Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, notre assemblée a adopté hier le projet de loi Climat. Notre groupe politique a voté contre ce projet en l’état, considérant qu’il n’était pas à la hauteur de l’enjeu climatique. Nous savons tous ici que les forêts, en tant que puits de carbone, sont l’un des leviers de la transition écologique et de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, qui implique une politique forestière ambitieuse, rationnelle et durable.
Pourtant, depuis des années, l’instrument national qui est chargé d’assurer cette gestion et cet entretien, l’Office national des forêts (ONF), ne bénéficie pas d’une attention suffisante des pouvoirs publics. Il est en déficit structurel, sans véritable modèle économique permettant de lui assurer stabilité et développement.
Un nouveau cadre contractuel avec l’État est en discussion. Toutefois, comme nous l’avons évoqué lors des débats sur le projet de loi Climat, ce que nous en savons nous inquiète particulièrement.
Outre les projets de filialisation, on peut ainsi citer la réduction envisagée du personnel, alors que l’ONF a déjà perdu 40 % de ses effectifs en vingt ans ; cette situation suscite une très forte inquiétude des personnels de cet office, qui ne voient pas comment ils pourront, demain, faire plus avec moins de moyens.
Ajoutons-y le recours systématique et grandissant aux collectivités territoriales pour contribuer au budget de l’ONF. Dans le projet gouvernemental, l’augmentation de la contribution des communes s’élèverait à près de 30 millions d’euros pour les budgets de 2023 à 2025. Nos communes forestières s’insurgent contre cette nouvelle ponction, dont nous savons par ailleurs qu’elle ne suffira pas à recréer l’équilibre budgétaire et la stabilité durable de l’ONF.
Monsieur le ministre, comment envisagez-vous de travailler sincèrement à un plan de renforcement des moyens de l’ONF qui permette de relever véritablement le défi du réchauffement climatique, en veillant particulièrement au personnel de cet office et sans grever davantage encore le budget des communes ?