Intervention de Julien Denormandie

Réunion du 23 juin 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Articles additionnels après l'article 66 ter A

Julien Denormandie :

Je me suis longuement penché sur ces questions d’étiquetage, avant d’aboutir à la conclusion suivante : c’est essentiellement à l’échelle européenne qu’il convient de traiter ces sujets.

Faut-il ou non généraliser le Nutri-score ? Faut-il ou non créer un label d’élevage ou de bien-être animal ?

Imaginons que la production de viande fasse l’objet d’un tel étiquetage et qu’à ce titre les produits soient assortis d’un logo vert, orange ou rouge. Prenons l’exemple, fictif, d’un élevage ukrainien de poulets à chair et supposons que cette viande est transformée en Pologne. Dans nos supermarchés, telle barquette de poulet français sera assortie d’un logo orange ; au même rayon, la barquette de poulet ukrainien transformé en Pologne, aux Pays-Bas ou ailleurs encore devrait, en théorie, afficher un logo rouge ; mais, échappant à la réglementation française, elle ne sera pas soumise à ce label.

En pareil cas, que fera le consommateur ? Il choisira le produit dont l’étiquette ne donne aucune information à ce sujet, alors même qu’il est de moins bonne qualité. L’action menée sera donc contre-productive pour le producteur français comme pour le consommateur.

Qu’il s’agisse de l’étiquetage relatif au bien-être animal, des mentions portant sur l’origine des produits ou encore du Nutri-score, nous agissons de concert avec un certain nombre de nos voisins, notamment auprès du Conseil, en faveur d’une généralisation de ces dispositifs à l’échelle européenne.

J’y insiste : tant que l’on n’agira pas à cette échelle, toute initiative en ce sens sera contre-productive. Aussi, j’émets un avis défavorable sur ces deux amendements.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion