Intervention de Monique Lubin

Commission des affaires sociales — Réunion du 30 juin 2021 à 16h30
Assurance chômage — Audition de Mme élisabeth Borne ministre du travail de l'emploi et de l'insertion

Photo de Monique LubinMonique Lubin :

Madame la ministre, j'ai été étonnée de vous entendre dire que certains feraient mieux de se préoccuper d'autre chose que du calcul de l'indemnité des demandeurs d'emploi. Je suis d'accord avec le fait qu'un certain nombre d'entreprises ne trouvent aujourd'hui pas de salariés. Il faut donc se poser les bonnes questions sur les métiers proposés et les formations mais, pour autant, je considère qu'il est tout à fait normal de se préoccuper d'une réforme qui, quoi que vous en disiez, va conduire à une baisse mensuelle de l'indemnité versée aux demandeurs d'emploi.

On sait que la plupart de ces nouveaux demandeurs d'emploi subiront une période de chômage à cause du Covid. C'est la double peine : on perd son emploi parce qu'on est victime du Covid. Je pense notamment à beaucoup de salariés dans le domaine du commerce, qui auront du mal à retrouver du travail.

Tout le monde le dit aujourd'hui : tout le domaine commercial est le train de changer de physionomie. Les salariés qui travaillaient dans des commerces physiques auront énormément de mal à retrouver des emplois. La formation est donc à prévoir mais, dans un premier temps, il me paraît logique de les indemniser à la hauteur de ce qui se fait jusqu'à maintenant.

Par ailleurs, j'abonde dans le sens de ce qu'a dit Laurence Cohen. Même si l'économie repart, on sait qu'on va peut-être subir une quatrième vague de l'épidémie à l'automne. Elle sera sûrement moins importante que les précédentes, mais elle risque de retarder encore un peu un retour à une dynamique économique normale.

Pour un certain nombre de nos concitoyens, on est encore dans une phase anxiogène. Or tout ce que nous propose le Gouvernement, ce sont des réformes qui vont rajouter de l'anxiété aux mêmes types de salariés. La réforme de l'assurance chômage n'est que reportée. On parle à nouveau de la réforme des retraites. Si elle était votée dans les termes prévus aujourd'hui, elle pénaliserait les salariés les plus âgés et qui ont hâte de s'arrêter, c'est-à-dire ceux qui ont les plus petits salaires et parfois les métiers les plus pénibles.

J'ai l'impression que ce Gouvernement avance envers et contre tout, sans entendre le désarroi de ceux qui se sont manifestés il y a deux ans ni le silence des urnes. Pouvez-vous me rassurer à ce sujet ?

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