modulés en fonction du type de motorisation ou des émissions de CO2 pour tenir compte des différences de performances environnementales des poids lourds. L’amplitude maximale de la modulation est fixée par décret. »

La parole est à M. le ministre délégué.

Jean-Baptiste Djebbari

Cet excellent amendement du Gouvernement vise à moduler les péages en fonction du type de motorisation ou des émissions de CO2, de manière à tenir compte des différences de performances environnementales entre poids lourds.

Article additionnel après l’article 31 B

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 2159 rectifié, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :

Après l’article 31 B

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

L’article L. 119-7 du code de la voirie routière est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Le cas échéant en complément des modulations prévues au II, les péages peuvent être modulés en fonction du type de motorisation ou des émissions de CO2 pour tenir compte des différences de performances environnementales des poids lourds. L’amplitude maximale de la modulation est fixée par décret. »

La parole est à M. le ministre délégué.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Les péages sont actuellement modulés selon la classe d’émission EURO du véhicule, mais des travaux sénatoriaux, notamment ceux de la mission d’information relative au transport de marchandises face aux impératifs environnementaux, ont pu montrer les limites du recours à ce critère dans le cadre de politiques environnementales et climatiques. En effet, il s’agit d’un indicateur imparfait de l’impact climatique des poids lourds.

La disposition proposée dans cet amendement me paraît donc utile ; elle compléterait le dispositif prévu afin d’en renforcer l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre. La modulation des péages est un outil qui permettra très probablement d’inciter les transporteurs à investir dans la décarbonation de leur flotte, sans pour autant les pénaliser démesurément.

La commission a donc émis un avis favorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Cet excellent amendement du Gouvernement vise à moduler les péages en fonction du type de motorisation ou des émissions de CO2, de manière à tenir compte des différences de performances environnementales entre poids lourds.

L ’ amendement est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Les péages sont actuellement modulés selon la classe d’émission EURO du véhicule, mais des travaux sénatoriaux, notamment ceux de la mission d’information relative au transport de marchandises face aux impératifs environnementaux, ont pu montrer les limites du recours à ce critère dans le cadre de politiques environnementales et climatiques. En effet, il s’agit d’un indicateur imparfait de l’impact climatique des poids lourds.

La disposition proposée dans cet amendement me paraît donc utile ; elle compléterait le dispositif prévu afin d’en renforcer l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre. La modulation des péages est un outil qui permettra très probablement d’inciter les transporteurs à investir dans la décarbonation de leur flotte, sans pour autant les pénaliser démesurément.

La commission a donc émis un avis favorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 31 B.

Photo de Nathalie Delattre

En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l’article 31 B.

Article 31

I. –

Non modifié

III

II. –

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 483, présenté par MM. Fernique, Dantec, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 1

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

L’État accompagne et soutient la formation continue des conducteurs à l’éco-conduite tous les cinq ans.

II. – Après l’alinéa 2

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

….- La seconde phrase du premier alinéa du VI de l’article 11 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement est complétée par les mots : « et soutiendra la formation continue des conducteurs de véhicules poids lourds en matière d’éco-conduite ».

La parole est à M. Jacques Fernique.

Non modifié

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Fernique

L’adoption de cet amendement permettrait d’éviter, au mieux, l’émission de 1, 7 million de tonnes de CO2.

Dans la droite ligne des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, nous proposons dans cet amendement que l’État assure un suivi de la formation à l’écoconduite des chauffeurs routiers. Le potentiel est important. En effet, si l’écoconduite devenait la pratique courante, elle pourrait permettre, nous dit-on, une réduction de 15 % de la consommation de carburant des poids lourds.

III

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 483, présenté par MM. Fernique, Dantec, Labbé, Salmon et les membres du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 1

Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :

L’État accompagne et soutient la formation continue des conducteurs à l’éco-conduite tous les cinq ans.

II. – Après l’alinéa 2

Insérer un paragraphe ainsi rédigé :

….- La seconde phrase du premier alinéa du VI de l’article 11 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement est complétée par les mots : « et soutiendra la formation continue des conducteurs de véhicules poids lourds en matière d’éco-conduite ».

La parole est à M. Jacques Fernique.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

L’article 31 inclut déjà l’écoconduite dans la formation initiale et continue des conducteurs de poids lourds sans en modifier sensiblement la charge pour les entreprises, le rythme de cinq ans étant conservé.

Étant donné qu’il s’agit aujourd’hui d’une obligation dont s’acquittent les entreprises du transport routier – vous pouvez le confirmer, monsieur Fernique, puisque nous avons entendu un certain nombre d’entre elles sur ce sujet –, il ne me semble pas pertinent de prévoir que l’État les soutienne pour l’écoconduite uniquement.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Jacques Fernique

L’adoption de cet amendement permettrait d’éviter, au mieux, l’émission de 1, 7 million de tonnes de CO2.

Dans la droite ligne des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, nous proposons dans cet amendement que l’État assure un suivi de la formation à l’écoconduite des chauffeurs routiers. Le potentiel est important. En effet, si l’écoconduite devenait la pratique courante, elle pourrait permettre, nous dit-on, une réduction de 15 % de la consommation de carburant des poids lourds.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Cet amendement est satisfait, dans la mesure où le dispositif des certificats d’économies d’énergie (C2E) permet déjà de former 20 000 conducteurs par an. Nous mobilisons également des crédits via l’Ademe. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

L’article 31 inclut déjà l’écoconduite dans la formation initiale et continue des conducteurs de poids lourds sans en modifier sensiblement la charge pour les entreprises, le rythme de cinq ans étant conservé.

Étant donné qu’il s’agit aujourd’hui d’une obligation dont s’acquittent les entreprises du transport routier – vous pouvez le confirmer, monsieur Fernique, puisque nous avons entendu un certain nombre d’entre elles sur ce sujet –, il ne me semble pas pertinent de prévoir que l’État les soutienne pour l’écoconduite uniquement.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Cet amendement est satisfait, dans la mesure où le dispositif des certificats d’économies d’énergie (C2E) permet déjà de former 20 000 conducteurs par an. Nous mobilisons également des crédits via l’Ademe. Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 483 est retiré.

L’amendement n° 876 rectifié, présenté par Mme Loisier, MM. Bonnecarrère, Longeot, Cadic, Kern, Capo-Canellas et Delcros, Mmes Billon et Saint-Pé, MM. Gremillet, Moga et Hingray, Mme Sollogoub, M. J.M. Arnaud et Mmes Létard et de La Provôté, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Rédiger ainsi cet alinéa :

III. – La réduction de l’incidence de la conduite sur l’environnement s’inscrit dans le cadre de la qualification initiale et de la formation continue obligatoire des conducteurs routiers.

La parole est à Mme Anne-Catherine Loisier.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les conducteurs routiers sont régulièrement sensibilisés à l’importance d’optimiser leur consommation de carburant ; ils reçoivent à ce sujet des connaissances fondamentales, mises à jour régulièrement.

Dans le souci de ne pas alourdir les dispositifs pour les entreprises, nous proposons par cet amendement d’inscrire la réduction de l’incidence de la conduite des conducteurs routiers sur l’environnement dans le cadre de leur qualification initiale et des sessions de formation continue, d’une durée de cinq jours, renouvelables tous les cinq ans, qu’ils doivent suivre. Nous ne voulons pas que des obligations supplémentaires soient ajoutées ultérieurement par voie réglementaire en matière de formation.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 483 est retiré.

L’amendement n° 876 rectifié, présenté par Mme Loisier, MM. Bonnecarrère, Longeot, Cadic, Kern, Capo-Canellas et Delcros, Mmes Billon et Saint-Pé, MM. Gremillet, Moga et Hingray, Mme Sollogoub, M. J.M. Arnaud et Mmes Létard et de La Provôté, est ainsi libellé :

Alinéa 3

Rédiger ainsi cet alinéa :

III. – La réduction de l’incidence de la conduite sur l’environnement s’inscrit dans le cadre de la qualification initiale et de la formation continue obligatoire des conducteurs routiers.

La parole est à Mme Anne-Catherine Loisier.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Cet amendement me paraît satisfait. En effet, l’article 31 précise bien que la formation initiale et continue permet aux conducteurs de réduire l’incidence de leur conduite sur l’environnement, ce qui semble être l’objet de votre amendement. La commission en demande donc le retrait ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Anne-Catherine Loisier

Les conducteurs routiers sont régulièrement sensibilisés à l’importance d’optimiser leur consommation de carburant ; ils reçoivent à ce sujet des connaissances fondamentales, mises à jour régulièrement.

Dans le souci de ne pas alourdir les dispositifs pour les entreprises, nous proposons par cet amendement d’inscrire la réduction de l’incidence de la conduite des conducteurs routiers sur l’environnement dans le cadre de leur qualification initiale et des sessions de formation continue, d’une durée de cinq jours, renouvelables tous les cinq ans, qu’ils doivent suivre. Nous ne voulons pas que des obligations supplémentaires soient ajoutées ultérieurement par voie réglementaire en matière de formation.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

J’ai une toute petite variation à apporter par rapport à M. le rapporteur. Je suis en accord avec les auteurs de cet amendement quant à son principe. En revanche, le dispositif proposé, complémentaire par rapport à l’amendement précédent, n’a pas fait l’objet d’une concertation avec la profession.

C’est pourquoi, à ce stade, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Cet amendement me paraît satisfait. En effet, l’article 31 précise bien que la formation initiale et continue permet aux conducteurs de réduire l’incidence de leur conduite sur l’environnement, ce qui semble être l’objet de votre amendement. La commission en demande donc le retrait ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

J’ai une toute petite variation à apporter par rapport à M. le rapporteur. Je suis en accord avec les auteurs de cet amendement quant à son principe. En revanche, le dispositif proposé, complémentaire par rapport à l’amendement précédent, n’a pas fait l’objet d’une concertation avec la profession.

C’est pourquoi, à ce stade, le Gouvernement demande le retrait de cet amendement ; à défaut, son avis sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 876 rectifié est retiré.

L’amendement n° 1337 rectifié, présenté par MM. Corbisez et Cabanel, Mme M. Carrère et MM. Gold, Guérini, Requier et Roux, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Les opérateurs mentionnés à l’article L. 7341-1 du code du travail s’assurent de la maîtrise des règles de sécurité routière et de sécurité à l’arrêt, ainsi que la réglementation relative à la durée du travail et aux temps de conduite et de repos et de la faculté à réduire l’incidence de leur conduite sur l’environnement des salariés et travailleurs ayant recours à leur service.

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Le 1er juin 2021, le comité opérationnel départemental anti-fraude (Codaf) des Yvelines a procédé au contrôle de travailleurs d’une plateforme numérique : 27 infractions ont été relevées pour 41 livreurs contrôlés ! Parmi ces infractions, on relève des non-présentations de permis de conduire, de certificat d’assurance, ou de carte grise. L’absence de régulation de ces plateformes comporte des risques pour la sécurité routière et la sécurité sociale, mais également pour la préservation de l’environnement.

Le présent amendement vise donc à créer une nouvelle obligation pour les opérateurs de plateformes numériques, afin qu’ils s’assurent de la bonne connaissance des pratiques d’écoconduite et des règles de sécurité parmi les conducteurs ayant recours à leur service.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 876 rectifié est retiré.

L’amendement n° 1337 rectifié, présenté par MM. Corbisez et Cabanel, Mme M. Carrère et MM. Gold, Guérini, Requier et Roux, est ainsi libellé :

Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Les opérateurs mentionnés à l’article L. 7341-1 du code du travail s’assurent de la maîtrise des règles de sécurité routière et de sécurité à l’arrêt, ainsi que la réglementation relative à la durée du travail et aux temps de conduite et de repos et de la faculté à réduire l’incidence de leur conduite sur l’environnement des salariés et travailleurs ayant recours à leur service.

La parole est à M. Henri Cabanel.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Si je partage l’objectif de mieux réguler les plateformes numériques – nous l’avons d’ailleurs fait au travers d’un certain nombre d’amendements déposés sur ce texte – et notamment les plateformes exerçant leur activité dans le domaine du transport, cet amendement tend à créer un champ d’obligations bien trop vaste pour ces opérateurs.

La disposition proposée soulève d’ailleurs de nombreuses questions relatives au statut des travailleurs. Par ailleurs, aucun mécanisme de contrôle ou de sanction n’est prévu, ce qui réduirait certainement son applicabilité.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement, à défaut de son retrait.

Debut de section - PermalienPhoto de Henri Cabanel

Le 1er juin 2021, le comité opérationnel départemental anti-fraude (Codaf) des Yvelines a procédé au contrôle de travailleurs d’une plateforme numérique : 27 infractions ont été relevées pour 41 livreurs contrôlés ! Parmi ces infractions, on relève des non-présentations de permis de conduire, de certificat d’assurance, ou de carte grise. L’absence de régulation de ces plateformes comporte des risques pour la sécurité routière et la sécurité sociale, mais également pour la préservation de l’environnement.

Le présent amendement vise donc à créer une nouvelle obligation pour les opérateurs de plateformes numériques, afin qu’ils s’assurent de la bonne connaissance des pratiques d’écoconduite et des règles de sécurité parmi les conducteurs ayant recours à leur service.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Nous avons engagé des travaux avec les opérateurs de plateformes, notamment sur ce sujet.

Par ailleurs, nous achevons en ce moment l’application réglementaire de la loi relative à la régulation, à la responsabilisation et à la simplification dans le secteur du transport public particulier de personnes, dite loi Grandguillaume. Peut-être les choses ne vont-elles jamais assez vite ; toujours est-il que ce travail est en cours.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Si je partage l’objectif de mieux réguler les plateformes numériques – nous l’avons d’ailleurs fait au travers d’un certain nombre d’amendements déposés sur ce texte – et notamment les plateformes exerçant leur activité dans le domaine du transport, cet amendement tend à créer un champ d’obligations bien trop vaste pour ces opérateurs.

La disposition proposée soulève d’ailleurs de nombreuses questions relatives au statut des travailleurs. Par ailleurs, aucun mécanisme de contrôle ou de sanction n’est prévu, ce qui réduirait certainement son applicabilité.

La commission a donc émis un avis défavorable sur cet amendement, à défaut de son retrait.

Debut de section - Permalien
Jean-Baptiste Djebbari

Nous avons engagé des travaux avec les opérateurs de plateformes, notamment sur ce sujet.

Par ailleurs, nous achevons en ce moment l’application réglementaire de la loi relative à la régulation, à la responsabilisation et à la simplification dans le secteur du transport public particulier de personnes, dite loi Grandguillaume. Peut-être les choses ne vont-elles jamais assez vite ; toujours est-il que ce travail est en cours.

Le Gouvernement demande donc le retrait de cet amendement.

L ’ article 31 est adopté.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 1337 rectifié est retiré.

Je mets aux voix l’article 31.

Photo de Nathalie Delattre

L’amendement n° 973 rectifié, présenté par MM. Segouin, de Nicolaÿ et Brisson, Mme Gruny, MM. Cardoux, Longuet, Burgoa, J.M. Boyer et Duplomb, Mmes Deromedi et Garriaud-Maylam, MM. Savin, Klinger et Reichardt, Mme Gosselin, MM. de Legge et H. Leroy, Mme Dumont et M. Rojouan, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Béatrice Gosselin.

Article 31 bis

Debut de section - PermalienPhoto de Béatrice Gosselin

Les formations de sensibilisation à l’écoconduite qui figurent à l’article 31 bis constituent des contraintes humaines, matérielles et financières pour les entreprises et les collectivités.

Cet amendement a donc pour objet de le supprimer.

(Non modifié)

La section 2 du chapitre IV du titre II du livre II du code de l’environnement est complétée par un article L. 224-12-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 224 -12 -1. – Les personnes assujetties aux obligations prévues aux articles L. 224-7 et L. 224-10 mettent en œuvre des actions de formation ou de sensibilisation des utilisateurs des véhicules, permettant à ces utilisateurs de réduire l’incidence de leur conduite sur l’environnement. Elles s’assurent notamment que les conditions pour une utilisation optimale des véhicules hybrides rechargeables en mode électrique sont réunies. »

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

L’amendement n° 973 rectifié, présenté par MM. Segouin, de Nicolaÿ et Brisson, Mme Gruny, MM. Cardoux, Longuet, Burgoa, J.M. Boyer et Duplomb, Mmes Deromedi et Garriaud-Maylam, MM. Savin, Klinger et Reichardt, Mme Gosselin, MM. de Legge et H. Leroy, Mme Dumont et M. Rojouan, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à Mme Béatrice Gosselin.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Je ne suis pas favorable à la suppression de cet article, car ce serait revenir sur une disposition importante qui permettra de développer la pratique de l’écoconduite.

Alors que l’article 31 cible les transporteurs, cet article-ci vise les entreprises dotées d’une flotte importante, ainsi que les personnes publiques. Des actions de formation et de sensibilisation peuvent être mises en œuvre assez facilement et à moindres frais.

De plus, il me semble bienvenu de préciser, dans un souci de cohérence, qu’il est important de veiller à ce que les conditions d’utilisation optimale des véhicules électriques, notamment la présence de bornes de recharge, soient réunies.

Je vous demande donc, ma chère collègue, de bien vouloir retirer cet amendement ; à défaut, l’avis de la commission sera défavorable.

Debut de section - PermalienPhoto de Béatrice Gosselin

Les formations de sensibilisation à l’écoconduite qui figurent à l’article 31 bis constituent des contraintes humaines, matérielles et financières pour les entreprises et les collectivités.

Cet amendement a donc pour objet de le supprimer.

Debut de section - PermalienPhoto de Philippe Tabarot

Je ne suis pas favorable à la suppression de cet article, car ce serait revenir sur une disposition importante qui permettra de développer la pratique de l’écoconduite.

Alors que l’article 31 cible les transporteurs, cet article-ci vise les entreprises dotées d’une flotte importante, ainsi que les personnes publiques. Des actions de formation et de sensibilisation peuvent être mises en œuvre assez facilement et à moindres frais.

De plus, il me semble bienvenu de préciser, dans un souci de cohérence, qu’il est important de veiller à ce que les conditions d’utilisation optimale des véhicules électriques, notamment la présence de bornes de recharge, soient réunies.

Je vous demande donc, ma chère collègue, de bien vouloir retirer cet amendement ; à défaut, l’avis de la commission sera défavorable.

L ’ article 31 bis est adopté.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Longeot

Je tiens simplement à remercier M. le ministre d’avoir bien voulu nous rejoindre à une heure très tardive pour permettre la poursuite de nos travaux.

Je vous remercie également, madame la présidente, ainsi que nos collègues qui ont participé à nos débats jusque si tard ! Rendez-vous est pris pour une nouvelle séance, non pas demain, mais tout à l’heure !

L ’ article 31 bis est adopté.

Sourires.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

La parole est à M. le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable.

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Mes chers collègues, nous avons examiné 105 amendements aujourd’hui ; il en reste 694.

La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Longeot

Je tiens simplement à remercier M. le ministre d’avoir bien voulu nous rejoindre à une heure très tardive pour permettre la poursuite de nos travaux.

Je vous remercie également, madame la présidente, ainsi que nos collègues qui ont participé à nos débats jusque si tard ! Rendez-vous est pris pour une nouvelle séance, non pas demain, mais tout à l’heure !

Photo de Nathalie Delattre

Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, jeudi 24 juin 2021 :

À dix heures quarante-cinq, quatorze heures trente et le soir :

Examen d’une demande de la commission des lois tendant à obtenir du Sénat, en application de l’article 5 ter de l’ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires qu’il lui confère, pour une durée de six mois, les prérogatives attribuées aux commissions d’enquête sur les dysfonctionnements constatés dans l’organisation des élections départementales et régionales de juin 2021 ;

Quatre conventions internationales examinées selon la procédure d’examen simplifié :

- Projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de partenariat entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kenya relatif à la promotion et à l’échange des compétences et talents (texte de la commission n° 617, 2020-2021) ;

- Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant la ratification de l’accord de partenariat stratégique entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et le Japon, d’autre part (texte de la commission n° 687, 2020-2021) ;

- Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, autorisant la ratification de l’accord-cadre entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et l’Australie, d’autre part (texte de la commission n° 689, 2020-2021) ;

- Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant l’approbation de l’accord de partenariat pour les migrations et la mobilité entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République de l’Inde (texte de la commission n° 619, 2020-2021) ;

Nouvelle lecture du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale en nouvelle lecture, relatif à la bioéthique (texte n° 677, 2020-2021) ;

Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (texte de la commission n° 667, 2020-2021).

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

Photo de Nathalie Delattre

Mes chers collègues, nous avons examiné 105 amendements aujourd’hui ; il en reste 694.

La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance.

Ordre du jour

Debut de section - PermalienPhoto de Nathalie Delattre

Voici quel sera l’ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée à aujourd’hui, jeudi 24 juin 2021 :

À dix heures quarante-cinq, quatorze heures trente et le soir :

Examen d’une demande de la commission des lois tendant à obtenir du Sénat, en application de l’article 5 ter de l’ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires qu’il lui confère, pour une durée de six mois, les prérogatives attribuées aux commissions d’enquête sur les dysfonctionnements constatés dans l’organisation des élections départementales et régionales de juin 2021 ;

Quatre conventions internationales examinées selon la procédure d’examen simplifié :

- Projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de partenariat entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République du Kenya relatif à la promotion et à l’échange des compétences et talents (texte de la commission n° 617, 2020-2021) ;

- Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant la ratification de l’accord de partenariat stratégique entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et le Japon, d’autre part (texte de la commission n° 687, 2020-2021) ;

- Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, autorisant la ratification de l’accord-cadre entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et l’Australie, d’autre part (texte de la commission n° 689, 2020-2021) ;

- Projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale, autorisant l’approbation de l’accord de partenariat pour les migrations et la mobilité entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République de l’Inde (texte de la commission n° 619, 2020-2021) ;

Nouvelle lecture du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale en nouvelle lecture, relatif à la bioéthique (texte n° 677, 2020-2021) ;

Suite du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (texte de la commission n° 667, 2020-2021).

Personne ne demande la parole ?…

La séance est levée.

La séance est levée le jeudi 24 juin 2021, à une heure quarante-cinq.